Bonjour

Je comprends ce besoin de bulle pour le moment. Nous avons vu quelques amis et un peu de famille. Je crois que ça fait surtout du bien à mon mari qui sent que c’est comme ça qu’on va s’en sortir. Il arrive à s’évader un peu avec eux. J’ai évidemment plus de mal, tout est déplacé comme tu dis. Et je suis agacée quand on fait comme si de rien était. Et puis je ne vais plus sur les
Réseaux sociaux... les nouvelles grossesses et accouchement de proches me font souffrir. Je n’aime pas ressentir cette jalousie ou cette envie. Je leur en veux malgré moi, sans jamais leur souhaiter ce qu’on traverse mais c’est douloureux de voir tous ces posts, cette joie qu’on nous a enlevée à nous... c’est vrai que cela fait peur aussi. Mon mari a peur que ça nous isole davantage : les proches qui n’osent plus nous annoncer les mêmes choses, qu’on crée ce malaise. Il est déjà tellement présent face à notre deuil qui leur est étranger. Mais si en plus cela rend nos relations moins spontanée ou qu’on ne partage plus pareil avec nous... je pense qu’il faut du temps, c’est tout frais. Mais ça bouleverse.
Ce forum et ces quelques échanges quotidiens me font un bien fou. Je ne pensais pas. C’est aussi une petite bulle. Même si nous sommes tous malheureux et que se dire qu’il existe plein de raisons pour lesquelles nos bébés sont devenus des anges et que cela est angoissant, on se sent entouré.
Chaque jour passe et un soupçon de résignation et d’apaisement en plus. Mais les larmes sont toujours nombreuses et l’incompréhension reste présente. Et cette éternelle
Tristesse de se dire qu’on ne la verra pas courir, qu’on ne peut plus la serrer dans nos bras. On a utilisé une eau de Cologne à l’hôpital et on en a mis sur le petit body qu’on lui a enfilé. Je me drogue un peu à cette odeur tous les soirs. Ça me calme. Et l’instant d’après je fonds en larmes car je voudrais l’avoir dans mes bras.
C’est beau et touchant ce qu’a dit ton mari. Il faut aussi s’accrocher pour eux. Vous faire accompagner tous les deux aide pour cela car cela vous fait dire des ressentis plus profonds ou sur lesquels on ne met pas forcément de mots, à deux. Vous prévoyez de continuer ce suivi ?
C’est vrai que prendre le temps de comprendre comment chacun réagit et est permet de rester proche, car les décalages peuvent vite arriver, et le plus important est de s’en sortir à deux, d’être soudés dans cette épreuve infernale. Mon mari est triste et déçu mais le Vit moins dans les tripes que moi. Je pense que c’est normal. Et il Endosse son rôle de protecteur et de soutien comme carapace et pour nous relever tous les deux. C’est épatant. Je l’admire et parfois je ne comprends pas comment il fait. Mais c’est vrai que j’ai l’impression que sa plus grande joie aujourd’hui serait de me voir prendre soin de moi, aller mieux. Petit à petit...
Et le rêve d’accueillir un petit bébé à nouveau pour panser nos plaies et nous redonner confiance dans la vie.