Je me résous enfin à vous écrire après énormément de temps passé à vous lire car j’ai vraiment besoin d’aide
Je suis tombé enceinte en janvier 2024 de mon premier enfant, après avoir arrêté ma pilule 3 mois auparavant. J’étais tellement heureuse que cela arrive aussi vite et j’étais consciente de ma chance. Nous avons appris quelques mois plus tard que c’était un petit garçon, nous nous sentions d’autant plus chanceux car c’est ce que nous souhaitions avec mon mari.
Une grossesse sans problèmes, hormis le fait que je choppais beaucoup d’infections et que j’ai du prendre à plusieurs reprises des traitements antibiotiques (bactérie dans les urines, vaginose bactérienne, etc).
Mais à part ça, je me sentais très en forme, j’ai continué à travailler jusqu’au bout avec beaucoup de déplacements j’étais très active. Jusqu’à ce terrible jour du 4 août, le début de l’enfer… je me rend au urgences après avoir perdu du sang et ressenti de grosses douleurs dans le bas du ventre. J’étais à ce moment là à 30sa +3. Contrôle écho tout va bien mais au moment du contrôle du col c’est le choc : col raccourci à 16 mm ! On me garde à l’hôpital pendant 3 jours, avec piqûres pour faire maturer les poumons du bébé + traitement contre les contractions. J’ai eu également les analyses habituelles c’est à dire analyse d’urine et prélèvement vaginal qui révélera une nouvelle fois une infection à staphylocoque… je sors de l’hôpital au bout de 3 jours car mes monitos étaient bons et plus de contractions. On me suggère tout de même beaucoup de repos à la maison + visite dune sage femme à domicile 1 fois par semaine pour monito de contrôle. Je traite également mon infection avec de nouveau 7 jours d’antibiotiques. Je retourne à l’hôpital 11 jours plus tard (32 sa +3) car j’ai énormément de contractions. Cette fois-ci mon col est ouvert à 2 ! De nouveau prélèvement vaginal et analyses d’urine… et hospitalisation. Je ressors 3 jours après exactement comme la première fois. C’est le lendemain de mon retour à la maison, le jeudi 22 août que je reçois les résultats de mon prélèvement vaginal. J’ai de nouveau une infection. Cette fois-ci, la bactérie s’appelle pseudomonas aeruginosa. J’en ai dans le vagin et les urines. C’est cette bactérie qui a ruiné ma vie. J’appelle l’hôpital pour demander à recevoir au plus vite une ordonnance pour traiter cette infection. On me répond que le médecin est occupé et qu’il m’enverra une ordonnance par mail. Je demande tout de même s’il n’y a pas de risques pour mon bébé, on me répond que non. Tu parles… c’est le lendemain, le vendredi 23 août que mon travail commence. Arrivé à l’hôpital, on me fait un monitoring qui révélera une souffrance de mon bébé puisque son rythme cardiaque est trop élevé. Il tachycarde. A partir de là tout va extrêmement vite, les médecins travaillent mon col pour qu’il s’ouvre au plus vite, je dois accoucher rapidement. Ils veulent éviter la césarienne. La sage femme perce ma poche des eaux, le liquide est teinté. Je ne le sais pas encore, mais la bactérie a en fait passé le placenta et contaminé mon bébé. J’accouche par voie basse de mon petit garçon à 13h21. Je ne l’ai sur moi qu’une seconde avant qu’il soit pris en charge par l’équipe pédiatrique. Il est en très mauvais état et transféré en réanimation. Je ne pourrai le voir que quelques heures après. On nous annonce qu’il est dans un état très grave et qu’il ne passera peut être pas les 48 prochaines heures. C’est le choc pour mon mari et moi, le ciel nous tombe sur la tête. Tout a été tellement vite, on ne comprend rien. On nous expliquera que mon bébé a été contaminé par cette bactérie de merde dans mon ventre. Il a fait un choc sceptique, en gros tous ses organes sont atteint par l’infection et ne font plus ou mal leur travail. Je dois moi même être traité par perfusions d'antibiotiques toutes les 6h pour éradiquer la bactérie.
Notre petit Emile va se battre comme un lion et il tiendra bon pendant 13 jours malgré ses nombreux traitements, une dialyse (car ses reins ne fonctionnaient plus il n’arrivait pas à faire pipi) et deux opérations. Son état général s’améliorait et les soignants commençaient même a nous parler d’avenir… nous étions remplis d’espoir et passions toutes nos journées à ses côtés. Jusqu’au jour où ils l’ont emmené passé un IRM du cerveau suite à une échographie préoccupante. Le monde s’est écroulé pour de bon lorsque ils nous ont annoncé que l’infection avait entraîné un trop grand manque d’oxygénation de son cerveau. Il avait d’énormes séquelles et n’aurait pas pu vivre convenablement. En plus de ça il avait une hémorragie ventriculaire. On nous a dit concrètement qu’il fallait arrêter les soins et le laisser partir. Emile est décédé dans les bras de son papa le 4 septembre 2024 après 13 jours de vie (plutôt de survie). Nous l’avons enterré il y a 4 jours, le 10 septembre.
Aujourd’hui nous sommes anéantis et n’avons plus aucune foi en la vie et en l’avenir. Nous sommes traumatisés par la perte de notre bébé que nous aimions tellement, et par tous ces événements atroces que nous avons vécu. On se sent tellement en colère, pourquoi la vie est si injuste ? Mon mari et moi n’avons jamais eu beaucoup de chances respectivement dans nos vies et nous avons l’impression que le sort s’acharne. Comme je l’ai demandé à la psy que j’ai vu le jour du décès, comment croire en la vie quand celle-ci est si cruelle avec nous ? A quoi bon vivre ? Et à quoi se raccrocher ?
Nous avons vu hier le responsable du pôle maternité de l’hôpital dans lequel j’ai accouché afin qu’il puisse répondre à nos questions. La principale étant : pourquoi cette bactérie a infecté mon placenta et donc mon bébé alors qu’elle n’est pas sensé le faire, le placenta est sensé protéger le bébé alors pourquoi ?? Il n’a pas la réponse et m’a dit qu’aucun médecin au monde ne pourrait me l’apporter. Je dois donc vivre ainsi, sans réelle explications sur le décès de mon bébé.
C’était mon premier enfant, je suis complètement anéantie et n’ai pas de mots pour vous décrire ma tristesse. S’il y a des mamans qui sont passés par là, j’aurais bien besoin de vos messages d’espoirs…
Merci à toutes de m’avoir lu