Je rejoins ce groupe un peu tard, mais je tenais à vous écrire car ces derniers jours, j’ai lu tous (!) vos messages et ça m’a fait l’effet d’une thérapie. Et je voudrais vous en remercier du fond du cœur. En lisant vos messages, j’ai eu l’impression d’être enfin comprise par quelqu’un d’autre que mon conjoint. J’aurais pu écrire beaucoup de vos messages moi même…
@Claire, Audrey, Loea je suis extrêmement touchée et émue par vos histoires. La vie est tellement injuste et nous sommes tellement impuissantes. Je pense très fort à vous et vous souhaite de bientôt tenir dans vos bras le bébé arc-en-ciel que vous méritez tant.
A toutes celles qui ont déjà leur petit arc-en-ciel en route ou dans les bras, je suis sincèrement heureuse pour vous - et ce alors que je n’arrive pas à me réjouir pour les grossesses et naissances dans mon entourage… Suivre ainsi votre cheminement, vos craintes et vos petites victoires à chaque étape de votre grossesse me redonne du courage pour l’avenir et une potentielle future grossesse que j’espère évidemment pour très bientôt…
Pour ma petite histoire à moi: j’ai l’immense chance d’être la maman d’un petit Maël de 3,5 ans, le plus adorable des petits garçons (je suis très très objective
). Mais nous avons dû endurer 3,5 ans d’essais et un passage par la case pma avant qu’il ne s’installe dans mon ventre et dans notre vie. Moi qui pensais que c’était déjà assez difficile pour avoir Maël, je me rends compte qu’au final c’était pas trop mal. Lorsqu’on s’est sentis prêt pour offrir un petit frère ou petite sœur à Maël, je suis tombée enceinte naturellement après 5 mois d’essais, juste après avoir refixé un rdv de consultation pma. Mais c’était trop beau pour être vrai, fausse couche à 6SA. Et puis contre toute attente, je suis retombée enceinte au C1 du deuxième round d’essais. Pour le coup je me disais que peut-être que l’univers avait eu pitié de moi et me faisait une fleur. Début de grossesse difficile, je passe les détails. Arrivée en fin de premier trimestre, je me dis que c’est bon, que je vais enfin pouvoir profiter de ma grossesse et pouvoir me projeter, parce que contrairement à ma première grossesse, je n’arrivais pas à m’attacher au bébé. Et c’est peu après que le verdict tombe : trisomie 21. Pour moi, le pire des verdicts, car cela nous oblige à prendre une décision de vie ou de mort. Face au corps médical pour qui c’est une évidence de passer par une IMG, moi je ne vois que les sourires attachants d’enfants trisomiques qu’on voit sur tous les sites ou brochures qui en parlent. Comment pouvoir décider de tuer son enfant ???? Finalement, après énormément de recherches, de réflexions et de discussions avec mon conjoint, c’est la tête qui impose sa décision au cœur. Même si cela nous a brisé le cœur, nous ne souhaitions pas d’une vie de souffrance pour notre enfant.La naissance d’Aaron était une journée tellement paradoxale. Les hormones y étaient certainement pour quelque chose, mais j’étais quelque part heureuse et tellement triste d’être devenue maman pour la deuxième fois et par voie basse en plus (Maël est né par césarienne). Même si à 18SA on est certainement loin des sensations d’un accouchement à terme, je suis reconnaissante de l’avoir vécu et cela m’enlève à l’avance le regret d’un potentiel second accouchement par césarienne. Les suites n’étaient pas très simples : rétention placentaire et hysteroscopie opératoire (parce que quand on réunit les 3 facteurs de risque principaux pour une rétention, ton gynécologue ne juge pas que ce soit nécessaire de faire une échographie de contrôle…) et la thérapeute du moment me disait « est-ce que c’est si grave de reporter votre projet de bébé de 2-3 mois supplémentaires ? »!!!!! Inutile de vous dire que je vois quelqu’un d’autre désormais.
Bref, me voilà 7 mois après la naissance d’Aaron, à la fin du C4 d’essais (je sens que ça n’a pas pris) et je vais enfin assumer et communiquer ouvertement le fait que je ne veux pas voir certaines de mes amies car elles sont soit enceintes soit (re)devenues mamans récemment. J’ai besoin de me préserver. Mais à vous avoir lues, je me sens moins seule et je culpabilise moins d’avoir cette phobie des bébés et femmes enceintes, ou « d’y » penser tout le temps et de me dire que finalement ça n’ira peut-être réellement mieux que le jour où je tiendrai mon bébé arc-en-ciel dans les bras (si Dieu/le ciel/ l’univers et Dame Nature le veulent bien…).
Tous les jours, je me demande comment la vie aurait été avec Aaron maintenant, a quoi il ressemblerait et si sa trisomie l’aurait fortement affecté. J’espère simplement qu’il nous pardonne pour cette décision prise par amour pour lui et qu’il pourra lui aussi être grand-frère… J’ai un rdv en consultation pma prévu en février. Malgré les deux grossesses spontanées, j’ai tellement peur de ne pas retomber enceinte rapidement, j’en ai tellement besoin. La vidéo partagée (« ce n’est pas dans la tête ! ») m’aide beaucoup à déculpabiliser et je me dois de maximiser mes chances avant que le temps ne passe, car mine de rien, je ne suis plus si jeune que ça avec toutes ces histoires… J’espère juste qu’elle ne me dira pas de continuer d’essayer naturellement pendant encore quelques mois… de plus.
Désolée pour ce pavé (je vous jure que je me retiens d’écrire encore plus, tellement vos témoignages ont résonné en moi!). Je vous souhaite un bon début d’année et surtout une multitude d’arcs-en-ciel !
Isa
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(RPM et anamnios / col blessé, béance non diagnostiquée)
(cerclage thérapeutique à 20 SA, accouchement à 41 SA !)
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