IMG 26SA. Adieu mon bébé
Posté : 29 juillet 2024, 09:33
Bonjour à toutes et à tous,
Je m'appelle Aurélie, j'ai 34 ans et j'ai perdu mon petit bébé à 26 SA et 1 jour, le 11 mars 2024.
J'ai rejoins ce forum afin d'échanger, et peut-être trouver de l'aide pour surmonter mon chagrin sachant que ce n'est pas dans mon habitude et que j'ai tendance à me débrouiller seule.
Au départ j'avais écrit un pavé mais je rétrécie mon post afin de passer trop de détails.
J'ai arrêté la pilule en août et je suis tombée enceinte environ 1 mois après. Je dois dire que je ne m'y attendais pas aussi vite, j'ai été un peu sous le choc au point de refaire 3 fois le test de grossesse tellement j'y croyais pas. J'ai eu énormément de mal à accepter cette 1ère grossesse car beaucoup de symptômes fort, désagréables et très tôt en plus du faite c'est arrivée très vite alors que je pensais avoir minimum 6 mois pour m'y préparer.
Les examens avances, tout va bien. Je m'y attache, je finis par accepter la grossesse à l'aimer. On réfléchit au prénom, si c'était une fille on l'avait déjà mais un garçon on était très hésitants encore. J'ai la sensation qu'il y a un truc pas normal depuis le début mais étant une première grossesse, je me dis que j'affabule, je stresse trop, j'essaie de pas y prêter attention et de profiter de ma grossesse.
L'écho du deuxième trimestre arrive, c'est un garçon. On est super heureux, mais il bouge tellement que l'examen dure 1h et elle n'arrive pas à prendre les clichés qu'elle voulait du cœur. Elle nous reprogramme un rdv une semaine plus tard auprès d'un collègue.
Ca nous paraissait bizarre mais bon, vu comme il faisait des pirouettes on laisse courir.
Et là c'est le choc, l'échographe nous dit qu'il y a un problème qui peut être grave ou pas et qu'il nous dirigent en urgence vers un spécialiste.
Il en avait à la fois trop dit et pas assez, donc on le questionne et il fini par nous dire qu'il y a des passages dans le cœur qui ne sont pas censé se faire, qu'il y a une persistance ombilicale en prime que ca en soit ce n'est pas grave mais que les deux cumulés c'est mauvais signe et que ca peut être un signe d'appel de trisomie 21.
Enormément de stress, une semaine horrible, j'ai commencé à rejeter mon petit, pour me protéger j'imagine mais je m'en veux.
On va voir le spécialiste, mauvaise nouvelle, malformation cardiaque, persistance ombilicale, et possible hypospade (non confirmé). Il nous dit qu'il est très inquiet sur l'avenir de ce bébé et que c'est effectivement un signe d'appel de trisomie. On comprends pas que rien n'ai été vu avant, la prise de sang est bonne, les battements de son cœur semblent normaux, l'os du nez est bien présent, le profil est normal, il est bien proportionné, tout allait bien. Il nous programme un rendez vous avec une cardiologue spécialisé pour refaire une écho cardiaque et une amniocentèse à la suite.
La cardiologue nous confirme que c'est pas très bon, qu'il lui faudra une opération à cœur ouvert peu de temps après la naissance, mais sans garantie de résultat et de survie, surtout s'il y a une trisomie en plus car ils sont plus fragiles et nous laisse même peu d'espoir de mener la grossesse à terme si c'est effectivement le cas.
On fait l'amnio, 2 jours horrible là encore. Mon mari pars travailler à ma demande, en ayant encore l'espoir qu'il n'y ai pas de T21. Je reçois l'appel de l'hôpital peu de temps après son départ. Trisomie 21 confirmée. Notre monde s'effondre, la sage femme me rappelle pour demander si nous souhaitions programmer une IMG. En ayant déjà discuter en amont avec mon mari je lui confirme notre décision d'interrompre la grossesse pour lui éviter des souffrances. Mon mari arrive et je hurle de douleur, je pleure, je m'effondre au sens littéral.
Les jours passent, je pleure toute les larmes de mon corps, on lui donne finalement autant d'amour que possible. On décide son prénom.
On se rend au rendez-vous de préparation, la sage femme nous explique le déroulement. On est dans un état lamentable. Elle essaie de nous rassurer autant que possible, de nous faire déculpabiliser et nous explique que les médecins ont déjà signé les papiers avant nous et que s'il avait fait comme ça, c'est qu'il n'y avait pas d'espoir. Et elle nous dit une phrase dont je me souviendrais toute ma vie je crois : "Il ne faut pas vous inquiéter, il ne souffrira pas, il ne sentira rien, il s'endormir tout doucement comme s'il était sur un petit nuage. Et pour lui il sera toujours avec vous dans son petit cocon." J'en pleure encore quand j'y repense et en écrivant ces lignes.
La prise des cachets pour ramollir le col deux jours avant l'IMG à été horrible moralement. Mon mari m'a soutenu comme il a pu autant que possible. Le week-end à été très long. Nous avons "dormi" pendant 2 jours avec ses doudous.
On arrive à l'hôpital, on m'installer en salle d'accouchement, j'entend une maman qui hurle... Ca m'a fendu le cœur et je me suis dis "Dans quelques heures ca sera moi." Ca a fait monter mon anxiété et mon désespoir en flèche.
L'anesthésiste arrive pour la péridural, ca monte encore car j'ai une peur bleue des aiguilles. Mon mari me soutient, me tient les mains, sa tête contre la mienne, il pique une première fois, ca fait mal, je lui sers les mains tellement fort que je lui fais mal. On m'allonge, ca fonctionne pas,
il me repique une deuxième fois, ca marche toujours pas, du coup il appelle une supérieur, la troisième fonctionne.
Le protocole avance, je suis mal, je fais des chutes de tension à répétition, les sages femmes sont super attentionnées et douces. Mon mari n'osait pas me quitter, elles m'ont tenue compagnie le temps qu'il revienne.
Arrive le point de non retour, on était très mal, j'ai refais une chute de tension pendant l'intervention, comme si mon corps avait compris alors que je ne sentais rien et qu'ils ne m'ont pas averti quand ils commençaient. Ils nous annoncent "Son coeur s'est arrêté, il est parti sur son petit nuage. Nous sommes désolés" on s'est effondré, j'avais envie de crier mais rien n'est sorti, seulement des larmes. Ils ont quittés la pièce en silence nous laissant mon mari et moi.
Les heures avancent, le déroulement continue, les contractions trainent à venir. (Je ne détails pas le protocole mais si des personnes souhaite savoir j'en parlerais en mp) L'équipe des sages femmes s'occupent bien de moi, elles viennent régulièrement nous voir, m'amener à boire, me faire uriner, me faire une toilette, m'aider à bouger un peu et demande nos souhaits, si nous souhaitions le voir où non, comment, si nous voulions ses empreintes, des photos. Elle m'explique les sensations que je vais avoir quand ca sera le moment. Mon mari souhaitait le voir mais j'hésitais encore jusqu'à la fin.
Les contractions arrivent, elle m'explique comment pousser, et 21h01, est né mon fils, mon petit Maxence. Ce qui aurait dû être le plus beau jour de ma vie, à été le pire. Là où j'aurais dû l'entendre pleurer, rien... Elle est sortie avec lui de la pièce rapidement pour le préparer et là encore impossible de crier.
La sage femme l'a amener, préparé, habillé avec un petit bonnet et un nid d'ange que nous avions choisi, elle lui a donné ses petits doudous que lui avions donné plus tôt. Elle m'a demandé si je voulais le voir et le prendre dans mes bras, et ca a été instinctif j'ai accepté. On lui a fait des câlins et des bisous autant que possible. Mon mari à voulu que la sage femme fasse des photos. On a énormément pleuré. On lui a beaucoup parlé. Je n'ai pas su dire grand chose à part que je l'aimais et que j'étais désolé de ne pas lui laisser une chance de vivre mais que je ne voulais surtout pas qu'il souffre. Mon mari lui a dit "On te donne tes deux doudous comme ça tu pourras frimer là où tu es, on t'aime."
Je ne l'oublierais jamais ni aucun de ces moments.
Mon post à l'air froid mais je suis en larmes en écrivant ses lignes. J'espère que vous comprendrez que je n'ai pas marqué les détails, ca serait trop long et je ne voudrais pas non plus que vous croyez que j'en rajoute ou je sais pas. C'est très compliqué pour moi de retranscrire ce que j'ai ressenti et ressent avec des mots.
J'espère qu'il est bien où il est, qu'il joue avec ses deux doudous et qu'il voit qu'on l'aime et qu'il nous manque.
Ca me fait mal d'en parler mais je crois que j'en ai besoin pour une raison que j'ignore.
Ca fait 4 mois bientôt 5 et je ne sors quasiment pas de chez moi dans l'angoisse de voir des bébés et des femmes enceintes. Le peu de fois où je prends courage et que je sors, comme par hasard je croise systématiquement des mamans et leur poussette. Je sais que la vie continue et que je ne peux pas empêcher les gens de vivre, que ce n'est pas parce que je suis malheureuse que les gens doivent l'être mais pour l'instant ça fait trop mal. Je suis même incapable de retourner travailler, entre affronter les regards de mes collègues, les questions, et le fait de côtoyer des gens, c'est trop compliquée pour moi (je travaille en grande surface dans la mise en rayon).
Y a t-il des personnes dans le même cas que moi? Et celle qui ont pu retourner travailler comment avez-vous fait?
Merci de m'avoir lu.
Je m'appelle Aurélie, j'ai 34 ans et j'ai perdu mon petit bébé à 26 SA et 1 jour, le 11 mars 2024.
J'ai rejoins ce forum afin d'échanger, et peut-être trouver de l'aide pour surmonter mon chagrin sachant que ce n'est pas dans mon habitude et que j'ai tendance à me débrouiller seule.
Au départ j'avais écrit un pavé mais je rétrécie mon post afin de passer trop de détails.
J'ai arrêté la pilule en août et je suis tombée enceinte environ 1 mois après. Je dois dire que je ne m'y attendais pas aussi vite, j'ai été un peu sous le choc au point de refaire 3 fois le test de grossesse tellement j'y croyais pas. J'ai eu énormément de mal à accepter cette 1ère grossesse car beaucoup de symptômes fort, désagréables et très tôt en plus du faite c'est arrivée très vite alors que je pensais avoir minimum 6 mois pour m'y préparer.
Les examens avances, tout va bien. Je m'y attache, je finis par accepter la grossesse à l'aimer. On réfléchit au prénom, si c'était une fille on l'avait déjà mais un garçon on était très hésitants encore. J'ai la sensation qu'il y a un truc pas normal depuis le début mais étant une première grossesse, je me dis que j'affabule, je stresse trop, j'essaie de pas y prêter attention et de profiter de ma grossesse.
L'écho du deuxième trimestre arrive, c'est un garçon. On est super heureux, mais il bouge tellement que l'examen dure 1h et elle n'arrive pas à prendre les clichés qu'elle voulait du cœur. Elle nous reprogramme un rdv une semaine plus tard auprès d'un collègue.
Ca nous paraissait bizarre mais bon, vu comme il faisait des pirouettes on laisse courir.
Et là c'est le choc, l'échographe nous dit qu'il y a un problème qui peut être grave ou pas et qu'il nous dirigent en urgence vers un spécialiste.
Il en avait à la fois trop dit et pas assez, donc on le questionne et il fini par nous dire qu'il y a des passages dans le cœur qui ne sont pas censé se faire, qu'il y a une persistance ombilicale en prime que ca en soit ce n'est pas grave mais que les deux cumulés c'est mauvais signe et que ca peut être un signe d'appel de trisomie 21.
Enormément de stress, une semaine horrible, j'ai commencé à rejeter mon petit, pour me protéger j'imagine mais je m'en veux.
On va voir le spécialiste, mauvaise nouvelle, malformation cardiaque, persistance ombilicale, et possible hypospade (non confirmé). Il nous dit qu'il est très inquiet sur l'avenir de ce bébé et que c'est effectivement un signe d'appel de trisomie. On comprends pas que rien n'ai été vu avant, la prise de sang est bonne, les battements de son cœur semblent normaux, l'os du nez est bien présent, le profil est normal, il est bien proportionné, tout allait bien. Il nous programme un rendez vous avec une cardiologue spécialisé pour refaire une écho cardiaque et une amniocentèse à la suite.
La cardiologue nous confirme que c'est pas très bon, qu'il lui faudra une opération à cœur ouvert peu de temps après la naissance, mais sans garantie de résultat et de survie, surtout s'il y a une trisomie en plus car ils sont plus fragiles et nous laisse même peu d'espoir de mener la grossesse à terme si c'est effectivement le cas.
On fait l'amnio, 2 jours horrible là encore. Mon mari pars travailler à ma demande, en ayant encore l'espoir qu'il n'y ai pas de T21. Je reçois l'appel de l'hôpital peu de temps après son départ. Trisomie 21 confirmée. Notre monde s'effondre, la sage femme me rappelle pour demander si nous souhaitions programmer une IMG. En ayant déjà discuter en amont avec mon mari je lui confirme notre décision d'interrompre la grossesse pour lui éviter des souffrances. Mon mari arrive et je hurle de douleur, je pleure, je m'effondre au sens littéral.
Les jours passent, je pleure toute les larmes de mon corps, on lui donne finalement autant d'amour que possible. On décide son prénom.
On se rend au rendez-vous de préparation, la sage femme nous explique le déroulement. On est dans un état lamentable. Elle essaie de nous rassurer autant que possible, de nous faire déculpabiliser et nous explique que les médecins ont déjà signé les papiers avant nous et que s'il avait fait comme ça, c'est qu'il n'y avait pas d'espoir. Et elle nous dit une phrase dont je me souviendrais toute ma vie je crois : "Il ne faut pas vous inquiéter, il ne souffrira pas, il ne sentira rien, il s'endormir tout doucement comme s'il était sur un petit nuage. Et pour lui il sera toujours avec vous dans son petit cocon." J'en pleure encore quand j'y repense et en écrivant ces lignes.
La prise des cachets pour ramollir le col deux jours avant l'IMG à été horrible moralement. Mon mari m'a soutenu comme il a pu autant que possible. Le week-end à été très long. Nous avons "dormi" pendant 2 jours avec ses doudous.
On arrive à l'hôpital, on m'installer en salle d'accouchement, j'entend une maman qui hurle... Ca m'a fendu le cœur et je me suis dis "Dans quelques heures ca sera moi." Ca a fait monter mon anxiété et mon désespoir en flèche.
L'anesthésiste arrive pour la péridural, ca monte encore car j'ai une peur bleue des aiguilles. Mon mari me soutient, me tient les mains, sa tête contre la mienne, il pique une première fois, ca fait mal, je lui sers les mains tellement fort que je lui fais mal. On m'allonge, ca fonctionne pas,
il me repique une deuxième fois, ca marche toujours pas, du coup il appelle une supérieur, la troisième fonctionne.
Le protocole avance, je suis mal, je fais des chutes de tension à répétition, les sages femmes sont super attentionnées et douces. Mon mari n'osait pas me quitter, elles m'ont tenue compagnie le temps qu'il revienne.
Arrive le point de non retour, on était très mal, j'ai refais une chute de tension pendant l'intervention, comme si mon corps avait compris alors que je ne sentais rien et qu'ils ne m'ont pas averti quand ils commençaient. Ils nous annoncent "Son coeur s'est arrêté, il est parti sur son petit nuage. Nous sommes désolés" on s'est effondré, j'avais envie de crier mais rien n'est sorti, seulement des larmes. Ils ont quittés la pièce en silence nous laissant mon mari et moi.
Les heures avancent, le déroulement continue, les contractions trainent à venir. (Je ne détails pas le protocole mais si des personnes souhaite savoir j'en parlerais en mp) L'équipe des sages femmes s'occupent bien de moi, elles viennent régulièrement nous voir, m'amener à boire, me faire uriner, me faire une toilette, m'aider à bouger un peu et demande nos souhaits, si nous souhaitions le voir où non, comment, si nous voulions ses empreintes, des photos. Elle m'explique les sensations que je vais avoir quand ca sera le moment. Mon mari souhaitait le voir mais j'hésitais encore jusqu'à la fin.
Les contractions arrivent, elle m'explique comment pousser, et 21h01, est né mon fils, mon petit Maxence. Ce qui aurait dû être le plus beau jour de ma vie, à été le pire. Là où j'aurais dû l'entendre pleurer, rien... Elle est sortie avec lui de la pièce rapidement pour le préparer et là encore impossible de crier.
La sage femme l'a amener, préparé, habillé avec un petit bonnet et un nid d'ange que nous avions choisi, elle lui a donné ses petits doudous que lui avions donné plus tôt. Elle m'a demandé si je voulais le voir et le prendre dans mes bras, et ca a été instinctif j'ai accepté. On lui a fait des câlins et des bisous autant que possible. Mon mari à voulu que la sage femme fasse des photos. On a énormément pleuré. On lui a beaucoup parlé. Je n'ai pas su dire grand chose à part que je l'aimais et que j'étais désolé de ne pas lui laisser une chance de vivre mais que je ne voulais surtout pas qu'il souffre. Mon mari lui a dit "On te donne tes deux doudous comme ça tu pourras frimer là où tu es, on t'aime."
Je ne l'oublierais jamais ni aucun de ces moments.
Mon post à l'air froid mais je suis en larmes en écrivant ses lignes. J'espère que vous comprendrez que je n'ai pas marqué les détails, ca serait trop long et je ne voudrais pas non plus que vous croyez que j'en rajoute ou je sais pas. C'est très compliqué pour moi de retranscrire ce que j'ai ressenti et ressent avec des mots.
J'espère qu'il est bien où il est, qu'il joue avec ses deux doudous et qu'il voit qu'on l'aime et qu'il nous manque.
Ca me fait mal d'en parler mais je crois que j'en ai besoin pour une raison que j'ignore.
Ca fait 4 mois bientôt 5 et je ne sors quasiment pas de chez moi dans l'angoisse de voir des bébés et des femmes enceintes. Le peu de fois où je prends courage et que je sors, comme par hasard je croise systématiquement des mamans et leur poussette. Je sais que la vie continue et que je ne peux pas empêcher les gens de vivre, que ce n'est pas parce que je suis malheureuse que les gens doivent l'être mais pour l'instant ça fait trop mal. Je suis même incapable de retourner travailler, entre affronter les regards de mes collègues, les questions, et le fait de côtoyer des gens, c'est trop compliquée pour moi (je travaille en grande surface dans la mise en rayon).
Y a t-il des personnes dans le même cas que moi? Et celle qui ont pu retourner travailler comment avez-vous fait?
Merci de m'avoir lu.