Faire son deuil même avec un bébé espoir
Faire son deuil même avec un bébé espoir
Bonjour,
J'écris ce post surtout car je ressens le besoin de vider mon sac, d'écrire ce que j'ai sur le coeur mais également car en lisant les conversations de beaucoup de mamans sur ce forum, cela me parle et me fait réagir par rapport à mon vécu personnel.
J'ai perdu mon fils il y a maintenant 15 mois. En sortant de la maternité, une SF m'a dit d'attendre 2 mois minimum avant de retomber enceinte. Qu'elle me dise cela m'a choqué ! Comment pouvait-elle me parler de bébé alors que je venais d'en perdre un ?? Et 3 semaines plus tard, j'ai compris... Une envie plus que viscérale s'est immiscée : être de nouveau enceinte. Je ne pensais plus qu'à ça. Pourquoi ? Surement pour me fixer un objectif qui m'empêchait de trop penser à ce qui venait de nous arriver mais également car je ressentais un trop plein d'amour en moi que je n'avais pas pu donner à mon fils et qu'il fallait que je puisse vider / donner. Par chance, 2 mois plus tard, me voici enceinte de nouveau. Après une annonce de FC puis d'oeuf clair, je vais à une écho de contrôle avant de prendre les cachets et là, un coeur qui bat. On n'y croit pas vraiment jusqu'à la premier écho T1 où je m'étais préparée à ce qu'on m'annonce une FC. Finalement, bébé est bien là, toujours là et je pleure, pleure, pleure. A l'écho T2, on nous apprend que c'est une fille. Je suis soulagée. Mon fils est le seul garçon de la famille, sa place à lui en qq sorte. La grossesse se passe bien, avec du stress mais modéré. Puis la date de l'accouchement approche et je commence à stresser. Je stresse de savoir comment va se passer la rencontre avec ma fille. Finalement, 8 jours avant terme, c''est le moment. On part à la maternité, on me pose la péridurale assez vite et là, je me rends compte que je suis très stressée voir ma fille. Une SF me dit que tout est prêt si elle arrive vite. Je lui répond tout est prêt sauf moi... Et elle arrive...et je pleure. Je pleure de joie de la voir vivante et pleurer. Mais je pleure aussi car j'ai l'impression que je réalise une deuxième fois que j'ai perdu mon fils. Je ne l'aurai jamais dans mes bras en train de pleurer. Non, ce n'est pas lui qui est là avec nous. On a beau savoir qu'on ne les remplace pas en faisant nos bébés victoires, le jour de l'accouchement, je me suis rendue compte qu'inconsciemment, j'attendais mon fils...J'ai pleuré pendant quelques minutes puis j'ai regardé ma fille et j'ai enfin réussi à profiter de ce moment.
Cela va faire maintenant un peu plus de 4 mois que ma fille est née et je me rends compte que ce bébé espoir n'aide pas le deuil de mon enfant perdu à aller plus vite. L'amour que j'avais pour lui en trop plein et qu'il fallait que je donne est toujours là impossible à décharger. Il était pour lui. J'aime ma fille de tout mon coeur mais mon fils me manque toujours autant. Je le pleure toujours. Il me manque tous les jours. La culpabilité aussi est toujours là. La culpabilité de lui avoir transmis le virus CMV. ça aurait dû être un bébé en bonne santé et je n'ai pas su le protéger. Me suis-je mal lavée les mains ? J'aurais dû ne pas lécher la cuillère de ma grande... Et la seconde culpabilité, avoir décider de lui ôter la vie, ne pas l'assumer tel qu'il est alors que c'est moi qui suis responsable de cela.
Bref, un bébé espoir nous aide surement à tenir le coup mais il n'efface en rien la souffrance à laquelle on doit faire face pendant cette période de deuil qui s'avère pour ma part être très longue. On dit que le deuil met 2 ans à se faire mais je ne sais pas si ce deuil se fera vraiment un jour pour moi. La culpabilité est devenue ma meilleure ennemie. Je n'ai plus que ça pour m'excuser auprès de lui de lui avoir fait subir tout ça.
Il me manque tant.
J'écris ce post surtout car je ressens le besoin de vider mon sac, d'écrire ce que j'ai sur le coeur mais également car en lisant les conversations de beaucoup de mamans sur ce forum, cela me parle et me fait réagir par rapport à mon vécu personnel.
J'ai perdu mon fils il y a maintenant 15 mois. En sortant de la maternité, une SF m'a dit d'attendre 2 mois minimum avant de retomber enceinte. Qu'elle me dise cela m'a choqué ! Comment pouvait-elle me parler de bébé alors que je venais d'en perdre un ?? Et 3 semaines plus tard, j'ai compris... Une envie plus que viscérale s'est immiscée : être de nouveau enceinte. Je ne pensais plus qu'à ça. Pourquoi ? Surement pour me fixer un objectif qui m'empêchait de trop penser à ce qui venait de nous arriver mais également car je ressentais un trop plein d'amour en moi que je n'avais pas pu donner à mon fils et qu'il fallait que je puisse vider / donner. Par chance, 2 mois plus tard, me voici enceinte de nouveau. Après une annonce de FC puis d'oeuf clair, je vais à une écho de contrôle avant de prendre les cachets et là, un coeur qui bat. On n'y croit pas vraiment jusqu'à la premier écho T1 où je m'étais préparée à ce qu'on m'annonce une FC. Finalement, bébé est bien là, toujours là et je pleure, pleure, pleure. A l'écho T2, on nous apprend que c'est une fille. Je suis soulagée. Mon fils est le seul garçon de la famille, sa place à lui en qq sorte. La grossesse se passe bien, avec du stress mais modéré. Puis la date de l'accouchement approche et je commence à stresser. Je stresse de savoir comment va se passer la rencontre avec ma fille. Finalement, 8 jours avant terme, c''est le moment. On part à la maternité, on me pose la péridurale assez vite et là, je me rends compte que je suis très stressée voir ma fille. Une SF me dit que tout est prêt si elle arrive vite. Je lui répond tout est prêt sauf moi... Et elle arrive...et je pleure. Je pleure de joie de la voir vivante et pleurer. Mais je pleure aussi car j'ai l'impression que je réalise une deuxième fois que j'ai perdu mon fils. Je ne l'aurai jamais dans mes bras en train de pleurer. Non, ce n'est pas lui qui est là avec nous. On a beau savoir qu'on ne les remplace pas en faisant nos bébés victoires, le jour de l'accouchement, je me suis rendue compte qu'inconsciemment, j'attendais mon fils...J'ai pleuré pendant quelques minutes puis j'ai regardé ma fille et j'ai enfin réussi à profiter de ce moment.
Cela va faire maintenant un peu plus de 4 mois que ma fille est née et je me rends compte que ce bébé espoir n'aide pas le deuil de mon enfant perdu à aller plus vite. L'amour que j'avais pour lui en trop plein et qu'il fallait que je donne est toujours là impossible à décharger. Il était pour lui. J'aime ma fille de tout mon coeur mais mon fils me manque toujours autant. Je le pleure toujours. Il me manque tous les jours. La culpabilité aussi est toujours là. La culpabilité de lui avoir transmis le virus CMV. ça aurait dû être un bébé en bonne santé et je n'ai pas su le protéger. Me suis-je mal lavée les mains ? J'aurais dû ne pas lécher la cuillère de ma grande... Et la seconde culpabilité, avoir décider de lui ôter la vie, ne pas l'assumer tel qu'il est alors que c'est moi qui suis responsable de cela.
Bref, un bébé espoir nous aide surement à tenir le coup mais il n'efface en rien la souffrance à laquelle on doit faire face pendant cette période de deuil qui s'avère pour ma part être très longue. On dit que le deuil met 2 ans à se faire mais je ne sais pas si ce deuil se fera vraiment un jour pour moi. La culpabilité est devenue ma meilleure ennemie. Je n'ai plus que ça pour m'excuser auprès de lui de lui avoir fait subir tout ça.
Il me manque tant.
Maman de Zoé née en Juillet 2013, de Léo né sans vie à 34SA en Avril 2015 (CMV) et de Mina née en Mars 2016
http://www.petiteemilie.org/phpbb/viewt ... =14&t=4414
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Re: Faire son deuil même avec un bébé espoir
Coucou Marie,
Tu exprimes si bien l'ambivalence des sentiments que l'on peut avoir malgré la joie d'avoir nos bébés victoires...
Tout d'abord cette envie folle d'avoir un nouveau bébé, ce besoin de donner de l'amour, l'envie d'avoir un bébé vivant... Puis malheureusement la culpabilité envers l'enfant qu'on a pas pu protéger et cette décision si difficile d'avoir du lui ôter la vie...
C'est une épreuve si difficile, qu'aucuns parents ne devraient avoir à la vivre... On espère inconsciemment que ce bébé victoire effacera notre peine, même si on sait que ce sera jamais notre bébé des étoiles, il nous rappel sans cesse qu'il nous manque un bébé, celui qu'on aura pas eu la chance de voir vivant, celui qu'on aura pas pu bisouiller, entendre pleurer, le voir sourire, s'émerveiller devant ces progrès... On prends encore plus conscience de la perte qu'on a subit finalement...
Je ne peux que te comprendre, je ressens beaucoup de culpabilité aussi... J'essaie alors de repenser pourquoi nous avons pris cette décision qui était bien réfléchie et au fond de moi je sais que cela n'aurait pas pu être autrement.
Pour ce qui est du cmv, tu n'y est pour rien et tu n'aurais sans doute malheureusement pas pu l'éviter même en prenant un maximum de précaution. C'est injuste mais tu n'y est pour rien, sois en sure.
Le travail de deuil est souvent long, il se fait par étapes et dépend de chaque personne. Parfois j'ai l'impression que ca y est, j'arrive à bien gérer, que la douleur se fait un peu plus douce, que je pleure moins et puis tout d'un coup j'ai l'impression de revenir au début, la douleur redevient vive et on a l'impression de ne plus avancer.
Je pense que le temps reste notre meilleur allié... Malheureusement rien ne pourra remplacer la perte de cet enfant et nous sommes condamné à vivre avec cela. Le deuil c'est aussi l'acceptation, on a besoin encore de temps pour cela...
Je pense bien fort à toi !!!
Tu exprimes si bien l'ambivalence des sentiments que l'on peut avoir malgré la joie d'avoir nos bébés victoires...
Tout d'abord cette envie folle d'avoir un nouveau bébé, ce besoin de donner de l'amour, l'envie d'avoir un bébé vivant... Puis malheureusement la culpabilité envers l'enfant qu'on a pas pu protéger et cette décision si difficile d'avoir du lui ôter la vie...
C'est une épreuve si difficile, qu'aucuns parents ne devraient avoir à la vivre... On espère inconsciemment que ce bébé victoire effacera notre peine, même si on sait que ce sera jamais notre bébé des étoiles, il nous rappel sans cesse qu'il nous manque un bébé, celui qu'on aura pas eu la chance de voir vivant, celui qu'on aura pas pu bisouiller, entendre pleurer, le voir sourire, s'émerveiller devant ces progrès... On prends encore plus conscience de la perte qu'on a subit finalement...
Je ne peux que te comprendre, je ressens beaucoup de culpabilité aussi... J'essaie alors de repenser pourquoi nous avons pris cette décision qui était bien réfléchie et au fond de moi je sais que cela n'aurait pas pu être autrement.
Pour ce qui est du cmv, tu n'y est pour rien et tu n'aurais sans doute malheureusement pas pu l'éviter même en prenant un maximum de précaution. C'est injuste mais tu n'y est pour rien, sois en sure.
Le travail de deuil est souvent long, il se fait par étapes et dépend de chaque personne. Parfois j'ai l'impression que ca y est, j'arrive à bien gérer, que la douleur se fait un peu plus douce, que je pleure moins et puis tout d'un coup j'ai l'impression de revenir au début, la douleur redevient vive et on a l'impression de ne plus avancer.
Je pense que le temps reste notre meilleur allié... Malheureusement rien ne pourra remplacer la perte de cet enfant et nous sommes condamné à vivre avec cela. Le deuil c'est aussi l'acceptation, on a besoin encore de temps pour cela...
Je pense bien fort à toi !!!
Maman d'Enzo, né le 17/02/2011 et Mam'ange d'une jolie Clara, née sans vie le 04/03/2015 à 26 sa. IMG "Trisomie 21 & anomalie cardiaque"
graines envolées le 04/06 & 18/07/2015.
Ma victoire, Timéo, né le 12/04/2016, un bébé parfait !!!
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Ma victoire, Timéo, né le 12/04/2016, un bébé parfait !!!
Re: Faire son deuil même avec un bébé espoir
Hello Nadège,
L'acceptation... oui c'est ça... je n'accepte pas. Je pense que je n'accepte pas et que je n'accepterai jamais car je ne suis pas en accord à 100% avec la décision que nous avons prise. On en a reparlé avec mon conjoint il y a quelques jours. Il m'a dit être convaincu qu'on a fait le bon choix pour lui mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'on a surtout fait ce choix pour nous et notre confort plutôt que pour lui...
Cette sensation d'aller et puis la rechute... ça n'arrête pas ! Je me suis encore réveillée il y a quelque temps et je me suis mise à pleurer en repensant à cette journée... Pour l'instant, j'ai l'impression que ma vie sera faite comme ça : penser à lui tout les jours avec de gros moments de bas et avec des moments plus doux.
Je pense bien à toi aussi ! J'espère que la vie est douce du côté de chez toi et que tes loulous se portent bien !
L'acceptation... oui c'est ça... je n'accepte pas. Je pense que je n'accepte pas et que je n'accepterai jamais car je ne suis pas en accord à 100% avec la décision que nous avons prise. On en a reparlé avec mon conjoint il y a quelques jours. Il m'a dit être convaincu qu'on a fait le bon choix pour lui mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'on a surtout fait ce choix pour nous et notre confort plutôt que pour lui...
Cette sensation d'aller et puis la rechute... ça n'arrête pas ! Je me suis encore réveillée il y a quelque temps et je me suis mise à pleurer en repensant à cette journée... Pour l'instant, j'ai l'impression que ma vie sera faite comme ça : penser à lui tout les jours avec de gros moments de bas et avec des moments plus doux.
Je pense bien à toi aussi ! J'espère que la vie est douce du côté de chez toi et que tes loulous se portent bien !
Maman de Zoé née en Juillet 2013, de Léo né sans vie à 34SA en Avril 2015 (CMV) et de Mina née en Mars 2016
http://www.petiteemilie.org/phpbb/viewt ... =14&t=4414
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Re: Faire son deuil même avec un bébé espoir
coucou Marie,
accepter est pour moi aussi impossible, même avec un bébé espoir. Comment accepter l'inacceptable??? Qu'on ait ou pas à prendre une décision (j'ai vécu les 2), la culpabilité est toujours là: c'est dans notre corps qu'il y eu un problème, nous sommes donc responsable. C'est ce que je me disais et que je me dis toujours. Il y a des moments où on arrive à vivre avec, où le souvenir est plus apaisé. Et il y a des fois où les moments les plus douloureux nous rattrapent et nous submergent. Ce va et vient s'atténue peut être avec le temps?? je n'ai pas assez de recul pour le savoir.
Vivre avec ce poids du passé est plus facile à dire qu'à faire, et les gens qui s'imaginent qu'un bb espoir nous fait "oublier" notre passé se trompent. Rien n'effacera ce que nous avons vécu mais apprendre à vivre avec sans se laisser submerger est un défi de tous les jours.
accepter est pour moi aussi impossible, même avec un bébé espoir. Comment accepter l'inacceptable??? Qu'on ait ou pas à prendre une décision (j'ai vécu les 2), la culpabilité est toujours là: c'est dans notre corps qu'il y eu un problème, nous sommes donc responsable. C'est ce que je me disais et que je me dis toujours. Il y a des moments où on arrive à vivre avec, où le souvenir est plus apaisé. Et il y a des fois où les moments les plus douloureux nous rattrapent et nous submergent. Ce va et vient s'atténue peut être avec le temps?? je n'ai pas assez de recul pour le savoir.
Vivre avec ce poids du passé est plus facile à dire qu'à faire, et les gens qui s'imaginent qu'un bb espoir nous fait "oublier" notre passé se trompent. Rien n'effacera ce que nous avons vécu mais apprendre à vivre avec sans se laisser submerger est un défi de tous les jours.
maman de Noah né le 16 avril 2010, FC à 10 SA en 2012, mamange de Emma née sans vie le 6 juin 2013(malformation cérébrale) et de Timéo né le 9 septembre 2014 et décédé le 11 septembre (malformation cardiaque), maman de Sarah née le 22 avril 2016

Re: Faire son deuil même avec un bébé espoir
La culpabilité notre grande copine celle avec qui on va devoir vivre jusqu'a la fin de notre vie...Tu te sens responsable du cmv de ton bébé mais tu n'y es pour rien inconsciemment tu le sais et sans doute consciemment aussi et de toute facon je pense qu'on la ressent toute cette culpabilité même pour les causes ou on ne maitrise absolument rien. Et l'ambivalence ca aussi il faut apprendre à faire avec. on sait pertinament que ce bébé espoir est la car son frère ou sa soeur n'a pas vécu et que c'est justement parce qu'ils n'ont pas vécu qu'il est la... donc se rejouir de cette naissance s'est aussi accepter leur mort. Mais comment accepter l'inacceptable? Le deuil est long a faire et je ne sais même pas si on arrivera a le faire un jour, je pense qu'on apprend a vivre avec et que le temps adoucit la peine mais ne l'efface pas...
Emilie maman de G né en 2011, Margaux IMG pour T18 5 avril 2013 et S né en 2014
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Re: Faire son deuil même avec un bébé espoir
Coucou les filles,
L'acceptation est la dernière étape du deuil, cela ne veut pas dire accepter ce qui nous est arrivé, mais ce terme est utilisé pour dire que malgré la peine nous arrivons à nouveau à allez de l'avant à faire des projets et à retrouver une certaine joie de vivre. Vivre malgré cette injustice, vivre malgré cette douleur, vivre et réussir à nouveau à en profiter pour les autres joies que la vie peut nous apporter, comme nos bébés victoires
.
Bien sur que nous n'oublierons jamais et la peine sera sans doute toujours présente mais avec le temps sans doute moins omniprésente. Nous arriverons je l'espère à retrouver une certaine sérénité dans nos vies.
La culpabilité est présente pour beaucoup d'entre nous et ce NON CHOIX d'avoir du prendre cette décision irrémédiable qu'est d'arrêter la vie d'un de nos enfants est juste insoutenable. On a l'impression parfois d'avoir été égoïste en pensant à notre confort personnel mais franchement en étant le plus honnête possible, je ne crois pas qu'il y en à une entre nous qui n'aurait pas aimé cet enfant quelques soit les problèmes physique, psychologique ou autre qu'il aurait pu avoir. Le seul réel moteur à mon sens de cette décision c'est évidemment de ne pas vouloir voir souffrir notre enfant... On a eu ce NON CHOIX et on l'a fait parce qu'on l'on a voulu éviter cela et non pour un confort personnel. D'ailleurs, dites vous bien que pour un confort de vie personnel, jamais on aurait eu le droit de pouvoir faire cela.
Je sais que c'est pas facile, il m'arrive souvent de penser comme vous et je lutte contre moi même pour ne pas prendre ce chemin de culpabilité qui est destructeur et au fond de moi je sais que ce n'est pas la raison de ce NON CHOIX.
Pour ce qui est de ce bébé victoire, cette pensée qu'il n'aurait pas été là si notre précédent bébé avait été là... QUI SAIT ???, on ne sait pas finalement, nous aurions eu peut être envie d'un autre bébé, combien se dise, c'est le petit dernier et qui en fait, en ont encore un, deux ou trois autres
... Le principal, c'est ce que m'avait dit ma psy, c'est que ce bébé victoire à été désiré. Bien sur il est arrivé souvent rapidement après nos anges pour beaucoup d'entre nous, mais nous l'avons toutes désirés, non ?
Enfin voilà, je suis désolée pour ce pavé et j'espère que mes paroles seront comprises dans le bon sens, parfois j'ai pas l'impression de retransmettre correctement les messages que j'essaie de faire passer. J'espère aussi que ces mots ne blesseront personnes car ce n'est vraiment pas mon souhait et qu'au contraire cela puisse vous apaisez un peu.
Je vous embrasse toutes très fort !!!
A bientôt !
L'acceptation est la dernière étape du deuil, cela ne veut pas dire accepter ce qui nous est arrivé, mais ce terme est utilisé pour dire que malgré la peine nous arrivons à nouveau à allez de l'avant à faire des projets et à retrouver une certaine joie de vivre. Vivre malgré cette injustice, vivre malgré cette douleur, vivre et réussir à nouveau à en profiter pour les autres joies que la vie peut nous apporter, comme nos bébés victoires

Bien sur que nous n'oublierons jamais et la peine sera sans doute toujours présente mais avec le temps sans doute moins omniprésente. Nous arriverons je l'espère à retrouver une certaine sérénité dans nos vies.
La culpabilité est présente pour beaucoup d'entre nous et ce NON CHOIX d'avoir du prendre cette décision irrémédiable qu'est d'arrêter la vie d'un de nos enfants est juste insoutenable. On a l'impression parfois d'avoir été égoïste en pensant à notre confort personnel mais franchement en étant le plus honnête possible, je ne crois pas qu'il y en à une entre nous qui n'aurait pas aimé cet enfant quelques soit les problèmes physique, psychologique ou autre qu'il aurait pu avoir. Le seul réel moteur à mon sens de cette décision c'est évidemment de ne pas vouloir voir souffrir notre enfant... On a eu ce NON CHOIX et on l'a fait parce qu'on l'on a voulu éviter cela et non pour un confort personnel. D'ailleurs, dites vous bien que pour un confort de vie personnel, jamais on aurait eu le droit de pouvoir faire cela.
Je sais que c'est pas facile, il m'arrive souvent de penser comme vous et je lutte contre moi même pour ne pas prendre ce chemin de culpabilité qui est destructeur et au fond de moi je sais que ce n'est pas la raison de ce NON CHOIX.
Pour ce qui est de ce bébé victoire, cette pensée qu'il n'aurait pas été là si notre précédent bébé avait été là... QUI SAIT ???, on ne sait pas finalement, nous aurions eu peut être envie d'un autre bébé, combien se dise, c'est le petit dernier et qui en fait, en ont encore un, deux ou trois autres

Enfin voilà, je suis désolée pour ce pavé et j'espère que mes paroles seront comprises dans le bon sens, parfois j'ai pas l'impression de retransmettre correctement les messages que j'essaie de faire passer. J'espère aussi que ces mots ne blesseront personnes car ce n'est vraiment pas mon souhait et qu'au contraire cela puisse vous apaisez un peu.
Je vous embrasse toutes très fort !!!
A bientôt !
Maman d'Enzo, né le 17/02/2011 et Mam'ange d'une jolie Clara, née sans vie le 04/03/2015 à 26 sa. IMG "Trisomie 21 & anomalie cardiaque"
graines envolées le 04/06 & 18/07/2015.
Ma victoire, Timéo, né le 12/04/2016, un bébé parfait !!!
graines envolées le 04/06 & 18/07/2015.
Ma victoire, Timéo, né le 12/04/2016, un bébé parfait !!!
Re: Faire son deuil même avec un bébé espoir
Comme je comprends ton post Marie ! Bien que Lola fasse notre plus grand bonheur, Elmina n'est pas là, et ne le sera jamais. Je pense souvent à elle, elle me manque (je l'ai encore dit ce soir à mon conjoint). Alors oui, Lola a en partie comblé un vide, mais elle ne remplace pas sa soeur (ce n'était pas le but de toute façon). C'est difficile de mettre des mots sur tout ça...
Emilie
maman de Noé né à 33 SA en 2010
mamange d'Elmina née sans vie à 39 SA (MFIU, quintuple circulaire du cordon)en 2014
maman de Lola née à 38 SA en 2016
maman de Noé né à 33 SA en 2010
mamange d'Elmina née sans vie à 39 SA (MFIU, quintuple circulaire du cordon)en 2014
maman de Lola née à 38 SA en 2016
Re: Faire son deuil même avec un bébé espoir
Bonjour,
Marie je me retrouve un peu dans tes mots. Le manque d'Olympe a été si fort après la naissance de Céleste avec ce constat si cruel : ce que je donne à Céleste avec tant de joie, je ne pourrai jamais le donner à Olympe. Je me demande parfois comment je n'ai rien pu sentir quelques jours avant sa mort, elle bougeait moins, comment ai-je pu passer à côté de ça? Qu'ai-je fais pendant ma grossesse pour que ce fichu placenta nous lâche en route? Il y a des questions qui restent sans réponse.
L'absence est plus ou moins douloureuse en fonction des jours, le chagrin dû à la perte est aussi contrebalancé par la joie immense d'avoir Céleste avec nous. Quelle chance nous avons!
Toutes les mamans venant ici savent la fragilité de la vie, qu'avoir un enfant n'est pas si simple. Céleste est née après un long combat pour ma part, elle est une victoire après la mort de sa sœur mais aussi une victoire sur l'infertilité. J'ai donc moins de scrupule à me concentrer sur elle, à lui donner tout ce que je peux et à combler cette frustration, ce manque de "bébé" qui était apparu après l'envolée d'Olympe. (Mon fils ainé n'a pas bénéficié de toutes ces largesses
, je culpabilise vis à vis de lui parfois)
Tout cela ne me fait pas oublier Olympe, elle reste mon grand chagrin, mais maintenant que je suis comblée en terme de couches, de petits bras potelés et de biberons, je pense à elle comme cette petite personne que je ne connaitrai jamais. Comme plein d'enfants d'amies nés cette année là, elle ne fera pas sa rentrée à l'école en septembre. C'est difficile d'évoquer cela, je m'accorde souvent des petits moments pour penser à elle. Je ne suis pas croyante mais je me dit que peut-être je la retrouverai un jour, ça m'aide à avancer.
Pour l'heure, je m’efforce de me concentrer pleinement sur les vivants, j'ai deux enfants en vie, je veux profiter de leurs rires, de leurs progrès et les faire grandir. Du coup je m'interdis de trop penser à mon chagrin, il restera toujours là, je fais avec.
Après, je n'ai pas eu à subir ce que tu as traversé, la culpabilité est toute relative par rapport au choix que tu as dû faire, les choses nous sont tombées dessus, ça a été d'une violence inouïe, mais nous n'avons eu aucun choix à faire te je sais que cela change beaucoup la donne.
Je t'embrasse, le chemin du deuil est long (on ne le fait jamais vraiment).
Marie je me retrouve un peu dans tes mots. Le manque d'Olympe a été si fort après la naissance de Céleste avec ce constat si cruel : ce que je donne à Céleste avec tant de joie, je ne pourrai jamais le donner à Olympe. Je me demande parfois comment je n'ai rien pu sentir quelques jours avant sa mort, elle bougeait moins, comment ai-je pu passer à côté de ça? Qu'ai-je fais pendant ma grossesse pour que ce fichu placenta nous lâche en route? Il y a des questions qui restent sans réponse.
L'absence est plus ou moins douloureuse en fonction des jours, le chagrin dû à la perte est aussi contrebalancé par la joie immense d'avoir Céleste avec nous. Quelle chance nous avons!
Toutes les mamans venant ici savent la fragilité de la vie, qu'avoir un enfant n'est pas si simple. Céleste est née après un long combat pour ma part, elle est une victoire après la mort de sa sœur mais aussi une victoire sur l'infertilité. J'ai donc moins de scrupule à me concentrer sur elle, à lui donner tout ce que je peux et à combler cette frustration, ce manque de "bébé" qui était apparu après l'envolée d'Olympe. (Mon fils ainé n'a pas bénéficié de toutes ces largesses

Tout cela ne me fait pas oublier Olympe, elle reste mon grand chagrin, mais maintenant que je suis comblée en terme de couches, de petits bras potelés et de biberons, je pense à elle comme cette petite personne que je ne connaitrai jamais. Comme plein d'enfants d'amies nés cette année là, elle ne fera pas sa rentrée à l'école en septembre. C'est difficile d'évoquer cela, je m'accorde souvent des petits moments pour penser à elle. Je ne suis pas croyante mais je me dit que peut-être je la retrouverai un jour, ça m'aide à avancer.
Pour l'heure, je m’efforce de me concentrer pleinement sur les vivants, j'ai deux enfants en vie, je veux profiter de leurs rires, de leurs progrès et les faire grandir. Du coup je m'interdis de trop penser à mon chagrin, il restera toujours là, je fais avec.
Après, je n'ai pas eu à subir ce que tu as traversé, la culpabilité est toute relative par rapport au choix que tu as dû faire, les choses nous sont tombées dessus, ça a été d'une violence inouïe, mais nous n'avons eu aucun choix à faire te je sais que cela change beaucoup la donne.
Je t'embrasse, le chemin du deuil est long (on ne le fait jamais vraiment).
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Re: Faire son deuil même avec un bébé espoir
Bonjour,
Ce poste date mais j avais envie d y écrire qqs mots. Ma fille s est envolée le 3 avril 2015 à 26sa. Elle était atteinte d1 hernie diaphragmatique droite. La date anniversaire approche à grd pas et je me sens vide et seule. Je n ose pas en parler à mon compagnon, je sais que lui aussi est triste de revivre ce mois de mars av ttes ces dates et ces rdv sans fin et ce mois d avril... j ai laissé ma fille à la maternité et nous sommes rentrée chez nous, c était le week-end de pâques. Mes 2 filles de 4 et 6 ans à ce moment là, nous attendaient. Elles ne ont pas eu envie de chercher leur chocolat. Mais des rester serrer contre moi et de pleurer, de prendre soin de moi.
Et au mois de juin je sens 1 nouvelle fois cette sensation de vie en moi.. je ne me suis pas trompée. J étais suivie psychologiquement. Et à mon rdv suivant j annonce ma grossesse à mon Psy et je lui dit, comment préparer l arrivée d1 bébé que nous voulions bien sûr et continuer ce chemin de deuil en mm temps. C est compliqué non? Il me répond que le chemin sera long et que ma grossesse sera difficile. Et bien sûr c est ce qu il s est passé. J ai fais des cauchemars, toujours le mm, j accouchais de mon fils, qq1 partait av et m apportait ma fille sans vie. Ça a duré des mois. Ensuite est venu s ajouter la peur de la rencontre. Et si je ne voulais pas voir mon bébé. Et si je lui en voulais d être là et pas sa soeur. 1 torture tout le temps, tous les jours. Et le jour J arrive. Accouchement très rapide, pas eu le temps d avoir 1 péridurale. Giovan arrive le 16 mars 2016 à 4h11. Je l ai entendu crier. Mais ma seule obsession était de regarder le visage de mon compagnon. J avais tellement le souvenir de ce visage si triste le jour du 3 avril. Je voulais voir sa joie, la différence entre ces 2 accouchements. Et là Sf me répétait sans cesse votre bébé est sur vous, regardez le. Et là j ai posé mes yeux sur lui et je l ai serré ds mes bras. Et ma 1ere phrase à été il est vivant.
Svt les gens me disent maintenant que Giovan est là ça va. Non ça ne va pas, Giovan est là c est l amour de ma vie mais Kiara elle n est pas là. Je n ai pas fait le deuil de mon amour et Giovan ne m y aide en rien. Ce ne sont pas des paroles péjorative envers mon fils du tt. Je le voulais mon bébé mais il n est pas le remède au deuil. C est 1 autre enfant, 1 autre amour. Mais en aucun cas il remplacera l amour que j ai pour Kiara. Aujourd'hui j ai mes 3 enfants à la maison av qui je partage le plus de choses possibles et j ai mon étoile à jamais en moi.
Ce poste date mais j avais envie d y écrire qqs mots. Ma fille s est envolée le 3 avril 2015 à 26sa. Elle était atteinte d1 hernie diaphragmatique droite. La date anniversaire approche à grd pas et je me sens vide et seule. Je n ose pas en parler à mon compagnon, je sais que lui aussi est triste de revivre ce mois de mars av ttes ces dates et ces rdv sans fin et ce mois d avril... j ai laissé ma fille à la maternité et nous sommes rentrée chez nous, c était le week-end de pâques. Mes 2 filles de 4 et 6 ans à ce moment là, nous attendaient. Elles ne ont pas eu envie de chercher leur chocolat. Mais des rester serrer contre moi et de pleurer, de prendre soin de moi.
Et au mois de juin je sens 1 nouvelle fois cette sensation de vie en moi.. je ne me suis pas trompée. J étais suivie psychologiquement. Et à mon rdv suivant j annonce ma grossesse à mon Psy et je lui dit, comment préparer l arrivée d1 bébé que nous voulions bien sûr et continuer ce chemin de deuil en mm temps. C est compliqué non? Il me répond que le chemin sera long et que ma grossesse sera difficile. Et bien sûr c est ce qu il s est passé. J ai fais des cauchemars, toujours le mm, j accouchais de mon fils, qq1 partait av et m apportait ma fille sans vie. Ça a duré des mois. Ensuite est venu s ajouter la peur de la rencontre. Et si je ne voulais pas voir mon bébé. Et si je lui en voulais d être là et pas sa soeur. 1 torture tout le temps, tous les jours. Et le jour J arrive. Accouchement très rapide, pas eu le temps d avoir 1 péridurale. Giovan arrive le 16 mars 2016 à 4h11. Je l ai entendu crier. Mais ma seule obsession était de regarder le visage de mon compagnon. J avais tellement le souvenir de ce visage si triste le jour du 3 avril. Je voulais voir sa joie, la différence entre ces 2 accouchements. Et là Sf me répétait sans cesse votre bébé est sur vous, regardez le. Et là j ai posé mes yeux sur lui et je l ai serré ds mes bras. Et ma 1ere phrase à été il est vivant.
Svt les gens me disent maintenant que Giovan est là ça va. Non ça ne va pas, Giovan est là c est l amour de ma vie mais Kiara elle n est pas là. Je n ai pas fait le deuil de mon amour et Giovan ne m y aide en rien. Ce ne sont pas des paroles péjorative envers mon fils du tt. Je le voulais mon bébé mais il n est pas le remède au deuil. C est 1 autre enfant, 1 autre amour. Mais en aucun cas il remplacera l amour que j ai pour Kiara. Aujourd'hui j ai mes 3 enfants à la maison av qui je partage le plus de choses possibles et j ai mon étoile à jamais en moi.
Re: Faire son deuil même avec un bébé espoir
moi aussi j aimerer tellement un bébé espoir mais j ai très peur de trahir mon fils ... Et un bébé espoir me ferer tenir mais c est vrai qu'on aura toujours la douleur d avoir perdu notre bébé, et le deuil je ne suis pas sur de le faire un jour.. Pour moi la grossesse de mon 2eme a était très stressante et pour rien au monde je ne reviverer sa .est ce qu'il y a des personnes ici qui ont perdu leur bébé quelque jours après la naissance ???
Maman de Nolan 23/05/2012 Mam'ange d'Evon décédé à 1 mois Bébé
Alicia 02/07/2018 Bébé 4 prévu Mars 2025