Voilà quelques jours que je vous lis. Sans pour autant prendre la « parole ». Je me suis malheureusement retrouvée dans pas mal de témoignages.
Si vous acceptez j’aimerais parler. J’ai tellement de mal à m’exprimer...
J’ai 42 ans. Mon compagnon 7 ans de moins.
Voilà 3 ans que nous essayons d’avoir un enfant. Sans succès. Arrive la PMA, les cachets, les piqûres, les rdv, les inséminations. La 2ème a marché mais fausse couche à 2 mois. La dernière était un échec. On se lance donc dans la FIV. Et là le miracle : enceinte naturellement juste avant. On ne pouvait pas se sentir plus bénis.
Grossesse idéale, je suis au top.
Arrive cette date du 10 décembre. Écho morphologie. On est aux anges. Et la nouvelle tombe : hernie diaphragmatique. Le coup de massue... ce n’est pas possible. Ce n’est pas si grave ? S’en suit une longue attente. Les fêtes de fin d’année sont un supplice. On n’ose plus se raccrocher à se petit. En janvier les examens. Et la nouvelle tombe. Pire que ce qu’on pouvait imaginer : petit bébé ne vivra pas. On en avait parlé. On savait qu’on irait pas au bout si le risque était trop grand.
Mercredi dernier ( la pire journée de ma vie) je suis rentrée à l’hôpital pour une IMG. Je passe le détail de la journée. Vous le connaissez aussi bien que moi. Je veux juste saluer le personnel soignant, les sages-femmes qui m’ont suivi toute la journée. A 13h30 « le geste » comme ils disaient. Le silence le plus total et mon homme qui pleure... à 21h l’accouchement. Paradoxalement un accouchement royal.
J’avais demandé à ce qu’ils emmènent le petit. J’étais perdue. Je pouvais pas le voir. J’ai pas acheté de vêtements. J’aurais peut-être dû ? Je voulais me détacher pour que ça fasse moins mal. Ça n’a bien sûr pas fonctionné. Je voulais quand même le voir. Mettre un visage sur mon bébé, celui qui a grandi en mois pendant 6 mois et demi. On m’avait pas dit pour la peau. Mais au-delà de ça il était tout beau. J’ai pas pu le toucher. J’avais peur. Je ne sais pas si j’ai bien fait les choses ou pas. Mais comment savoir.
La peine et le chagrin qui me submergent sont au-delà de ce que je pouvais imaginer. Ce ventre vide auquel j’essaie de me réhabituer...ce manque de lui. ce film et ces images qui passent sans cesse dans ma tête la nuit. Moi de nature si gaie je pleure à tout va...
Depuis hier je relève un peu la tête. Et là j’ai peur. Si je vais mieux je vais oublier. Oublier ce petit visage que j’ai vu si peu de temps. Ça me fait peur. Pourtant je veux aller mieux. C’est n’importe quoi non ?
J’ai décidé d’aller voir la psy de l’hôpital. Elle m’expliquera sans doute tous les sentiments contradictoires qui m’habitent ?
Je vous remercie de m’avoir lue. Bon courage à tous