Ce 11 janvier 2020

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Julie*
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Enregistré le : 18 janvier 2020, 13:18

Ce 11 janvier 2020

Message par Julie* »

Bonjour à toutes

C'est dans la tristesse que je rejoins cette communauté.
Après avoir lu beaucoup de vos conversations ces derniers jours, je pense avoir besoin de vous raconter mon histoire.
Déjà maman d'une petite Olivia qui a eu 2 ans le 13 décembre, nous nous sommes lancés dans le projet de bébé 2.
Projet qui s'est concrétisé très rapidement en 3 mois, j'ai su en quelques jours que je portais de nouveau la vie.
Le 29 septembre 2019 me voici relancée dans cette merveilleuse aventure qu'est la grossesse.
Beaucoup de nausées énorme fatigue mais voilà c'est pour la bonne cause. Pas grand chose niveau suivi ayant eu une première grossesse sans soucis particulier j'ai rencontré 2 fois la sage femme où nous avons seulement échangé verbalement durant ces 2 rdv.
Arrive ce 11 décembre, échographie du 1er trimestre, nous avons hâte de rencontrer bébé le temps nous a semblé long depuis l'apparition de ce petit ➕.
Quelques secondes après le début de l'examen la sage femme nous annonce qu'il y a en fait 2 bébés. Je me suis littéralement effondrée j'ai pleuré durant toute l'échographie. C'était pourtant une bonne nouvelle ils allaient bien. Mais cela a provoqué un tel tsunami en moi. Mon mari était également sous le choc mais a plutôt vite encaissé la nouvelle, voilà ils sont là on va s'organiser. J'espère ne choquer ou ne blesser personne (notamment peut-être des mamans de jumeaux) mais Pour ma part je me suis vu mère de 3 enfants, ce qui n'était pas prévu on voulait s'arrêter à 2, à me demander comment j'allais pouvoir gérer ce quotidien qui m'apparaissait surchargé, financièrement, émotionnellement et j'en passe. Je me voyais sacrifier ma vie à m'occuper de ma famille nombreuse. Nous avons donc revu notre plan d'annoncer la grossesse lors de la fête d'anniversaire de notre fille. Nous avons vite annoncé cette nouvelle à nos parents respectifs afin de recevoir un soutien et leur avis sur la situation. Évidemment surpris à l'annonce mais nous ont tout de suite dit que c'était une bonne nouvelle également. Ils ont vite ressentis nos craintes (surtout les miennes) ils nous ont alors dit qu'ils seraient là peu importe notre choix. Voilà j'en suis arrivée à me demander si je poursuivais cette grossesse ou pas. Enfin nous car mon mari s'est aussi posé toutes ces questions mais les angoisses venaient surtout de moi.Je devais choisir entre 2 choses que je ne souhaitais pas, accueillir des jumeaux (ce qui ne m'a jamais traversé l'esprit) ou bien interrompre cette grossesse. Mon mari m'a dit qu'il me soutiendrait quoiqu'il arrive mais tout reposait sur moi finalement. Il fallait faire vite, seulement quelques jours entre l'échographie et le délai des 14 SA.
Nous sommes allés jusqu'au rdv pour l'IVG tout était programmé pour commencer le protocole le lendemain. Et puis je me suis dis qu'est-ce qu'on fou là. Pendant ces quelques jours de réflexion cela a été une vraie torture émotionnelle j'étais effondrée vraiment j'ai passé mon temps a pleurer je changeais d'avis sans arrêt je ne me voyais pas avec des jumeaux mais je ne me voyais pas arrêter cette grossesse. Je me disais qu'on se remettrait d'une IVG mais une fois que les bébés seront là on ne pourra pas revenir en arrière. La veille du rdv je me suis donc endormie en me disant que c'était comme ça que cette vie n'était pas pour moi que je ne serais pas capable d'assumer. Le lendemain le jour J je me suis réveillée cette conviction m'avait déjà quitté, je me suis retrouvée à fouiller le forum du site jumeaux et plus et j'ai mis des mots sur ce que je ressentais il s'agissait du "choc gémellaire". J'étais alors rassurée je n'étais pas la seule à ressentir tout ça je n'étais pas la seule à avoir peur et à avoir envisagé l'interruption de la grossesse. Et surtout je me suis dis que je ne pouvais pas me rendre à ce rdv sans avoir la certitude que c'est ce que je voulais vraiment. Il n y a pas de place pour l hésitation pour un choix pareil.J'ai donc tout annulé. Et mon mal-être s'est arrêté instantanément j'avais fais le bon choix. Même s'il m'a fallu encore un peu de temps pour accepter cette grossesse pour imaginer et me projeter dans cette vie extraordinaire qui nous attendait.
Nous voici donc à annoncer la grossesse à ceux qui l'ignorait et préciser aux autres qu'ils étaient 2 petits êtres.
Après 2 semaines et demi d'arrêt pour me remettre de mes émotions et enchaîner avec les fêtes de fin d'année, je reprend le travail pour annoncer la nouvelle à certaines de mes collègues qui ne savait rien encore. Tout en sachant que je ne resterais pas longtemps car le moindre effort mon corps le ressentait déjà. Étant infirmière cela me paraissait compliqué de continuer et je ne voulais prendre aucun risque. Je précise qu'il s'agissait d'une grossesse monochoriale monoamniotique (ce qui est extrêmement rare) et d'après ce que j'ai vu en faisant des recherches sur internet l'accouchement est en général déclenché aux alentours de 34 SA. Je voulais donc les préserver le plus possible sachant qu'ils allaient sortir déjà bien trop tôt.
J'ai donc repris le travail le 7 et 8 janvier.
Le 9 janvier je suis en repos et j'ai enfin un premier vrai rdv de suivi de grossesse. Je vais rencontrer le médecin de la maternité qui va me suivre.
Ce jeudi 9 janvier c'est également l'anniversaire de mon mari, n'ayant pas du tout profité de la 1ère échographie vu notre état de sidération nous sommes vraiment impatients nous allons revoir nos bébés. Il n y a pas plus beau cadeau !
Le médecin qui est adorable nous explique donc beaucoup de choses concernant ce suivi particulier.
Elle voulait avoir la certitude qu'il s'agissait bien d'une grossesse gémellaire mono-mono pour organiser précisément la suite du suivi. Elle nous emmène donc après la consultation dans une salle d'échographie pour vérifier.
Et là en quelques secondes de nouveau mon monde s'écroule. Elle nous annonce que la grossesse s'est arrêtée. Au vue de la taille des bébés cela s'est produit aux alentours de 12 SA. Ce qui veut dire que cela s'est produit quelques jours seulement après la 1ère échographie. Je comprend donc pourquoi je les ai sentis bougés quelques jours puis plus rien. Ce qui veut dire que cela fait presque un mois que je vois mon ventre s'arrondir alors que mes bébés sont morts. Que j'ai eu tant d'inquiétudes alors que tout était déjà fini.
Et là tout s'accélère en quelques secondes le suivi de grossesse se transforme en consultation d'anesthésie en urgence, puis rencontre d'une sage femme dans le service qui nous accueillera samedi. Elle me donne un premier comprimé pour préparer le col, me propose de rester hospitalisée jusqu'au samedi jour du déclenchement. Je préfère rentrer et revenir s'il se passe quelque chose.
Je vous passe pour le moment les détails de ces 48h d'attente et de la naissance car j'ai déjà l'impression d'avoir écrit un pavé.
Ce 11 janvier c'est également l'anniversaire de ma nièce (et filleule), pendant que la famille célèbre son 4ème anniversaire, moi je donne la mort. Après réflexion nous avons choisi comme beaucoup d'entre vous de rencontrer nos bébés. Malheureusement ils n'ont pas pu identifier le sexe de nos enfants. Ce qui est un regret pour moi. Nous avons refusé l'autopsie proposée puisque la cause du décès est plutôt clairement identifiée les 2 cordons se sont emmêlés ce qui est un gros risque dans ce type de grossesse. Les médecins sont plutôt d'accord cela ne leur paraît pas nécessaire non plus et me disent d'ailleurs que très peu de grossesse mono mono vont à terme. Mais depuis 2 jours je me posais la question de demander quand même cette autopsie afin de savoir si j'attendais 2 petits garçons ou 2 petites filles. Nous n'avions pas encore choisi de prénom ni souhaité de les nommer aujourd'hui. Mais je me demande si je n'ai pas besoin de savoir pour mon deuil. Mon mari me dit que je risque de faire encore plus de projections d'imaginer plus de choses. Ce qui est sûrement vrai. Et ensemble nous nous disons que nous préférons être sûr qu'ils restent jusqu'au bout dans la même position qu'ils sont nés. C'est à dire l'un contre l'autre comme s'ils se faisaient un câlin. Leurs corps sont déjà si petits et fragiles ça me fait mal au cœur d'imaginer ce qu'on va leur faire juste pour que j'ai une réponse à ma question. On m'a d'ailleurs dit que vu le terme ce n'est pas certain que l'on pourra savoir . Alors j'espère ne pas avoir de regrets par la suite mais je préfère les laisser partir avec leur petit secret qu'ils ne nous ont pas révélé, je préfère les savoir l'un contre l'autre en paix.
Sachant que j'ai encore la journée de demain pour changer d'avis et que je vais continuer d'hésiter quand même jusqu'a la fin vu que j'ai encore le choix ... le délai de 10 jours arrive à échéance et ensuite je vais juste attendre qu'on m'appelle pour m'annoncer que ça y est mes bébés sont partis pour toujours.
J'ai donc vécu des jours douloureux et ça l'est toujours évidemment vu que c'est récent. Beaucoup de sentiments se mélangent, également beaucoup de culpabilité d'être passée par cette phase d'hésitation concernant la grossesse, je me dis comment j'ai pu être dans un état pareil alors que c'était finalement que du bonheur cette annonce comparée à celle qu'on m'a faite par la suite. Je n'ai pas eu le temps de vraiment me réjouir de leur présence j'ai passé le peu de temps que j'ai eu avec eux (en tout cas à ma connaissance vu la découverte tardive) à penser aux côtés négatifs de leur arrivée. J'ai rencontré la psychologue de la maternité hier qui me rassure sur tous ces sentiments mais ils sont encore bien présents. Ils vont certainement s'atténuer et s'apaiser avec le temps je l'espère mais pour le moment cela fait beaucoup de choses à gérer en 1 mois de temps. Il y a 1 mois on m'expliquait que je devais faire le deuil d'une vie à 4 que je m'étais imaginé pour pouvoir me projeter dans cette vie à 5. Aujourd'hui je dois faire le deuil de mes bébés... et je me dis que j'ai vraiment été ridicule de me mettre dans un état pareil il y a un mois quand je vois ce que je traverse aujourd'hui... A peine rentrée à la maison et l'assistante sociale de la CAF m'appelle pour m'informer de mes droits et aides financières dont je peux bénéficier dans le cadre d'une grossesse gémellaire, la sécu qui m'envoie par courrier les dates de mon congé maternité, l'impression qu'ils se sont donnés le mot ... et ce petit ventre toujours présent que je cache, que j'aimerais voir disparaître, mais d'un autre côté c'est tout ce qu'il me reste... Des détails qui font mal en plus de tout le reste...
Même si j'ai le sentiment d'avoir déjà beaucoup cheminé et avancé en si peu de temps, j'ai comme vous toutes besoin d'être rassurée sur ce que je ressens, besoin d'être entendue et soutenue, sentir que je ne suis pas seule mais ça je le sais déjà malheureusement quand je vois toutes vos histoires (même si je n'ai pas parcouru tout le forum).
Alors je nous souhaite à toutes des jours meilleurs et j'ai également une pensée à nos bébés tous envolés si tôt 💗⭐
Boubou130
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Enregistré le : 03 janvier 2020, 14:33

Re: Ce 11 janvier 2020

Message par Boubou130 »

Bonsoir

Quelle tristesse de vous accueillir parmi nous...toutes mes pensées vont vers vos petits anges partis trop tôt 👼
C’est une douleur immense et c’est très difficile de vivre avec ça petit à petit on essaye et on nous dit que le temps fera le reste je l’espère....mais cela reste compliqué.
Je pense que c’est tout à fait normal de se sentir ainsi quand on vous annonce une grossesse avec des jumeaux j’imagine que c’est toujours angoissant de s’imaginer avec tout en double je pense que j’aurais été très angoissé si on m’avait annoncé une grossesse gémellaire il faut tout repenser tout calculer deux d’un coup c’est un grand chamboulement et vous n’avez pas à vous sentir mal de l’avoir pensé et d’avoir pensé à une ivg je pense que beaucoup de mamans sur ce site ont déjà étaient troublés en début de grossesse au point de se dire que faisons nous? on va au bout? on s’en sent capable ou pas? il n’y a pas de honte à ce poser la question et c’est important que vous puissiez en parler. Après le temps de réfléchir avec son conjoint et on prends la bonne décision pour nous que vous ayez choisi l’IVG ou de continuer la grossesse à ce moment la ce choix est propre à vous et votre conjoint votre choix sera le bon car il aurait été le votre. Finalement vous aviez décidé de continuer et la vie en a décidé autrement c’est horrible et il n’y a pas de mot assez fort pour définir la douleur quand une grossesse se passe mal et qu’il faut envisager une img ou quand comme dans votre cas la grossesse s’arrête on se sent démunie dévasté et il faut déjà penser à prendre les médicaments le rendez-vous anesthésie et comment cela va se passer pour l’accouchement et comme vous le dites justement « donner naissance à la mort » je partage ça car c’est ce que j’ai ressenti aussi j’ai perdu mon fils à 27semaines une img était programmé le 06/01/2020 suite à de graves problèmes mais le destin a rappelé mon fils qui est décédé dans mon ventre la veille de l’img j’entends encore le gynécologue me dire son cœur s’est arrêté j’étais dévasté c’est une douleur horrible et destructrice même si je savais qu’une MFIU pouvait arriver ça fait mal et je suis encore très mal aujourd’hui...
Pour ce qui est de l’autopsie c’est une décision qui vous est propre je peux comprendre que vous vouliez savoir mais je pense que votre mari a dit les mots justes mais après c’est une décision personnelle et vous seule pouvez savoir ce dont vous avez besoin pour aller de l’avant et commencer la reconstruction, pour nous par exemple nous avons accepté l’autopsie même si c’est très probablement le placenta le soucis dans ma grossesse mais nous avons écoutés l’équipe médicale qui nous l’a conseillé afin de tout contrôler si il y avait une prochaine grossesse.
Je trouve que c’est important de parler avec la psy je le fais également tellement de colère et de culpabilité de questions ça aide à vider son sac et c’est essentiel pour essayer de se relever de cette épreuve.
Encore une fois ne vous culpabilisez pas d’avoir ressenti l’hésitation au moment de l’annonce de la grossesse de jumeaux c’est parfaitement humain de ressentir cela on a le droit d’être euphorique dès le départ ou justement d’avoir peur au point de se dire je ne peux pas le faire c’est normal et humain c’est la nature et la particularité de votre grossesse qui en a décidé autrement il ne faut pas vous sentir coupable mais je comprends parfaitement car je passe par la aussi je me dis placenta de «merde » je me sens coupable de ne pas avoir pu donner un environnement sain à mon fils je me demande pourquoi??? Alors que malheureusement je n’y peux rien c’est très difficile de lever ce sentiment de culpabilité mais ce n’est pas votre faute et avec le temps l’aide de la psy et de votre entourage vous verrez petit à petit le chemin de la reconstruction se dessinera et vous pourrez avancer prenez le temps de vivre votre deuil à votre rythme et surtout parlez et laissez évacuer la souffrance...écrire aide beaucoup aussi cela permet d’évacuer la tristesse la colère...mais aussi de faire exister nos petits anges.
Et surtout n’hésitez pas à venir discuter ici ça aide beaucoup aussi on se sent moins seule c’est réconfortant et à la fois triste de ce dire que tant de gens souffre aucun parents ne devraient vivre ça...
En tout cas je vous souhaite beaucoup de courage dans cette épreuve je pense fort à vous et à vos petits anges partis trop tôt
Vos petits anges veillent sur vous et même si aujourd’hui c’est encore difficile et je partage ça aussi je sais que nous trouverons la force de nous relever nous n’oublierons jamais nos petits anges ils seront partout avec nous et à jamais.
Une pensée pour toutes les Mamanges et nos petits anges👼
Aurelie30
Messages : 7
Enregistré le : 16 janvier 2020, 16:02

Re: Ce 11 janvier 2020

Message par Aurelie30 »

Bonjour Julie,

Je suis désolée de vous accueillir sur ce forum.

La peur à l’annonce d’une grossesse gémellaire me semble parfaitement normale. Ce n´était pas mon cas, mais ayant des jumeaux dans ma famille et dans celle de mon conjoint, j’avais extrêmement peur d’avoir des jumeaux et cette peur est d’autant plus présente après ma première grossesse et l’img.

Là où je vous rejoins, c’est sur le sentiment de culpabilité, le sentiment de ne pas avoir profité des premières semaines de grossesse. Ma grossesse n’était pas prévue, et ce fut un choc. Pour des raisons financières, professionnelles et personnelles, ce n’était pas le bon moment, nous voulions attendre mi 2020. J’ai eu beaucoup de mal à prendre conscience que j’étais enceinte, j’ai passé les 3 premiers mois dans un certain déni, j’ai beaucoup pleuré. Et finalement, je n’ai profité de cette grossesse que 6 petites semaines, car nous avons vite détecté plusieurs anomalies.

Comme vous, j’ai beaucoup culpabilisé et je culpabilise encore, 5 semaines après l’img. J’ai par moment l’impression que c’est ma punition pour ne pas m’être réjoui instantanément. Mais j’essaie de me concentrer sur le fait, que par la suite, je me suis réjoui et que j’ai aimé et aime très fort ma petite fille.

Je me dis que j’ai aimé ma fille toute de suite, mais que je ne le savais tout simplement pas, car trop focalisée sur la peur et les milliers de questions que je me posais. Ça m’aide un peu de penser ça.

Ne soyez pas si dure envers vous-même. Je sais bien que c’est plus facile à dire qu’à faire, je pense qu’on trouve toute une raison de culpabiliser. Concentrez-vous sur les sentiments positifs et d’amour que vous avez ressentis après avoir pris la décision de garder vos bébés. Ce sont ces sentiments qui comptent le plus, et je suis certaine que nos bébés ressentent notre amour là où ils sont.

Ne vous souciez pas du fait d’avoir écrit un pavé, j’en ai également écrit un et si vous ressentez le besoin de parler de votre accouchement, n’hésitez pas.

Je vous souhaite beaucoup de courage et pense fort à vous et à nos petits anges, qui je suis sure, veillent sur nous et n’aimeraient pas qu’on culpabilise.



Aurélie
Mamange d'Elena, née le 19.12.19 à 27 sa et 5 jours.
H_H
Messages : 547
Enregistré le : 18 juin 2019, 12:37

Re: Ce 11 janvier 2020

Message par H_H »

Bonjour Julie,
tout d'abord bienvenue sur le forum, tu trouveras ici pleins de gens bienveillant prêts à t'écouter, n’hésite pas!
Je lis ton message, la partie où tu apprends que ce sont des jumeaux, je me revois le jour de l'écho dire à mon conjoint "j'espère qu'il n'y en a pas 2 je n'y arriverais pas!"j'ai des cousins jumeaux de mon age alors bon, on voyait un peu le truc arriver!
d'ailleurs cela fait 1 an presque jour pour jour que j'ai fait cette écho!
JE ne me voyais absolument pas avec des jumeaux, j'avais peur de ne pas réussir à gérer, de ne pas réussir à leur donner suffisamment d'amour, de temps...
Pour ma part cela a aussi été un tsunami, surtout que le gynéco nous annonce qu'il n'y en a qu'un seul, j'ai lâché un gros "OUF" de soulagement en regardant mon conjoint, pour entendre à la fin de l'écho "haaaa il y en a un 2ème! et ba dis donc j'ai failli le raté celui là!!!" (oui oui...)
et là j'ai pleuré! je me suis vu en mauvaise mère, ne sachant plus à qui j'avais donné à manger, à qui je devais donner à manger, les voir pleurer les 2 en même temps et ne pas pouvoir les prendre tout les 2 dans mes bras....
Donc je comprends les inquiétudes que tu as eu, et même si je n'ai pas envisagé l'IVG, ce choix est très personnel, personne ne devrais te juger pour cela.

J'annonce donc ma grossesse à mon entourage, que ça fait bien rire (je précise que j'étais assez ferme sur le fait de ne pas vouloir d'enfant et je l'ai bien dit dans mon entourage, car à + de 30 ans les questions se multiplient, et puis un jour j'étais prête, je suis tombée enceinte du 1er coup, alors quand j'ai annoncé ma grossesse moi qui ne voulais pas d'enfant, puis annoncé qu'il y en avait 2, ça a été un tsunami pour tout le monde :lol: )

Viens aussi le moment d'entendre leurs petits cœurs, oulala que d'émotions, tout mes doutes se sont envolés, mes bébés mes jumelles, des vrais jumelles! (monochoriale biamniotique)

et puis l'écho des 5 mois! la première image montre leurs 2 têtes l'une contre l'autre trop mimi, on a l'impression qu'elles se racontent leurs secrets! et puis là on m'annonce un col raccourci, hospitalisation pendant 2 semaines, pose d'un cerclage mais cela n'a pas suffit, mes filles sont nées à 23+6, Hannah est décedée rapidement, Haley est partie 3 jours plus tard, le jour de l'anniversaire de ma nièce (qui est aussi ma filleule, encore un point commun!) et du mariage de ma cousine! Quand toute la famille "fête" nous on se prend une 2ème gifle en pleine figure!...
j'ai également beaucoup culpabilisé à cause de mes doutes et de mes pleurs lors de l'annonce de la grossesse gémellaire.

Mais je pense que nos bébés savent qu'ils étaient aimés.
comme toi je garde ce souvenir de leurs 2 têtes l'une contre l'autre, et au fait qu'elles sont ensemble aujourd'hui.

J'espère que mon témoignage t'aideras un peu concernant tes doutes.

je vois que tu attaque la partie "administrative avec a sécu et la caf c'est assez éprouvant, mais l'assistante sociale de la CAF étai venue à domicile et nous avait beaucoup déchargé sur certaines formalités que l'on n'a pas la force de faire à ce moment là.

Pour ce qui est des sexes de tes bébés, vous êtes les seuls aptent à faire ce choix, parle en bien avec ton conjoint.

je vous envoie pleins de courage et de tendresse
Anaïs,
Equipe de modération petiteemilie.org

Maman de 2 petites étoiles jumelles

On peut trouver le bonheur même dans les endroits les plus sombres, il suffit de se souvenir d'allumer la lumière.
Albus Dumbledore
Julie*
Messages : 3
Enregistré le : 18 janvier 2020, 13:18

Re: Ce 11 janvier 2020

Message par Julie* »

Merci pour vos mots doux et rassurants.
Hannah Haley merci pour ton témoignage qui me confirme qu'une telle annonce est aussi déstabilisante.
Comme tu le dis Aurélie j'ai moi aussi l'impression d'être punie par tout ce que j'ai pu dire ou ressentir.
Je suis rationnelle je sais que je n'ai pas pu provoquer ça mais quand on porte la vie on ne peut s'empêcher de se culpabiliser quand il arrive malheur. Je pense que peu importe notre situation on a toutes trouvé matière à le faire.
Je me réconforte seulement en me disant que je leur ai laissé leur chance que je n'ai pas choisi de mettre fin à leur vie pour mon confort personnel quand j'avais encore le choix.
Et que malheureusement la "nature" comme on le dit souvent a fait les choses toute seule.
Je me dis que je n'ai pas eu besoin de choisir comme beaucoup d'entre vous qui avez subi une IMG.
Mais comme vous toutes mon cœur de maman a mal alors on se refait le film on cogite on s'interroge on se demande qu'est-ce qu'on aurait pu faire différemment... mais on s'inflige juste tout ça en plus du reste finalement.
Car on ne peut rien changer... on ne peut pas revenir en arrière.
Je sais bien que toutes ces étapes sont indispensables pour faire le deuil j'aimerais juste les passer le plus rapidement possible sans pour autant oublier évidemment c'est impossible c'est une blessure à vie j'espère seulement qu'elle s'atténuera.
Heureusement qu'il y a quelques personnes compréhensibles dans l'entourage pour nous aider pendant que beaucoup pensent déjà qu'en 10 jours je commence à remonter la pente ou me demandent si j'ai repris le travail ... j'ai envie de leur demander s'ils sont sérieux ... mais je crois qu'il faut que je me prépare à entendre le pire quand je vois certains de vos témoignages et c'est tellement affligeant..
je peux comprendre que quand on ne l'a pas vécu on ne se rend pas compte de ce que ça fait , moi-même je n'aurais jamais imaginé mais quand même un peu d'empathie ou au moins faites semblant !
J'ai bien compris qu'il y aura toujours une oreille attentive et bienveillante ici alors d'avance merci, et j'essayerais d'en faire autant.
Courage à vous toutes et tous.
Pensées d'amour pour mes bébés et également aux vôtres ❤
LéonoreL
Messages : 321
Enregistré le : 03 novembre 2019, 20:51

Re: Ce 11 janvier 2020

Message par LéonoreL »

Coucou,
Je ne sais pas si tu as Instagram, mais il y a le compte à nos étoiles qui est super et qui donne plein de petits trucs, notamment vis-a-vis d’un entourage un peu « cru ».
Je t’embrasse!
maman de Lila, née le 27/05/2017 - mon pétouchok <3
maman de Dalia, née et décédée le 09/10/2019 à 22 SA <3
maman de Sofia, née le 19/11/2020 - baby hope <3
Julie*
Messages : 3
Enregistré le : 18 janvier 2020, 13:18

Re: Ce 11 janvier 2020

Message par Julie* »

Merci Leonore je vais regarder ça alors 😘
Athies
Messages : 120
Enregistré le : 06 décembre 2019, 03:18

Re: Ce 11 janvier 2020

Message par Athies »

Bonjour Julie
Je souhaitais aussi t'apporter mon témoignage par rapport au choc gémellaire. J'ai une petite fille de deux ans et demi. Étant infertile, je suis passée par une fiv pour ma dernière grossesse. Nous avons implanté en juin dernier deux embryons et nous avons obtenu un embryon supplémentaire qui a été congelé.
Avant ma première échographie, j'étais terrorisée à l'idée d'avoir des jumeaux. Je savais qu'il y avait eu au moins une accroche car je ressentais tous les symptômes de la grossesse, la prise de sang l'a confirmé et même, les taux élevés montraient des signes de forte probabilité de grossesse gémellaire.
Je me suis mise à craindre d'avoir des jumeaux, alors que c'était un risque que j'avais pris consciemment.
je pense que ce sentiment est naturel, et qu'il s'explique du fait que nous avons eu un premier enfant, et que nous savons tous les changements qu'ils ont provoqué, dans la vie de couple, la fatigue et l'investissement constant que cela générait, n'en parlons plus s'il y en a deux, avec un petit "pot de colle" de deux ans et demi derrière.
Mon infertilité m'avait préparé à accepter le fait que je n'aurais peut être jamais eu d'enfant. Alors d'un coup nous imaginer avec trois enfants, puis peut être quatre, en comptant le petit embryon qui restait, j'ai eu un gros coup de panique et je me suis mise à espérer qu'il n'y ait qu'une seule accroche car je savais que j'aurais vraiment galéré, que notre couple aurait vraiment galéré à gérer des jumeaux. Les nuits avec deux bébés, au sein...
Finalement à l'écho, soulagement il n'y a qu'un seul embryon. Malheureusement 1 mois plus tard, une anomalie a été détectée à l'écho laissant place au cauchemar.
Aujourd'hui je repense à ma peur de la famille nombreuse avec un sourire un peu ironique... J'ai été bien naïve. Je les ai perdu tous les deux aussi finalement.
Courage Julie, la crainte que tu as eu est légitime et démontre plutôt ta lucidité sur la difficulté à élever un et encore plus deux enfants. Et ton choix avait été de les garder. Le reste... Et bien c'est la vie qui en a décidé ainsi.
Affectueuses pensées.
Maman d'Agnès née en 2017.
Maman de Mathilde, porteuse de T21, née sans vie le 09/12/19 suite à une Img.
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