Angoisse de tomber enceinte

[June]

Me voici à nouveau parmi vous. Je vous racontais mon histoire et celle de notre décision envers notre fils Orion atteint d'une maladie génétique, transmise par mon coté... C'était le jeudi 26 Septembre dernier...
Aujourd'hui plus rien ne va... J'ai mis du temps à comprendre ce qui c'était passé, puis pas mal pour enfin avancer. J'ai fini par me résoudre à voir un psy, voyant qu'après un pas en avant, s'en suivait 2 en arrière.
Puis ma vie professionnelle a du reprendre son cours, je ne pleurait plus en en parlant, c'était bon du coup. Et puis, des opportunités d'avancements se présentaient, il fallait les saisir.
Voila la surface. Et puis au plus profond, je sentais que mon corps ne voulait pas me laisser tranquille... les saignements d'après accouchement sont devenus très abondants et n'en finissaient plus... Au point que 4 semaines plus tard j'aille aux urgences pour demander l'avis d'un professionnel. Que ça cesse enfin... Il vérifie, tout semblait normal, puis, l'air de rien, me dis qu'il va faire une prise de sang pour vérifier mes taux béta-hCG... Je savais très bien ce que cela voulait dire, et cette option ne m'était absolument pas passée par la tête. Dans 1h30 le résultat. 1h30 avec des émotions et sentiments complètements opposés: pourquoi pas, mais ça va être compliqué, pas déjà ! oh peut être.... Et puis, a mon étonnement, l'angoisse prend le dessus et ne me lâche plus, Je ne veux plus ! Repasser par toutes les recherches génétiques, les attentes de résultats et la probabilité que ça recommence... Non ! Non !... non....
Le résultat était finalement négatif, mais la découverte de cette frayeur, de cette angoisse qui m'en a fait vomir, a été un choc... On avait toujours parlé d'avoir une fratrie... Depuis, ma vie de couple est sur la pente très descendante... moi qui nous pensais infaillibles, que le plus dur était passé... Me voila impatiente, cruelle dans mes propos envers ceux que j'aime, intolérante envers la faiblesse et envers moi même...
J'attend toujours pour la pose d'un stérilet que mes règles daignent venir normalement, mais en attendant, les demandes d'affection de mon conjoint sont très mal venues, c'est incontrôlable et je m'en veut...
Bref... Je recommence a avoir besoin de me réfugier dans mes pensées avec mon étoile et de ne plus en partir....

[MariEve]

Bonjour June,

J'aimerais pouvoir t'apporter ne serait-ce qu'un brin d'apaisement.. ce que je voulais te dire c'est que je comprends chaque chose que tu as ecrite..
Ce que je vois de positif dans ce que tu as ecris, c'est que cette angoisse s'est manifestee dans une periode où tu n'est pas enceinte, ainsi tu n'es pas dos au mur et tu peux agir en consequence pour apaiser tes craintes du moment (comme discuter avec ton conjoint d'une contraception adaptee dans l'attente du sterilet). J'insiste sur le "du moment" car ce que tu decris-là est ton vecu actuel et qu'il aura le droit d'evoluer, de changer, de persister (j'ai envie de dire peu importe dans quel sens il evolue, mais il s'apaisera car il murira. Une image me vient.. comme si tu avais decouvert un nouvel arbre fruitier dans ton jardin et que tu avais croqué un fruit encore vert.. en le laissant murir il deviendra comestible et tu auras le temps de voir quel fruit c'est et de trouver des recettes pour le cuisiner)

Tu as entirement le droit d'avoir besoin de te pelotonner dans ton cocon avec Orion dans tes pensees et ton coeur, comme un retour aux sources qui va te recharger les batteries, comme un recul devant un tremplin pour prendre de l'elan et mieux le sauter ensuite...

Si tu as envie de voir le parcours de ma reflexion sur ma maternité et l'extension ou non de notre fratrie, je te glisse le lien du message où j'en parle.. je m'y fais fort de retracer ce parcours qui a ete longtemps flou et qui est fluctuant (et qui a donc occasionné plein de discussion de remise a niveau avec mon cheri). J'ai bien conscience que nous ne vivons pas la meme histoire, mais il y a eu des echos en moi en lisant ton temoignage.

Je te souhaite de l'apaisement a ce sujet.