Et puis un jour, on est adulte et on rencontre son âme soeur : notre coeur a déjà sa taille définitive et il se met à battre au diapason avec celui de notre grand amour.
Et c'est un peu plus tard qu'un miracle se produit, un petit bonhomme naît, symbiose parfaite des ces deux coeurs à l'unisson et notre coeur d'adulte grossit ce jour-là, gonflé par l'amour insondable et infini pour ce bébé.
Quelques années après on se rend compte que oui , le coeur réussi l'exploit de grossir encore pour accueillir le petit frère tant attendu . Inouïe à nouveau la force cet amour !
Quand la troisième pointe le bout de son nez, l'improbable se produit à nouveau et notre coeur, bien loin d'éclater, modèle une place dans ce creuset d'amour qu'est notre famille pour cette petite fille si gracieuse, si douce et délicate.
Et c'est là que la mort nous fait le pire : le coeur ne peut plus rétrécir, tu pars seulement quelques heures après être arrivée mais c'est trop tard pour notre coeur. Il se déchire, d'un coup, lorsque les battements du tien s'arrêtent. Quand ton petit cœur a lâché, le mien a manqué un, deux battements peut-être, mais il n'a pas flanché, il s'est émietté et a continué à battre comme un automate.
Depuis trois mois je suis amputée, de toi que je ne verrai plus jamais, amputée de ce morceau de coeur qui, comme un membre fantôme, me fais mal, tout le temps.
Ma Sarah, ton coeur ne battra plus jamais et tu ne connaîtra pas tout cela mais je sais, où que tu sois, que ce morceau de coeur qui me fait souffrir est en toi.