Je ne sais pas comment m'exprimer et mettre des mots sur ce que je ressens.
Je suis en couple depuis 6 ans avec mon conjoint, on essaye d'avoir un bout'chou depuis mars 2014, nous avons appris l'heureux événement en juin 2015 nous étions les plus heureux du monde et nous étions en pleine insouciance et innocence comme tous les futurs jeunes parents.
Lors du rendez-vous avec la sage-femme (2 semaines avant l'écho du troisième mois) nous avons hâte de rencontrer notre petit, malheureusement sont petit coeur s'est arrêté à 8sa, c'est la conclusion qui nous a été dite après avoir eu une écho sur mon ventre, une écho endo-vaginale et ces deux dernières étape avec la sage-femme puis un gynéco (je suis suivie dans un hôpital universitaire).
Verdict: fausse couche, vous connaissez je suppose ce qui m'a été dit... que "ça arrive", "c'est la nature", "ça arrive à bcp de femmes", .....il faut faire partir le petit bout, on est effondré, abasourdi mais on se fait une raison. Je suis hospitalisée une journée pour avoir des comprimés pour me faire évacuer l'embryon, à ce moment 10 sa. Dure journée pas de mots pour décrire ce que je ressens.
L'été se passe je me remets de cette fausse couche autant physiquement, que moralement. Je suis inquiète car avant de tomber enceinte j'ai eu des problèmes pour avoir des cycles réguliers donc je me pose beaucoup de questions mais mon conjoint et moi nous nous ne sommes pas de nature défaitistes.
Je rencontre ma gynéco-obstétricienne le 17.08.15 qui me donne le "feu vert" pour essayer de nouveau.
La chance est avec nous je retombe enceinte en septembre, nous l'apprenons que le 12.10 lors d'un nouveau rendez-vous (que j'avais pris directement le 17.08 dernier

Nous voilà super heureux, on se dit que la vie nous offre une nouvelle chance, un nouvel espoir. Cette fois on ne s'emballe pas quand même, la fausse couche est toujours dans nos esprits. Nausées, vomissements, dégoûts et j'en passe rythme ces trois premiers mois.
Je rencontre la sage- femme le 29.10.15, dans la salle d'attente j'ai les mains moites, le cœur du petit bout bat correctement, oufff, il bouge bien, la cavité vitelline (si j'ai bien compris) est bien formé, bref: tout s'annonce bien!!! je sors heureuse et joyeuse du rdv, je m'empresse d'appeler le papa pour le soulager et lui raconté. On se dit "bon ça s'est fait maintenant prochaine étape rdv le 16.11.15 pour l'écho du troisième mois".
Lundi 16.11.15 nous nous rendons au rendez-vous, main dans la main on attend, c'est notre tour. On s'installe, c'est la découverte pour nous, on voit bien le petit il a bien grandit depuis le 29.10, il bouge c'est émouvant, ses pieds: ok, ses mains: ok, son ventre: ok, son cœur: nickel, puis on voit que la sage-femme s'attarde longtemps sur le cerveau, elle arrête de nous parler .... Ça nous rappelle tristement l'écho où l'on nous a annoncé la fausse couche. Elle fait appel au gynéco de garde (je passe les longues minutes avant qu'il arrive et qu'elle a continué à regarder). Je suis en larme car j'ai a peu près compris qu'il y avait une malformation au niveau du cerveau (je fais des études en diététique et j'ai quelques notions et les termes utilisés correspondent à des pathologies, à des malformations) bref c'est le début de la descente aux enfers.....
Verdict: 1/388 pour la trisomie 21, une spina bifida, son crâne ne s'est pas refermé et il y a une partie de son cerveau n'est pas formée.
Waouuuuu on tombe de très très haut.
La gynécologue,obstétricienne, nous explique que son état est très grave, qu'il y a de nombreuses malformations et que le bébé n'a aucune chance de vivre par ses propres moyens. Certes il peut continuer à grandir et je peux avancer dans ma grossesse mais il ne pourra pas vivre, respirer après l'accouchement.
Tout se bouscule dans nos esprits, c'est sûr il ne peut pas vivre donc on se doute bien qu'il va falloir interrompre la grossesse. La sage-femme nous explique que je vais être hospitalisée, et que ça va se passer par voie médicamenteuse. On me donne les coordonnées de la cadre sage-femme qui m'expliquera dans les détails, et qu'il faut au moins une semaine pour réfléchir.
(Dans nos esprits c'est clair rapidement, il ne faut pas continuer cette grossesse tout en sachant qu'il n'y a aucun espoir d'amélioration).
Le rendez-vous avec la cadre a lieu le jeudi 19.11, 4 jours se sont écoulés, ce fut l'horreur. Elle nous explique comment ça se passer et là on réalise que cela va être un accouchement, elle nous parle d'amiosynthèse, caryotype, d'autopsie, d'incinération......j'étais bouche bée, je pensais que j'étais en plein cauchemar. Il m'a fallu plusieurs minutes pour comprendre que non. On signe les autorisations car on accepte tous les examens possibles pour comprendre, tout en sachant qu'il y a 90% de "chance" que cela soit le hasard. Après que toutes les étapes nous sont expliquées je réalise qu'on va devoir "tuer" notre petit car son cœur bat et là je suis totalement effrayée (même si je conçoit qu'il ne pourra jamais vivre).
Il nous est expliqué aussi que vu la "jeunesse" de la grossesse 13 sa il n'est pas obligatoire de reconnaître l'enfant, de lui donner un nom.......en gros j'ai dû accoucher d'un bébé mort qui n'existera pas légalement.
L’IMG a eu lieu le 24.11.2015, date où mon petit bout nous a quitté, à l’âge de la grossesse on n’a pas pu voir le sexe du bébé, je viens juste de l’apprendre aujourd’hui ; c’était un petit garçon, on a eu aussi les premiers résultats du caryotype qui nous indiquent aucun pb, aucune trisomie (je sais pas si c’est bon signe).
De lui, il reste que l’empreinte de ses pieds et les photos de lui et son souvenir pour nous et la douleur.
J’éprouve beaucoup de douleur, mon conjoint a choisi de se renfermer et de ne pas en parler moi c’est plutôt le contraire. Malgré nos manières différentes de faire le deuil, on partage une volonté commune de fonder une famille mais comment traverser ce tsunami émotionnel ?
MERCI pour votre lecture et votre écoute courage à tous et toutes.
je pense à mon ange et à tous ceux qui sont partis.
bonne soirée