Re: Un joli nom pour une triste nouvelle.
Posté : 19 décembre 2018, 16:17
Nous rentrons dans notre chambre ... Et là, tout s'arrête. Silence. Maintenant, je prends conscience que chaque SECONDE qui passe, c'est autant de temps que j'ai en moins avec toi. Sentiment de vide, d'infini, d'impuissance.
Quelques larmes coulent, puis une force revient, de je ne sais pas où. De toi surement. Nous ne souhaitons pas une dernière soirée ensemble silencieuse, nous qui avons dansé, chanté, crié, pleuré, rit, parlé ... Cette dernière, cela fait plusieurs jours que j'y pensais, et je sais ce qu'elle doit être : en musique.
Des copines m'ont envoyé des idées, ta mamie aussi, et avec ton papa on complète, la playlist de ta dernière soirée à toi. Que des musiques gaies, on vit hors du temps, aux pas de la Bossa Nova, de Queen, et de tant d'autres !
Ton papa part acheter à manger pour lui pendant que je déguste pour ton ton dernier repas, un repas de maternité, désolée ma puce d'avoir terminé nos découvertes culinaires par une macédoine infecte
(même si pas tant que ca, ma super copine nous avait acheté pleins de chocolats et de Kouing Aman pour cette soirée bien à nous ! Là on s'est régalés ! )
Je prends le temps de soigneusement découper un morceau de mon écharpe, qui a m'a entourée depuis quelques mois. Un morceau qui t'entourera à son tour, pendant que je garderai avec moi le reste. Elle est autour de mon cou en ce moment, elle l'est chaque jour. Puis je recouds le plus discrètement possible l'extrémité de ton nouveau petit lange. Tu seras belle dedans !
Les sages femmes passent, celle du jour vient nous accueillir, puis passe le relai à celle de nuit, elles semblent très à l'écoute ... Et aussi bien désarçonnées d'entrer dans une chambre pleine de musique et de danse. Elles nous explique qu'il faudra aller poser les laminaires pour commencer à ouvrir mon col vers 22h, donc extinction de la musique. Silence. Départ à pieds jusqu'à la salle des urgences gynéco. Cette salle où nous avions appris ma première fausse couche il y a 4 ans. Où nous avons été confirmer notre 2nde fausse couche il y a presque 1 an. Où nous avons été confirmer tes anomalies aux bras il y a un peu plus de 3 mois.
Attente, silence. C'est une gynécologue que j'ai déjà croisé qui est de garde, elle évite soigneusement mon regard, fait bref. Je m'allonge, elle pose les laminaires, je crois que ce n'était pas agréable du tout, mais je ne m'en souviens déjà plus tellement la douleur n'était pas importante. Ma main est auprès de toi. Et je te le dis, le redis. Ce n'est pas pour toi tout ce qu'on fait actuellement, toi tu as encore toute la nuit devant toi ! Là c'est mon corps que l'on prépare, parce que mon corps lui il ne demande qu'à te garder en lui pour l'instant. Profite ma puce, soit sereine, je te le dirai c'est promis quand on te fera quoi que ce soit. Là ce n'est pas pour toi, c'est pour moi.
Silence. Retour à la chambre en fauteuil roulant poussé par ton papa. Je n'ai plus le droit de me lever, fini la danse... Mais pas fini la musique !
Nous remettons en marche la tablette de la maternité qui nous diffuse la musique (Oui parce qu'on a essayé pendant un moment au début avec mon téléphone, ton papa se moquait bien de moi car je n'en voulais pas de cette tablette... Et finalement face au manque de connexion internet, j'ai du abdiquer
Si je voulais de la musique, il nous fallait la tablette. Bref, anecdote mais j'ai eu peur que nous n'ayons pas de musique de la soirée!!! )
Nous sortons le jeu que nous avons emprunté à la ludothèque, une histoire de marchands de chameaux ... Ton papa sort fumer, je te fais écouter bien précieusement Vangélis, la musique que ta mamie a choisi pour toi. Je ne peux plus danser, c'est toi qui prends le relais, tu danses la samba en moi, profite mon amour, comme c'est doux pour moi.
Puis nous eteignons la musique, il est presque 1h du matin, l'heure d'essayer de dormir.
Mais j'ai peur. Nous devons nous réveiller vers 7h30 demain matin, il est 1h, ca ne fait plus que 6h30 ensemble dans notre espace d'insoucience, après tout s'arrêtera ! Si je dors, je me réveillerai, et ce temps sera déjà écoulé ! J'ai peur, j'ai très peur. Tu bouges, tu me rassures. Ton papa vient poser sa main près de toi, tu viens te blottir contre lui comme tu sais si bien lui fait, avec quelques coups de pieds au passage. Tu continues à bouger le temps que je m'endorme.
Je me réveille vers 6h, tu bouges !
Coucou ma chérie. Je ne me rendors que d'un oeil, et surtout que d'une main, l'autre est auprès de toi, à te mettre et remettre sans cesse ta petite berceuse du doudou.
7h30, quand le réveil sonne je suis déjà bien éveillée. Ca y est le jour de ton départ-pour-toujours est arrivé.
J'ai peur, j'ai faim, j'ai froid, je m'habille, je me fais belle pour toi, j'ai toujours froid, je prends mon plaid, je pense à toi, ca va mieux, puis j'ai encore faim, encore froid... Encore peur surtout. Cela n'arrêtera pas aujourd'hui.
Quelques larmes coulent, puis une force revient, de je ne sais pas où. De toi surement. Nous ne souhaitons pas une dernière soirée ensemble silencieuse, nous qui avons dansé, chanté, crié, pleuré, rit, parlé ... Cette dernière, cela fait plusieurs jours que j'y pensais, et je sais ce qu'elle doit être : en musique.
Des copines m'ont envoyé des idées, ta mamie aussi, et avec ton papa on complète, la playlist de ta dernière soirée à toi. Que des musiques gaies, on vit hors du temps, aux pas de la Bossa Nova, de Queen, et de tant d'autres !
Ton papa part acheter à manger pour lui pendant que je déguste pour ton ton dernier repas, un repas de maternité, désolée ma puce d'avoir terminé nos découvertes culinaires par une macédoine infecte

Je prends le temps de soigneusement découper un morceau de mon écharpe, qui a m'a entourée depuis quelques mois. Un morceau qui t'entourera à son tour, pendant que je garderai avec moi le reste. Elle est autour de mon cou en ce moment, elle l'est chaque jour. Puis je recouds le plus discrètement possible l'extrémité de ton nouveau petit lange. Tu seras belle dedans !
Les sages femmes passent, celle du jour vient nous accueillir, puis passe le relai à celle de nuit, elles semblent très à l'écoute ... Et aussi bien désarçonnées d'entrer dans une chambre pleine de musique et de danse. Elles nous explique qu'il faudra aller poser les laminaires pour commencer à ouvrir mon col vers 22h, donc extinction de la musique. Silence. Départ à pieds jusqu'à la salle des urgences gynéco. Cette salle où nous avions appris ma première fausse couche il y a 4 ans. Où nous avons été confirmer notre 2nde fausse couche il y a presque 1 an. Où nous avons été confirmer tes anomalies aux bras il y a un peu plus de 3 mois.
Attente, silence. C'est une gynécologue que j'ai déjà croisé qui est de garde, elle évite soigneusement mon regard, fait bref. Je m'allonge, elle pose les laminaires, je crois que ce n'était pas agréable du tout, mais je ne m'en souviens déjà plus tellement la douleur n'était pas importante. Ma main est auprès de toi. Et je te le dis, le redis. Ce n'est pas pour toi tout ce qu'on fait actuellement, toi tu as encore toute la nuit devant toi ! Là c'est mon corps que l'on prépare, parce que mon corps lui il ne demande qu'à te garder en lui pour l'instant. Profite ma puce, soit sereine, je te le dirai c'est promis quand on te fera quoi que ce soit. Là ce n'est pas pour toi, c'est pour moi.
Silence. Retour à la chambre en fauteuil roulant poussé par ton papa. Je n'ai plus le droit de me lever, fini la danse... Mais pas fini la musique !

Nous remettons en marche la tablette de la maternité qui nous diffuse la musique (Oui parce qu'on a essayé pendant un moment au début avec mon téléphone, ton papa se moquait bien de moi car je n'en voulais pas de cette tablette... Et finalement face au manque de connexion internet, j'ai du abdiquer

Nous sortons le jeu que nous avons emprunté à la ludothèque, une histoire de marchands de chameaux ... Ton papa sort fumer, je te fais écouter bien précieusement Vangélis, la musique que ta mamie a choisi pour toi. Je ne peux plus danser, c'est toi qui prends le relais, tu danses la samba en moi, profite mon amour, comme c'est doux pour moi.
Puis nous eteignons la musique, il est presque 1h du matin, l'heure d'essayer de dormir.
Mais j'ai peur. Nous devons nous réveiller vers 7h30 demain matin, il est 1h, ca ne fait plus que 6h30 ensemble dans notre espace d'insoucience, après tout s'arrêtera ! Si je dors, je me réveillerai, et ce temps sera déjà écoulé ! J'ai peur, j'ai très peur. Tu bouges, tu me rassures. Ton papa vient poser sa main près de toi, tu viens te blottir contre lui comme tu sais si bien lui fait, avec quelques coups de pieds au passage. Tu continues à bouger le temps que je m'endorme.
Je me réveille vers 6h, tu bouges !

7h30, quand le réveil sonne je suis déjà bien éveillée. Ca y est le jour de ton départ-pour-toujours est arrivé.
J'ai peur, j'ai faim, j'ai froid, je m'habille, je me fais belle pour toi, j'ai toujours froid, je prends mon plaid, je pense à toi, ca va mieux, puis j'ai encore faim, encore froid... Encore peur surtout. Cela n'arrêtera pas aujourd'hui.