Re: Bébé avec malformation digestive / anorectale
Posté : 27 novembre 2021, 13:24
Petite Luciole, Bluesky, merci pour vos messages. L'accouchement a eu lieu avant-hier et je suis maintenant séparée du bébé que j'aurai porté presque 5 mois.
Je n'aurais pas cru mais le plus difficile a été l'injection de foeticide au bloc le matin. A 23 SA on m'a laissé le choix. Je ne voulais pas la voir mourir et j'avais peur qu'elle souffre, j'ai donc demandé l'injection, qui n'était pas facile à ce terme, d'autant que le placenta était mal placé. Il y avait beaucoup de monde, l'équipe d'anesthésie, des gynécologues, sages-femmes, je ne voyais rien car il y avait un champ stérile mais j'entendais l'agitation et je sentais que ça appuyait et piquait dans mon ventre. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien et que je me dise que c'était vraiment fini. Une gentille infirmière d'anesthésie essayait de me distraire, j'ai vu qu'elle avait lu mon dossier car elle m'a parlé de mon premier accouchement. Je pleurais tellement qu'ils m'ont proposé de m'endormir complètement si je préférais, mais j'ai refusé.
L'accouchement a été moins difficile. Après une longue attente, mon col est passé de 2 à 10 en un peu plus d'une demi-heure, je n'avais eu que des petites contractions avant et je me suis rendu compte que la péridurale ne faisait plus beaucoup effet. L'anesthésiste a été assez réactive et une fois la douleur calmée, en une demi poussée, vers 20h, notre toute petite fille était sortie. J'ai demandé à ce quelle soit nettoyée avant de la voir, et emmaillotée dans un lange que j'avais acheté pour elle. C'est sûrement bête vu le terme mais je l'imaginais plus grande, elle tenait dans une seule main de son papa. Elle avait des mains et des pieds minuscules mais parfaitement finis.
On avait initialement décidé de ne pas lui donner de prénom, puis la sage-femme a écrit "foetus" avec mon nom sur le bracelet et ça m'a fait mal au coeur. Je me suis dit qu'à défaut de lui donner la vie, je pouvais lui donner un prénom. Je voulais un prénom qui raconte la douceur et l'apaisement de sa rencontre, après ces longues semaines d'attente et de batailles. On l'a appelée Clémence.
La pédiatre est passée l'examiner et nous a donné son avis, certainement peu exhaustif par rapport à ce qu'on aura à l'autopsie. Mais elle a confirmé le diagnostic de malformation anorectale complexe car sans fistule apparente, sûrement haute, et aussi très probablement une malformation génitale. Sans les documents du dossier elle n'aurait pas su dire si c'était une fille ou un garçon, ce qui n'est pas normal à ce stade. Forcément, ça nous a fait du bien quant à notre décision, surtout pour mon conjoint qui finissait par douter, face à l'avis des médecins, du bien-fondé de notre choix.
Je suis globalement assez sereine, mais le premier matin, à la maternité, je me suis réveillée avec le sentiment qu'il manquait un petit corps tout chaud contre moi. Je me sens comme au milieu d'une mer tranquille et calme, et parfois une vague de tristesse surgie de nulle part me submerge et me remplit de larmes.
Je n'aurais pas cru mais le plus difficile a été l'injection de foeticide au bloc le matin. A 23 SA on m'a laissé le choix. Je ne voulais pas la voir mourir et j'avais peur qu'elle souffre, j'ai donc demandé l'injection, qui n'était pas facile à ce terme, d'autant que le placenta était mal placé. Il y avait beaucoup de monde, l'équipe d'anesthésie, des gynécologues, sages-femmes, je ne voyais rien car il y avait un champ stérile mais j'entendais l'agitation et je sentais que ça appuyait et piquait dans mon ventre. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien et que je me dise que c'était vraiment fini. Une gentille infirmière d'anesthésie essayait de me distraire, j'ai vu qu'elle avait lu mon dossier car elle m'a parlé de mon premier accouchement. Je pleurais tellement qu'ils m'ont proposé de m'endormir complètement si je préférais, mais j'ai refusé.
L'accouchement a été moins difficile. Après une longue attente, mon col est passé de 2 à 10 en un peu plus d'une demi-heure, je n'avais eu que des petites contractions avant et je me suis rendu compte que la péridurale ne faisait plus beaucoup effet. L'anesthésiste a été assez réactive et une fois la douleur calmée, en une demi poussée, vers 20h, notre toute petite fille était sortie. J'ai demandé à ce quelle soit nettoyée avant de la voir, et emmaillotée dans un lange que j'avais acheté pour elle. C'est sûrement bête vu le terme mais je l'imaginais plus grande, elle tenait dans une seule main de son papa. Elle avait des mains et des pieds minuscules mais parfaitement finis.
On avait initialement décidé de ne pas lui donner de prénom, puis la sage-femme a écrit "foetus" avec mon nom sur le bracelet et ça m'a fait mal au coeur. Je me suis dit qu'à défaut de lui donner la vie, je pouvais lui donner un prénom. Je voulais un prénom qui raconte la douceur et l'apaisement de sa rencontre, après ces longues semaines d'attente et de batailles. On l'a appelée Clémence.
La pédiatre est passée l'examiner et nous a donné son avis, certainement peu exhaustif par rapport à ce qu'on aura à l'autopsie. Mais elle a confirmé le diagnostic de malformation anorectale complexe car sans fistule apparente, sûrement haute, et aussi très probablement une malformation génitale. Sans les documents du dossier elle n'aurait pas su dire si c'était une fille ou un garçon, ce qui n'est pas normal à ce stade. Forcément, ça nous a fait du bien quant à notre décision, surtout pour mon conjoint qui finissait par douter, face à l'avis des médecins, du bien-fondé de notre choix.
Je suis globalement assez sereine, mais le premier matin, à la maternité, je me suis réveillée avec le sentiment qu'il manquait un petit corps tout chaud contre moi. Je me sens comme au milieu d'une mer tranquille et calme, et parfois une vague de tristesse surgie de nulle part me submerge et me remplit de larmes.