Re: Comment faire le choix de l'IMG ?
Posté : 30 septembre 2025, 23:07
Bonjour Kate,
Nous avons lu votre commentaire avec mon mari une semaine après l'IMG...et nous nous y retrouvons totalement.
Notre fille a été diagnostiquée très tardivement,36 sa, d'une maladie génétique orpheline et incurable, avec une fourchette des possibles allant d'un handicap mental et possiblement moteur modéré à très sévère...et dans le cas de sévère il s'agissait d'avoir dans nos bras notre petit amour incapable de parole, de pensée structurée, avec une mémoire même de court terme très altéré au point qu'elle aurait eu du mal à reconnaître qui que ce soit à part des personnes qu'elle voit vraiment tous les jours...tout ça assorti d'une épilepsie probable, de troubles anxieux et autistiques probables, de cardio chirurgies probables, des difficultés à se nourrir sans assistance médicale...mais personne ne pouvait prédire si cela allait vraiment être très sévère ou sur un coup de chance (alors que la maladie a une occurrence 1:125000 et nous avons déjà eu cette terrible malchance) qu'elle aurait eu juste un retard mental modéré qui lui aurait certes empêché d'aller à l'université mais peut-être pas à l'école. Nous nous sommes posées les mêmes questions éthiques et philosophiques que vous, nous voulions d'elle tellement, nous voulions absolument d'elle avec un handicap si on pouvait être sûrs que sa vie pourrait être heureuse (avec des amis, ok, peut-être d'un cercle restreint, une passion, peut-être peinture, jeux avec des animaux, possibilités de sorties, d'activités...) tout ça aurait été impossible dans le cas sévère à très sévère...C'est par rapport à l'incertitude que nous avons "réussi" à faire le "choix" qui me dépasse toujours, qui m'a plongée dans l'univers d'horreur fait d'incertitude, de culpabilité, de déni aussi car la sentence était brutale, car dans mes pires cauchemars je n'imaginais pas ça, car tout dans mon corps refusait de croire que sa santé était tellement tellement en danger alors qu'elle gigotait paisiblement dans mon ventre...
Aujourd'hui je me sens coupable, indigne, lâche au point de ne pas arriver à recevoir du soutien. Je regrette ma décision parce que la seule certitude que j'ai c'est de l'aimer et de la vouloir avec moi alors que c'est désormais impossible par mon "choix". Pourriez-vous partager ce qui vous a aidé à progresser ?
PS je suis désolée si mon témoignage est trop brutal, cela est sans doute dû au fait que c'est très récent pour moi. Je demande donc pardon à toute personne qui me lit et souhaite beaucoup de courage à tout.e.s celles et ceux qui traversent la même épreuve inhumaine.
Cordialement,
Natalia
Nous avons lu votre commentaire avec mon mari une semaine après l'IMG...et nous nous y retrouvons totalement.
Notre fille a été diagnostiquée très tardivement,36 sa, d'une maladie génétique orpheline et incurable, avec une fourchette des possibles allant d'un handicap mental et possiblement moteur modéré à très sévère...et dans le cas de sévère il s'agissait d'avoir dans nos bras notre petit amour incapable de parole, de pensée structurée, avec une mémoire même de court terme très altéré au point qu'elle aurait eu du mal à reconnaître qui que ce soit à part des personnes qu'elle voit vraiment tous les jours...tout ça assorti d'une épilepsie probable, de troubles anxieux et autistiques probables, de cardio chirurgies probables, des difficultés à se nourrir sans assistance médicale...mais personne ne pouvait prédire si cela allait vraiment être très sévère ou sur un coup de chance (alors que la maladie a une occurrence 1:125000 et nous avons déjà eu cette terrible malchance) qu'elle aurait eu juste un retard mental modéré qui lui aurait certes empêché d'aller à l'université mais peut-être pas à l'école. Nous nous sommes posées les mêmes questions éthiques et philosophiques que vous, nous voulions d'elle tellement, nous voulions absolument d'elle avec un handicap si on pouvait être sûrs que sa vie pourrait être heureuse (avec des amis, ok, peut-être d'un cercle restreint, une passion, peut-être peinture, jeux avec des animaux, possibilités de sorties, d'activités...) tout ça aurait été impossible dans le cas sévère à très sévère...C'est par rapport à l'incertitude que nous avons "réussi" à faire le "choix" qui me dépasse toujours, qui m'a plongée dans l'univers d'horreur fait d'incertitude, de culpabilité, de déni aussi car la sentence était brutale, car dans mes pires cauchemars je n'imaginais pas ça, car tout dans mon corps refusait de croire que sa santé était tellement tellement en danger alors qu'elle gigotait paisiblement dans mon ventre...
Aujourd'hui je me sens coupable, indigne, lâche au point de ne pas arriver à recevoir du soutien. Je regrette ma décision parce que la seule certitude que j'ai c'est de l'aimer et de la vouloir avec moi alors que c'est désormais impossible par mon "choix". Pourriez-vous partager ce qui vous a aidé à progresser ?
PS je suis désolée si mon témoignage est trop brutal, cela est sans doute dû au fait que c'est très récent pour moi. Je demande donc pardon à toute personne qui me lit et souhaite beaucoup de courage à tout.e.s celles et ceux qui traversent la même épreuve inhumaine.
Cordialement,
Natalia