J'ai un besoin fort d'écrire, et d'échanger sur mon histoire. J'ai lu plusieurs témoignages sur ce forum et mes larmes n'ont cessé de couler tant je comprends et ressens votre tristesse, votre peine, et cette injustice profonde qu'on ressent lorsque qu'on vit l'IMG.
En juin 2025, nous apprenons à 10 jours de grossesse que je suis enceinte de notre 2eme enfant. Grosse panique pour moi, nous sommes parents d'un premier petit garçon et c'est vrai que notre vie à 3 me plaisait bien. J'avais surtout très peur de "casser" le lien que j'avais avec mon aîné. Après plusieurs jours de discussion et de réflexion, mon mari et moi décidons de vivre pleinement et sereinement cette deuxième grossesse. Mise à part les maux classiques de grossesse, elle se passait bien, notre bébé se développait et grandissait normalement. Arrivée à l'échographie morphologique (j'étais à quasiment 24 SA), nous étions le 28 octobre 2025, notre sage femme prend du temps, trop de temps à mon sens. Et sur l'écran en face de moi je vois continuellement la même image, la sage femme semble bloquait sur un point, mais ne dit rien. 1h10 plus tard, elle me regarde et me dit "je n'arrive pas à bien voir tous les vaisseaux du cœur de votre fils. Il bouge aussi énormément mais j'aimerais un contrôle de la part de la maternité de niveau 3". Dans ma tête, je me dis que ça y est, c'est ma punition pour avoir tant douté en début de grossesse, notre fils ne va pas bien et je ne vais rien pouvoir faire pour l'aider.
C'est le 4 novembre 2025 que tout bascule. Je me rends seule à cette échographie de contrôle, mon mari étant avec notre ainé que nous n'avons pas pu faire garder. L'interne, ainsi que la gynécologue prenne 1h30 à regarder encore, et encore le coeur de notre fils. La gynécologue est formelle : quelque chose ne va pas, le coeur n'est pas développé comme il faut. Le lendemain, accompagnée de mon mari cette fois ci, une cardio pédiatre nous annonce le diagnostic : notre fils est atteint d'une pathologie cardiaque, l'hypoplasie du coeur gauche. Elle nous explique, elle dessine, elle nous présente les choix possibles pour la suite, mais avons-nous clairement le choix quand on vous annonce que votre bébé sera en souffrance toute sa vie, si quand bien il survit aux opérations ? Je m'effondre, mon mari s'effondre, c'est tout notre monde qui s'écroule. Nous avons aucun antécédent de maladie cardiaque de nos familles, alors on nous dit que "c'est la faute à pas de chance"... Le lundi suivant, le 10 novembre, nous avons rdv avec la psy de l'hôpital et nous annonçons notre choix de pratiquer une IMG, qui a eu lieu le 17 novembre. Ethan est né sans vie, et une partie de mon coeur s'est envolé avec lui ce jour là. J'ai senti ses coups dans mon ventre jusqu'à la dernière seconde avant que la gynécologue réalise l'IMG (la péridurale n'a pas très bien anesthésié le côté droit). Depuis, je vis les montagnes russes. Mon mari et moi nous nous soutenons à 100% et nous parlons d'Ethan dès qu'on en ressent le besoin. Toutefois, j'ai l'impression de vivre en décalage... Quand bien même j'ai conscience que nous devons continuer à vivre notre vie, je pense à mon fils chaque jour. Je revis par moment l'IMG et l'accouchement, et c'est toujours douloureux.
Nous avons encore un suivi psychologique que je pense poursuivre personnellement sur plusieurs mois tant ce que je ressens me fait mal
Cela fait 1 mois tout pile que notre fils nous a quitté et ce soir j'ai l'impression de l'avoir perdu à l'instant