Bonjour à toutes et tous,
Je refais un post ici, après avoir raconté notre parcours (viewtopic.php?t=4831) pour une nouvelle étape du deuil qui me parait difficile à aborder, et pour laquelle j'aurais besoin de vos conseils.
comme évoqué avec d'autres mamans dans mon premier post, je fais partie de ces mamans qui culpabilisent grandement de la perte de leur enfant. L'entourage familial, amical ou médical a beau me dire que ce n'est pas de ma faute, je sais que je vivrai toujours avec... Et je commence à l'accepter.
En revanche, les choses sont plus difficiles pour une autre forme de culpabilité : celle de retrouver goût à la vie progressivement.
D'où ce post, car j'aimerais beaucoup avoir vos retours, savoir comment vous avez fait ? connaître vos expériences. J'ai déjà lu pas mal de messages sur le forum, mais avoir des retours directs me feraient beaucoup de bien.
Pour reciter un de mes messages :
Je sens que j'ai passé un "cap", je pleure moins, je lui parle moins, je regarde moins ses photos, j'en parle moins. Mais rien que de l'écrire je m'en veux. Je l'aime toujours autant, et il me manque toujours autant, mais je sens que je commence à accepter ce manque, à me faire une raison.
Et je sens aussi que j'ai besoin de revivre !
Mais je m'en veux terriblement, j'ai l'impression que c'est beaucoup trop tôt, que je devrais pleurer toutes les larmes de mon corps, j'ai peur qu'il m'en veuille ou se sente oublié s'il peut me voir. J'ai l'impression d'être une mauvaise maman.
Egalement, comme je le disais en réponse à une autre maman sur un autre post, je sens que mon mari est dans une phase différente de la mienne. Il semble plus "bloqué" dans la perte de notre Léo, et bien qu'il ne me reproche absolument rien, je m'en veux encore plus. Pourtant, lui aussi a envie de revivre, il me le dit et je le sens. Mais bien qu'il communique moins ou pleure moins que moi, j'ai l'impression qu'il est plus ancré dans sa douleur et que j'avance trop vite, notamment car je repense à une nouvelle grossesse.
Je culpabilise également pour cela. comment avez-vous réussi à envisager un nouvel enfant sans avoir l'impression de trahir celui que vous aviez perdu? Je sais que rien ne le remplacera, mais je ne peux m'empêcher de m'en vouloir, lui qui a été si parfait du début à la fin et qui s'est battu jusqu'au bout...
Nous avons déjà décidé d'un commun accord de ne pas réessayer avant la DPA qui est fin juillet - et qui m'effraie énormément. Nous voulions laisser toute la place possible à notre fils, mais également pour un enfant à venir. Je fais également un travail sur moi-même pour être certaine de me lancer pour essayer d'avoir un nouvel enfant et non pas de récupérer ma grossesse précédente, car je sentais bien que les premiers temps, je ne désirais retomber enceinte que pour retrouver mon Léo.
Ma culpabilité est également liée à la peur de réessayer : peur d'échouer de nouveau, de refaire vivre cela à mon corps et à mon entourage, particulièrement à mon mari qui est déjà si éprouvé, peur de recommencer trop tôt et de faire une bêtise, mais aussi peur que ça marche et que ce soit 9 mois d'angoisse sans réussir à en profiter...
J'ai l'intention de toute façon de faire un check up complet avant de réessayer et notre gynéco nous a proposé un rdv pré conceptionnel, ce qui nous va car je n'ai eu que le contrôle après 6 semaines et il a été rapide.
J'ai besoin de me raccrocher à la vie, au futur, à l'espoir, et en même temps j'ai peur qu'en réessayant, tout s'effondre de nouveau voire définitivement. Léo était notre premier enfant...
Voilà, j'espère grandement vous lire. Désolée, le pavé est un peu fouillis, comme ma tête ! ^^
Douces pensées à nos anges
L'impression de passer un "cap" et la culpabilité qui va avec
L'impression de passer un "cap" et la culpabilité qui va avec
Notre petit Léo, né à 21SA+6 d'une RPM.
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- Enregistré le : 27 mars 2022, 16:38
Re: L'impression de passer un "cap" et la culpabilité qui va avec
Bonjour Charlie,
Je suis désolée pour la perte de ton Léo (merveilleux prénom au passage).
Pour ce qui est de profiter de nouveau de la vie et d’avoir un sentiment de culpabilité par rapport à ça, ma psy m’avait conseillé de me ritualiser un moment. Par exemple, une fois par semaine, le même jour, le même moment, j’allumais une bougie, j’ouvrais la boîte où j’avais tous les souvenirs qui me raccrochait à mon bébé. Ça permet d’être certain d’avoir un moment pour lui et de gérer la culpabilité. J’avais du mal à croire aux bénéfices de cette « méthode » mais ça m’a fait beaucoup de bien. Petit à petit le rituel s’est espacé.
Concernant une nouvelle grossesse, personnellement je me suis fait faire un bracelet en or (en faisant fondre des vieux bijoux de ma grand-mère d’ailleurs, ce qui est un merveilleux signe pour moi) avec une médaille par enfant. J’ai donc 5 médailles sur mon bracelet avec les 5 prénoms et de 1 à 5 petites apostrophes pour signifier le rang dans la fratrie. J’ai 3 enfants près de moi aujourd’hui mais je ne quitte pas mon bracelet avec mes 5 bébés.
Voilà ce qui m’a beaucoup aidé, moi, à avancer.
Je te souhaite de trouver le chemin qui te fera avancer petit à petit vers le bonheur avec ton petit Léo qui veillera sur toi.
Je t’envoie beaucoup de douceur ainsi qu’à ton mari et je pense bien à ta petite étoile.
Marie
Je suis désolée pour la perte de ton Léo (merveilleux prénom au passage).
Pour ce qui est de profiter de nouveau de la vie et d’avoir un sentiment de culpabilité par rapport à ça, ma psy m’avait conseillé de me ritualiser un moment. Par exemple, une fois par semaine, le même jour, le même moment, j’allumais une bougie, j’ouvrais la boîte où j’avais tous les souvenirs qui me raccrochait à mon bébé. Ça permet d’être certain d’avoir un moment pour lui et de gérer la culpabilité. J’avais du mal à croire aux bénéfices de cette « méthode » mais ça m’a fait beaucoup de bien. Petit à petit le rituel s’est espacé.
Concernant une nouvelle grossesse, personnellement je me suis fait faire un bracelet en or (en faisant fondre des vieux bijoux de ma grand-mère d’ailleurs, ce qui est un merveilleux signe pour moi) avec une médaille par enfant. J’ai donc 5 médailles sur mon bracelet avec les 5 prénoms et de 1 à 5 petites apostrophes pour signifier le rang dans la fratrie. J’ai 3 enfants près de moi aujourd’hui mais je ne quitte pas mon bracelet avec mes 5 bébés.
Voilà ce qui m’a beaucoup aidé, moi, à avancer.
Je te souhaite de trouver le chemin qui te fera avancer petit à petit vers le bonheur avec ton petit Léo qui veillera sur toi.
Je t’envoie beaucoup de douceur ainsi qu’à ton mari et je pense bien à ta petite étoile.
Marie
5 grossesses, 4 accouchements, 3 enfants sur terre, 2 étoiles, un arc-en-ciel 




Re: L'impression de passer un "cap" et la culpabilité qui va avec
Bonjour Charlie,
Toutes mes condoléances pour la perte de ton petit trésor, Léo.
Retrouver goût à la vie est essentiel est en même temps tellement difficile ! Au début ça peut même sembler carrément impossible. Puis petit à petit, on cherche, on trouve, l'équilibre pour faire vivre nos trésors tout en continuant à écrire notre histoire, retrouver l'envie de rire...
Difficile de te partager "comment j'ai fait", j'ai perdu deux enfants pour le même diagnostic (T21 libre et homogène), mais du fait des circonstances qui sont forcément différentes entre une grossesse et une autre, je vis cela très différemment. Pour mon fils, je lui avais promis de vivre pour lui, pour faire vivre son souvenir, pour l'ancrer dans notre histoire, ça a pris du temps mais ressentant le besoin de le faire pour lui je n'ai pas ressenti cette culpabilité là (il y en avait peut être déjà suffisamment sur le simple fait d'avoir eu à "décider"). Pour ma fille, c'est une course contre la montre, je DOIS retrouver le goût à la vie pour accueillir sa sœur jumelle, alors là c'est culpabilité à gogo : quand je ne vois pas le bout du tunnel et que je me noie dans une tristesse profonde je culpabilise pour ma fille qui va bien, j'ai peur qu'elle ressente toute cette tristesse, et quand je reprends confiance en la vie je culpabilise par rapport à sa soeur qui ne vivra pas... Désolée ce n'est sans doute pas très aidant et un peu (beaucoup) fouilli. J'imagine que ce que je voulais te partager c'était le fait que ce que tu ressens est normal, que chaque histoire est différente et qu'il nous faut accepter que l'on fait juste comme on peut : nous sommes des supers mamans qui ont leurs tourments, leurs émotions et c'est ok.
Et concernant la culpabilité lié à la grossesse d'après, j'avais aussi éprouvé le besoin d'attendre la DPA, c'était très important pour moi de laisser la place à mon petit trésor pour ne pas avoir la sensation de le "remplacer". Et pareil, comme tu as pu le lire sur le forum, chaque histoire est différente.
Bravo pour tout le chemin parcouru, toute les interrogations que tu te poses, même sans y trouver forcément de réponse t'aideront à trouver le chemin qui te convient.
Plein de courage et d'espoir,
Tendres pensées à nos enfants
Toutes mes condoléances pour la perte de ton petit trésor, Léo.
Retrouver goût à la vie est essentiel est en même temps tellement difficile ! Au début ça peut même sembler carrément impossible. Puis petit à petit, on cherche, on trouve, l'équilibre pour faire vivre nos trésors tout en continuant à écrire notre histoire, retrouver l'envie de rire...
Difficile de te partager "comment j'ai fait", j'ai perdu deux enfants pour le même diagnostic (T21 libre et homogène), mais du fait des circonstances qui sont forcément différentes entre une grossesse et une autre, je vis cela très différemment. Pour mon fils, je lui avais promis de vivre pour lui, pour faire vivre son souvenir, pour l'ancrer dans notre histoire, ça a pris du temps mais ressentant le besoin de le faire pour lui je n'ai pas ressenti cette culpabilité là (il y en avait peut être déjà suffisamment sur le simple fait d'avoir eu à "décider"). Pour ma fille, c'est une course contre la montre, je DOIS retrouver le goût à la vie pour accueillir sa sœur jumelle, alors là c'est culpabilité à gogo : quand je ne vois pas le bout du tunnel et que je me noie dans une tristesse profonde je culpabilise pour ma fille qui va bien, j'ai peur qu'elle ressente toute cette tristesse, et quand je reprends confiance en la vie je culpabilise par rapport à sa soeur qui ne vivra pas... Désolée ce n'est sans doute pas très aidant et un peu (beaucoup) fouilli. J'imagine que ce que je voulais te partager c'était le fait que ce que tu ressens est normal, que chaque histoire est différente et qu'il nous faut accepter que l'on fait juste comme on peut : nous sommes des supers mamans qui ont leurs tourments, leurs émotions et c'est ok.
Et concernant la culpabilité lié à la grossesse d'après, j'avais aussi éprouvé le besoin d'attendre la DPA, c'était très important pour moi de laisser la place à mon petit trésor pour ne pas avoir la sensation de le "remplacer". Et pareil, comme tu as pu le lire sur le forum, chaque histoire est différente.
Bravo pour tout le chemin parcouru, toute les interrogations que tu te poses, même sans y trouver forcément de réponse t'aideront à trouver le chemin qui te convient.
Plein de courage et d'espoir,
Tendres pensées à nos enfants
Maman d'une princesse née en mars 2019
D'un petit trésor parti trop tôt (IMG pour T21 en mars 2022)
D'une petite puce partie trop tôt (ISG pour T21 en mai 2025)
Et d'un petit cœur attendu pour le début de l'automne 2025.
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