Vivre le deuil pendant la grossesse d'après

[R_aphaelle]

Bonjour,
J'ai perdu mon petit Louison d'une MFIU inexpliquée le 21 septembre dernier, à 23 sa. J'ai très rapidement ressenti le besoin de me relancer dans une grossesse, et j'ai eu la chance de tomber enceinte le 20 novembre. J'ai l'impression que cette grossesse m'a aidé au début à rendre le deuil moins douloureux . Cependant depuis quelques temps la tristesse est revenue, l'approche de l'arrivée d'un nouveau bébé ravive en quelque sorte la douleur de la perte.. je réalise que Louison ne pourra jamais être remplacé. J'ai peur que ces forts sentiments affectent le bébé qui grandit en moi. J'ai peur de ne pas réussir à l'aimer comme il faudrait. Je trouve injuste que l'un ait le droit de vivre et pas l'autre.
Certaines d'entre vous ont-elles connu ces sentiments ambivalents pendant la grossesse d'après ? Comment vivre cette grossesse sans culpabiliser ?

[melcaran]

Bonjour Raphaëlle,

A l'approche du terme d'une nouvelle grossesse, questions et sentiments se multiplient... Et c'est ok, c'est même tout à fait compréhensible. Louison ne pourra jamais être remplacé mais sera toujours là, avec toi, avec vous. La vie est injuste, elle est dure mais elle est aussi belle (même si parfois c'est plus difficile de le voir).

En lisant ton message je me suis fait la remarque que les peurs que tu éprouves aujourd'hui pour ce bébé à naître montrent déjà tout l'amour que tu as pour lui. Et te l'écrire m'aide beaucoup. Nos histoires sont différentes mais comme toi, aujourd'hui je vis un deuil pendant la grossesse d'après (qui est aussi devenue une grossesse d'en même temps mais c'est encore très confus pour moi) et je partage certaines de tes peurs, de tes questions et cette ambivalence des sentiments. J'explique tout à mes jumelles, je verbalise beaucoup ce que je ressens. Je suis terrorisée à l'idée de ce que vit mon petit cœur aux côtés de sa sœur dont le cœur ne bat plus, j'essaie au maximum de la rassurer, de lui dire que je l'aime, qu'on va trouver comment surmonter notre peine. Aujourd'hui j'ai rdv avec une Doula. Je ne sais pas encore bien si c'est ce dont on a besoin mais il me fallait tenter une nouvelle approche...

Si tu le peux, n'ajoute pas la culpabilité à ta peine... On fait comme on peut au moment où on vit les choses... Il n'y a pas de "mode d'emploi" du deuil périnatal, ni de la grossesse d'après. C'est à nous d'écrire notre histoire comme nous le pouvons, en faisant au mieux pour nos enfants, pour nous, pour notre couple. L'amour est là, c'est incontestable.

Prends bien soin de toi, de vous,
Douces pensées à chacun de nos enfants