Je m’appelle Océane j’ai 30 ans ,
Il s’agit de ma première grossesse. Lors de l’échographie du deuxième trimestre, fin février, on nous a dit qu’il y avait quelque chose d’anormal au niveau du cerveau : une structure (le corps calleux) n’était pas visible. La sage-femme a donc contacté le CHU afin que je sois prise en charge rapidement dans le service anténatal.
S’en est suivie une batterie d’examens pendant plusieurs mois : amniocentèse, tests génétiques, exome... Tout est revenu négatif, rien de détecté. Le suivi échographique a confirmé l’absence du corps calleux. À la place, un kyste – dit bénin – était présent. On nous a rassurés : on peut vivre sans corps calleux, sans handicap lourd, tant que cela n’est pas associé à d’autres malformations.
Mais lors d’une autre échographie, on a constaté que le cerveau ne se développait pas correctement. L’IRM a confirmé plusieurs malformations. Avec mon conjoint, nous savions déjà que nous ne voulions pas faire souffrir notre enfant...
Mon IMG a été réalisée le 24 avril. Physiquement, j’ai vomi la veille, le matin, et en salle de naissance, juste avant la piqûre destinée à l’endormir pour toujours… Comme si une partie de moi m’était arrachée.
Malgré tout cela, j’ai eu un bon accouchement, et nous avons pu voir notre fils. Au départ, nous ne voulions pas, mais le cœur a parlé, sur le moment.
Nous avons organisé ses obsèques, qui ont eu lieu le 5 mai 2025. Ce sont les pompes funèbres qui ont choisi la date. Il s’avère que c’était le jour de sa fête : la Saint-Ange (c’est son prénom).
Depuis, nous avançons doucement, à notre rythme. Nous avons un suivi psychologique au CHU.
Mais je me sens vide, dans mon corps et dans mon cœur. Je me demande comment on peut aimer autant sans vraiment avoir connu son enfant longtemps… Le présent est extrêmement dur. Personne n’est prêt à vivre ce genre d’événement. Mais aujourd’hui, c’est aussi l’avenir qui me fait peur devoir vivre avec son absence.