Vivre l’absence

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Ergolette
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Enregistré le : 15 mai 2025, 20:13

Vivre l’absence

Message par Ergolette »

Bonjour à toutes ,

Je m’appelle Océane j’ai 30 ans ,
Il s’agit de ma première grossesse. Lors de l’échographie du deuxième trimestre, fin février, on nous a dit qu’il y avait quelque chose d’anormal au niveau du cerveau : une structure (le corps calleux) n’était pas visible. La sage-femme a donc contacté le CHU afin que je sois prise en charge rapidement dans le service anténatal.

S’en est suivie une batterie d’examens pendant plusieurs mois : amniocentèse, tests génétiques, exome... Tout est revenu négatif, rien de détecté. Le suivi échographique a confirmé l’absence du corps calleux. À la place, un kyste – dit bénin – était présent. On nous a rassurés : on peut vivre sans corps calleux, sans handicap lourd, tant que cela n’est pas associé à d’autres malformations.

Mais lors d’une autre échographie, on a constaté que le cerveau ne se développait pas correctement. L’IRM a confirmé plusieurs malformations. Avec mon conjoint, nous savions déjà que nous ne voulions pas faire souffrir notre enfant...

Mon IMG a été réalisée le 24 avril. Physiquement, j’ai vomi la veille, le matin, et en salle de naissance, juste avant la piqûre destinée à l’endormir pour toujours… Comme si une partie de moi m’était arrachée.

Malgré tout cela, j’ai eu un bon accouchement, et nous avons pu voir notre fils. Au départ, nous ne voulions pas, mais le cœur a parlé, sur le moment.

Nous avons organisé ses obsèques, qui ont eu lieu le 5 mai 2025. Ce sont les pompes funèbres qui ont choisi la date. Il s’avère que c’était le jour de sa fête : la Saint-Ange (c’est son prénom).

Depuis, nous avançons doucement, à notre rythme. Nous avons un suivi psychologique au CHU.

Mais je me sens vide, dans mon corps et dans mon cœur. Je me demande comment on peut aimer autant sans vraiment avoir connu son enfant longtemps… Le présent est extrêmement dur. Personne n’est prêt à vivre ce genre d’événement. Mais aujourd’hui, c’est aussi l’avenir qui me fait peur devoir vivre avec son absence. 🕊️
Pépin
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Enregistré le : 24 mars 2024, 19:04

Re: Vivre l’absence

Message par Pépin »

Bonjour Océane,

Je suis désolée de t'accueillir sur ce forum. Toutes mes condoléances pour ton petit Ange.

Le deuil périnatal est particulièrement douloureux. Il est multiple. Nous devons faire le deuil de la grossesse, de notre bébé et de l'avenir que nous avions imaginé avec lui.

Il est tout à fait normal de se sentir vide et en décalage avec le monde.

Il faudra du temps pour oser penser à l'avenir. J'ai mis du temps à me réjouir de nouveau de certains projets. Au début, j'avais juste l'impression de survivre au moment présent. J'avais peur de certaines dates...

Je lis que tu es suivie psychologiquement. C'est bien. J'espère que vos proches vous soutiennent aussi.

Je vous envoie tout mon soutien. J'ai une douce pensée pour Ange.
Manon, Équipe de modération de Petite Emilie
Pépinette, IMG à 17SA pour T21 - 28/03/2024
Louis, notre Petit Espoir - 05/03/2025
SanBasilou
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Re: Vivre l’absence

Message par SanBasilou »

Bonjour Océane,

Je m'appelle Sandra, j'ai 39 ans et la chance immense (je le ressens encore plus profondément aujourd'hui) d'avoir deux "grands" garçons de 9 et 7 ans en pleine santé.

Depuis juillet 2020, nous souhaitons agrandir la famille. Mais j'ai eu des problèmes de rétention placentaire lors de mes 2 premiers accouchements, ce qui a donné lieu à des adhésions intra-utérines me rendant infertiles. Je ne m'étendrai pas sur toutes les étapes ayant mené à ce fameux 8e transfert d'embryon qui s'est accroché par miracle le 15 janvier 2025.
S'en sont suivis 4 mois parfaits de grossesse (échos, test DNPI, tous les signaux étaient au vert).
Puis j'ai subitement perdu mon bébé à cause d'une rupture prématurée des membrabes survenue le 9 mai à 18 SA.

Notre petit Basile* est né le 15 mai 2025, il y a 8 jours (après avoir provoqué l'accouchement, car il n'avait aucune chance de survie à ce stade).

Je ressens tout comme toi ce vide dans mon coeur et mon corps. Je me sens en dehors de tout, intéressée par rien. Je suis également suivie par une psychologue pour m'aider à surmonter ce deuil.
Nous espérons que chaque jour apportera son réconfort et atténuera notre peine, qui nous touche tous les 4, et me brûle de l'intérieur.
Je me sens mal d'éclater en sanglots devant mes garçons, qui me demandent si "je vais être triste toute ma vie".

Plein de courage à toi et au papa. Ange fera toujours partie de votre histoire, et votre avenir reste encore à écrire.

Sandra
Ergolette
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Enregistré le : 15 mai 2025, 20:13

Re: Vivre l’absence

Message par Ergolette »

Bonjour Sandra,

Je suis triste de te lire ,
Quel parcours j’imagine que juste le fait d’avoir un embryon c’était une victoire pour vous ! Et je vois dans tes mots que Basile était tellement attendu .
De mon côté j’ai de l’endométriose, j’ai toujours eu une pression pour faire un enfant tôt de la part du gynécologue.

Sache que c’est normal, les émotions que tu ressens en ce moment je suis dans la même situation parfois on a l’impression d’être spectateur. La vie continue mais notre monde à nous s’est effondré. Cela fait un mois pour Ange et je peux te dire que la douleur est toujours là mais elle est différente…

Tes enfants sont inquiets pour toi et ils doivent aussi avoir de la peine de te voir triste . Est ce que vous avez discuter avec eux de leur petit frère ?
Prend soin de toi et de ta famille
SanBasilou
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Enregistré le : 16 mai 2025, 22:22

Re: Vivre l’absence

Message par SanBasilou »

Bonjour Océane,
Merci d'avoir pris le temps de me répondre.
Nous avons beaucoup discuté de leur petit frère avec mes garçons. Ils sont tristes également de ne pas pouvoir connaître ce bébé qui devait arriver début octobre.
Je fais au mieux pour ne pas trop craquer devant eux, et lorsque cela arrive, je peur explique bien quelle en est la cause.
Il nous reste 5 emryons car notre problème ne vient pas de nos gamètes. Mon infertilité est due à un utérus abimé par des curetages et des adhérences.
Je savais qu'il m'était difficile d'obtenir une accroche d'un embryon, mais pas que je restes exposée à un risque de "fausse couche tardive" en raison d'une RPM. Je cherche donc des réponses pour avancer.

Plein de courage à toi dans ton parcours dans un contexte d'endométriose, cela doit être difficile.
Pensées à Ange et Basile,
Sandra
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