J’ai hésité à venir sur ce genre de forums mais aujourd’hui j’en ai besoin. Besoin de savoir que je ne suis pas seule, besoin de savoir que la joie et le bonheur finissent par revenir..
J’ai 28 ans, et suis en couple depuis 5 ans avec mon conjoint que j’aime éperdument.
3 ans après notre rencontre, nous décidons d’avoir un bébé. Non sans difficultés car nous passons finalement par la case PMA pour que je tombe enceinte. Au bout de trois inséminations, ça y est. Nous aurons droit nous aussi au bonheur d’être parents et c’est un petit garçon: Je suis trop heureuse!! et mon chéri s’apprête tout doucement à être papa. Mon ventre s’arrondit à vue d’œil. Tous les examens sont parfaits. Les échographies très rassurantes et surtout trop mignonnes. Je vais devenir maman tout comme plusieurs de mes copines qui ont récemment annoncé leur grossesse ! Le rêve !
Les mois passent et je suis en pleine forme. Dernier trimestre ! Je m’autorise enfin à acheter plein de trucs pour Basile et puis surtout la poussette, le lit etc … Tout devient super concret!
Et puis le 14 mai, à 38 semaines de grossesse, je suis crevée (normal pour une fin de grossesse) et Basile à l’air de bien dormir le filou.
Je ne prête pas tellement attention à ses mouvements, la veille il m’a fait la fête. Je vais marcher avec une copine le matin , petit picnique le midi avec mon chéri et je mange une glace avec ma soeur et ses enfants.
Je fais une sieste et m’allonge sur le côté gauche (car je fais attention à ça depuis le début, en fait je crois que je fais tout ce qu’on m’a dit de faire depuis le début !). Je m’endors. Basile n’a pas bougé. Alors je m’inquiète un peu. Ma soeur me dit d’aller aux urgences pour me rassurer. Je plaisante en lui disant « ça tombe je vais accoucher imagine ! ». J’appelle son papa pour qu’il m’y amène.Il ne s’affole pas pour deux sous, mais si ça peut me rassurer..! On fait juste un aller-retour!
J’arrive aux urgences assez gênée « Je sais que je viens pour rien mais bon j’aimerai me rassurer ». Comme d’habitude j’oublie mon dossier alors son papa part à la maison le récupérer. Pendant ce temps, on m’installe pour une echo de contrôle. D’abord une « stagiaire », puis deux sages femmes. Puis le gyneco. Au secours je garde le sourire en me disant que ce n’est pas possible. Je comprends très vite. Il m’annonce que Basile nous a quitté.
Je deviens folle. Son papa arrive en pleurs. C’est insoutenable. Nos parents, mes sœurs, ma meilleure amie (la marraine) arrivent, désemparés. C’est le cauchemar pour tout le monde.
Et puis tour s’enchaîne : on m’annonce que je vais accoucher par voie basse de mon bébé qui ne pleurera pas et qui dormira pour toujours. Ça se passe deux jours plus tard. Deux jours où je réalise que ma vie ne sera plus jamais la même.
L’accouchement est émotionnellement très difficile. Le papa de Basile ne me lâche pas des yeux, ne me lâche pas la main. Que je l’aime. Que je suis triste. Basile est silencieux. Nous profitons comme nous le pouvons, le portons, le caressons. Il est magnifique.
Nos proches lui rendent visite. Tout est irréel.
Dire que quelques semaines auparavant, mes copines se chamaillaient l’organisation de la baby shower!!! et qu’aujourd’hui, nous devons rapidement organiser les funérailles.. Un enterrement qui a lieu 5 jours plus tard. C’est très émouvant. Nos proches, famille et amis sont tous là. Rendre visite à mon bébé au cimetière ???? c’est irreel et cruel ! Mon monde s’écroule.
Aujourd’hui, un peu plus d’un mois après le décès de notre bébé, nous avons décidé de prendre quelques jours pour nous ressourcer. Les paysages sont magnifiques, mon chéri essaie de me faire rire. Et finit toujours par y arriver.
Moi, je n’ai que Basile en tête. Je ne pense qu’à ça. J’ai l’impression de ne pas avoir dormi depuis qu’il nous a quitté. Il me manque tellement mais tellement. Le pire ce sont ses petites mains, des petits pieds. Je pleure tellement. J’ai le sentiment qu’on nous a privé du bonheur à la dernière minute !
J’aime penser qu’il veille sur nous. J’aimerai qu’il sache à quel point je l’ai aimé et à quel point je l’aimerai toujours.
J’aimerai savoir si des couples ayant vécus une épreuve similaire ont réussi à retrouver le bonheur. Si un petit frère ou une petite sœur a pointé le bout de son nez … Car on a promis à Basile qu’il serait grand frère alors on va tenir notre parole