mon petit Timéo...

[ombeline]

mon ange,
cela fait bientôt 2 ans que tu es parti. 2 ans, c'est tellement long mais aussi tellement récent. J'ai l'impression que ma douleur ne s'arrêtera jamais. Elle s'allège de temps en temps mais elle est toujours là.
En ce moment, tout revient à la surface:
- les rdv médicaux qui s'enchainent avec des médecins pas toujours très compatissants (certains te voyaient juste comme un produit défectueux dont il faut se débarrasser... )ça me révolte toujours autant rien que d'y penser. A l'époque j'étais tellement effondrée que je n'ai su que répondre mais ce ne serait pas cas maintenant, tu m'as rendu plus forte d'une certaine façon.
- ta naissance où je n'ai pu que te faire un petit bisou après la césarienne. On t'a emmené très vite pour ton opération. On y croyait tellement, on devait y croire pour tenir, pour te soutenir...
- les 2 jours que tu as passé en réanéonat, branché à toutes ces machines. J'entends encore le bruit de ces machines aujourd'hui.
- tu t'es battu de toutes tes forces mais je sais que c'était trop difficile... quand tu t'es éteint dans mes bras, c'était le moment le plus éprouvant de toute ma vie. Je ne voulais pas te laisser partir. ça n'était pas possible, pas encore!!! Pourquoi nous!!pourquoi pas la couveuse d'à côté!! Je sais que c'est très égoïste mais j'aurais aimé que ça arrive à quelqu'un d'autre, pas encore à nous, on avait déjà tellement souffert après la perte de ta soeur Emma.
- et puis cette descente aux enfers après. Comment continuer à vivre? et pourquoi?
Heureusement ton grand frère était là, et c'est pour lui que je me suis battue de toutes mes forces. Mais au fond de moi, j'ai si mal encore aujourd'hui. Malgré la naissance de ta soeur Sarah, qui nous ravit un peu plus chaque jour, tu ne seras jamais là. A quoi ressemblerais-tu? Comment aurait été notre vie? Es- tu en paix avec les autres anges? Il y a tant de questions et si peu de réponses...
Tu occupes toujours une grande place dans mon coeur, qui ne sera jamais comblée....
je t'aime mon ange, tellement fort...
Ta maman qui t'aime

[ombeline]

demain, tu aurais eu 2 ans mon ange. Je pense beaucoup à toi en ce moment, plus le jour approche plus je suis triste.
Dans la classe de ton frère, il y a un petit garçon qui porte ton prénom. Ton grand frère a trouvé ça "marrant", mais il sait que ce n'est pas toi. Et moi, rien que de voir ce prénom sur les listes de classe et je ne peux retenir mes larmes. Toi, tu n'iras jamais à l'école...
Il y a tellement de choses que l'on aurait dû partager, tellement d'amour à te donner, des rires, des sourires, des pleurs aussi, ... mais tout cela nous en sommes privés.
Le plus dur à accepter, c'est de se dire que cette douleur, même si elle est moins forte qu'auparavant, est éternelle. Il va falloir vivre avec ce poids sur les épaules. Et même si j'avais 2, 3 ou 10 enfants, je me rends compte que ce vide ne sera jamais comblé. Parce que tu n'es pas là.
Ton papa a pris un congé demain, il ne veut pas travailler... Pour lui aussi c'est difficile même s'il ne le montre pas. Alors nous viendrons te voir au cimetière car c'est tout ce que nous pouvons faire. Qu'est ce que je donnerais pour un baiser, un calin avec toi, pouvoir te serrer dans mes bras et te dire combien je t'aime.
Tu me manques mon ange...

[ombeline]

mon ange,
je t'envoie mille baisers pour tes 2 ans d'envol. Je repense tout le temps à cette journée du 11 septembre 2014 qui avait pourtant tellement bien commencé: tu avais été extubé, tout le monde disait que tu allais mieux, on parlait déjà de quitter la réa et d'aller au service cardiologie. Ton père et moi on se projetait déjà dans notre vie durant les prochains jours: amener ton frère pour qu'il puisse te voir, organiser notre séjour hors de l'hopital pour pouvoir rester au plus près de toi...
et puis à notre retour vers 14h, tout bascule: je vois que tu respires mal. On appelle le personnel de la réa mais personne n'est capable de nous renseigner. On essaie de nous rassurer en disant que c'était peut être trop tôt, que ce n'était pas grave, mais au fond de mon coeur , je savais...je me suis effondrée.Pardonne moi, je n'ai pas su être assez forte.
Vers 16h, on nous a fait sortir pour te réintuber. Là j'ai vu arriver vers nous toute une équipe de médecins, et là j'ai su... su que tu allais nous quitter.
Vers 17h, nous sommes retournés auprès de toi et ne t'avons plus quitté. J'ai pu te prendre dans mes bras un peu avant la fin, j'étais tellement heureuse de pouvoir te blottir auprès de moi. As tu senti que ta maman te tenait tout contre elle? que je te donnais tout l'amour possible pour le peu de temps qu'il restait.
Puis tu t'es éteint dans mes bras, et pour nous tout s'est écroulé... Il a fallu te laisser au personnel soignant après t'avoir habillé, embrassé, caressé.... puis nous sommes remontés dans notre chambre les bras vides, le coeur tellement lourd que j'avais envie de mourir.
Tu t'es battu jusqu'au bout mon ange, et tu m'as donné une leçon de courage que je n'oublierais jamais.
je t'aime mon petit Timéo