Perdu

[severine78]

Bonsoir tout le monde,
Aujourd'hui c'est une journée compliqué
Ce matin j'ai été malade comme une bête toutes ces nuits où je ne dors plus mon corps est épuisé. Malaise à répétition bref je vous passe les détails.
Ma fille nous a quittée le 21 juin et au moment où on devait prendre cette foutu décision c'était clair pour moi il fallait faire l'IMG pour le bien de ma fille atteinte dune trisomie 8 partielle et une deletion du chromosome 4p mais depuis s'est confu. La réaction de mon mari au départ ma perturbé s'est quelqu'un qui ne parle pas beaucoup. Au début il me semblait qu'il n'était pas pour ce choix puis ensuite il était pour après les explications des médecins mais moi plus vraiment.
J'attendais qu'il me dise stop on n'est pas obligé on verra bien où cela nous mène vivons au jour le jour. Mais non rien ne s'est passé et tout à continuer entraîné dans ce rouage médicale infernal on s'est laissé porté. Dans la peine la détresse on réfléchit plus puis quand tout est terminé quand s'est trop tard on se réveille et s'est la claque. Je suis perdu je n'arrive pas à accepter ce choix cette vie sans elle. Cela me ronge et j'en viens même à me demander si cette terrible épreuve n'aura pas raison de notre couple pourtant nous en avons vécu des épreuves depuis 16 ans mais là c'est trop. Avez vous déjà ressenti cela ?

[lnvdp]

C est normal cette réaction c est comme un apres coup.
C est une des plus dures décisions a prendre et ça ne concerne pas le travail ni ce qu on va manger mais ton bebe tant désiré
Ça fait 1 mois que ma rosie nous a quitté a 10 jours de vie et sa sœur bientôt 1 an img a 20sa On est passe par tous les stades des émotions
Mais j ai respecte ses silences même si je préférais le voir a cote de moi. Je le connais et après ce silence on s est beaucoup parlé on se parle beaucoup ..
Te souhaite du courage et beaucoup de force

[Cri2710]

Bonjour Séverine,

C'est bien normal de se sentir complètement perdue après une telle épreuve. Pour ma part, le choix s'était imposé comme une évidence au départ, je ne voulais pas que mon enfant souffre dans ce monde complètement fou où il est déjà difficile d'avancer sans différence. Et puis il y avait les risques, de souffrance physique aussi (notre bébé était atteint de trisomie 21, le risque de malformations cardiaques, digestives ou autre était aussi très important). C'était un choix de raison à mille lieux de mon choix de cœur qui aurait été de garder mon bébé auprès de moi...et puis il y a eu les doutes, n'aurais-je pas pu me battre pour que mon petit soit heureux malgré tout dans ce monde qui part en vrille? J'ai commencé à penser à tout ça, à tourner en rond dans ma tête et douter, chercher d'autres solutions qui auraient pu s'imposer surtout parce que je ne dormais pas, tout comme toi. Dans le fond, je savais que nous avions fait le tour de la question en prenant cette décision et que nous avions pris la bonne décision pour notre bébé, pour nous.
On ne se rend pas compte à quel point le manque de sommeil joue sur le moral, et sur le couple. Cela rendait dingue mon homme de me savoir là sans dormir des jours durant...il savait que je passais mon temps à cogiter, douter et se sentait impuissant. J'ai vraiment commencé à aller mieux, à me sentir moins perdue quand j'ai recommencé à dormir, 2 mois et demi après l'IMG. Le repos te permet au moins d'avoir les idées plus claires et de laisser plus de place à la raison, celle-là même que tu as écouté quand tu as pris ta décision.
J'ai vraiment cru moi aussi que mon couple ne résisterai pas à cette épreuve, mais on s'est accroché de toutes nos forces, ce bébé nous l'avions conçu car nous nous aimons (en réalité c'était une surprise ce bébé mais nous avions été si heureux tous les 2 d'apprendre son existence). Il continue à avoir des hauts et des bas dans notre relation, je vais beaucoup mieux et recommence à avoir confiance en la vie et voit bien qu'actuellement, c'est lui qui lâche un peu prise, qui a peur et qui ne croit plus vraiment à un nouveau bonheur possible. Dans cette épreuve, on est toujours un peu décalé homme et femme, mais dans le fond même si on a du mal à le comprendre, c'est pas si mal, on est fort chacun notre tour pour soutenir l'autre. Et c'est souvent l'homme qui doit être fort dans un premier temps au risque de sembler insensible à la situation (ce qui n'est pas le cas en réalité).

Si je peux te donner un conseil, fais ce qu'il faut pour retrouver le sommeil au plus vite, quitte à te faire aider médicalement (ce que moi-même je refusais et ce que je regrette aujourd'hui). Je ne sais pas si tu vois un psy aussi mais ça aide. En ce qui me concerne, mes rendez-vous avec la psy m'aide beaucoup à comprendre mon homme, il n'exprime pas beaucoup ce qu'il ressent et elle me donne des pistes de réflexion, autres que ce que je pouvais m'imaginer et je me rends compte en discutant avec lui par la suite, qu'elle ne tombe jamais loin...ça a beaucoup apaisé nos discussions à propos de notre bébé, qui finissaient toujours en disputes avant.
Comme tu l'as dit, tu as traversé de nombreuses épreuves avec ton mari, si c'est le cas c'est que votre amour est très très fort, il faut que tu t'y accroches, le temps fera son oeuvre et vous en ressortirez encore plus fort probablement. Je sais bien qu'aujourd'hui c'est difficile à imaginer, je sais aussi que vous avez dû mener un long combat pour avoir cette petite fille, que la vie a fini par vous arracher mais le socle de tout ça, c'est votre couple.

Je suis de tout cœur avec toi Séverine et te souhaite beaucoup de courage.

Douces pensées pour ton ange.

Christelle.

[Nena]

bonjour severine,

qui n 'a pas douté? peu de personnes je pense.
On est pris entre l amour pour cette enfant et la raison, tirailler par des sentiments ambivalents.
La fatigue s'ajoute, les non dits avec nos conjoints s'installent, et le doute croît encore plus.

Nous aussi, nous avons douté et nous sommes posés la question" est-ce que nous avons fait le bon choix?"
Puis la psy qui me suivait m'avais dit: "ce n'est pas que votre choix.Les médecins ont aussi donné leurs avis et ont décidé que vous pouviez avoir recours a une IMG. Si vous avez eu l accord, c'est que les conséquences de cette maladie sont lourdes pour cet enfant et pour vous."
Ca ma aidé a déculpabiliser mais seulement un peu.Car ma fille avait une chance sur deux ne pas exprimer la maladie. Mais le risque était la. De plus, je voyais mes enfants jouaient avec mon neveu atteint de la même maladie que ma fille, et je culpabilisais. Eux, ils auraient acceptes leur sœur, même si elle était différente des autres.
Puis la raison, a pris le dessus. A l époque j intervenais dans des IME (institut medico educatif) qui accueillait des enfants ayant une trisomie, de l autisme...
Et en les voyant, j ai compris que c’était LA décision. j étais confronté a la réalité, a ce qu il attendait plus tard pour moi, pour ma fille et pour mes enfants.

Avec le recul, je ne regrette pas. Nous en avons beaucoup discuté avec mon mari, mais il nous a fallut du temps. Lui ne voulait pas me faire douter, me blesser, et moi des que je parlais d'elle je pleurais.

Christelle a raison, le sommeil te seras un grand allier. La psy peut aider, vous aider même. Chacun vit l IMG, le deuil différemment. Il faut juste que vos chemins ne s’écartent pas trop.
Le couple est mis a rude épreuve mais il n 'en sort que plus fort si on arrive en discuter et que chacun puisse donner son avis.

je te souhaite beaucoup de courage

[severine78]

Merci à toutes pour vos réponses ça m'aide beaucoup sa m'a fait pleurer aussi mais je pense que c'est normal toutes ces émotions. C'est tellement compliqué tout ça.
Mais merci à vous de m'aider je suis contente d'avoir trouvé ce forum qui nous permet à toutes de tenir et de partager nos doutes et notre expérience si douloureuse.
Merci infiniment
Severine