On y travaille, mais comme il y a une cause génétique, ce n'est pas si simple. J'en parle ici : http://www.petiteemilie.org/forum/viewt ... =14&t=3085
L’annonce aux aînés
Re: L’annonce aux aînés
Julien, Équipe de modération de Petite Emilie
Papa d'un garçon né sans vie au printemps 2019 (34SA) & d'un bébé DPI né mi-janvier 2022
"Cela aussi passera" Légende Perse - Recueil de liens
Papa d'un garçon né sans vie au printemps 2019 (34SA) & d'un bébé DPI né mi-janvier 2022
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Re: L’annonce aux aînés
Bonjour Julien,
Quel courage.. mais vous avez des raisons d’être optimistes et forts, des perspectives s’ouvrent enfin même si le chemin ne sera pas des plus simples comme tu écris.
Je suivrai l’avancée sur le forum.
Douce journée à tous.
Quel courage.. mais vous avez des raisons d’être optimistes et forts, des perspectives s’ouvrent enfin même si le chemin ne sera pas des plus simples comme tu écris.
Je suivrai l’avancée sur le forum.
Douce journée à tous.
Mamange depuis le 26 février 2021.
IMG 17 semaines et demi (T21).
Maman d’un petit garçon de 10 ans.
IMG 17 semaines et demi (T21).
Maman d’un petit garçon de 10 ans.
Re: L’annonce aux aînés
Nous avions RDV aujourd'hui au DAN pour la visite consécutive à l'IMG.
Nous devions avoir le caryotype, qui au final n'était pas encore établi. J'avais envie/besoin de connaître le sexe du bébé que je portais et je suis déçue de devoir attendre encore (on nous a annoncé encore au moins 15 jours d'attente).
Par ailleurs mon mari et moi ne nous comprenons pas : pour lui nul besoin de connaître le sexe, ni de donner un prénom à ce bébé que je portais. C'est un moyen de se protéger, de ne pas investir ce bébé que nous avons perdu et donc de moins souffrir, tandis que moi je le vois comme une condition indispensable du deuil. Pouvoir dire "j'attendais un garçon/une fille, et nous lui avons choisi un prénom". Mon mari refuse que nous annoncions à nos enfants le sexe du bébé quand nous le connaîtrons, et évidemment il est encore plus opposé au fait qu'on les informe du prénom choisi puisque lui ne veut pas le faire.
Difficile... cette incompréhension me pèse énormément. Evidemment ce sont des réactions très instinctives, des choses qu'on sent au fond de soi et c'est compliqué de faire bouger les convictions intimes de l'autre ou de faire bouger ses propres convictions.
Certains jours sont plus légers que d'autres, mais ces derniers jours je me sens particulièrement mal. Mes enfants m'ont annoncé hier la grossesse de leur maîtresse, ça m'a mis un sacré coup. Ces disputes avec mon mari m'épuisent. Je me sens par moments (souvent) envahie par des bouffées de tristesse...
J'ai essayé de me remettre à créer (je fais beaucoup de couture, je n'avais pas pu en faire depuis plusieurs mois à cause des nausées), comme si je pouvais retrouver un peu de mon élan vital dans un élan créatif (je ne sais pas si c'est très clair mais j'imagine que les personnes sensibles à la créativité comprendront). J'ai cousu une petite chose, dont je ne suis pas très satisfaite, mais je me dis que c'est un début.
Je reprends le boulot dans 15 jours, j'espère être plus vaillante car j'ai un poste exposé et je me sens tellement, tellement vulnérable...
Nous devions avoir le caryotype, qui au final n'était pas encore établi. J'avais envie/besoin de connaître le sexe du bébé que je portais et je suis déçue de devoir attendre encore (on nous a annoncé encore au moins 15 jours d'attente).
Par ailleurs mon mari et moi ne nous comprenons pas : pour lui nul besoin de connaître le sexe, ni de donner un prénom à ce bébé que je portais. C'est un moyen de se protéger, de ne pas investir ce bébé que nous avons perdu et donc de moins souffrir, tandis que moi je le vois comme une condition indispensable du deuil. Pouvoir dire "j'attendais un garçon/une fille, et nous lui avons choisi un prénom". Mon mari refuse que nous annoncions à nos enfants le sexe du bébé quand nous le connaîtrons, et évidemment il est encore plus opposé au fait qu'on les informe du prénom choisi puisque lui ne veut pas le faire.
Difficile... cette incompréhension me pèse énormément. Evidemment ce sont des réactions très instinctives, des choses qu'on sent au fond de soi et c'est compliqué de faire bouger les convictions intimes de l'autre ou de faire bouger ses propres convictions.
Certains jours sont plus légers que d'autres, mais ces derniers jours je me sens particulièrement mal. Mes enfants m'ont annoncé hier la grossesse de leur maîtresse, ça m'a mis un sacré coup. Ces disputes avec mon mari m'épuisent. Je me sens par moments (souvent) envahie par des bouffées de tristesse...
J'ai essayé de me remettre à créer (je fais beaucoup de couture, je n'avais pas pu en faire depuis plusieurs mois à cause des nausées), comme si je pouvais retrouver un peu de mon élan vital dans un élan créatif (je ne sais pas si c'est très clair mais j'imagine que les personnes sensibles à la créativité comprendront). J'ai cousu une petite chose, dont je ne suis pas très satisfaite, mais je me dis que c'est un début.
Je reprends le boulot dans 15 jours, j'espère être plus vaillante car j'ai un poste exposé et je me sens tellement, tellement vulnérable...
Re: L’annonce aux aînés
Bonjour Anne,
Je suis désolée de ce coup de mou.
J’ai aussi un poste bien exposée et c’est pour ça que je ne veux pas reprendre avant de me sentir suffisamment armée.
Ne penses pas au travail pour l’instant, tant de choses te traversent, comme la différence de perception et de sensibilité avec ton mari. Il souffre aussi, tu le sais au fond de toi. Mais pas du tout avec la même manière ni la même intensité.
Ton mari c’est mon mari en fait. Je vois très bien. Je pense que d’autres maris sont à l identique.
J’ai réussi à l’accepter après une semaine de colère contre lui. On en a discuté, longuement, à l’extérieur de la maison (au milieu des vignes, j’en avais parlé dans un autre post). Il s’est exprimé et c’est la seule fois où il s’est exprimé sans couvercle sur le sujet. Depuis, rien. Hier je lui ai dit que ça fera un mois vendredi prochain. Sa réponse : le silence. Forcément il y a des moments où la compréhension se heurte à l agacement...
Nos maris ne sont pas insensibles mais ils n’ont pas été emputés dans la chair de leur chair. Mon bébé était avec moi à chaque seconde, dans mon corps et dans mes pensées.
Ça, ils n’y ont pas accès. J’étais enceinte un jour, le lendemain je ne l’étais plus et je me suis retrouvée seule. La violence du choc est sans nom.
Mon mari, lui, n’a jamais considéré que c’était un bébé, c’était UN fœtus pour qu’on puisse avoir NOTRE bébé l’été prochain. Et il était très heureux à cette perspective. La perspective n’était plus là, le sujet était clos plus vite.
Le décalage est immense avec les papas.
Peut-être pourrais tu parler de ce décalage avec lui, simplement pour que ce soit dit, nommé? Peut-être qu’il réalisera davantage que tu es « ailleurs », dans ton deuil?
La décision pour les enfants est à trouver ensemble. C’est plus délicat. Mais peut-être que si vous commencez à parler de vos différences de ressentis et vécus, il prendra conscience que tu as besoin de faire exister votre petit, de le reconnaître au sein de votre famille.
J’ai envie de te dire : fais toi chouchouter après ce que tu as vécu. Ton mari ne souhaite pas, ça s’entend, mais qu’est ce que ça lui coûte de « céder » sur ces points avec les enfants. Sans doute moins que ça ne te coûte à toi en ce moment. À réfléchir ?
Tout ceci est lourd à porter donc prends soin de toi et reste à l’écoute de tes besoins autant que possible.
J’espère que mes propos ne sont pas maladroits. J’ai écrit vite et comme je pensais les choses, mais sans aucun jugement pour ton mari. Ce n’est simple pour personne et je ne me permettrai pas.
Bon courage. À très vite j’espère avec des nouvelles plus apaisées.
Je suis désolée de ce coup de mou.
J’ai aussi un poste bien exposée et c’est pour ça que je ne veux pas reprendre avant de me sentir suffisamment armée.
Ne penses pas au travail pour l’instant, tant de choses te traversent, comme la différence de perception et de sensibilité avec ton mari. Il souffre aussi, tu le sais au fond de toi. Mais pas du tout avec la même manière ni la même intensité.
Ton mari c’est mon mari en fait. Je vois très bien. Je pense que d’autres maris sont à l identique.
J’ai réussi à l’accepter après une semaine de colère contre lui. On en a discuté, longuement, à l’extérieur de la maison (au milieu des vignes, j’en avais parlé dans un autre post). Il s’est exprimé et c’est la seule fois où il s’est exprimé sans couvercle sur le sujet. Depuis, rien. Hier je lui ai dit que ça fera un mois vendredi prochain. Sa réponse : le silence. Forcément il y a des moments où la compréhension se heurte à l agacement...
Nos maris ne sont pas insensibles mais ils n’ont pas été emputés dans la chair de leur chair. Mon bébé était avec moi à chaque seconde, dans mon corps et dans mes pensées.
Ça, ils n’y ont pas accès. J’étais enceinte un jour, le lendemain je ne l’étais plus et je me suis retrouvée seule. La violence du choc est sans nom.
Mon mari, lui, n’a jamais considéré que c’était un bébé, c’était UN fœtus pour qu’on puisse avoir NOTRE bébé l’été prochain. Et il était très heureux à cette perspective. La perspective n’était plus là, le sujet était clos plus vite.
Le décalage est immense avec les papas.
Peut-être pourrais tu parler de ce décalage avec lui, simplement pour que ce soit dit, nommé? Peut-être qu’il réalisera davantage que tu es « ailleurs », dans ton deuil?
La décision pour les enfants est à trouver ensemble. C’est plus délicat. Mais peut-être que si vous commencez à parler de vos différences de ressentis et vécus, il prendra conscience que tu as besoin de faire exister votre petit, de le reconnaître au sein de votre famille.
J’ai envie de te dire : fais toi chouchouter après ce que tu as vécu. Ton mari ne souhaite pas, ça s’entend, mais qu’est ce que ça lui coûte de « céder » sur ces points avec les enfants. Sans doute moins que ça ne te coûte à toi en ce moment. À réfléchir ?
Tout ceci est lourd à porter donc prends soin de toi et reste à l’écoute de tes besoins autant que possible.
J’espère que mes propos ne sont pas maladroits. J’ai écrit vite et comme je pensais les choses, mais sans aucun jugement pour ton mari. Ce n’est simple pour personne et je ne me permettrai pas.
Bon courage. À très vite j’espère avec des nouvelles plus apaisées.
Mamange depuis le 26 février 2021.
IMG 17 semaines et demi (T21).
Maman d’un petit garçon de 10 ans.
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Re: L’annonce aux aînés
Merci pour ta réponse. Je sais que c’est un classique que l’homme et la femme vivent les choses différemment, ne serait-ce que pour des raisons physiologiques (et d’ailleurs je connais un couple de femmes qui a été confronté au deuil périnatal et il y a une différence de vécu entre celle qui a porté le bébé et celle qui ne l’a pas porté).
Pour autant c’est dur d’avoir l’impression que l’autre tourne la page très vite et ne veut pas accorder à ce bébé la place qui me paraît légitime dans notre famille, ou qu’il agace de ma tristesse.
Je lui explique que j’ai besoin d’être triste maintenant (besoin n’est d’ailleurs pas le mot, la tristesse vient et je suis obligée de faire avec) pour être apaisée un jour. Il semble l’entendre, et quand je sens que la tristesse est trop profonde je m’éloigne pour qu’il ne me voit pas pleurer.
Pour ce qui est de parler du bébé aux enfants en le personnifiant, on a encore un peu de temps car de toutes façons il nous faut attendre le caryotype. Peut-être que si un jour ils nous posent la question on y répondra? Je ne sais pas ce que mon mari acceptera. C’est plus pour une future grossesse que ça me pose question: je ne veux pas que ce bébé puisse être confondu avec un futur bébé par nos enfants.
Bref, on n’a pas idée de toutes les questions soulevées par un deuil périnatal quand on n’y a pas été confronté.
Bon courage à toi également
Pour autant c’est dur d’avoir l’impression que l’autre tourne la page très vite et ne veut pas accorder à ce bébé la place qui me paraît légitime dans notre famille, ou qu’il agace de ma tristesse.
Je lui explique que j’ai besoin d’être triste maintenant (besoin n’est d’ailleurs pas le mot, la tristesse vient et je suis obligée de faire avec) pour être apaisée un jour. Il semble l’entendre, et quand je sens que la tristesse est trop profonde je m’éloigne pour qu’il ne me voit pas pleurer.
Pour ce qui est de parler du bébé aux enfants en le personnifiant, on a encore un peu de temps car de toutes façons il nous faut attendre le caryotype. Peut-être que si un jour ils nous posent la question on y répondra? Je ne sais pas ce que mon mari acceptera. C’est plus pour une future grossesse que ça me pose question: je ne veux pas que ce bébé puisse être confondu avec un futur bébé par nos enfants.
Bref, on n’a pas idée de toutes les questions soulevées par un deuil périnatal quand on n’y a pas été confronté.
Bon courage à toi également
Re: L’annonce aux aînés
Tu as raison, tant de questions viennent au fur et à mesure.
Les différences entre l’homme et la femme c’est plus sympa en temps « normal ». En temps de douleur vive, c’est une autre affaire et c’est forcément un chemin moins naturel, c’est moins spontané ou facile.
Allez courage à toi, à nous.
Nos bébés ont une place pleine et entière. Aucun risque de confusion avec un autre bébé qui, lui aussi, aura sa place à lui mais pas celle de son frère ou sa sœur aînée. Je pense comme toi que le nommer fait partie de sa reconnaissance.
On va y arriver hein? !
Aujourd’hui je me suis dis un truc positif en faisant une petite marche dans le quartier :
On est tellement fortes nous maman endeuillées. on survit à cette traversée, c’est déjà énorme. On continue à se lever le matin, on arrive à pleurer, à lâcher. On ne fuit pas notre peine et on ne tourne pas le dos à nos petits, qu’ils aient eu 17 ou 30 semaines. C’est bête mais Je commence à être limite fière de mon énergie, malgré les « bas » et les larmes , et je suis quelque part reconnaissante à mon bébé de continuer à m’aider même s’il n’est plus là.
Douce soirée à toi et à toutes les mamanges.
Les différences entre l’homme et la femme c’est plus sympa en temps « normal ». En temps de douleur vive, c’est une autre affaire et c’est forcément un chemin moins naturel, c’est moins spontané ou facile.
Allez courage à toi, à nous.
Nos bébés ont une place pleine et entière. Aucun risque de confusion avec un autre bébé qui, lui aussi, aura sa place à lui mais pas celle de son frère ou sa sœur aînée. Je pense comme toi que le nommer fait partie de sa reconnaissance.
On va y arriver hein? !
Aujourd’hui je me suis dis un truc positif en faisant une petite marche dans le quartier :
On est tellement fortes nous maman endeuillées. on survit à cette traversée, c’est déjà énorme. On continue à se lever le matin, on arrive à pleurer, à lâcher. On ne fuit pas notre peine et on ne tourne pas le dos à nos petits, qu’ils aient eu 17 ou 30 semaines. C’est bête mais Je commence à être limite fière de mon énergie, malgré les « bas » et les larmes , et je suis quelque part reconnaissante à mon bébé de continuer à m’aider même s’il n’est plus là.
Douce soirée à toi et à toutes les mamanges.
Mamange depuis le 26 février 2021.
IMG 17 semaines et demi (T21).
Maman d’un petit garçon de 10 ans.
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