Effondrée, mais plus une seule larme...

[Théamour]

Bonjour à toutes et à tous,

Nous avons appris lors de la T3 le 18 décembre à 36sa que notre fille avait malheureusement fait une hémorragie cérébrale et que si elle survivait, ce serait une petite fille sans aucune capacité motrice ou intellectuelle, et qu’elle serait sujette à de nombreuses crises d’épilepsie.

Nous avons donc procédé à une IMG, et nous avons perdu notre fille, Théa, le 05 janvier 2021. Cela fait déjà (ou devrais-je dire seulement ?) 1 mois que je me sens complètement incomplète. J’ai eu beaucoup de mal à accepter les événements, à prendre l’ultime décision, à accepter cette situation si injuste... J’ai eu beaucoup de mal pour tout jusqu’à ce que l’on disperse ses cendres.

Moi qui pleurait jours et nuits, aujourd’hui je me sens toujours aussi malheureuse, et pourtant je ne sais plus pleurer, ni même parler de mes émotions à mon conjoint. Comme si je n’avais plus le droit, que mon temps de tristesse était écoulé et que désormais je ne pouvais qu’aller de l’avant.
Ce qui est paradoxal, c’est que j’y arrive, je commence à revoir notre entourage, je vais faire les courses, je mange, je bois, je cherche à nouveau du travail...

Mais je me rends compte que dans le fond je n’ai envie de rien, je n’ai la force de rien, l’idée même de voir des gens ou de me lancer dans un nouveau défi professionnel me tords le cœur et une angoisse plus forte que jamais s’empare de moi. Mais j’y vais quand même, puisque « c’est la vie » et qu’ « il faut aller de l’avant »

Même quand j’essaie d’en parler à mon conjoint, j’ai l’impression qu’il ne réalise pas le mal être dans lequel je suis, uniquement pcq contrairement à avant, je ne pleure plus. Pas parce que je ne suis plus triste, mais parce que je n’y arrive plus, malgré toute la peine et la douleur que j’accumule en moi.

Je me sens plus seule que jamais, et je ne sais pas quoi faire pour aller mieux...

[Jerana]

Bonjour à toutes et à tous,

Nous avons appris lors de la T3 le 18 décembre à 36sa que notre fille avait malheureusement fait une hémorragie cérébrale et que si elle survivait, ce serait une petite fille sans aucune capacité motrice ou intellectuelle, et qu’elle serait sujette à de nombreuses crises d’épilepsie.

Nous avons donc procédé à une IMG, et nous avons perdu notre fille, Théa, le 05 février 2021. Cela fait déjà (ou devrais-je dire seulement ?) 1 mois que je me sens complètement incomplète. J’ai eu beaucoup de mal à accepter les événements, à prendre l’ultime décision, à accepter cette situation si injuste... J’ai eu beaucoup de mal pour tout jusqu’à ce que l’on disperse ses cendres.

Moi qui pleurait jours et nuits, aujourd’hui je me sens toujours aussi malheureuse, et pourtant je ne sais plus pleurer, ni même parler de mes émotions à mon conjoint. Comme si je n’avais plus le droit, que mon temps de tristesse était écoulé et que désormais je ne pouvais qu’aller de l’avant.
Ce qui est paradoxal, c’est que j’y arrive, je commence à revoir notre entourage, je vais faire les courses, je mange, je bois, je cherche à nouveau du travail...

Mais je me rends compte que dans le fond je n’ai envie de rien, je n’ai la force de rien, l’idée même de voir des gens ou de me lancer dans un nouveau défi professionnel me tords le cœur et une angoisse plus forte que jamais s’empare de moi. Mais j’y vais quand même, puisque « c’est la vie » et qu’ « il faut aller de l’avant »

Même quand j’essaie d’en parler à mon conjoint, j’ai l’impression qu’il ne réalise pas le mal être dans lequel je suis, uniquement pcq contrairement à avant, je ne pleure plus. Pas parce que je ne suis plus triste, mais parce que je n’y arrive plus, malgré toute la peine et la douleur que j’accumule en moi.

Je me sens plus seule que jamais, et je ne sais pas quoi faire pour aller mieux...

Bonjour,

Ton message m'a touchée car le 6 décembre nous avons vu lors de l'échographie T3 que notre fille n'avait pas le cerveau développée. Aussi, elle allait naitre avec un lourd handicap : difficulté de nutrition, déglutition, crise d'épilepsie et paralysie. Nous avons décidé de faire une IMG aussi et le 11 décembre est née notre Izia de 2,7 kg.
Je comprends tout à fait ta détresse.
Je n'ai plus beaucoup de larme non plus, ca fera 2 mois dans 3 jours. Il n'y a pas d'obligation d'aller bien ou d'aller mal.
Moi par exemple, j'ai des moments de vide, où je me dis que j'ai une fille qui est au ciel. Mon cerveau d'un coup réalise que j'ai vécu l'impensable. Puis parfois je vais bien, trés bien meme. Comme si mon cerveau faisait un reset.
Je sais au fond que mon esprit est bien fait, il me permet des moments de répis.

Ca ne fait qu'un mois que tu as accouchée! Laisse toi le temps de pleurer, de faire ton deuil.. Néanmoisn, je trouve bien que tu te "forces" un peu. Je crois que ca permet d'aller un peu mieux, jour après jour. Personnellement avec mon conjoint, on a tenu à garder l'appartement propre, à faire des courses.
Je me suis remise à lire aussi.

Le conjoint ne fait pas son deuil de la meme facon, ni à la meme vitesse. Ce n'est par contre pas parce qu'il te semble aller mieux qu'il ne faut pas discuter avec lui. Lui as tu dit ce que tu ressentais vis à vis de ca justement ?
Je trouve ca tout à fait normal que rechercher un nouveau travail, ou faire une activité te fend le coeur. Tu as l'impression d'effacer Théa. Mais il n'en n'est rien. Crois moi, quoi que tu fasses, elle sera toujours près de toi.
La larme n'est pas le seul signe de tristesse, ne t'en veux pas de ne pas pleurer chaque jour. Ton esprit s'apaise de jour en jour et il ne faut pas t'en vouloir une seconde !

Je trouve ca très sain justement.

J'espère t'avoir apaisée un peu..

[etoile21]

Bonjour,

Tout d'abord je suis désolée de te lire ici et pour la perte de ta fille (qui a d'ailleurs un prénom que j'adore).
Je comprend tout à fait tes mots cela fera 5 mois que j'ai dit au revoir à ma fille et je ressens toujours ce vide, cette peine et cette immense tristesse. On "avance" si je puis dire comme ça, on revoit du monde, on "vit" mais au fond j'ai l'impression d'être comme éteinte. Lorsque je vois du monde je pense seulement à ma fille je me dis que personne n'en parle et en même temps je n'ai pas la force d'en parler moi même.
Cette ambivalence est vraiment compliquée a vivre. Je ne sais pas si un jour ce sentiment de tristesse s'oublie par moment ou si l'envie réelle de se créer des moments de bonheur revient... je l'espère.
Je crois que mon message ne t'apporte finalement pas grand chose mais je me suis tellement reconnue dans tes mots que je voulais te dire que tu n'es pas seule que si tu as besoin de parler, ici tu peux, sans avoir peur de ce que tu ressens.

[soucouss]

Bonjour,
J'ai également perdu ma petite Théa le 2 février d'un hydrocéphalie majeure.
Ça fait une semaine et mes enfants vont mieux, mon mari me préserve de sa souffrance et je me suis fait hier la même réflexion que vous. Combien de temps la société, ma famille, m'accordera pour être triste. Combien de temps pourrais-je encore m'écrouler en public ou en privé et que ce soit vu comme acceptable ?

J'en suis venue à la conclusion que seule moi pourrait le dire. Après tout je suis la seule à l'avoir vraiment connu. Mon deuil n'est qu'à moi, et si ça fini par déranger quelqu'un je me confierai uniquement à la psychologue, elle ne me jugera pas.