IMG à 18sa

[Clionaëlk]

Bonjour
Je vous écris plus comme un exutoire mais aussi car je pense que vous lire me fera du bien .

Voici mon histoire qui comme les vôtre est douloureuse .
Hier , visite de routine chez ma gynécologue. Étant très angoissée de nature et mélangeant angoisses et intuitions , je lui demande de me faire écouter le cœur au Doppler . J en avais acheté un mais impossible de trouver le cœur .
Cela ne m inquiétais pas plus que ça à ce stade de la grossesse ( je l avais entendu deux semaines auparavant lors de ma visite du 3 eme mois à la clinique ) mais quand même ...
Elle ne le trouve pas mais entend le flux dans le cordon . C est bon signe me dit elle .
Cela dit cela me stresse beaucoup . Intuition . Très compréhensive elle me propose de me faire passer une Echo pour me rassurer ( celle du second trimestre n étant prévu que le 5 octobre )
Très efficace elle me dégote un rdv dans la minute .
J y cours confiante ! Pensant qu après tout il s agit qu une de mes angoisses . J allais enfin être rassurée .
Mais le trait reste plat . Pas d activité cardiaque me dit on .
Je tombe des nues . A partir de là c est le flou totale . Je suis renvoyée chez la gynécologue déconfite . Elle appelle la clinique où je dois accoucher et me prend rdv pour lundi .
Nous sommes jeudi . Je rentre chez moi dans un état second . L idée fait son chemin . Mon intuition était réelle mon bébé est mort . Depuis combien de temps ?? Je ne le saurais jamais . Entre deux semaines et hier .
Mon fils qui a 8 ans fond en larme . Il comprend sans comprendre et pour la première fois de sa vie fait pipi au lit .

Dans la nuit je regarde l écho : mort in utero foetus macéré.
Je lis le courrier de ma gynécologue : curetage .
Je furète sur internet . Curetage à 18sa impossible. On parle d accouchement .
Impossible de rester comme ça 3 jours encore avec le bébé mort dans mon ventre sans savoir à quoi m attendre .
Je pars à la clinique ce matin .
On m entoure on m explique . Il s agit bien d un accouchement . Le choc . On me parle autopsie enterrement état civil .

L équipe est bienveillante dieu merci . Le gynécologue qui m a donné un rdv pour lundi se fait passer un savon devant moi .
A l heure où je vous parle , je suis rentrée chez moi après avoir subi une batterie de test et pris les 3 premiers cachets . Je serai hospitalisée samedi pour un accouchement prévu dimanche .

Je n ´ai pas pris de décision concernant l état civil ... j ai peur de l humaniser . A ce date avancé mais aussi précoce j ai peur de ne pas m en remettre. Je pense qu il doit rester dans le flou comme un doux souvenir .

Je sais que cela est très personnel comme décision mais vous lire pourrait peut être m apporter quelques réponses .

Bien à vous

[eloelo37]

Bonjour Clionaelk

Je suis vraiment désolée pour toi et te souhaite beaucoup de courage pour cette épreuve difficile et triste.
Ta question est vraiment personnelle et je pense que toi seule peut y répondre. Tout dépend de la façon dont tu envisages les choses.
J’ai moi même perdu mon bébé fin juin à 29 sa. J’ai accouché d’un bébé prématuré à ce stade de grossesse et il me paraissait indispensable qu’il soit sur mon livret car c’est arrivé ! J’ai accouché 2 fois ( car je suis maman d’un petit garçon de 11 mois ). Je ne voulais pas que ce soit un événement dont on ne se rappelle pas! Comme si ce n’était jamais arrivé !
Après en ce qui te concerne il faut que tu soies prête à le mettre ou non sur ton livret ! Il n’y a aucune obligation ! Si tu le mets c’est ton ressenti ! Mais en effet ce sera à vie écrit ( bien que ce sera toujours dans tes pensées à vie également ) Mais si tu ne le mets pas ce n’est pas grave non plus ! Ce sera , comme tu dis «  le laisser dans le flou comme un doux souvenir »Et en effet ca peut t aider à aller de l’avant et ne pas l’avoir sur ton livret !
En tous cas fais ce qui te semble bon Pour toi ! Ne fais pas ce que l’on pourrait te conseiller ! Ou ce qui te paraît le mieux !
Bon courage dans ce moment difficile

Élodie

[eloelo37]

Je pense qu il faut aussi que tu te laisses du temps.
Tu auras ta réponse dans les jours qui viennent en fonction de ce que tu vas vivre dimanche !
Après tu sauras...
Bon courage et plein de force

Élodie

[Clionaëlk]

Je pense qu il faut aussi que tu te laisses du temps.
Tu auras ta réponse dans les jours qui viennent en fonction de ce que tu vas vivre dimanche !
Après tu sauras...
Bon courage et plein de force

Élodie

Merci beaucoup pour ta réponse .
Je n’ose imaginer ton calvaire à 29sa ... cela me fait relativiser .
Merci encore

[Yayounet]

Bonsoir,

Chaque histoire et décision sont personnelles.
Tu n es pas obligée de prendre la décision du livret tout de suite.

Personnellement j ai accouché de mes 2 anges à 33 sa et 29 sa après des parcours PMA compliqués.
J avais besoin de les faire exister.
Nous avons donc décidés de les inscrire dans notre livret de famille. Nous les attendions mais malheureusement le destin en a décidé autrement.

Nous avons 3 enfants, 1 sur terre et 2 au ciel

Je te souhaite beaucoup de courage.

[Sophie loute]

Bonsoir Yayounet,

Je n’arrive pas à croire que vous avez perdu 2 bébés nés prématurément tous les deux... pourquoi n’ont ils pas pu être sauvé dans un pays comme le nôtre où nos établissements sont équipés... je ne comprends pas, c’est terrible comment la vie peut elle être aussi injuste...

Je viens de perdre mes jumeaux qui avaient 1 et 2 semaines de vie. Ils sont nés prématurément le 15 juillet à 25 sa, c’est tout petit en effet, mais à 29 sa... c’est 4 semaines de plus... je ne comprends pas.

J’ai très peur pour une prochaine grossesse que cela recommence et la je ne m’en sortirai pas... c’est trop douloureux... les médecins m’ont prévenu qu’ayant accouché prématurément une fois de jumeaux cela risquait de se reproduire pour les grossesses suivantes même s’il n’y a qu’un bébé... je ne comprends pas, j’ai peur que cela se reproduise à nouveau ...

Merci pour vos témoignages les filles .

[lza85]

Bonjour,

Votre histoire ressemble, hélas, à la mienne. Au mois d'avril, je suis allée chez la sage-femme pour une visite de routine, celle des 4 mois, à 17sa. Comme vous, elle n'est pas parvenue à trouver le coeur au doppler et, sans s'alarmer plus que ça, m'a envoyée faire une écho de contrôle dans la foulée. Le verdict est tombé comme un couperet: MFIU, alors que, comme vous, tout était normal à la première écho. Je suis donc partie directement à l'hôpital pour un accouchement voie basse. J'apprehendais beaucoup d'accoucher mais je me rends compte que cela a été une étape psychologiquement importante pour moi car cela m'a permis de ne pas nier l'existence de cette grossesse et d'accepter les évènements. Par contre, ni mon conjoint ni moi n'avons ressenti le besoin de le voir ni de lui donner un prénom ou de l'inscrire sur le livret de famille. Nous étions décidés à demander l'autopsie afin qu'il y ait une éventuelle explication dans le dossier si un jour nous eprouvions le besoin de savoir. Cela n'a pas été possible car le foetus, mort vraisemblablement depuis plusieurs semaines, était trop petit et trop «macéré». Nous n'avons jamais eu les résultats de la biopsie du placenta...
Je pense qu'il n'y a pas de bonne décision mais qu'il faut prendre la décision que l'on est capable de prendre sur le moment... je vous souhaite beaucoup de force pour cette épreuve et reste à votre disposition par mail privé si vous souhaitez discuter.

[Clionaëlk]

Bonjour,

Votre histoire ressemble, hélas, à la mienne. Au mois d'avril, je suis allée chez la sage-femme pour une visite de routine, celle des 4 mois, à 17sa. Comme vous, elle n'est pas parvenue à trouver le coeur au doppler et, sans s'alarmer plus que ça, m'a envoyée faire une écho de contrôle dans la foulée. Le verdict est tombé comme un couperet: MFIU, alors que, comme vous, tout était normal à la première écho. Je suis donc partie directement à l'hôpital pour un accouchement voie basse. J'apprehendais beaucoup d'accoucher mais je me rends compte que cela a été une étape psychologiquement importante pour moi car cela m'a permis de ne pas nier l'existence de cette grossesse et d'accepter les évènements. Par contre, ni mon conjoint ni moi n'avons ressenti le besoin de le voir ni de lui donner un prénom ou de l'inscrire sur le livret de famille. Nous étions décidés à demander l'autopsie afin qu'il y ait une éventuelle explication dans le dossier si un jour nous eprouvions le besoin de savoir. Cela n'a pas été possible car le foetus, mort vraisemblablement depuis plusieurs semaines, était trop petit et trop «macéré». Nous n'avons jamais eu les résultats de la biopsie du placenta...
Je pense qu'il n'y a pas de bonne décision mais qu'il faut prendre la décision que l'on est capable de prendre sur le moment... je vous souhaite beaucoup de force pour cette épreuve et reste à votre disposition par mail privé si vous souhaitez discuter.

Bonsoir
Merci pour votre réponse .
Effectivement nous avons vécu une expérience similaire .
Je vous écris de la clinique à quelques heures de l accouchement .
Un premier verdict vient de tomber : je suis positive au CMV. Voilà ce qui aurait été fatal à mon bébé .
Vraiment une question de mal chance , j ai réussi à passer entre les gouttes du COVID mais pas de ce maudit virus .

Je crois que je ne vais pas demander à le voir non plus , peur de ne pas m’en remettre et nous avons pris la décision également de ne pas l’inscrire sur notre livret de famille .nous souhaitons juste connaître le sexe car c est un souhait de mon fils de 8ans .


J’espère que depuis cette horrible expérience vous avez pu remonter la pente et faire votre deuil . C’est le prochain travail qui m’attend .

Bien à vous

[lza85]

De notre côté, les innombrables prises de sang et prélèvements que l'on m'a fait à l'hôpital n'ont rien décelé. Une des pistes, peut-être, est une forte fièvre début mars, peut-être liée au Covid, qui aurait pu enrayer l'embryogenese mais en fait, les médecins ne savent pas. Je n'ai pas relancé l'hôpital pour le placenta car je n'éprouve pas vraiment le besoin de savoir.
J'apprehendais énormément l'accouchement et j'en garde finalement un souvenir assez doux. Tout est allé très vite, l'équipe était formidable et j'ai senti que l'on faisait front à deux avec mon conjoint. C'était important pour moi parce qu'à force de gérer le quotidien, avec trois enfants à la maison, on oublie parfois que l'on est un couple.
Nous n'avons pas voulu savoir le sexe parce que ça n'avait pas d'importance pour nous. En fait, je n'avais pas encore investi ce futur bébé comme un enfant. C'était juste une virtualité et un merveilleux possible. Pour autant, je ne sais pas par quel terme le désigner: ce n'est pas un bébé pour moi mais ce n'est pas un foetus (terme clinique et froid) et ce n'est pas rien non plus. J'ai fini par y penser comme un «petit bout de vie» et, si je ne porte pas le deuil d'un enfant, je suis maman de trois filles plus un petit bout de quelque chose.
Quant à la suite, cela s'est révélé bien plus difficile que je ne l'avais imaginé. Je me suis effondrée une fois rentrée à la maison. J'avais pris la décision de consulter une psychologue dès la maternité et elle m'a aidée à accepter que quelque chose avait eu lieu, à m'avouer que je ne pourrai pas juste tourner la page mais qu'il fallait vivre sereinement avec cet événement. Pendant de longues semaines, la douleur était si forte que je la ressentais physiquement avec l'impression d'avoir un creux dans la poitrine et la gorge serrée jusqu'à étouffer. Ma grande victoire de cet été est de ne plus m'endormir en pleurant. Deux choses ont été (sont encore parfois) compliquées à surmonter: le silence de l'entourage pour qui, une fois l'hospitalisation terminée, l'incident est clos et cette temporalité dans laquelle on s'inscrit inévitablement quand on apprend que l'on est enceinte. Même si je comprends que les proches soient mal à l'aise, j'aurais aimé qu'on me demande juste comment j'allais. Et, par ailleurs, c'est très douloureux de vivre avec un calendrier dans la tête qui n'a plus lieu d'être. Je sais que je n'irai pas trop bien le jour du terme théorique.
Néanmoins, presque cinq mois après, je crois pouvoir dire que je vais mieux et que je suis sortie plus forte de cette épreuve. D'abord, moi qui suis peu sûre de moi et qui doute beaucoup, j'ai gagné en assurance et je me suis surprise à être fière de moi et fière d'être restée debout malgré tout. J'en suis ressortie aussi avec une envie de profiter de tous ces petits moments de bonheur quotidiens que l'on finit par ne plus voir. Je n'ai plus envie non plus de m'encombrer de relations toxiques ou inutiles ou de toujours chercher à être conciliante et compréhensive. Parce que je suis (j'étais?) fragile, j'ai eu le besoin de me protéger et de penser un peu à moi. Bref, c'est plutôt positif sur ce plan.
Reste la question d'une nouvelle grossesse ou non. Pendant longtemps, je l'ai retournée en tout sens en me disant qu'il fallait y répondre de toute urgence et puis j'ai compris que je ne serai jamais capable d'y répondre par l'affirmative, tout en etant absolument incapable d'y répondre par la négative. Du coup, j'ai décidé de lâcher prise et l'on a choisi avec mon conjoint de nous donner le temps de laisser la nature décider pour nous. Quelques signes me laisse penser qu'elle a décidé bien vite mais pour l'instant, je fais l'autruche et ne souhaite pas savoir ce qu'il en est. Un jour, dans une semaine ou deux, je me sentirai prête mais tout est trop fragile à ce stade. On verra... je pense que si je suis effectivement enceinte, j'aurais besoin de beaucoup de soutien de mon conjoint et des médecins/sage-femme etc. Je préfère ne pas me demander comment je pourrais le vivre. Je prends les choses au jour le jour.
Je penserai fort à vous ces prochains jours et suis à votre écoute si vous avez envie de parler ou de partager votre ressenti.
Faites ce que vous pensez bon pour vous. C'est un événement d'une telle violence qu'on peut juste se laisser porter, je crois...
Bien à vous

[Clionaëlk]

De notre côté, les innombrables prises de sang et prélèvements que l'on m'a fait à l'hôpital n'ont rien décelé. Une des pistes, peut-être, est une forte fièvre début mars, peut-être liée au Covid, qui aurait pu enrayer l'embryogenese mais en fait, les médecins ne savent pas. Je n'ai pas relancé l'hôpital pour le placenta car je n'éprouve pas vraiment le besoin de savoir.
J'apprehendais énormément l'accouchement et j'en garde finalement un souvenir assez doux. Tout est allé très vite, l'équipe était formidable et j'ai senti que l'on faisait front à deux avec mon conjoint. C'était important pour moi parce qu'à force de gérer le quotidien, avec trois enfants à la maison, on oublie parfois que l'on est un couple.
Nous n'avons pas voulu savoir le sexe parce que ça n'avait pas d'importance pour nous. En fait, je n'avais pas encore investi ce futur bébé comme un enfant. C'était juste une virtualité et un merveilleux possible. Pour autant, je ne sais pas par quel terme le désigner: ce n'est pas un bébé pour moi mais ce n'est pas un foetus (terme clinique et froid) et ce n'est pas rien non plus. J'ai fini par y penser comme un «petit bout de vie» et, si je ne porte pas le deuil d'un enfant, je suis maman de trois filles plus un petit bout de quelque chose.
Quant à la suite, cela s'est révélé bien plus difficile que je ne l'avais imaginé. Je me suis effondrée une fois rentrée à la maison. J'avais pris la décision de consulter une psychologue dès la maternité et elle m'a aidée à accepter que quelque chose avait eu lieu, à m'avouer que je ne pourrai pas juste tourner la page mais qu'il fallait vivre sereinement avec cet événement. Pendant de longues semaines, la douleur était si forte que je la ressentais physiquement avec l'impression d'avoir un creux dans la poitrine et la gorge serrée jusqu'à étouffer. Ma grande victoire de cet été est de ne plus m'endormir en pleurant. Deux choses ont été (sont encore parfois) compliquées à surmonter: le silence de l'entourage pour qui, une fois l'hospitalisation terminée, l'incident est clos et cette temporalité dans laquelle on s'inscrit inévitablement quand on apprend que l'on est enceinte. Même si je comprends que les proches soient mal à l'aise, j'aurais aimé qu'on me demande juste comment j'allais. Et, par ailleurs, c'est très douloureux de vivre avec un calendrier dans la tête qui n'a plus lieu d'être. Je sais que je n'irai pas trop bien le jour du terme théorique.
Néanmoins, presque cinq mois après, je crois pouvoir dire que je vais mieux et que je suis sortie plus forte de cette épreuve. D'abord, moi qui suis peu sûre de moi et qui doute beaucoup, j'ai gagné en assurance et je me suis surprise à être fière de moi et fière d'être restée debout malgré tout. J'en suis ressortie aussi avec une envie de profiter de tous ces petits moments de bonheur quotidiens que l'on finit par ne plus voir. Je n'ai plus envie non plus de m'encombrer de relations toxiques ou inutiles ou de toujours chercher à être conciliante et compréhensive. Parce que je suis (j'étais?) fragile, j'ai eu le besoin de me protéger et de penser un peu à moi. Bref, c'est plutôt positif sur ce plan.
Reste la question d'une nouvelle grossesse ou non. Pendant longtemps, je l'ai retournée en tout sens en me disant qu'il fallait y répondre de toute urgence et puis j'ai compris que je ne serai jamais capable d'y répondre par l'affirmative, tout en etant absolument incapable d'y répondre par la négative. Du coup, j'ai décidé de lâcher prise et l'on a choisi avec mon conjoint de nous donner le temps de laisser la nature décider pour nous. Quelques signes me laisse penser qu'elle a décidé bien vite mais pour l'instant, je fais l'autruche et ne souhaite pas savoir ce qu'il en est. Un jour, dans une semaine ou deux, je me sentirai prête mais tout est trop fragile à ce stade. On verra... je pense que si je suis effectivement enceinte, j'aurais besoin de beaucoup de soutien de mon conjoint et des médecins/sage-femme etc. Je préfère ne pas me demander comment je pourrais le vivre. Je prends les choses au jour le jour.
Je penserai fort à vous ces prochains jours et suis à votre écoute si vous avez envie de parler ou de partager votre ressenti.
Faites ce que vous pensez bon pour vous. C'est un événement d'une telle violence qu'on peut juste se laisser porter, je crois...
Bien à vous

Bonjour

Je tenais à vous faire un petit message car vous lire pendant que j étais en train de vivre cette épreuve a été d’un grand réconfort .
J ai finalement accouché dimanche et tout s est bien passé dans la douceur . J’avais tellement peur de souffrir du moins physiquement mais il n’en a rien été .
L’équipe médicale a été au top , pleine d’empathie et de compassion sans tomber dans la pitié .

Nous avons vécu des expériences similaires et nous semblons voir les choses de la même façon . Je ne m’étais pas totalement projeté dans cette grossesse, cela est dû à mon caractère anxieux et pour une fois je m’en félicite. Comme pour vous , il n’était pas totalement un bébé mais pas un fœtus non plus . Un bout de vie comme vous dites si joliment , un bout de nous .

Nous n’avons pas souhaité le voir , nous savons juste que c était un garçon en devenir .

Lire votre expérience m’aide à envisager l’après .
Ça ne fait qu’un jour et j oscille entre le vie normale et la sensation de ne pas être entière .
Mon corps de femme enceinte est encore là .

Dès le début du protocole je ne me suis pas sentie à ma place à la maternité . Comme si j’étais une grossière erreur . Tout se Portocole de naissance m’a torturé, je crois que j’aurais préféré vivre ça dans un autre endroit .
N est ce pas le plus gros paradoxe : donnais naissance à la mort ?
Mais enfin , c’est passé .

J espère comme vous allez de l avant . Je suis obsédé par l’idée de retomber enceinte comme m envie urgente de combler un vide . Je sais que c est un processus normal et qu’il faut d’abord faire le deuil de cette grossesse.

Ma sensibilité fait que je sais que je vais vivre des moments difficiles , ceux où je vais devoir affronter le regard des gens qui m’ont vu enceinte , ceux où je vais devoir rendre visite à mes amies enceintes...
Mais je dois me rappeler que tout le monde n’a pas à être malheureux . La vie continue autour de nous et pour nous .
J ai mon fils , quelle chance je me rend compte d avoir mis au monde un enfant en bonne santé et si merveilleux .

Et j ´espère que comme vous la vie décidera pour moi de me donner la chance d’être à nouveau enceinte et de donner la vie .

J’espère et j’en suis sure que tout se passera à merveille pour vous si cette grossesse se confirme .
Je penserai à vous en tout cas .

Je fais les choses à l envers : je me présente , je m’appelle Clio ( comme la déesse de l’histoire mais aussi comme la voiture !) j ai 36 ans et j habite à Toulouse !
Et je vous donnerai si vous le voulez mon adresse mail en mp si un jour vous souhaitez échanger avec moi .
Je quitte ce forum car c est un peu trop douloureux et anxiogène pour moi même si cela m’a fait du bien un temps .