IMG à 30sa+5

[Bluesky57]

Bonjour à toutes et à tous,

Cela fait un petit moment que je voulais vous écrire mais je n'avais pas la force. Mais après une énième nuit blanche me voilà.
Voici ma petite histoire :

En août 2014, lors d'un simple examen de routine chez mon gynéco, il découvre plusieurs gros kystes dans l'un de mes ovaires. Je suis opérée dans la foulée pour me l'enlever. Moralement sa va car je sais que l'autre va très bien et que je pourrais toujours avoir des enfants. Et puis, j'avais 26 ans donc encore le temps pour tout ça.

En janvier 2017, j'ai eu la chance d'être la maman d'une merveilleuse petite fille qui se porte à merveille. Je me suis séparée de son père car monsieur preferait jouer que de trouver un travail. Donc en août 2017, vient la séparation.

En décembre 2017, je rencontre mon compagnon. Tout se passe très bien et ma fille et lui s'entendent super bien.
Nous parlions souvent d'avoir un bébé mais sans trop nous y lancer. Nous voulions attendre d'être dans notre nouvelle maison avant de nous projeter sur une éventuelle grossesse.

Début décembre 2019, j'apprends que je suis enceinte, la surprise la plus totale car bébé est donc prévu pour août 2020, le mois ou nous devons déménager pour que ma fille fasse sa première rentrée dans l'école du village ou nous allons avoir notre nouvelle maison.
Tout se passe super bien, j'ai très peu de nausées et j'apprends que ma cheffe est aussi enceinte et que pour elle s'est prévue pour juin 2020.
Mes échos du 1er et 2eme trimestre se passent super bien. Bébé bouge très bien, rien d'anormal a signaler. Et puis, je ne suis pas trop stressée avec ce confinement car j'étais tombée malade une semaine avant avec une suspicion de covid. Donc mon gynéco m'a arrêté tout de suite et pour tout le confinement.
Mais tout va commencer à basculer le 5 mai 2020, cette journée la, je n'étais pas bien, j'étais restée toute la journée, je n'avais pas ma fille car elle était chez son père. Le soir, je parlais avec mon homme sur le canapé quand j'ai senti quelque chose coulé. Je suis allée au toilette et la le drame. J'ai vu pleins de sang. J'appelle mon homme pour lui dire qu'il fallait aller d'urgence à l'hôpital. Je sentais mon bébé bouger mais je savais que ce n'étais pas bon même si pour mon homme je m'inquiétais pour rien. J'arrive a la maternité, j'étais à 26sa+3. C'était mon gynéco qui était de garde, sa m'a rassuré. Il me dit que ma poche des eaux s'est rompu mais que mon fils va bien et que j'allais être gardé en observation. Je me rassure et rassure mon homme qui n'a pas pu être avec moi et je passe la nuit assez sereine car j'avais toujours du liquide. Le lendemain vers 18h une sage-femme vient chercher pour faire une écho de contrôle et la nouveau drame, elle m'indique que je n'ai plus de liquide et qu'il fallu que je sois transféré en urgence dans un chu. Je m'effondre, mais le gynéco de garde me dit que bébé va bien et que s'il devait naître maintenant, il serait pris en charge pour le chu.
J'arrive au chu dans la nuit, là bas j'ai le droit a pleins d'échos et de prise de sang pour vérifier que mon fils et moi sa va. Tous les jours j'ai le droit a un monitoring. Je suis rassurée car mon fils bouge très bien et son rythme cardiaque est super malgré le manque de liquide amniotique.
Les jours passent et on me répète que chaque jour de garder et tres bon pour mon fils. Au bout de 2 semaines, echo morphologique pour vérifier s'il prend bien du poids, le gyneco tarde sur son cœur ❤ et me dit que c'est difficile à voir car pas de liquide pour faire contraste mais qu'il a l'impression que le cœur de mon fils a un problème mais que ce n'est sûrement rien de grave que c'est peut-être du au manque de liquide. Mais par précaution, il m'envoie faire une écho chez un pédiatre cardiologue. Le rendez-vous est 2 semaines plus tard. A ce moment la, je suis encore insouciante car j'ai un peu plus de liquide et bébé pète la forme. Le groupe de médecin qui suit mon dossier est assez confiant et nous parle que des risques si mon fils devait être avec un manque de liquide et qu'il serait placé en couveuse pour ses poumons.
Puis le jour du rendez-vous arrive. Je suis nerveuse mais dans ma tête tout va bien se passer car mon fils est un battant. Il l'a prouvé en tenant bon pendant presque 4 semaines sans liquide amniotique.
Le cardiologue me prend quasiment à l'heure et tout le monde dans le service me répète que c'est le meilleur du coin. Donc j'entre dans son cabinet et il ne parle pas pendant l'examen. Une fois fini, je comprends que quelque chose ne va pas. Il me confirme que mon fils a une malformation cardiaque mais que c'est opérable.
Je sors et en attendant l'ambulance, je m'effondre et j'ai peur pour mon fils. A 16h, le gynéco qui avait remarqué la malformation me dit que dans la soirée, vu qu'on était mardi et que tout les mardis le groupe de médecins analysait les dossiers et bien qu'ils allaient regardé le mien. Il me dit aussi que c'est grave mais qu'on m'en dira plus après ce debrief.
J'appelle mon homme pour lui dire et il me rassure en me disant que sa va aller et qu'il fallait attendre. Je me rassure tant bien que mal et on me donne un cachet pour dormir.
Le lendemain matin, le chef pédiatre vient me voir et la le couperet tombe, mon fils a une malformation cardiaque tellement rare qu'il a moins de 20% de chance de suivre avec des opérations lourdes qui ne lui donneront pas une belle vie. J'ai appelé mon homme pendant que le pédiatre était présent. Il a compris que c'était grave et il est venu à l'hôpital. Le pédiatre est revenu nous voir car pour moi, il était hors de question que mon fils meurt, pas après tout sa.
Il nous a tout réexpliquer et avec mon homme nous avons parlé longtemps cette après-midi dit là. J'ai beaucoup pleuré mais mon homme avait raison sur un point, il ne fallait pas qu'on pense qu'a nous mais aussi à ma fille qui se faisait une telle joie d'avoir un petit frère. Et dont elle ne pourrait jamais jouer avec lui car s'il survivait aux opérations, il ne pourrait jamais courir et le moindre virus pouvait lui être fatal. En fin d'après-midi, nous avons pris la lourde décision d'accepter l'img.
Mon homme est rentré et j'ai signé seule les papiers. J'ai pleuré une bonne partie de la nuit et j'ai chanté pour on fils et je lui ai expliqué qu'on ne voulait pas qu'il souffre.
Dans la nuit, j'ai perdu du sang. Le matin, la gynéco est venue me voir pour me dire qu'à midi il allait me faire l'img en accélérer car ils avaient peur que j'accouche avant. L'horreur, je m'étais préparée à avoir la procédure normale qui dure 3 jours mais non. Dans l'urgence, j'ai demandé à une sage-femme si je pouvais enregistrer les battements de coeurs de mon fils car se serait la dernière fois que je les entendrais, elle a accepté.
La procédure se passe assez bien et a 2h22 le 5 juin, mon fils nait dans le plus grand des silences. J'ai pu le prendre dans mes bras mais mon homme n'a pas pu ni même couper le cordon. Mon homme n'est pas resté car il n'a pas supporté entendre les autres bébés pleuré. J'ai eu la chance de pouvoir rester avec lui jusqu'à 9h du matin. Malgré les restrictions covid, le chu a accepté qu'une photographe de l'association souvenange soit venue pour prendre des photos de mon fils. Je ne l'ai pas encore reçu mais sa ne saurait tarder.
Je suis rentrée le lendemain en laissant mon fils à l'hôpital. Sa était terrible pour moi. J'ai pu lui laisser le doudou sue ma fille lui avait choisi.
Et rentrant, j'ai du dire a ma fille de 3 ans et demi que son petit frère n'était plus là.
Il fallait encore prévoir son enterrement et gérer tout le côté administratif.
Il a eu le droit a une belle cérémonie.
Les médecins voulaient pratiquer une autopsie mais on a refusé et ils ont pratiqué une irm qui a confirmé la malformation mais qu'apparemment ce n'était pas génétique. Nous avons eu le feu vert pour ressayer d'avoir un bébé. Je rentre dans mon 3eme cycle et je déprime que sa ne marche pas.

Le plus dur est le manque et tous les projets qui ne se realiseront jamais. Comme le fait que mardi prochain ma fille fait sa première rentrée et que j'aurais du avoir mon fils avec moi pour nous accompagner.
Ma cheffe a accouché de son fils et j'ai eu le droit au fameux message trois semaines après avoir perdu mon fils. J'étais anéantie qu'elle m'est mise dans la boucle surtout dans la manière dont le message était tourné. Ce n'est pas que je voulais être tenue au secret bien au contraire vu qu'elle m'avait soutenu pendant toute cette période. Mais c'est le message en lui même qui m'a blessé avec la phrase "Maman ne cesse de me câliner et Papa de m'admirer". Mon cœur a été déchiré car moi sa faisait trois semaines que mon ventre était vide et mes bras aussi.

Du fait de n'avoir plus qu'un ovaire et que demain j'aurais mes 32 ans, j'ai beaucoup de mal à le vivre. Cette peur de ne plus pouvoir être capable d'avoir un bébé, cette culpabilité d'avoir laisser partir mon fils et ne pas moralement la pour la fille. D'avoir une partie de moi brisé et que ma joie de vivre et partie et que je ne sais pas si je la retrouverais un jour.
Moralement s'est très dur, car pour ma fille comme pour mon fils, je n'ai jamais eu cette attente de grossesse. Et la, les cycles passent avec son lot de douleurs et de tristesse et je ne sais pas si j'aurais encore longtemps la force d'essayer. Il y a deux jours j'ai eu mes règles avec de très fortes douleurs du côté droit. Tellement j'avais mal, j'ai envisagé pour la première fois de prendre la pilule. En plus, je n'arrête pas de faire des nuits blanches sa devient infernal.

Voilà, vous connaissez un peu mon histoire.

[Laure77]

Bonjour,

Bienvenue sur le forum. Je pense que tu as bien fait d'écrire. Je suis tellement désolée de lire ton histoire. Je comprends tout l'ascenseur émotionnel que l'on vit toutes et tous.

Tu as envie d'une nouvelle grossesse et je pense que c'est normal. Tu as sans doute aussi besoin de temps pour toi, pour prendre soin de toi. A ce propos, hier j'ai écouté la conférence de C. Fauré "une fleur, une vie" je pense qu'elle pourrait t'aider. Il met des mots sur nos maux et sur nos projets d'avoir un enfant après la perte de notre bébé.

Tu évoques ton âge, je comprends ton inquiétude qui est complètement légitime mais selon moi tu es jeune, tu as du temps. Et puis tout s'est bien passé pour tomber enceinte précédemment alors n'y a pas pas de raison. Je te souhaite de retomber enceinte rapidement comme tu le souhaites.

Bon courage à toi et au plaisir d'échanger.
Douces pensées à ton petit ange.

[Bluesky57]

Laure77,

Je te remercie pour ta réponse. Ce matin, je suis allée chez mon médecin traitant et il m'a prescrit un traitement pour essayer de dormir un peu.
Il m'a aussi dit que je devrais voir une psy, car entre le décès de mon fils, notre déménagement, la rentrée en maternelle de ma fille, mes règles douloureuses et mon anniversaire demain. J'ai du mal a gérer mes émotions.
J'ai rendez-vous le 8 avec une psy autre que seule de l'hôpital. Donc on verra si sa va m'aider et a m'apaiser un peu et peut-être débloquer en moi quelque chose afin de pouvoir entamer une nouvelle grossesse.

[Bluesky57]

Bonjour à toutes et à tous,

J’aurais aimé savoir si vous êtes aussi atteintes de stress post traumatique ?
Moi on vient de me le diagnostiquer.
J’aurais aimé savoir comment vous avez pu avancer et combien de temps sa vous a pris pour reprendre le cours de votre vie ?
J’aimerais retomber enceinte et à chaque cycle j’ai un autre problème .