Quand on a d’autres enfants..

[Natividad]

Bonjour,

Je vous écris car j’ai subi une IMG la semaine dernière à 34 semaines.

Je suis maman d’une petite fille de 3 ans et demi et depuis mon retour de l’hôpital j’ai beaucoup de mal à m’occuper d’elle.. je la rejette presque car j’ai envie d’être seule. J’ai énormément de peine son petit frère était très attendu j’ai mis du temps à tomber enceinte donc c’est un rêve qui se brise totalement.

Je regrette de réagir comme ça, quand je la vois si insouciante je l’envie car elle n’a pas pris conscience de tout ça malgré nos explications et c’est normal à son âge.

Pour celles qui étaient déjà maman après leur IMG, comment avez vous fait pour revenir à votre rôle de maman à la maison ? Comment affronter tout ça ? Je suis terriblement triste de tout ça...

[Stephanie_62]

Bonjour

J'étais déjà la maman de 3 loulous de 10, 8 et 5 ans lors de la perte de notre fils.
Je les ai aussi un peu délaissé, je ne pouvais physiquement pas m'occuper d'eux car je n'étais déjà pas capable de m'occuper de moi même....
Le déclic à été que mon cadet a eu une toux qui ne stoppait pas je ne comprenais pas, au bout de 3 semaines j'ai commencé à réalisé que lui était la et qu'il avait besoin de moi. Après plusieurs examens il s'est avéré que c'était un appel à sa maman, un signe de syndrome post traumatique. Il a cru que maman ne serait plus jamais la pour lui son frère sa soeur. Que le coeur de maman était parti lui aussi avec le bébé.

Je m'en suis voulu et nous avons parlé beaucoup avec mes enfants et nous avons repris petit à petit un rythme ce qui m'a permis de sortir la tête de l'eau et d'aller mieux. Sa toux s'est arrêté du jour au lendemain.

Ça va aller, vous allez surmonter cette épreuve, pour vous, votre petite fille.

Courage

[vega174]

Bonjour Natividad,

j'avais moi aussi 2 "grands" quand j'ai perdu ma fille. Ils avaient 3 ans et 18 mois à l'époque.
Le retour à la maison a été très dur, je n'avais goût à rien, j'étais incapable de m'occuper d'eux. Je n'avais que de la peine et des larmes, pas de place pour eux. Heureusement Papa était là, il s'occupait des grands, il m'a laissé le temps.
Je crois qu'il ne faut pas culpabiliser de ne pas être capable de faire comme avant, et comme si de rien n'était avec les ainés. Mon pas grand me demandait si j'étais triste, je lui disais que oui, mais que ce n'était pas à cause d'eux, que je les aimais. Que si j'étais triste c'est que leur soeur était morte.
Puis peu à peu c'est revenu, un peu en mode zombi et automatique au début, puis j'ai repris gout à m'occuper d'eux.
Laisse toi le temps. Il n'y a que ça. Le temps. Ne culpabilise pas. J'ai maintenant presque 2 ans de recul et mes enfants ne m'en "veulent pas". Et il faut que le Papa prenne le relai, et te laisse le temps d'aller un peu mieux, et ça reviendra. Commence par faire de "petites choses", genre donner un gouter, puis un bain... Ne te force pas. Et explique à ta fille. Il y a un livre que j'avais acheté, et qui était très bien. Il s'appelle "Pour toute la vie". Les mots sont très justes, mes garçons avaient aimé cette histoire.
Je te souhaite beaucoup de courage.
Douces pensées à toute ta famille.
N'hésites pas si tu as besoin.

[Natividad]

Merci pour vos réponses ça me met du baume au cœur de savoir que je ne suis pas la seule à avoir réagit ainsi. Car je m’en veux beaucoup mais c’est plus fort que moi, ma tristesse passe par dessus le reste. Ça fera une semaine demain que j’ai perdu mon fils c’est encore frais..

[Sandrine08]

Bonjour,

J’ai un fils de deux et demi qui attendait sa petite sœur. Enfin il était plus jeune et n’a pas trop compris en faite.
Tout comme toi, j’ai accouché à 34 semaines et 6 jours. Tout était prêt pour ma fille et nous sommes rentrés sans elle.
Je n’ai pas du tout réussi à m’occuper de mon garçon. Je le délaissais complètement. Il restait dans son lit jusqu’à 10h sans pleurer comme si il comprenait que papa et maman avaient besoin de temps que tous les deux. J’ai eu un déclic quand du haut de ses 20 mois il débarrassait le lave vaisselle en me disant tiens maman je t’aide.
Ça m’a fait un gros déclic. Je m’en suis tellement voulu de le laisser de côté, seul, sans lui expliquer. C’est un sujet qui est bcp revenu avec ma psychologue et dans le groupe de parole que je fréquente. Ça m’a bcp tracassé. Et puis aujourd’hui cela va bientôt faire un an que ma fille est née et je me dis que j’ai eu tout ce temps pour profiter de mon fils qui grandit tellement et s’épanouit de jour en jour. Mon fils a été ma force, je me levais le matin pour lui, je séchais mes larmes et je lui souriais. Il a été mon rayon de soleil. Il m’a sauvée.
Apolline nous a permis de rendre chaque moment précieux et on en manque pas une miette.
Plein de courage à toi.

[MadiDos]

Bonjour,

Le retour à la maison a été aussi dur pour moi. J'étais à la fois soulagée de quitter tout cet environnements médical mais j'avais au fond de moi l'impression d'être seule au monde avec ma souffrance. J'avais l'impression que plus jamais je n'allais être heureuse et que le monde me narguait en continuant de tourner comme si de rien n'était.
J'avais du mal à me concentrer sur ma fille, mon cerveau étant accaparé par le drame vécu. Heureusement son papa qui est en télétravail a pris bcp le relais dans les premiers jours ce qui m'a permis de me reposer et de me laisser aller avec ma tristesse, ce dont j'avais besoin à ce moment.
Et puis petit à petit, j'ai repris mon rôle de maman et le plaisir des petites choses du quotidien est revenu. Ma fille est mon homme sont mes plus grandes forces. Les voir heureux me rend heureuse.

Cela fait quasiment un mois que mon petit Paul est né. Il me manque mais je l'aime et le garderai dans mon coeur toute ma vie.

Courage à toi tu n'es pas seule

[Athies]

Bonjour Natividad,
Comment vas-tu ?
Quand j'ai perdu ma fille en décembre dernier mon chagrin a été immense. J'étais très morose. Je ne pleurais pas parce que j'essayais de protéger ma première fille qui avait 2ans et demi à l'époque. Mais j'avançais un peu comme une ombre. Mon mari m'a longtemps fait la tête de ne pas "être plus forte" pour ma première, et de lui imposer mon état. Je ne pouvais pas faire plus, retenir mes larmes étaient déjà une grande chose, mais faire comme si de rien n'était, comme si tout allait bien, c'était trop.
Et finalement c'est ma première fille, par ses sourires quotidiens, par sa patience, qui m'a aidé à me relever. À continuer pour elle. Mais ça ne s'est pas fait d'un coup, ce n'est qu'en février que j'ai commencé à nouveau à ressembler à l'ombre de la femme que j'étais, que je ne serai jamais plus. Tu as besoin de temps avant de te relever, et tu retrouveras la force de donner l'amour et la joie que tu donnais à ton premier enfant avant tout cela, avant la perte de ton ange.
Ce qui m'a aidé à reprendre pied, ça a été de faire des exercices où je prenais conscience de mon corps. C'est bête dit comme ça, mais ma tristesse était omniprésente et mon esprit divaguait tout le temps, je n'arrivais pas à me fixer sur les choses, j'étais là sans être là. C'est en faisant les cours de rééducation du périnée, en me centrant sur les parties de mon utérus, que j'ai réussi à rassembler mon esprit, à éviter qu'il ne s'éparpille, à rentrer à nouveau dans mon corps et à ne plus être dans cet "entre-deux" monde.
Courage. Que le temps et que tes anges soignent tes blessures.

[Natividad]

Ça fait déjà 17 jours que mon ange est parti et pourtant, je me sens un petit peu mieux. J’arrive à nouveau à m’occuper de ma grande, j’essaye de faire un maximum d’activités et j’ai envie de partager des choses avec elle alors qu’à mon retour de l’hôpital ça me semblait insurmontable.
Je m’accroche à ces bons moments tous les trois, avec mon chéri et ma fille. Mais nous pensons chaque jour à notre Timéo qui nous manque et qui restera toujours dans nos cœurs à tous les trois.

[Athies]

Tu as raison Natividad, c'est exactement ça, il fait s'accrocher aux beaux moments que vous passez à trois
douce pensée à ta petite famille