Voilà bientôt 4 semaines que tu as accosté ce 13 janvier à 2h20 sans vie.
Je pense à toi et malgré ma tristesse, je ne ressens pas de culpabilité. Ton petit coeur a cessé de battre et pour l'instant nous ne savons pas pourquoi.
J'ai été aussi prudente que je l'ai été pour ta grande soeur. Il faut croire que nos chemins terrestres ne devaient se croiser que brièvement. Je comprends aujourd'hui que pour mourir il faut avoir été vivant. Même si j'ai été la seule à te connaître, tu as vécu une vie courte et secrète dans mon ventre.
Bientôt avec ton papa nous irons disperser tes cendres dans les vignes où j'ai vécu tant d'événements heureux. Je te laisserai avec mes souvenirs d'enfance et je serai rassurée de te savoir reposer dans un si bel endroit. Je sais que le printemps reviendra. Peut-être avec ton papa nous aurons un nouvel enfant. Il ne te remplacera pas car tu etais unique Marin. Ta grande soeur voulait tellement un frère pour jouer dehors et faire du toboggan. Je lui avais bien expliqué qu'on ne pouvait pas choisir et surtout qu'on pouvait aussi jouer dehors et faire du toboggan avec une soeur... Sache mon petit Marin que tu as été aimé et attendu, elle t'en a fait des bisous et des calins à travers mon ventre cette soeur si impatiente à qui j'avais expliqué que tu arriverai quand il ferait assez beau pour aller à l'école en short

Aujourd'hui en sortant de la psy je marchais sur le parking de l'hôpital il y avait à coté de moi un nouveau papa qui racontait au téléphone s'être émerveillé de sa petite poupée de 3kg qui venait de naître et qui avait des petites joues toutes rondes ca m'a fait sourire et j'ai pensé à toi.
Je t'aime Marin.