Se reconstruire sans "grossesse d'après"

[valite]

Bonjour Lili,

Je suis contente que tu aies franchi les portes de ce nouveau forum. Mais tu vois nouveau ou ancien forum, nous sommes toujours là avec des questionnements identiques.

J'ai moi aussi 40 ans cette année. Je sais ce que cette entrée dans la quarantaine signifie (même symboliquement). J'ai plutôt bien franchi le cap peut-être aussi car il n'est encore que symbolique. Qu'en sera-t-il quand le moule sera définitivement cassé????

"J'ai aussi 40 ans, un désir d'enfant et pas la possibilité de retenter l'aventure, ni l'envie, ni la force de retraverser les doutes, les peurs, les terreurs... J'ai clairement atteint mes limites, nos limites."

Lili, comme je me reconnais dans tes mots. Si peu de personnes ont le courage d'écrire de tels mots. Ça me fait du bien de les lire! Ils sont si légitimes.

"je tente de recoller les morceaux de moi épars : femme, mère, épouse..." : tu n'es pas toute seule!!

Mère: je me sens pleinement mère de mes enfants. Je ne suis que très peu reconnue dans ce statut pour diverses raisons. Déjà, bon nombre de personnes ne savent pas et je n'ai pas envie de leur dire car je ne partage rien avec eux. D'autres pensent qu'avec le temps on oublie, "ça passe".
Le sujet d'une autre grossesse est totalement tabou. Les gens ne contentent des réponses qu'ils ont trouvées eux mêmes. D'un certain côté ça m'arrange!
Dans la société en général, être sans enfant n'est pas facile. Tout est pensé pour une famille. Il n'y a qu'une seule voie: avoir des enfants...

Femme: faut déjà se réconcilier avec son corps. J'ai choisi de faire du sport alors que je n'en faisais pas. Double intérêt: je me suis aussi crée une autre sphère où je peux aussi exister autrement. Les gens viennent nager et laissent tout le reste au vestiaire. On se crée des souvenirs communs à partir de nos entrainements, nos compétitions. Oui il y a quand même quelques intrusions! une naissance à fêter....des questions parfois....
Ton sentiment d'être femme passe aussi beaucoup par la teneur des relations que tu entretiens avec ton mari... Ce désir d'enfant peut être aussi bien un merveilleux ciment pour le couple comme une vraie bombe.

épouse: mon couple existe mais il existe avec des modalités totalement différentes. Couple ou pas couple?? Certains diraient non. Pour moi c'est ainsi. J'assume mes choix.

Je rajouterais "prof ": dans toute moins histoire ce qui a le moins changé chez moi c'est mon métier, le plaisir que je ressens, mon investissement.
Par contre, c'est une profession hyper féminisée et j'ai beaucoup de mal avec la prédominance socialement acceptée de l'argument "moi j'ai des enfants". Ex: moi il me faut un emploi du temps adapté car....., moi, je ne viens pas aux réunions car ......., Il va de soi que c'est L'argument de poids. Je me bats au quotidien contre ça car pour moi c'est un argument comme les autres. Je ne sais pas si c'est propre à l'éducation nationale mais en tout cas c'est bien ancré chez nous. (revendication perso! )

Je crois aussi que j'ai développé une extrême capacité à "me scinder en plusieurs moi". Je mélange rarement mes différentes vies.

Ma créativité d'être humain: tu me fais sourire en disant ça. Je trouve mon couple sacrément stérile...(sans jeu de mots de ma part!!!). C'est quelque chose que je me dis souvent. Tout ce que je fais je le fais pour moi dans une perspective quasiment nulle (= pure consommation). Je n'imaginais pas pouvoir être comme ça. Comment faire autrement? Familialement, j'ai des neveux mais ils sont loin. Pour donner un peu de moi (temps en particulier) je participe aux actions de PE. D'ailleurs, il y a tout juste quelques mois nous avons acheté un peu par hasard notre chez nous et cela m'a fait plaisir car ça comblait un peu ce manque. Même si acheter quand tu n'as pas d'enfants...... la réalité te rattrape vite de l'autre côté!

La tristesse ne disparait pas. J'essaie juste de toujours tirer le positif et de transmettre le positif de cette histoire. S'il m'était donné de réécrire les années passées, je n'ai aucun doute sur ce que je changerais.
Je peux te dire que même huit après, la tristesse peut rejaillir très violemment (d'ailleurs toujours pour les mêmes raisons....., avec les mêmes personnes....)

Comme je le dis souvent: je préfère profiter de ce que j'ai là maintenant tout de suite (aussi futile cela puisse paraitre) que de continuer à espérer vainement quelque chose qui ne viendra jamais.

Je crois que je ne réponds pas à tes questions mais quel plaisir d'échanger à nouveau avec toi.


Gaëlle, Nanou, Patrice, Laura2014, des nouvelles?

Bises à tous

Valérie

[liliber]

Val, merci...

"Femme: faut déjà se réconcilier avec son corps"
J'avais investi l'escalade comme lieu où je n'étais pas mère. Et puis cette année, le désir de grimper tard le soir, de solliciter assez durement mon corps est passé. Je crois que j'avais besoin de me prouver que mon corps fonctionnait, que je pouvais le commander, lui faire faire ce que je voulais, dépasser d'autres limites. Maintenant je vais vers le besoin d'en prendre délicatement soin, car il a été tellement et profondément blessé en 10 ans, qu'il est temps de lui apporter de la douceur. Pour ça j'ai le yoga et peut-être un retour vers la danse l'an prochain ?
J'aborde les blessures plus subtiles, laissées par ces multiples échographies, examens...

Epouse : couple malmené, communication parfois difficile, mais on avance dans une direction plus apaisée ces derniers temps. L'effet "40 ans" aussi certainement, et ses "je ne veux et ne peux plus" et pas l'envie de rajouter une victime de plus.

Facette sociale : je la reconstruis, la fait basculer de bénévolat en profession.

"Je crois aussi que j'ai développé une extrême capacité à "me scinder en plusieurs moi". Je mélange rarement mes différentes vies."
Je fonctionnais aussi comme ça il y a peu. Et dans mon recollage de morceaux, je prends peu à peu le risque de laisser mes mondes se mélanger, se côtoyer. C'est facilité par la vie en province aussi. Non sans peurs mais cela m'aide à me réparer aussi. Il y a de belles surprises sur ce chemin, des rencontres et des mains tendues qui me poussent vers la lumière.

Pour revenir sur la créativité, en ce qui me concerne elle est multiple. Artistique par la musique, le dessin, la poterie au fil du temps, mais aussi par la création de mon travail original, dans la façon d'être en relation avec les autres. Cette créativité plus subtile, moins visible m'est nécessaire.

Les réponses à mes questions : elles viennent d'elles-même, tout doucement, comme des évidences qui éclatent.
Mes objectifs à court terme : retrouver le sourire le plus possible (le sourire vient en souriant) et multiplier les moments apaisés. Mettre en lumière et revivifier les parties de moi atrophiées.

A chacun(e) son chemin, ses méandres et détours... je nous souhaite beaucoup de courage.

Ils ont essayé de nous enterrer. Ils ne savaient pas que nous étions des graines.
Proverbe Mexicain

Bises et bon dimanche,

Lili

[gawelle0105]

Lili, Valite,
Je me reconnais tant dans vos mots ...
Le besoin de me retrouver physiquement et "artistiquement" a été très fort. Sport, découverte du yoga depuis 3 ans, envie de refaire de la sculpture et du dessin ...
Pour le corps, besoin de sentir une quiétude perdue par tant de douleurs, de tristesse et de stress.
Pour le "créatif ", besoin d'exprimer tout ce vécu, d'en faire quelque chose, d'essayer d'en faire part, autrement qu'avec des mots.

ma vie de couple. Nous avons de la chance. Nous avons jusqu'à maintenant traversé tout ça ensemble. Nous nous aimons profondément, sincèrement.

En ce moment il se passe quelque chose d'étrange. La semaine dernière gros petage de plomb un soir. Je n'en peux plus de cette indécision qui me bouffe.
Un jour je suis à même de dire que non, même si le désir d'enfant est la, je ne peux plus. Pas la force de traverser de nouveau toutes ces étapes. Et puis après tout nous avons trouvé un rquilibre agréable, facile, avec notre fils, qui a bientôt 7 ans.
Et, un jour plus tard, de me dire que pourquoi ne pas arrêter de se prendre la tête et de faire ce qu'il y a de plus naturel. Faire l'amour sans se protéger. Réessayer.
Cette indécision devient insupportable.
Lendemain du petage de plomb, mon chéri me dit, qu'il serait prêt à réessayer.
Je reste sans voix. J'ai tellement peur. Et si mon envie n'était plus si présente ? Et si je n'avais plus le courage d'avoir un tout petit ?
J'ai beau essayer de démêler tout ça, et avec mon psy, c'est le bazar dans ma tête !

femme, épouse, mère, collègue. Je souffre aussi parfois d'être "la fille qui a perdu deux bébés". Sans être parano je ressens ca souvent, des gens proches ou moins proches. Même si j'ai appris à ne pas juger les autres, qui n'y sont pour rien et qui ne savent pas vraiment parfois comment agir avec moi, c'est dur parfois. Mais j'apprends a l'accepter ...

Bises les filles

[valite]

Re bonjour,

j'ai évoqué le côté création d'un point de vue du couple. Je sais pourquoi spontanément je n'ai pas parlé de mon créatif personnel.... c'est que je ne suis pas artiste du tout! peinture, chant, dessin..... un vrai désastre. Par contre, je n'ai pas évoqué mon attirance très marquée pour le jardinage et plus particulièrement plantes d'intérieur (je n'ai qu'une petite terrasse)de préférence fleuries...ce penchant s'est fortement accentué ces dernières années? je "pique" des plantes bien sélectionnées à ma mère.... celles qui viennent de chez ma grand mère par exemple (elle aussi adorait les fleurs)......

"Pas la force de traverser de nouveau toutes ces étapes" "Et si mon envie n'était plus si présente ? Et si je n'avais plus le courage d'avoir un tout petit ?"

Ce que je ressens c'est plutôt : passer par toutes ces étapes, prendre un risque ne correspond plus à ce que j'estime être vouloir un enfant/essayer d'avoir un enfant. D'où ma notion de limites. Je ne raisonne pas en terme de courage. Ce qui fait qu'aujourd'hui je n'ai pas envie d'essayer d'avoir un enfant même si le désir est là.

Une remarque contraception! j'ai opté pour la pose d'un stérilet qui d'une part n'a rien d'irréversible et d'autre part permet d'oublier la contraception au moment M!

bises à vous

Val

[liliber]

Coucou,

Val, tu es donc une créatrice de plantes
La création côté couple, c'est tous les jours...

Gaëlle, ce n’est pas facile de prendre cette décision.
Je suis aussi passée par des doutes sur ma capacité à être mère de nouveau, et puis une nièce a guéri cela, j'ai su en la prenant dans les bras que je saurai à nouveau le faire. Mais que médicalement, psychiquement, je ne pouvais pas prendre ce risque-là. Pour moi, pour mes enfants et mon mari. Et que j'avais envie de rester en vie, et que je méritais aussi cette attention portée à moi-même.
J'ai pu ensuite accepter le besoin de penser à moi, de construire une activité professionnelle, de goûter à ma vie que nous avons comme elle est, et aussi comprendre que je ne me sentais plus disponible pour m'occuper d'un bébé. Et que cela pouvait être légitime aussi. Que ma reconstruction prenait une autre route, tout comme Val.
Tu as encore un peu de temps pour décider, et quel que soit ton choix, votre choix, ce sera le votre, et le bon pour vous.

La fille qui a perdu 2 bébés, comme je te comprends. La maudite, la pestiférée... cela s'atténue avec le temps mais parfois ça suinte. J'essaie de ne pas donner toute la place à ces pensées destructrices.

Belle journée à vous,

Lili

[Antonmonange]

Bonjour,

Je me permet de vous rejoindre dans votre post si sa ne vous dérange pas?

Je m'appelle Aurore, j'ai bientôt 31 ans, 2 filles de 8 et 5ans1/2, j'ai appris il y a 2 ans que j'étais porteuse du gène de la myopathie de Duchenne, avec un risque de transmission de 1/4 à chaque grossesse.. j'ai malheureusement du avoir recours à une interruption médicale de grossesse il y a un peu plus de 2 semaines, mon petit ange Anton était porteur du gène.

Mon désir d'un autre enfant est immense, si c'était que moi, je n'aurai pas repris de contraceptif pour réessayer de suite, j'ai l'impression que mon deuil se fera que si j'ai un autre enfant à câliner. Mon troisième enfant était un garçon, un peu mon rêve quand même, ayant grandit dans un environnement féminin.

Mon homme lui, me dit qu'il se sent comblé par nos 2 filles, il a pas envie de revivre la même perte 2 fois, il a peur de mon état si la deuxième tentative est aussi un échec. Pour l'instant il est pas prêt, mais il me connait quand j'ai une chose en tete, j'espère qu'avec le temps il changera d'avis.

Apres au niveau de la famille, certains amis, c'est variable, pour certains se désir d'enfant est incompréhensif, j'ai 2 enfants en bonne santé pourquoi s’entêter, on a déjà l'impression que certains ont oublié notre perte, notre chagrin. Sa fait mal car quelque part on a envie d'en parler pas de forcément passer le plus rapidement possible à autre chose.

Bref je suis perdu, ce désir de maternité me bouffe, je devrai peut être consulter un psy pour essayer d'y voir plus clair, j'essaye de me dire que sans nouveau bébé c bien j'ai pleins de temps que pour moi mais sa marche pas, tellement envie de sentir, allaiter, câliner un bébé..

désolé pour le pavé, j’espère ne pas avoir réveiller trop de mauvais souvenirs

Pensées pour nos anges

[valite]

Bonsoir Aurore,

Sois la bienvenue dans ce post. La porte est ouverte à tout le monde!

J'espère que tu ne vas pas trouver mes mots trop durs.
Je pense qu'avoir un nouvel enfant (toute situation confondue) est un chemin différent de celui du deuil de l'enfant perdu même si ces chemins sont amenés à se croiser. La perte de ton bébé est très récente. Prends le temps d'apprendre à vivre sans et avec lui.

"Mon désir d'un autre enfant est immense, si c'était que moi, je n'aurai pas repris de contraceptif pour réessayer de suite, j'ai l'impression que mon deuil se fera que si j'ai un autre enfant à câliner. Mon troisième enfant était un garçon, un peu mon rêve quand même, ayant grandit dans un environnement féminin."

Et si cet enfant est une fille? Une nouvelle grossesse est une nouvelle grossesse. Est ce que cette nouvelle grossesse aussi rapprochée ne serait pas une façon de faire continuer cette grossesse interrompue?

Tu es en droit de vouloir un autre enfant. Mais tu dois être consciente de ce que cela veut dire,des conséquences que cela peut avoir. Si ton enfant est porteur du gène que feras-tu? Évidemment je n'attends aucune réponse. Elles sont bien personnelles. Elle vous appartiennent à toi et à ton mari. Où sont tes limites? Où sont vos limites?

Bon courage!

Valérie

[valite]

Bonjour,

prendre la décision: il est vrai que dans mon parcours je n'ai pas pris LA décision à un moment donné. En fait, j'ai du mettre de côté une nouvelle grossesse pendant un temps très long pour cause de prise de médicaments incompatibles avec une grossesse. Alors, j'ai du aussi réinvestir ces années.... pas le choix. Mais je me souviens m'être accrochée à ce désir pour avancer. Puis une fois l'échéance atteinte, c'est là que j'ai pris conscience que pour moi les conditions pour une nouvelle grossesse n'étaient plus réunies. J'ai plutôt l'impression d'avoir cheminé petit à petit. Mon désir d'enfant ne m'a jamais quitté et est toujours présent. J'ai l'impression aussi que je saurais aimé un enfant mais cette idée aujourd'hui ne correspond plus à ce dont j'ai envie. (j'ai du mail à trouver les bons mots!je ne sais pas si je suis bien claire)


"La pestiférée...." : moi je me trouve extraterrestre. Est ce les autres qui me voient comme ça ou est ce moi qui ressent ça dans les leurs discussions? Bien souvent, les autres ne savent rien donc c'est moi qui ne me reconnais plus dans les centres d’intérêt, les discussions, les points de vue.... des autres.
Avec mes amis, les choses évoluent aussi. Nous avançons eux comme nous dans nos vies respectives avec des "contraintes"(ne pas prendre ce mot avec une connotation négative) totalement différentes, contraintes qui s'accentuent en plus avec le temps. Eux vivent encore plus comme une famille avec enfants et nous nous vivons encore plus comme une famille sans enfants vivants. Ils se projettent de moins en moins dans mon mode vie et moi je me projette de moins en moins dans le leur. Je dis tout cela sans aucune amertume ni reproche. C'est juste un constat.

Bises les filles
Val

[liliber]

Bonjour !

Aurore, ton IMG est encore très récente, prends le temps d'être présente à ton fils, c'est très important ce temps de cette grossesse qui s'est arrêtée. Ton corps en a la mémoire, il est encore dedans, et ton cœur aussi. En si peu de temps le ciel t'es tombé sur la tête, fais-toi ce cadeau de te donner le temps, c'est déjà bien compliqué à vivre.
Ce désir d'enfant que tu as dans ton cœur, chéris-le, prends-en bien soin. Mais ça ne veut pas dire qu'il faut chercher à le combler de suite, mais peut-être prendre le temps de l'apprivoiser, de le découvrir. Tout en prenant le temps d'être mère d'Anton aussi.
Je sais aussi combien cela peut porter cet espoir, combien est puissante cette envie de "recommencer".
Bon courage à toi pour discerner ce qui est le mieux pour toi.

"Mon désir d'enfant ne m'a jamais quitté et est toujours présent. J'ai l'impression aussi que je saurais aimé un enfant mais cette idée aujourd'hui ne correspond plus à ce dont j'ai envie".
C'est très clair, Val. Et je me sens d'autant plus vivante aujourd'hui depuis que j'ai pu de nouveau regarder en face ce désir d'enfant, tout en sachant que je ne veux et ne peux plus le réaliser. Comme toi je n'ai pas eu le choix, la grossesse est devenue un risque mortel. Et ma vie est dans le présent.

Extraterrestre : oui, car je suis profondément transformée, vivifiée, et que beaucoup de choses me paraissent futiles. Et que j'entre en relation autrement avec les autres aujourd'hui.
Mais même entre familles avec enfants, les contraintes ne sont pas les mêmes. Entre ceux qui courent la semaine et sont toujours en mouvement le WE, nous qui sommes parfois un peu patachons, des façons de considérer l'enfant différentes et aux antipodes... il y a de quoi être différents et pas sur le même longueur d'onde !
Pestiférée : car j'ai été fuie comme la peste par certains.

Bises
Lili

[valite]

Lili,

"Et je me sens d'autant plus vivante aujourd'hui depuis que j'ai pu de nouveau regarder en face ce désir d'enfant, tout en sachant que je ne veux et ne peux plus le réaliser."

je lis et relis ta phrase depuis ce matin. Elle me parle mais je me demande si je ne la réécrirais dans l'autre sens??????

Je me sens d'autant plus vivante depuis que j'ai pu regarder en face ma non-envie et mon incapacité à réaliser ce désir d'enfant tout en sachant qu'il était là et bien là.

Quand je l'écris dans ce sens je reconnais ma démarche. Je n'ai jamais douté mon désir d'enfant même si des fois,je le reconnais, quand je suis entrée dans ce questionnement, j'ai douté de sa force et de sa profondeur car autour de moi (au sens large) tout le monde a des enfants, tout le mode essaie voire réessaie. Tout le monde aussi, essaie, avec de bonnes intentions, d'entretenir chez moi ce désir de grossesse (si possible heureuse en plus). Sauf que moi j'étais dans une autre démarche.
J'ai rencontré peu de témoignages de personnes qui disent stop. Une fois j'ai lu dans le blog d'une fille dans un parcours PMA qui alors qu'elle n'était pas au bout de toutes les tentatives proposées en France a dit stop car "les limites pour elle, pour son homme, son couple étaient atteintes" et dans ses mots elle revendiquait son droit de dire stop et en même temps reconnaissait qu'avoir un enfant resterait un ses désirs les plus chers. Je me suis totalement reconnue dans ses propos.
Quand j'ai compris et accepté que moi aussi je pouvais dire stop et que ça ne ferait pas de moi ni une meilleure ni une plus mauvaise mère alors j'ai progressé. J'ai compris aussi au passage que je me sentirais bien seule sur la route......

Biz

Valérie