Gabriel,
Notre aventure a débuté le 8 mai 2018. Dès mon lever, en ce jour férié, j'ai ouvert un test de grossesse afin de vérifier si la certitude qui m'habitait déjà était avérée. En effet, les jours précédents, je me sentais différente, j'étais persuadée que le miracle s'était produit et que tu étais là, dans mon ventre. J'avais alors depuis plusieurs jours uns sensation bizarre dans l'abdomen. J'avais cherché sur internet si cela pouvait être un signe de grossesse, mais je n'avais rien trouvé à ce sujet. Qu'importe ! Je le savais : tu étais là !
Lorsque j'ai réalisé ce fameux test de grossesse, je me souviens que ton Papa étais assis sur le canapé, et me disait « C'est bien trop tôt, tu devrais le faire plus tard ». Mais je suis têtue, et je l'ai quand même fait. En attentant l'apparition du résultat, mon cœur battait déjà très vite, mais lorsque j'ai vu se dessiner doucement, mais sûrement, le fameux deuxième trait indiquant une grossesse, mon cœur a fait un bond dans ma poitrine. Alors oui ! Je ne rêvais pas ! En voyant ma tête, ton Papa s'est levé, il avait du mal à y croire ! Étant très rationnel et prudent, il m'a dit : « Il faut attendre le résultat de la prise de sang, on ne sait jamais, peut-être que ce test n'est pas si fiable... ». Pour moi, et je suis sûre que pour lui aussi mais il ne voulait pas le montrer par peur d'être déçu, nous allions devenir parents, notre vœu s'était exaucé.
10 jours se sont ensuite écoulés, où le bonheur était déjà au rendez-vous. Certes, il fallait attendre la confirmation de cette grossesse, et le risque de fausse couche est bien présent au début, mais j'étais si heureuse de ce miracle de la vie… La semaine suivante, je suis allée chez mon médecin traitant, qui m'a prescrit une prise de sang afin de confirmer la grossesse. Dès le lendemain, la bonne nouvelle était officielle pour ton Papa et moi, tu étais bien là !
Avec ton Papa, nous avons pris rendez-vous auprès de ma sage-femme, Marianne, en qui je suis si reconnaissante pour toute l'aide qu'elle m'avait apportée quelques mois plus tôt… C'est en grande partie grâce à elle que tu avais ainsi pu apparaître dans nos vies, et j'étais si contente de la voir pour lui annoncer que tu étais là et que nous allions nous voir à nouveau régulièrement les 9 prochains mois, dans un contexte différent et pour le plus grand bonheur. Elle aussi était ravie, je crois, de me retrouver dans ces conditions, car je pense que nous avions eu des échanges forts et émouvants auparavant.
Quelques jours plus tard, je me suis rendue chez une sage-femme échographiste, que Marianne nous avait conseillés. Ton Papa n'avait pas pu venir car il travaillait. Tout s'est bien passé ce jour là, l'objectif étant de dater la grossesse et la date de ton arrivée parmi nous. Sur les images, tu étais alors tout petit, mais bien là ! Ton cœur battait normalement, à 150 pulsations par minutes, et moi aussi mon cœur battait très vite ! J'étais submergée par l'émotion, et j'ai tout de suite envoyé une photographie de l'échographie à ton Papa.
Nous avions décidé d'attendre la fin du troisième mois de grossesse et la fameuse première échographie avant d'annoncer ta présence à nos proches, cela nous paraissait plus prudent. Mais cela devenait compliqué car je ne pouvais plus manger comme auparavant, n'étant pas immunisée contre la toxoplasmose. Trop impatiente de cacher la nouvelle à mes parents, j'ai rapidement craqué, à savoir le lendemain de l'échographie de datation, et nous avons mis dans la confidence tes grands-parents. Ils étaient très heureux de bientôt avoir un troisième petit-enfant, et j'étais si fière de partager cela avec eux…Nous avons ensuite prévenu les parents de ton Papa, nos frères et sœurs et nos meilleurs amis Marion et Olivier. Ils étaient bien sûr tous contents pour nous.
J'ai longtemps pu cacher ma grossesse, car je n'ai souffert que tardivement des traditionnels maux de grossesse. Ainsi, seul mon collègue de bureau Franck a été mis dans la confidence. Puis quelques jours avant l'échographie du premier trimestre, nous sommes allés au restaurant avec deux autres collègues, Valérie et Doriane, et je leur ai annoncé la nouvelle, toujours avec une grande fierté.
Le 6 juillet fut le jour où tout a basculé. Ton Papa avait réussi à se débrouiller pour être présent à la première échographie, et j'étais impatiente qu'il te découvre en vrai et te voit bouger à travers les images de l'échographe. Nous t'avons alors découvert, mais tu n'étais pas très décidé à te montrer et te cachais beaucoup dans mon ventre. La sage-femme m'a demandé de tousser, de faire quelques pas pour que tu te réveilles, mais non ! Toi aussi tu devais être têtu, comme ta Maman… Pendant 20 minutes, nous t'avons observé, puis ton Papa a dit « Alors, tout va bien ! », et malheureusement, la sage-femme a répondu « Non Papa, ça ne va pas ». Le monde s'est écroulé. Elle nous a expliqué que la clarté nucale était très élevée, et que cela voulait dire que tu souffrais soit d'une trisomie, soit d'une grave problème cardiaque. J'ai immédiatement fondu en larmes, je me disais que ce n'était pas possible, tout semblait pourtant aller si bien…
La sage-femme a téléphoné à la Maternité pour que l'on ait rapidement un rendez-vous en médecine fœtale, pour confirmer la maladie par des examens complémentaires, mais elle nous a indiqué qu'il était inenvisageable que tu n’aies rien. Je me souviens qu'elle a même prononcé ces mots, que je n'oublierai jamais : « Il faudra interrompre la grossesse ». Je lui en veut terriblement d'avoir été si catégorique, car même si au final elle avait raison, elle ne t'a laissé aucune chance, contrairement aux autres professionnels de santé qui nous ont ensuite suivi.
De retour chez nous, nous étions effondrés. Ton Papa a été extrêmement courageux car il a appelé tous nos proches pour leur annoncer la terrible nouvelle. J'en aurais été tout simplement incapable. L'après-midi, nous sommes allés voir mon médecin traitant et Marianne. Celle-ci a été moins catégorique. Elle nous a conseillé d'attendre les résultats des prochains examens et d'adopter en attendant, autant que possible, une attitude neutre : ne pas espérer mais ne pas désespérer. Le week-end qui a suivi a été très dur à vivre.
Le lundi suivant, nous avons rencontré les médecins et la sage-femme de médecine fœtale, puis deux généticiennes, qui nous ont expliqué la procédure de la biopsie de trophoblaste. Grâce à cet examen, nous allions savoir si tu étais ou non malade. Cela voulait donc dire que tu n'étais pas forcément atteint d'une maladie ! Le médecin nous a clairement dit que bien sûr, il fallait garder l'espoir ! Le moral est alors remonté et nous avons continué à espérer.
Une semaine plus tard, j'ai subi l'intervention pour la biopsie. J'avais un peu peur d'aller au bloc opératoire, et je craignais qu'il y ait des complications suite à l'intervention, mais heureusement, tout s'est bien passé. Les professionnels de santé étaient très attentionnés. On nous a alors indiqué que les résultats seraient connus environ 4 semaines plus tard, cela nous a paru être une éternité, mais nous n'avions pas d'autre choix que d'attendre.
Finalement, le 26 juillet (13 ans jour pour jour depuis notre rencontre ton Papa et moi), soit seulement 10 jours après la biopsie, le service de médecine fœtale m'a téléphoné pour nous indiquer que le médecin voulait nous rencontrer dès le lendemain pour nous annoncer les résultats « partiels » de ton caryotype. Pour la deuxième fois, le monde s'est écroulé sous mes pieds, car je ne sais pas pourquoi mais cette fois-ci, j'ai compris que tu étais vraiment malade. Je suis rapidement allée retrouver ton Papa à la maison, et bien que nous nous disions qu'il fallait garder espoir, nous avions tous les deux ressenti ce mauvais pressentiment.
Le 27 juillet, la triste nouvelle est tombée. Le médecin nous a annoncé que tu étais « atteint d'une maladie grave et incurable : la trisomie 21 ». Avec ton Papa, nous avions déjà réfléchi à cette terrible éventualité et pour nous, il était inconcevable que tu souffres toute ta vie de cette maladie. Mais il fut si difficile pour nous de prendre la décision de te laisser partir…
En sortant de la maternité, nous étions désemparés et si tristes. Nous allions devoir te dire au revoir une semaine plus tard. Je me disais encore que c'était un long cauchemar et que j'allais finir par me réveiller. Nous sommes ensuite allés voir Marianne pour lui annoncer ta maladie. Elle était très triste également, mais nous a beaucoup rassurés. Surtout, elle nous a fait comprendre que tu étais et seras toujours notre premier enfant, et que nous sommes tes parents, même si nous ne te verrons jamais grandir sur cette terre. C'était un choc pour nous, mais cela nous a fait beaucoup de bien. Le soir même, nous avons décidé d'aller admirer avec toi l'éclipse lunaire dans les champs autour de chez nous, et nous avons pique-niqué de bonnes choses que je ne pouvais alors plus manger : du saucisson, des rillettes, du fromage, de la mousse au chocolat. Il était hors de question que tu ne puisses jamais goûter de si bons aliments ! Je suis sûre que tu as apprécié ces saveurs, bien blotti dans mon ventre.
Le lendemain, nous avons choisi ton prénom. Nous avions appris la veille que tu étais un petit garçon. Ton Papa en était convaincu, il avait raison ! Nous avons décidé de te donner un prénom d'ange, et pas n'importe lequel : Gabriel signifie « Force de Dieu » et dans la Bible, c'est lui qui annonce la naissance de Jésus à la Vierge Marie. De plus, d'après le dicton, « Saint Gabriel apporte les bonnes nouvelles ». Il était évident pour nous de te prénommer ainsi, nous sommes persuadés que toute la vie, tu veilleras sur nous et tu nous annonceras de bonnes nouvelles. De cette façon, nous penserons toujours à toi.
Nous sommes également allés voir où tu reposerais, au Cimetière du Sud de Nancy. Un endroit, intitulé « Le rond point des 3 cerisiers », est dédié aux enfants de la maternité, qui comme toi n'ont pas eu la chance de naître en bonne santé. Cela était important pour nous de savoir exactement où tu reposerais en paix pour l'éternité et où nous pourrions nous recueillir.
Les jours suivants, il faisait très chaud (canicule, comme 2 ans plus tôt lors de notre mariage), mais nous nous sommes activés pour préparer ta naissance. Chez mes parents, nous avons retrouvé une couverture que j'avais lorsque j'étais petite, et que j'adorais. Ta Mamie en a découpé une petite couverture spécialement pour toi, qu'elle a cousue et sur laquelle elle a brodé 3 petits cœurs nous représentant tous les 3. Nous étions heureux de savoir que tu serais enveloppé dans cette couverture après ta naissance. Par ailleurs, nous avons acheté une petite malle en bois brut, que j'ai peinte dans une belle teinte de bleu (la couleur de ton prénom), alors que tu étais encore dans mon ventre. Je me suis beaucoup appliquée, et ton Papa a collé sur la boite des lettres peintes en or représentant ton prénom. Nous avions alors pour projet d'y entreposer tous nos souvenirs, nos petits trésors, après ta naissance.
Le 1er août, nous nous sommes rendus à la maternité afin de débuter la procédure médicale visant à te laisser t'envoler dans le ciel. J'ai dû avalé un cachet, afin de préparer mon col à l'accouchement. C'était difficile, mais les sages-femmes étaient très gentilles, et ton Papa toujours présent, heureusement.
Puis est arrivé le grand jour, celui de ta naissance, le vendredi 3 août 2018. Nous n'oublierons jamais chaque instant de cette longue journée.
Nous sommes arrivés très tôt à la maternité, à 7h30, puis nous avons été conduits en salle de naissance vers 8h30. J'ai vite été rassurée en découvrant la sage-femme qui nous accompagnerait : il se prénommait Olivier ! D'une part, il s'appelle comme notre meilleur ami et témoin de mariage, et d'autre part, j'ai tout de suite compris qu'il serait attentionné et aux petits soins avec nous.
L'anesthésiste est ensuite venu poser la péridurale. Je craignais un peu ce moment, mais finalement, tout s'est bien passé, ce n'était pas du tout douloureux. Puis, une gynécologue est venue poser des laminaires dans mon col afin d'accélérer son ouverture, toujours sans douleur grâce à l'action de la péridurale. Enfin, ce que je redoutais le plus est arrivé : j'ai avalé les premiers comprimés visant à provoquer des contractions. C'était terrible, car cela signifiait vraiment que tu allais nous quitter définitivement…
Nous avons ensuite patiemment attendu avec ton Papa. Tout au long de la journée, nous t'avons beaucoup parlé. Je t'ai expliqué que tu allais doucement t'endormir et rejoindre les anges au paradis. Surtout, je t'ai assuré que nous ne serions jamais séparés, car nous étions tous les 3 liés par un cordon d'amour.
Olivier passait régulièrement voir si tout allait bien pour nous. En fin de matinée, nous avons cru que la poche des eaux s'était rompue. Le sage-femme nous a alors dit que tout devrait alors s'accélérer et que tu devrais bientôt arriver. Mais finalement, ce ne fut pas le cas. Les heures se sont écoulées, ainsi que les nouvelles prises de comprimés. A 16h30, Olivier m'a ausculté de plus près, et nous nous sommes rendus compte que la poche des eaux ne s'était pas rompue mais seulement fissurée. En effet, en m'examinant, le liquide amniotique a jailli d'un seul coup, en partie sur Olivier ! C'était assez impressionnant et cocasse, ce qui nous a tous les 3 fait un peu rire, alors même que nous étions dans des circonstances laissant peu de place aux sourires.
Olivier est venu nous voir, puis est reparti car il n'y avait rien de neuf. Seulement 2 minutes après son départ de la chambre, à 17h43, j'ai senti qu'il se passait quelque chose. Nous avons bippé Olivier et avant même qu'il n'arrive, j'ai compris que tu étais né. Tu étais sorti de mon ventre tout seul, comme un grand, je n'ai pas eu besoin de pousser. C'était un moment très difficile, car cela signifiait que nous allions être séparés physiquement à tout jamais.
Olivier et Agnès, une « nounou », sont venus s'occuper de toi pour couper le cordon, te nettoyer et te préparer à notre rencontre. Le moment de cette rencontre fut très riche en émotions. Tu étais si petit… 18 cm, 140 grammes. Nous avons été surpris par ta couleur de peau, si rouge. Mais nous t'avons surtout trouvé si beau. Pour ma part, j'ai trouvé que tu avais l'air apaisé. Je t'ai pris dans mes bras, tu étais blotti dans la petite couverture de mon enfance. Ta tête était tournée vers moi, j'étais si fière de te tenir contre moi. Nous avons remarqué que tu avais de jolies mains, j'ai trouvé que tes doigts étaient longs et fins comme les miens : tu aurais été un grand pianiste ! Tu avais un petit nez et de petites oreilles magnifiques, de ce côté là tu tenais certainement de Papa. Je n'oublierais jamais ce moment, ton image. Revivre ce moment en écrivant ces lignes me bouleverse.
Nous t'avons beaucoup parlé, dit combien nous t'aimions et t'aimerons toujours. Puis nous avons décidé que le moment était venu de te laisser t'envoler, car comme nous nous le répétons souvent ton Papa et moi, nous t'aimions trop pour te retenir…
Je suis remontée vers 20h30 dans ma chambre, avec ton Papa, qui a pu resté dormir avec moi. Papa a pu faire de jolies photos du coucher de soleil depuis la fenêtre de la chambre et nous avons vu une belle étoile scintillante dans le ciel, nous sommes persuadés que c'était toi qui nous adressait un premier clin d’œil d'en haut.
Le 5 août, les médecins ont donné leur accord pour que nous puissions rentrer à la maison. J'étais à la fois contente de quitter la maternité, mais extrêmement triste à l'idée de m'éloigner de toi. J'avais le sentiment de t'abandonner… Nous sommes donc retourné te voir quelques minutes, pour un ultime au revoir avant de nous retrouver là haut plus tard. J'étais bouleversée.
Le retour à la maison fut difficile. Cette maison, achetée 1 an plus tôt dans l'idée de la peupler d'enfants et de joie, me paraissait si vide. Moi-même, je me sentais si vide… Nous avons retrouvé la boite que nous avions préparée pour toi et nous l'avons remplie des souvenirs qu'il nous reste : ton bracelet, le livret du souvenir sur lequel tes empreintes de pieds et de mains ont été réalisées, le reste de la couverture, le test de grossesse, ainsi que les échographies. Quelques jours plus tard, nous avons pu y ajouter d'autres souvenirs : les photos de nous 3 réalisées lors de ta naissance, ainsi que tous les gentils mots que nos proches nous ont envoyés, que j'ai recopiés dans un joli carnet choisi par ton Papa. Cette boite de souvenirs, c'est notre trésor car c'est tout ce qu'il reste de toi. Elle se trouve dans notre chambre, bien à l'abri, et je vais tous les jours te parler en la touchant, cela me fait tant de bien.
Le lendemain de notre retour à la maison, je me suis réveillée en sursaut à 6h du matin, persuadée qu'il y avait un problème avec le livret de famille. Nous avions en effet confié à la maternité la tâche de s'occuper d'y inscrire ton prénom en tant que premier enfant et devions récupérer le livret quelques jours plus tard. Mais j'ai eu le sentiment que sur les papiers que nous avions récupérés à la salle de naissance puis confiés au bureau des entrées, il manquait justement ton prénom. Or, comment la mairie pourrait-elle inscrire ton prénom sur le livret si elle n'en avait pas l'information ? Nous sommes intimement persuadés que c'est toi qui m'a prévenue de ce problème, pour que l'on fasse le nécessaire et que je ne sois pas déçue en récupérant le livret de famille. Nous sommes donc allés au bureau des entrées (nous faisions déjà le pied de grue devant l'entrée 45 minutes avant l'ouverture !), avons récupéré les papiers, et effectivement, il manquait la feuille indiquant ton prénom ! Nous étions si heureux d'avoir récupéré le livret… Nous sommes allés à la mairie l'après-midi même, et nous avons été très fiers de réaliser cette démarche nous mêmes finalement. Tu fais officiellement partie de notre famille ! Et comme dit souvent Papa, à nous 3, on forme la « fine équipe » !
Ce même jour, j'ai ressenti le besoin d'aller voir ma sage-femme libérale, Marianne, avec ton Papa. Cela m'a fait beaucoup de bien de lui raconter ta naissance, et de discuter avec elle. Elle a prononcé des paroles très réconfortantes. Elle m'a surtout fait comprendre que non, je ne t'ai pas abandonné… Car au-delà de l'abandon physique, il y a l'abandon psychique, qui est beaucoup plus important, et à l'annonce de ta maladie et au cours des semaines qui ont suivi, nous ne t'avons jamais laissé tombé, nous avons continué à espérer, puis nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour t'accompagner jusqu'au bout, en préparant de notre mieux ta naissance, en entretenant nos souvenirs… Elle nous a dit qu'il n'y avait pas de plus belle façon de t'accueillir et de t'accompagner là où est ta place, que le chemin allait être difficile, mais que nous pouvions être fiers de nous et que tu serais content de voir que nous profitons de l'instant présent. Surtout, elle nous a répété qu'au-delà des limites du corps, ce que l'on a construit avec toi peut se transformer en un cordon d'amour qui subsistera à tout jamais.
A l'heure où j'écris ces lignes, 4 longues semaines se sont écoulées depuis ta naissance. Une étape de plus a été franchie il y a quelques jours : tu as enfin été crématisé, puis inhumé au rond point des cerisiers. Nous avons déposé une belle rose blanche à l'endroit où tes cendres ont été enterrées. Cela me fait du bien car avec ton Papa, nous n'aimions pas te savoir seul au funérarium de la maternité, et nous pouvons maintenant nous recueillir là où tu reposes en paix pour l'éternité.
Cette semaine, ton Papa m'a offert un cadeau pour ta naissance, que nous avons choisi ensemble : il s'agit d'une magnifique bague sertie de saphirs, pierres précieuses de ton prénom, et gravée avec ton prénom. Une manière de plus de savoir que tu seras toujours avec moi.
Je suis si triste que tu te sois envolé mon petit ange, tu me manques tellement à chaque minute qui passe. J'aime imaginer que la journée, tu sautes sur les nuages comme sur un trampoline, et que la nuit, tu brilles parmi les autres étoiles.
Je t'aime.
Maman
Notre fils Gabriel
Notre fils Gabriel
Mylène, maman d'un petit Gabriel né sans vie le 3 août 2018
Nous t'aimions trop pour te retenir
Nous t'aimions trop pour te retenir
Re: Notre fils Gabriel
Bonjour Mylène,
Je suis navrée de t'accueillir ici et envoie de douces pensées à ton petit Gabriel.
Habitant aussi à proximité de Nancy, je trouve que le Cimetière du Sud est un "bel" endroit où nos anges peuvent reposer. J'y apporterai une fleur pour ton petit garçon la prochaine fois que j'irai voir mon fils.
Je vous souhaite, à ton mari et toi, plein de courage pour faire face à cette épreuve si difficile que la vie nous a imposé.
Je suis navrée de t'accueillir ici et envoie de douces pensées à ton petit Gabriel.
Habitant aussi à proximité de Nancy, je trouve que le Cimetière du Sud est un "bel" endroit où nos anges peuvent reposer. J'y apporterai une fleur pour ton petit garçon la prochaine fois que j'irai voir mon fils.
Je vous souhaite, à ton mari et toi, plein de courage pour faire face à cette épreuve si difficile que la vie nous a imposé.
Jo, maman de Martin, né sans vie le 21 juillet 2018 à 34 SA 
"Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-haut qui gouvernent notre existence." Shakespeare
Et de 2 bébés bonheur, Arno (23/09/2019) et Victor (15/03/2022)

"Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-haut qui gouvernent notre existence." Shakespeare
Et de 2 bébés bonheur, Arno (23/09/2019) et Victor (15/03/2022)
Re: Notre fils Gabriel
Bonjour Jo,
Je te remercie d'avoir pris le temps de me lire et d'avoir répondu.
Je te souhaite également beaucoup de courage dans cette épreuve. Ton petit Martin repose-t-il également au rond point des 3 cerisiers ? Si non, pourras-tu m'indiquer où il se trouve (en message privé si tu le souhaites) ? J'aimerais beaucoup aller le voir également.
Tendres pensées à nos petits anges
Je te remercie d'avoir pris le temps de me lire et d'avoir répondu.
Je te souhaite également beaucoup de courage dans cette épreuve. Ton petit Martin repose-t-il également au rond point des 3 cerisiers ? Si non, pourras-tu m'indiquer où il se trouve (en message privé si tu le souhaites) ? J'aimerais beaucoup aller le voir également.
Tendres pensées à nos petits anges
Mylène, maman d'un petit Gabriel né sans vie le 3 août 2018
Nous t'aimions trop pour te retenir
Nous t'aimions trop pour te retenir
Re: Notre fils Gabriel
Bonjour Mylène,
Je suis navré de t'accueillir ici, j'espère que tu trouveras sur le forum du réconfort.
Votre histoire est touchante et pleine d'amour. Vous avez fait le plus dur des sacrifices, souffrir de la perte de Gabriel pour qu'il ne souffre pas sur cette terre.
Demain, cela fera 1 mois que ton petit ange s'est envolé, je te souhaite de passer une journée pas trop difficile, remplie le plus possible de douceur.
Tendres pensées à Gabriel
Je suis navré de t'accueillir ici, j'espère que tu trouveras sur le forum du réconfort.
Votre histoire est touchante et pleine d'amour. Vous avez fait le plus dur des sacrifices, souffrir de la perte de Gabriel pour qu'il ne souffre pas sur cette terre.
Demain, cela fera 1 mois que ton petit ange s'est envolé, je te souhaite de passer une journée pas trop difficile, remplie le plus possible de douceur.
Tendres pensées à Gabriel
Lucy, Mamange de Soizic née sans vie le 24/04/18 RCIU sévère
Maman de :
Ysée - née le 10/03/2019 - baby hope 1
Zélie - née le 24/08/2022 - baby hope 2
Alya - née le 04/10/2024 - baby hope 3
Maman de :
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Zélie - née le 24/08/2022 - baby hope 2
Alya - née le 04/10/2024 - baby hope 3
Re: Notre fils Gabriel
Bonjour Lucy,
Merci pour ton message. J'ai découvert le site Petite Emilie et le forum quelques jours avant l'IMG, sur les conseils d'une cousine qui avait également vécu cette épreuve. Cela m'a beaucoup aidé, c'est effectivement réconfortant de voir que l'on est pas seul dans cette situation.
Voilà 1 mois que Gabriel s'est envolé. C'est dur, mais j'imagine que toutes ces dates "anniversaire", la date prévue de l'accouchement, les fêtes de fin d'année, seront difficiles à vivre...
Je pense fort à Gabriel, Martin, Soizic, et tous les autres petits anges
Merci pour ton message. J'ai découvert le site Petite Emilie et le forum quelques jours avant l'IMG, sur les conseils d'une cousine qui avait également vécu cette épreuve. Cela m'a beaucoup aidé, c'est effectivement réconfortant de voir que l'on est pas seul dans cette situation.
Voilà 1 mois que Gabriel s'est envolé. C'est dur, mais j'imagine que toutes ces dates "anniversaire", la date prévue de l'accouchement, les fêtes de fin d'année, seront difficiles à vivre...
Je pense fort à Gabriel, Martin, Soizic, et tous les autres petits anges
Mylène, maman d'un petit Gabriel né sans vie le 3 août 2018
Nous t'aimions trop pour te retenir
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