Oui, je comprends bien, mais dans ce que je lisais plus haut, on sentait l'envie. Et comme j'ai dis aussi le corps et le mental ont leur limites. Après faut juste pas avoir de regret. Donc bonne chance dans ta réflexion du pour, du contre....
Pat
Nathanaël né sans vie (IMG) le 04/12/14 (env 3 mois) - NF1
Sa maman Virginie partie rejoindre Nathanaël le 11/03/15 (complication pendant une opération)
Vous me manquez tant , je vous aime fort ♥♥♥ Notre_Histoire
Merci Pat,
Oui, le envie est toujours la, c'est vrai. C'est très ambivalent ...
Et puis mon chéri, lui, n'est pas prêt du tout à ressayer. Trop peur de la récidive.
Bref, ça cogite !
Bises
Pat :Je ne sais pas si on peut raisonner en terme de « deuxième chance (ou troisième pour certains)». Pour moi avoir une deuxième chance c’est quand on a la possibilité de faire marche arrière prendre une autre décision pour changer le cours des choses. Dans nos cas (à tous), nous n’aurons aucune autre chance. Avoir un autre enfant (avec la même moitié ou pas) c’est autre chose. L’arrivée éventuelle d’un autre enfant ne change rien à la perte des enfants précédents. Avoir ou ne pas avoir un autre enfant sont des chemins de vie différents.
Le corps, l’esprit, je rajouterai le cœur. J’ai, suite à la perte de mes enfants, ressenti un « trilèmne»(néologisme de ma part , pardon!). En effet, je n’avais ressenti ça avant. Mon cœur pensait une chose, mon corps autre chose et mon esprit (ma raison) autre chose. C’était horrible !
Gaëlle : « Les 2 img, 2 bébés morts, 2 enterrements, 2 deuils et tout ce malheur nous a "affaiblis " .De plus, j'ai perdu mon papa cet été. J'ai terriblement peur qu''un 4ème deuil m'achève. »
D’où ma remarque en terme de limites. Seuls toi et ton mari pouvaient évaluer VOS limites. Elles seront (sont) légitimes.
« J'essaie de réfléchir en profondeur à mon désir d'enfant. À l'analyser. »
Oui. J’ai fait de même. Moi, je suis dans cette voie : Ne pas avoir enfant ne signifie pas pour autant de plus vouloir d’enfant. Si tu me demandes si je veux des enfants je te dirai oui et un grand oui. Mais pour autant je n’essaie pas d’en avoir. Différence entre désir de maternité et de grossesse. Vouloir un enfant représente pour moi une vision de la vie, une projection de soi.
J’ai aussi réfléchi au fait qu’avoir un enfant semble être un acte des plus naturels mais pour autant il n’a rien de systématique (d’un point de vue naturel) ni obligatoire (d’un point de vue social).
« Je réfléchis à "si je n'ai pas d'autre enfant ". Et je commence à croire que cela pourrait être une belle vie. Je ne te cache pas que toute cette réflexion se fait ds la douleur. Je vais mal en ce moment .d'ailleurs je vais aller voir un psy pour m'aider à y voir clair. »
Oui c’est difficile car déjà tu dois parfois lutter intérieurement contre des sentiments forts et contradictoires mais en plus dans pour la société tu ne corresponds pas au modèle. Je n’ai pas non plus mené cette (ces) réflexion(s) seule. J’ai suivi une très longue psychothérapie.
Je ne te cacherai pas que je découvre encore (et ce n’est pas fini) ce que vivre sans enfants signifie……..
« Pour répondre à Laura 2014,
Pour l'instant le gène n'est pas identifié. Et même s'il l'était il n'y aurait pas de dpi pour nous (trop d'attente, j'ai 40 ans bientôt) mais seulement ne biopsie à 12-13 sa. »
Un DPI c’est avant tout de la procréation médicalement assistée (PMA) avec une étape (non négligeable !) de sélection des embryons à réimplanter.
Au-delà de la faisabilité médicale et administrative (gène identifié et indentifiable avant transfert, âge limite…..), il y a, à mon avis, encore une fois, une notion de limite personnelle et de couple. Une procédure de PMA n’est pas anodine. Loin de moi l’idée de dire non à la PMA. Bien au contraire cela peut être une vraie chance si elle est en accord avec les limites du couple.
« Valite, tes messages me font du bien ! Puis je te demander ce que tu fais dans la vie ? ».
Merci ! je suis prof !
Bises à tous.
Valérie
Valérie, maman de Dimitri et Yéléna nés sans vie le 23/08/2008
Ma "copine de galère de maternité" est enceinte. Rien a voir avec mon parcours : elle a un enfant de 6 ans comme moi, et depuis, plusieurs tentatives de fiv, dans le même temps j'ai eu mes 2 IMG.
On a passé des années. A papoter de :" peut être on restera avec un enfant unique " ou " peut être ça marchera et on aura ce 2ème enfant tant désiré". A se soutenir dans cette période d'incertitude.
Et elle est tombée enceinte ... Je suis contente pour elle mais j'avoue, tellement jalouse ! Quels sentiments difficiles ! Jai l'impression de rester sur le carreau. Que ça m'enfonce un peu plus ...
C'est dur.
Sinon je vois un psy depuis 3 semaines. Ça fait qd même du bien ! Mais toujours cette fichue ambivalence...
J'ai trouvé ce texte magnifique de Marguerite Duras qui a perdu un enfant. Je voulais le partager :
« Je voudrais l’avoir près de moi une heure. Il est à moi », ce qu’on lui refuse comme cela se pratiquait à ce moment-là. « […] Allongée toujours sur le dos, face aux acacias. La peau de mon ventre me collait au dos tellement j’étais vide. L’enfant était sorti, nous n’étions plus ensemble. Il était mort d’une mort séparée. Il y avait une heure, un jour, huit jours ; mort à part, mort à une vie que nous avions vécue neuf mois ensemble et qu’il venait de quitter séparément. Mon ventre était retombé lourdement sur lui-même, un chiffon usé, une loque, un drap mortuaire, une dalle, une porte, un néant que ce ventre. Il avait porté cet enfant pourtant, et c’était dans la chaleur glaireuse et veloutée de sa chair que ce fruit marin avait poussé. Le jour l’avait tué. Il avait été frappé à mort par sa solitude dans l’espace. Les gens disaient : “Ce n’était pas si terrible à la naissance, il vaut mieux ça.” Était-ce terrible ? Je le crois. Précisément, ça ; cette coïncidence entre sa venue au monde et sa mort. Rien, il ne me restait rien. Ce vide était terrible. Je n’avais pas eu d’enfant, même pendant une heure. Obligée de tout imaginer. Immobile, j’imaginais.
Celui qui est là maintenant et qui dort, celui-ci, tout à l’heure, a ri. Il a ri à une girafe qu’on venait de lui donner. Il a ri et ça a fait un bruit de rire. Il y avait du vent et une petite partie du bruit de ce rire m’est parvenue. Alors, j’ai relevé un peu la capote de sa voiture, je lui ai redonné sa girafe pour qu’il rie de nouveau et j’ai engouffré ma tête dans la capote pour capter tout le bruit de ce rire. Du rire de mon enfant. J’ai mis l’oreille contre le coquillage et j’ai entendu le bruit de la mère. L’idée que ce rire était dispersé dans le vent, c’était insupportable. Je l’ai pris. C’était moi qui l’ai eu. Parfois quand il bâille, je respire sa bouche, l’air de son bâillement. S’il meurt, j’aurais eu ce rire. Je sais que ça peut mourir. Je mesure toute l’horreur d’un pareil amour. »
Matéo, IMG à 30 sa le 3 novembre 2014, mucoviscidose.
Léa, IMG à 14 sa le 4 juin 2015 pour le même diagnostic.
Mes anges des étoiles, je vous aime.
Rupture avec le papa en septembre 2015.
Bonjour Valérie,
Merci. Ça peut aller. Je ne viens plus trop par ici. IJ'ai un psy avec qui j'essaie d'avancer. Pas toujours facile !!
Je commence à y voir plus clair sur mon désir d'enfant. Je peux dire aujourd'hui que ouî je désire un autre enfant, mais que non, pour l'instant je ne peux pas le faire. Au dessus de mes forces.
Alors on verra. Mais bon, j'ai 40 ans alors...
Et vous comment allez vous ?
Bonne soirée.
Gaelle
Gaëlle: ce sont de bonnes nouvelles. Tu t'es lancée dans une réflexion profonde. Tu as trouvé une personne avec qui le courant passe. J'espère que tu trouveras les réponses que tu cherches. Je sais bien que c'est long et parfois difficile. Courage!
J'espère que vous allez tous bien!
Profitez au mieux de ces quelques jours de repos ensoleillés.
Bises à tous
Valérie
Valérie, maman de Dimitri et Yéléna nés sans vie le 23/08/2008
je reviens pour la première fois sur le nouveau forum, et Gaëlle, tes questionnements rejoignent les miens.
J'ai aussi 40 ans, un désir d'enfant et pas la possibilité de retenter l'aventure, ni l'envie, ni la force de retraverser les doutes, les peurs, les terreurs... J'ai clairement atteint mes limites, nos limites.
Cela fait 3 ans et demi que mon Adrien est né, et tout cela m'éclate de nouveau à la tête. Je suis aussi bien accompagnée pour rouvrir encore une fois cette blessure (ces blessures...) et je tente de recoller les morceaux de moi épars : femme, mère, épouse...
Je ne sais pas qu'il s'agit d'un trilemne ou de plus encore, Valite, mais en ce moment je fais face à tant de questions aux réponses multiples :
combien as-tu d'enfants ? désires-tu un autre enfant ? où es-tu passée en tant que femme ? où et comment exprimes-tu ta créativité d'être humain ?
Je sais que la vie sans autre enfant peut être belle, mais pour le moment elle est toujours empreinte de cette tristesse et j'apprends non pas à la faire taire, mais à éprouver de la joie tout en l'éprouvant elle aussi. Peut-être est-ce cela l'acceptation ?
Courage à toi,
Lili
Liliber, deux miracles (2003 et 2007), ma belle étoile allumée à 21SA (10/03/2009), mon petit empereur arraché à 28 SA (25/09/2012). Et les petites étincelles.