première grossesse et IMG

[Cline]

Oh Anne, je suis tellement désolée pour vous. Je te suis en sous-marin.
Prends le temps ee digérer tout cela. C'est bien normal d'être sous le choc de la nouvelle.
Tendres pensées à ton bébé.
Sincerement,

Celine

[Claire0124]

Bonsoir Anne,

Je suis tellement navrée pour vous..
Malheureusement 2017 à l'air d'être une très mauvaise année mais je te souhaite qu'elle se termine mieux et que tu aies de meilleures nouvelles rapidement...

Belle soirée et pensées à nos anges,
Claire

[Anne2017]

Merci à toutes les deux.

Comme toujours quand ça ne va pas, je me suis mise à jardiner. En 2017 j'ai donc explosé le budget jardinerie. Mais là, ce soir, après ces quelques heures dehors, je me sens mieux.

Bonne soirée à toutes.

Ma mère dis toujours, quand ça ne va pas : "demain est un autre jour". J'ai mis longtemps à comprendre que ça voulais dire qu'on ne sais jamais quand le vent va tourner et apporter une opportunité ou un changement. Que la vie n'est pas linéaire et que tout d'un coup, des perspectives peuvent s'ouvrir.
Malheureusement cette année, j'ai bien compris que cela peut aussi marcher dans l'autre sens également, quand la vie bascule en une minute, comme à cette fameuse échos du 1er février...

Alors je vais aller dîner avec mon mari et puis dormir, en attendant de voir ce que la marée m'apportera demain.

[Anne2017]

Bonjour mon petit...

Aujourd'hui cela fait 8 mois, 8 mois depuis notre rencontre et 8 mois depuis notre séparation...

Ce week-end est né le fils de nos meilleurs amis, un enfant magnifique. Je suis tellement soulagée d'arriver à être sincèrement contente pour eux...

Et dans le même temps, je ne le cache pas, cette naissance est difficile pour moi. Elle me ramène à un avenir qui ne viendra jamais, un avenir ou tous les deux auriez eu le même âge, à quelques mois près, et où vous auriez grandis l'un avec l'autre. Tu aurais été plus âgé, aurais tu entraîné le plus jeune à faire des bêtises? J'imagine des moments au jardin, avec les enfants qui jouent au loin, et nous quatre, les parents, simplement heureux d'être ensemble.

Je sais que je ne devrais pas, que ces images fantasmées sont toujours plus belles que la réalité. Peut être que vous ne vous seriez pas entendus, ou alors auriez vous été insupportable ensemble?

Je sais juste que le présent est bien terne en comparaison de ce que m'a vie aurait dû être. Mais ces belles images ne seront jamais réelles, tu ne seras jamais avec nous autrement qu'en pensée. Alors je m'accorde de rêver à cet avenir perdu encore quelques instants, avant de tenter, comme toujours, et encore, et encore, de reprendre le dessu et de revenir à la vie, la vrai.

A toi, mon tout petit, de douces pensées pleines d'amour.

[Knackebrod]

Salut Anne,

Je suis tombée sur ce post en revenant jeter un oeil sur le forum quelques jours après les 2 ans de mon IMG.

J'ai pris ma claque tellement je me retrouve et j'ai vécu ce dont tu parles... j'en suis à la page 7. J'aime beaucoup ta manière d'analyser les choses. Authentique, criant de sincérité... je vais poursuivre et lire la suite.

Je t'envoie plein d'ondes positives !

Flo

[Anne2017]

Bonjour Flo,

Merci beaucoup pour ton message et pour tes ondes positives.

J'espère que deux ans après, tu es plus sereine face à la vie, à l'avenir.

[Knackebrod]

Bonjour Anne,

Sereine, je n'aurais pas utilisé ce mot.
"Apaisée" me serait venu plus facilement.

Le temps panse les blessures. Je suis d'accord, ça fait parole d'aieux mais y'a du vrai !
On me le répétait quand j'allais pas fort et j'avais envie de répondre à chaque fois "oui mais moi c'est maintenant que ça va pas, et demain que je veux aller mieux, bande d'andouilles" pas toujours très constructif, quoi ! Je trouve que tu as réussi, comme d'autres ici et bravo à vous, à en parler rapidement et à sortir des mots que moi je n'aurais pas pu sortir tellement j'étais peinée. Pourtant mettre des mots sur sa peine et exprimer tout l'amour que l'on avait pour ces enfants est un droit et permet de se sentir mieux... et ici on peut le dire sans avoir l'impression de mettre les autres mal à l'aise !! Parce qu'au quotidien, ce n'est pas la même (enfin pour moi).

Après l'IMG je ne ressentais pas le besoin d'aller voir un psy, j'avais tout simplement besoin de laisser aller ma peine et pleurer toutes les larmes de mon corps. Ensuite, je verrais.

Un jour on m'a conseillée une psy thérapeute en hypnose qui suivait des femmes en PMA (mon cas), du coup je me suis lancée.
J'ai super bien accrochée avec elle, et même si l'hypnose ne marche pas super bien sur moi, ça me détend et ne représente qu'une petite partie de la séance. La thérapeute est très humaine, très apaisante, elle me fait du bien. Elle m'a vraiment aidée à gérer plusieurs dossiers 'compliqués'.
J'y retourne de temps en temps, quand j'en ressens le besoin, c'est une oreille attentive, compréhensive qui ne me juge pas.
Ca peut paraitre planplan mais autour de moi je n'ai pas trouvé cela. Quelque part je bloquais un peu sur l'idée de consulter alors que mes amies ou proches devraient pouvoir me soutenir... mais c'est totalement différent.
Et puis elle a l'analyse et l'expérience de d'autres cas qui aident bien, qui fait se sentir moins seule à en baver...

Je n'ai pas encore lu tout le post, il y en a, des pages
J'ai noté que tu étais en RP, moi aussi.

Comment te sens-tu en ce moment ?

[Anne2017]

Bonjour,

Effectivement j'ai réussi à mettre des pensées, et des mots écris sur ce que je ressentais. Mais l'oral demeure assez tabou pour moi.

J'ai du mal à parler de cela, je ressent tellement d'émotions quand j'évoque mon fils, cette grossesse si brusquement arrêtée. Parfois j'en parle, je pose des mots seule, chez moi ou dans mon bureau. Et je constate que ce passage à l'oral, même seule, génère souvent une émotion très forte ! Ma gorge se serre et parfois les larmes montent d'un coup. Mais je crois que cela me fait du bien... Je ne vois plus la psy mais j'essais de travailler sur moi. Je ne crois pas que tout s'arrangera uniquement tout seul, même si je suis d'accord pour dire que c'est aussi très important de se laisser le temps.

Je veux refuser d'être brisée.

Je suis contente de lire que tu as trouvé un interlocuteur qui te permet de parler de cette épreuve. Pour l'instant je suis devenue mon propre interlocuteur mais j'ai bon espoir de trouver un équilibre et bientôt, de pouvoir parler sereinement de mon fils, de ce premier enfant si vite disparu de mon ventre mais pas de mon coeur. Tu as raison de dire que voir un professionnel, ce n'est pas comme parler à la famille, et ce n'es pas pour autant une critique contre ceux ci, chacun son rôle. Et ils ont parfois du mal à offrir plus que leur présence dans ce deuil singulier. La psy du service des grossesses pathologiques était formidable, et visiblement elle savait de quoi elle parlait. J'avais déjà consulté par ailleurs, mais c'était une thérapie traditionnelle ou le psy ne disait pas grand chose. Alors que là, c'était un dialogue,un échange, et cela m'a énormément aidé même si j'ai du versé des hectolitres de larmes. Aujourd'hui je ne la vois plus mais je n'exclut pas d'y retourner.

Je crois que ça va, si tu n'as pas tout lu, tu n'as peut être pas vu que nos résultats de recherche ADN n'était pas très bon. Ce choc là est un peu passé. Aujourd'hui j'attends notre rdv en PMA de novembre. Je crois que la perspective de cette reprise en main de notre destin "procreatif" m'aide beaucoup aussi, même si j'ai conscience que cela ne veut pas dire que je serais enceinte tout de suite ou un jour....

Apaisée, ce mot me plaît. Je l'espère pour toutes les mam'anges.

[Knackebrod]

Non effectivement, je n'en suis pas au derniers posts encore.

A ce que je comprends là tu es en PMA. C'était mon cas aussi.
Et pour moi aussi c'était la 1ère grossesse. J'avais 33ans quand j'ai accouché. J'en ai 35 maintenant, je me dirige vers les 36.

On ressent une bonne combativité dans ce que tu écris. Tu as très bien conscience du chemin parcouru et celui qu'il reste à franchir, j'ai l'impression... ce qui en fait une réelle force. Parce que parfois on peut se croire plus forte que l'on est, on veut vouloir aller trop vite. Et bruler les étapes.
Or il est pourtant nécessaire de s'autoriser à progresser à son rythme. En cela je trouve que tu es très positive et constructive, bravo !

[Anne2017]

J'essaie d'être combative, de me souvenir que j'ai une vie confortable, agréable, une famille aimante, un mari super, un gentil chat, une belle maison, que l'absence d'enfant dans mon foyer me permet de bénéficier d'une maison calme et propre et rangée, de temps pour moi, pour mes loisirs, pour lire au calme, pour sortir. C'est vrai que je vois parfois mes amies, mes collègues, elles courrent partout, toute la journée. Elles aiment leurs enfants mais souvent, elles me disent que les journées de maman sont longues et pas vraiment épanouissantes au quotidien...Tout cela, c'est la vérité.

Mais c'est difficile de ne pas sentir le temps passer. Mon seul et unique enfant en 3 ans et demi, le seul qui m'ait été donné, j'ai du le laisser s'envoler.

J'essaie de rester concentré sur ce temps et de profiter de ne pas avoir encore construit ma famille, faire des choses de femmes sans enfant. Ne pas laisser ma vie filer. Mais j'avoue que ce n'est pas toujours facile. J'essaie de ne pas être en attente, de vivre malgré la non-realisation de mes espoirs. Parfois j'y arrive. Mais je trouve que c'est d'autant plus dur pour une femme, qui vois sa vie rythmée par le cycle

Je vais tenter d'arrêter de cogiter, et de profiter de mon petit chat qui dors sur mes genoux et du feu dans la cheminée en cette froide journée.