1 semaine après mon IMG

[Jadou30]

Bonjour à tous,
Je me présente, je m'appelle Jade, j'ai 30 ans et j'ai subi une IMG le 16 octobre 2017. Je vous résume brièvement mon histoire.
Avec mon chéri nous décidons de commencer les essais bébé en début d'année 2017 mais on s'y met réellement au mois de mars. Début juillet j'apprends que je suis enceinte. Nous sommes fou de joie d'accueillir notre futur bébé tant désiré. 1er RDV chez la gynéco le 1er Août, bébé est bien là et son coeur bat. Tout va bien puis fin août, je vois une SF pour l'écho du 1er trimestre et là, le cauchemar commence. La clarté nucale est très épaisse, à 12,5 cm. 2 jours après a lieu la biopsie de tropho pour voir s'il y a un problème au niveau chromosomique car bébé se développe normalement. Je suis à 12sa. Résultats : tout est normal. 2 semaines après, écho de contrôle dans un DAN à l'hôpital et là c'est la cata : la clarté nucale a épaissi et est passé à 18cm. Cela devient de l'oedeme et il y en a aussi au niveau de l'abdomen. On nous parle d'IMG, de la faible chance de survie du bébé jusqu'au terme. Ils parleront de notre cas en Staff et nous disent de partir en congé comme nous l'avions prévu depuis le début de l'année et voir l'évolution à notre retour dans 3 semaines... Ces vacances qui devaient être idyllique deviennent un cauchemar, je pleure, je pense à l'avenir de la petite crevette qui se loge en moi. Pour nous, c'était réfléchi. Nous ne voulions pas faire subir de la souffrance à notre bébé et que si cela s'aggravait, nous accepterions l'IMG. Retour de vacances, écho de contrôle toujours au DAN et là c'est pire : je m'effondre. Mon bébé à des oedemes de partout ainsi qu'à l'intérieur de son corps près des organes vitaux. Notamment un qui comprime les poumons et qui empêche son développement. Cela génère aussi le grossissement de l'intestin, du foie et apparemment il n'arrive pas à uriner, ils n'arrivent pas à voir la vessie car trop d'oedeme. Nous décidons donc de faire une IMG car le bébé doit souffrir. Nous avons eu la chance d'être très bien entouré par l'équipe médicale, à l'écoute et qui répondent à toutes nos questions. Nous sommes mardi. Le vendredi RDV anesthésie et SF pour la prise du cachet pour aider le col à se dilater. Je suis hospitalisée le dimanche soir et mon chéri peut rester dormir avec moi jusqu'à ma sortie. Ce soir là, on me pose une sonde afin d'aider le col à s'ouvrir pendant la nuit. Je commence à avoir des contractions toute la nuit. Le lendemain, 7h30, je descend en salle de travail. On me pose une perfusion et la péridurale avant le déclenchement et l’amniocentèse. On me laisse tranquille vers 11h et comme la sonde à bien fait son travail, on laisse jusqu'à 12h pour voir si le col continu de s'ouvrir. A 15h30 comme rien ne change on me met 2 comprimés dans le vagin pour déclencher. Prochain contrôle vers 18h30 mais là je commence à sentir les contractions et que bébé va arriver. J'accouche à 16h04, j'étais à 19SA+5. Mon bébé étant pleins d'oedemes, on nous dit qu'elle a beaucoup de malformations. Nous décidons de ne pas la voir par peur. Ils nous disent qu'il y a une photo où on voit son visage et que c'est la seule photo qui est "belle" et qu'on pourra la voir quand on voudra. On lui donne un doudou afin qu'il l'accompagne et qu'elle ne soit pas seule. Nous nous effondrons, on pleure beaucoup, je ne réalise pas je pense.
Cela fait une semaine que ma petite crevette est partie et je réalise enfin ce qu'il vient de nous arriver. Je me sens vide, je n'ai plus mon bébé dans mon ventre. Je ne sens pas l'utilité de consulter un psychologue, je pense que c'est encore trop frais. Je ne prend aucun appel, c'est bien trop dur. Je suis bien entourée, des messages de soutien mais il me manque mon bébé. On a récupéré les empreintes de pieds ainsi que son bracelet de naissance. Nous sommes triste. Mon chéri se cache pour ne pas craquer devant moi. Il est merveilleux mon chéri. On se soutien, et oui je n'oublie pas que nous sommes deux et qu'il n'y a pas que moi qui souffre. J'espère un jour aller mieux. Je ne l'oublierai jamais et elle me manque tellement. Je me sens coupable de ne pas l'avoir accompagné... Je lui ai tellement parlé la semaine avant l'IMG, lui demander pardon si on ne la verra pas... Je l'aime tellement !
Comment avez-vous surmonté cette période ?
Désolé pour ce long texte, ça me fait du bien d'en parler pour la 1ère fois.
Merci à l'association Petite Emilie, qui m'aide beaucoup par les témoignages...
Grosses pensées à nos anges, à nos étoiles et à tous les parents qui ont vivent ce deuil périnatal.

[Natange]

Bonjour Jade,

je suis triste de t'accueillir sur le forum et de lire ton histoire. Tu viens de traverser une épreuve difficile que nous sommes nombreux à connaître.
Tu ne peux pas dire que tu ne l'as pas accompagnée. Le choix de l'img que vous avez fait un un acte d'amour immense que vous avez fait pour ne pas qu'elle souffre. Ensuite, le fait de lui avoir parlé montre bien que tu l'as accompagnée jusqu'au bout. Vous lui avez également offert un doudou pour lui tenir compagnie. Tu vois, elle a bien été entourée.

Pour répondre à ta question sur le comment j'ai surmonté cette épreuve, je pense que c'est le fait de faire vivre mon fils à travers divers souvenirs qui m'a permis d'avancer. J'ai créé un livre de naissance. J'ai réalisé une illustration de mon ange. J'ai encadré les empruntes de pieds faites à l'hôpital. J'ai fait faire un portrait de mon bébé par un illustrateur sur base d'une photo. Je lui ai demandé d'atténuer les signes de décès. Il l'a dessiné la bouche fermée et les yeux clos comme si il dormait et non soudés comme ils l'étaient encore. J'ai mis ce dessin au mur. J'ai fait réaliser une médaille avec son prénom et sa date de naissance. J'ai également écrit notre histoire pour n'en oublier aucun détails. Je vais la faire imprimer dans un format roman.
D'autre part, le jour des obsèques, en sortant du cimetière, j'ai vu un magnifique perce-neige solitaire. A ce moment-là, j'ai décidé d'accorder de l'importance à chaque petit bonheur de la vie.

Tout cela m'a permis d'aller rapidement mieux. Maintenant, je pense à mon fils avec le sourire.

Je te souhaite beaucoup de courage et j'espère que tu trouveras rapidement un peu d'apaisement.

[Anne2017]

Bonjour Jade,

Je suis navrée de te lire. Tu vis les moments les plus pénibles, les premiers moments dans l"'après".

Je crois qu'il n'y a pas de culpabilité à avoir, ru as accompagné ton enfant au maximum de tes possibilités. Comme dis Natange, tu lui a parlé, en aucune façon ne l'a abandonné, ce petit...

Le temps fera son oeuvre, la parole et le travail sur soit. Personnellement j'ai eu beaucoup de hauts et de bas, mais je suis contente d'avoir fait certaines chose pour mon fils. Nous avons planté un magnolia dans notre jardin pour lui, et j'espère vraiment qu'il grandira et embellira d'année en année, comme un bel hommage vivant. J'ai aussi récemment été déclarer mon petit à l'état civil. J'ai vu régulièrement la psycologue des grossesses pathologiques,et nos discussions m'ont été très salutaire pour commencer à parler oralement de mon enfant (je dis oralement car les mots que l'on formule dans sa tête, qui tournent et s'enracinent en nous sans sortir n'aident pas vraiment....)

Il faut trouver son chemin dans cette nouvelle vie, cette vie dans l'après. Comme pour un trauma.

[Jadou30]

Bonjour Jade,

je suis triste de t'accueillir sur le forum et de lire ton histoire. Tu viens de traverser une épreuve difficile que nous sommes nombreux à connaître.
Tu ne peux pas dire que tu ne l'as pas accompagnée. Le choix de l'img que vous avez fait un un acte d'amour immense que vous avez fait pour ne pas qu'elle souffre. Ensuite, le fait de lui avoir parlé montre bien que tu l'as accompagnée jusqu'au bout. Vous lui avez également offert un doudou pour lui tenir compagnie. Tu vois, elle a bien été entourée.

Pour répondre à ta question sur le comment j'ai surmonté cette épreuve, je pense que c'est le fait de faire vivre mon fils à travers divers souvenirs qui m'a permis d'avancer. J'ai créé un livre de naissance. J'ai réalisé une illustration de mon ange. J'ai encadré les empruntes de pieds faites à l'hôpital. J'ai fait faire un portrait de mon bébé par un illustrateur sur base d'une photo. Je lui ai demandé d'atténuer les signes de décès. Il l'a dessiné la bouche fermée et les yeux clos comme si il dormait et non soudés comme ils l'étaient encore. J'ai mis ce dessin au mur. J'ai fait réaliser une médaille avec son prénom et sa date de naissance. J'ai également écrit notre histoire pour n'en oublier aucun détails. Je vais la faire imprimer dans un format roman.
D'autre part, le jour des obsèques, en sortant du cimetière, j'ai vu un magnifique perce-neige solitaire. A ce moment-là, j'ai décidé d'accorder de l'importance à chaque petit bonheur de la vie.

Tout cela m'a permis d'aller rapidement mieux. Maintenant, je pense à mon fils avec le sourire.

Je te souhaite beaucoup de courage et j'espère que tu trouveras rapidement un peu d'apaisement.

Merci Natange pour ta réponse.
Cela m'a fait du bien de te lire. Cela me réconforte dans le fait que j'ai accompagné comme je le pouvais ma fille. Ma petite fille qui me manque tellement. Nous avons acheté le même doudou que celui qu'on lui a laissé afin d'en avoir un auprès de nous. Il m'accompagne chaque jour depuis son départ. Cela me fait du bien et je lui parle à travers.
J'y pense aussi à me faire des souvenirs comme tu l'as fait pour ton fils. Un cadre avec ses empreintes et son bracelet de naissance ainsi qu'une médaille avec sa date de naissance. Je n'ai pas encore en ma possession la photo de ma fille mais un jour je l'a prendrai pour savoir comment elle était. Lui mettre un visage. Mais mon chéri préfère lui donné une belle image comme il l'imagine, il a peur d'être choqué... tu as raison d'accorder de l'importance à chaque petit bonheur de la vie. Il est vrai que lorsque l'on vit une situation comme la notre, on ne voit plus la vie de la même manière.
J'espère que j'irai mieux rapidement. Avec mon arrêt maladie, je prend du temps pour moi, pour nous, pour nous remettre ou apaiser notre souffrance.
As-tu consulté un psychologue ?
Merci encore pour ton message.

[Jadou30]

Bonjour Jade,

Je suis navrée de te lire. Tu vis les moments les plus pénibles, les premiers moments dans l"'après".

Je crois qu'il n'y a pas de culpabilité à avoir, ru as accompagné ton enfant au maximum de tes possibilités. Comme dis Natange, tu lui a parlé, en aucune façon ne l'a abandonné, ce petit...

Le temps fera son oeuvre, la parole et le travail sur soit. Personnellement j'ai eu beaucoup de hauts et de bas, mais je suis contente d'avoir fait certaines chose pour mon fils. Nous avons planté un magnolia dans notre jardin pour lui, et j'espère vraiment qu'il grandira et embellira d'année en année, comme un bel hommage vivant. J'ai aussi récemment été déclarer mon petit à l'état civil. J'ai vu régulièrement la psycologue des grossesses pathologiques,et nos discussions m'ont été très salutaire pour commencer à parler oralement de mon enfant (je dis oralement car les mots que l'on formule dans sa tête, qui tournent et s'enracinent en nous sans sortir n'aident pas vraiment....)

Il faut trouver son chemin dans cette nouvelle vie, cette vie dans l'après. Comme pour un trauma.

Merci Anne2017.
Ton message me donne de l'espoir. Merci pour ton témoignage.
Quelle bonne idée d'avoir planté un magnolia pour ton fils. Je vais y penser c'est un bel hommage vivant comme tu le dis.
Tes consultations avec la psychologue t'ont fait du bien. Après combien de temps as-tu consulté ? Je pense que je n'ai pas le courage pour le moment de consulté malgré la demande de mon conjoint. Il me voit craquer et se sent impuissant... En ce moment je ne prend aucun appel, je craque, je pleure. Je ne peux parler qu'avec mon conjoint. Je ne me renferme pas pour autant et il est vrai que ce forum m'aide à extérioriser.
J'espère trouver mon chemin pour aller mieux...

[Anne2017]

J'ai pris rendez-vous la première fois au bout d'une vingtaine de jours. Effectivement au début c'était tellement douloureux, tellement difficile de mettre des mots sur ce qui était arrivé.. Je me réveillais le matin en pleurant, et je m'endormais en pleurant. Aujourd'hui, 8 mois plus tard (comment croire que cela fait déjà 8mois), en parler est toujours difficile, mais le sujet peut désormais être effleuré, à l'occasion d'une conversation sans que cela me bouleverse à pleurer. "quand j'étais enceinte", "à l'hiver dernier...". Mais en réalité, le plus souvent je n'en parle plus depuis que je ne vois plus la psycologue et que j'ai changé de boulot. Là personnes n'est au courant, c'est à la fois plus facile et un peu douloureux.

J'ai commencé à me reconnecter à moi-même quand je me suis mise à m'occuper de mon jardin. J'y pleurait souvent, tout en taillant, désherbant... Je crois que la colère s'est évacuée comme ça, physiquement (des heures à 4 pattes à gratter la mousse dans la pelouse, à tailler des branches énormes, à désoucher ....). Et parfois, de beau moments où j'avais l'impression que mon fils était là. Le vent, les primevères du jardin, le printemps, parfois même la pluie sur mon visage, toute ceci, parfois, me parlait de lui. Je lui parlais, je chantais pour lui, je pleurait en silence aussi, mais tout en faisant des choses utiles. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si je n'avais pas pu redonner vie à ce jardin (nous avions emménagé depuis peu et le jardin avait été laissé en friche par les propriétaires précédent). Je me suis sentie à nouveau connectée à du vivant, même si ce n'était que des plantes, et penser ainsi à mon fils de façon plus positive, dans l'action, m'a aidé à reprendre le dessu. Je n'avais goût à rien à part ça et rien ne m'intéressait.

Il faut trouver ta voie, ta façon de relever la tête, et de trouver la force d'endurer cette terrible certitude que le monde, lui, continue de tourner alors que ton enfant est mort. Cette pensée me hante encore.

Tu peux lire mon histoire, si tu veux, sur le post "première grossesse et IMG"que j'avais initié début mars.

Courage et quoi qu'il arrive, tu dois être sûre que tu survivras. Les femmes (et les mères) ont une force qui souleverait les montagnes.

[Natange]

Nous avons vu la psychologue du service avant l'img pour lui demander ce qu'elle nous conseillait pour parler du décès de notre bébé à notre aîné qui avait alors 2 ans 1/2. Elle n'a pas apporté beaucoup d'éléments. Elle nous a proposé de revenir nous voir à l'hôpital juste après l'img. Nous avons accepté tout en sachant que nous ne souhaiterions certainement pas la revoir par après. Ce sont les deux contacts que j'ai eu avec une psy. Mais pour ça aussi, chacun est différent.

[Amelie2749]

Coucou ,j'ai eu une IMG le 6 octobre moi aussi , mon bébé avait beaucoup de malformations dans son cas a lui .
Je comprend ta douleur , parce que je vie la même chose,et cette sensation de vide dans notre ventre plus rien je y pense toujours sa fait mal .j'étais a 17 SA .

De mon côté sa était rapide ,il m'on mie le comprimés qu'elle que minutes après contraction et 1h après j'ai accouché et j'ai sentie quand il et sortie sa ma même choqué ,j'ai eu la péridurale .

Je vois une psychologue j'en et besoin .


Plein de courage .

Amelie

[AzilisEtTitouan]

Bonjour Jade,

Je suis navrée que nous nous rencontrions ici mais l'existence de ce forum est une chance pour nous.

Mon expérience n'est pas très vieille non plus et je n'en finis pas d'essayer de me persuader que j'ai dit au revoir à mon trésor comme il se doit. Ce qui est sûr, c'est que je l'ai en toute sincérité, avec tout l'amour que j'ai pour lui. Je pense que c'est ce que tu as très bien fait toi aussi pour ton petit amour.
Comme toi, j'ai beaucoup parlé à Titouan la dernière semaine durant laquelle je l'ai porté et quand nous étions ensemble en salle d'accouchement, même si je ne l'avais pas encore vu, j'ai moi aussi préparé un petit doudou et j'ai gardé le presque double avec moi. J'ai acheté un anthurium avec des feuilles en forme de coeur et de belles fleurs rouges pour le voir chaque jour à la maison, je collectionne les cailloux en forme de coeur et j'en ai toujours un petit dans la poche, que je serre dans la main quand je flanche. Beaucoup des mamans que j'ai rencontré ont confectionné un tableau pour rendre hommage à leur petit, fait une médaille ou tatoué un message sur leur peau. Chacune a sa manière de matérialiser le souvenir et tu trouveras sans doute ta façon à toi de le faire. Même si nos petits anges nous accompagnent à chaque instant, nous avons besoin de ce genre de choses pour avancer. Natange a raison, continuer de regarder tous les petits bonheurs de la vie aident grandement.

Et puis, tu sais, l'épreuve que tu traverses et l'une des pires que la vie puisse nous donner à surmonter alors sois indulgente avec toi. Pleure si tu en as besoin et ne te retiens pas. Le chemin sera long mais tu es sur le bon chemin : Prendre soin de toi, prendre du temps avec ton chéri, se donner le temps pour accepter l'inacceptable. Tu as le droit de craquer. Vous avez le droit de craquer.

Moi, j'étais déjà suivie par une psy avant mon IMG. Elle m'a été d'une grande aide, et l'est encore. Mais ce n'est pas la peine de te forcer à y aller si tu n'y es pas prête. Peut-être en ressentiras-tu le besoin plus tard. Cela n'empêche pas ton compagnon de voir quelqu'un seul s'il le souhaite. Chacun va faire son deuil à son rythme même si vous êtes soudés dans l'épreuve.

Je te souhaites plein de courage dans cette épreuve et quand ça ne va pas, pense à ton étoile qui veille sur toi.

[Jadou30]

J'ai pris rendez-vous la première fois au bout d'une vingtaine de jours. Effectivement au début c'était tellement douloureux, tellement difficile de mettre des mots sur ce qui était arrivé.. Je me réveillais le matin en pleurant, et je m'endormais en pleurant. Aujourd'hui, 8 mois plus tard (comment croire que cela fait déjà 8mois), en parler est toujours difficile, mais le sujet peut désormais être effleuré, à l'occasion d'une conversation sans que cela me bouleverse à pleurer. "quand j'étais enceinte", "à l'hiver dernier...". Mais en réalité, le plus souvent je n'en parle plus depuis que je ne vois plus la psycologue et que j'ai changé de boulot. Là personnes n'est au courant, c'est à la fois plus facile et un peu douloureux.

J'ai commencé à me reconnecter à moi-même quand je me suis mise à m'occuper de mon jardin. J'y pleurait souvent, tout en taillant, désherbant... Je crois que la colère s'est évacuée comme ça, physiquement (des heures à 4 pattes à gratter la mousse dans la pelouse, à tailler des branches énormes, à désoucher ....). Et parfois, de beau moments où j'avais l'impression que mon fils était là. Le vent, les primevères du jardin, le printemps, parfois même la pluie sur mon visage, toute ceci, parfois, me parlait de lui. Je lui parlais, je chantais pour lui, je pleurait en silence aussi, mais tout en faisant des choses utiles. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si je n'avais pas pu redonner vie à ce jardin (nous avions emménagé depuis peu et le jardin avait été laissé en friche par les propriétaires précédent). Je me suis sentie à nouveau connectée à du vivant, même si ce n'était que des plantes, et penser ainsi à mon fils de façon plus positive, dans l'action, m'a aidé à reprendre le dessu. Je n'avais goût à rien à part ça et rien ne m'intéressait.

Il faut trouver ta voie, ta façon de relever la tête, et de trouver la force d'endurer cette terrible certitude que le monde, lui, continue de tourner alors que ton enfant est mort. Cette pensée me hante encore.

Tu peux lire mon histoire, si tu veux, sur le post "première grossesse et IMG"que j'avais initié début mars.

Courage et quoi qu'il arrive, tu dois être sûre que tu survivras. Les femmes (et les mères) ont une force qui souleverait les montagnes.

C'est exactement ça. Depuis une semaine, il y a des jours où mon conjoint qui était en arrêt, me faisait rire, essayait de me distraire pour ne pas trop y penser... Mais, comment ne pas y penser, c'était tellement frais. Parfois, lorsque je ne pleure pas, je me met à culpabiliser, à me dire que je ne pense pas à elle alors que si. Je me force parfois à être forte devant mon conjoint et à fondre en larmes lorsqu'il n'est pas là. C'est dur et je sais qu'il en fait de même afin de ne pas rajouter de la peine à ma douleur. On sait qu'on a fait le bon choix pour notre fille mais c'est le vide, le manque qui fait le plus mal. Le fait de se dire qu'on ne la connaitra pas, mais on se dit aussi qu'on lui a éviter une vie de souffrance. Je comprend tellement ce que tu ressens. Repenser à cette période, quand j'étais enceinte, nos dernières vacances etc. Un jour je pense peut être consulter une psychologue du DAN.

Tu as réellement trouvé un bon moyen pour penser à ton fils par ton jardin. J'espère un jour trouver quelque chose qui me rapportera à elle. Elle me manque et je lui parle tous les jours. Je vais lire ton histoire sur le post !

Merci encore pour ton témoignage. Cela me donne de l'espoir pour le futur...