Bonjour à tous,
Je me suis inscrite sur le forum il y a deux ou trois semaines après avoir eu la confirmation que l'un de mes deux bébés était atteint de trisomie 21 et d'une cardiopathie associée. Mon mari et moi sommes effondrés, nous discutons beaucoup pour parvenir à un choix qui nous paraît infaisable. Pourtant, nous nous dirigeons progressivement vers une interruption sélective. Le professeur qui nous suit nous a indiqué que pour éviter tout risque pour notre petite fille, l'intervention sur notre petit garçon n'aurait pas lieu avant 32 SA. Depuis, j'ai l'impression que je vais devenir folle, que je n'arriverai pas à survivre à ça, je n'arrive plus à me projeter dans l'avenir, même en sachant qu'une petite fille va naitre. J'aimerais que ceux qui ont vécu cette épreuve m'expliquent comment ils ont réussi à se reconstruire.
Merci par avance pour vos partages.
Grossesse gémellaire ISG T21
Re: Grossesse gémellaire ISG T21
Bonsoir lilisael,
Désolée que tu nous ai rejoint sur ce forum. Je n'ai pas été confronté à une grossesse gémellaire mais bien à une grossesse t21. C'est un choix difficile et propre à chacun. Je comprends que tu n'arrives pas à te projeter, mais dans votre malheur vous avez la chance d'avoir une petite fille en bonne santé qui demande qu'à être aimée dans quelques mois.
Bien sûr ca n'enlève pas la douleur de perdre un enfant. Je penses que c'est plus prudent effectivement d'attendre 32 semaines meme si c'est super dur.
Moi j'ai du aussi enlever ma fille car je ne voulais pas qu'elle ait une vie de souffrance. J'ai préféré souffrir moi .. demain ça fera 1 semaine que mon ange est partie au ciel. Je me reconstruis chaque jour de plus en plus dans l'espoir d'une nouvelle grossesse.
Tu arriveras à donner toute l'affection et l'amour à ta petite fille j'en suis certaine . Je te souhaite beaucoup de courage et de patience .
Desolee de ne pas avoir pu t'apporter une réponse par rapport à ta situation mais je t envoi tout le réconfort que je peux
Amicalement Laura
Désolée que tu nous ai rejoint sur ce forum. Je n'ai pas été confronté à une grossesse gémellaire mais bien à une grossesse t21. C'est un choix difficile et propre à chacun. Je comprends que tu n'arrives pas à te projeter, mais dans votre malheur vous avez la chance d'avoir une petite fille en bonne santé qui demande qu'à être aimée dans quelques mois.
Bien sûr ca n'enlève pas la douleur de perdre un enfant. Je penses que c'est plus prudent effectivement d'attendre 32 semaines meme si c'est super dur.
Moi j'ai du aussi enlever ma fille car je ne voulais pas qu'elle ait une vie de souffrance. J'ai préféré souffrir moi .. demain ça fera 1 semaine que mon ange est partie au ciel. Je me reconstruis chaque jour de plus en plus dans l'espoir d'une nouvelle grossesse.
Tu arriveras à donner toute l'affection et l'amour à ta petite fille j'en suis certaine . Je te souhaite beaucoup de courage et de patience .
Desolee de ne pas avoir pu t'apporter une réponse par rapport à ta situation mais je t envoi tout le réconfort que je peux
Amicalement Laura
Maman d'Ethan 2010, maman de Lana 2013, mamange de ma petite étoile Serena née le 02.08.2017 suite img t21 ti amo amore 
2018 espoir d'un nouveau bébé
2018 espoir d'un nouveau bébéRe: Grossesse gémellaire ISG T21
Bonjour lilisael,
Je n'ai pas été dans le même cas que toi et mon interruption de grossesse était plus précoce que 32 semaines.
Je comprends cependant quels sentiments complexes et difficiles doivent t'habiter... La seule chose que j'ai réussi à faire pour mon fils, dans mon ventre et avant sa disparition, a été de tenter de ne pas penser à notre séparation, et à lui permettre de ressentir mon amour pleinement. Je me suis contrainte à vivre, à ne pas me laisser submerger et à passer du temps agréable. Je sais aujourd'hui que c'était la seule chose que je pouvais lui offrir, ce temps au calme au sein de moi avant son départ, ne pas lui faire sentir ma peur et ma détresse. Je suis vraiment soulagée d'avoir pu au moins lui offrir cela, même si le temps après l'IMG a été difficile, car tout le chemin restait à faire et je ne m'étais pas du tout préparée au deuil.
J'espère que d'autres pourront t'apporter plus d'aide. Et j'espère de tout coeur que tu trouveras TA voie dans cette épreuve. Si ta petite fille va bien, elle, elle fait probablement partie de ce chemin de reconstruction, même si cela n'empêchera pas ta peine.
Bon courage et plein de pensée pour toi ce soir...
Je n'ai pas été dans le même cas que toi et mon interruption de grossesse était plus précoce que 32 semaines.
Je comprends cependant quels sentiments complexes et difficiles doivent t'habiter... La seule chose que j'ai réussi à faire pour mon fils, dans mon ventre et avant sa disparition, a été de tenter de ne pas penser à notre séparation, et à lui permettre de ressentir mon amour pleinement. Je me suis contrainte à vivre, à ne pas me laisser submerger et à passer du temps agréable. Je sais aujourd'hui que c'était la seule chose que je pouvais lui offrir, ce temps au calme au sein de moi avant son départ, ne pas lui faire sentir ma peur et ma détresse. Je suis vraiment soulagée d'avoir pu au moins lui offrir cela, même si le temps après l'IMG a été difficile, car tout le chemin restait à faire et je ne m'étais pas du tout préparée au deuil.
J'espère que d'autres pourront t'apporter plus d'aide. Et j'espère de tout coeur que tu trouveras TA voie dans cette épreuve. Si ta petite fille va bien, elle, elle fait probablement partie de ce chemin de reconstruction, même si cela n'empêchera pas ta peine.
Bon courage et plein de pensée pour toi ce soir...
Anne,
Maman d'un petit garçon né sans vie le 23/02/17
Maman de deux petites filles nées les 07/09/18 et 30/05/2020, pour notre plus grand bonheur
Maman d'un petit garçon né sans vie le 23/02/17
Maman de deux petites filles nées les 07/09/18 et 30/05/2020, pour notre plus grand bonheur
Re: Grossesse gémellaire ISG T21
Bonsoir Lilisael, je suis triste de t'accueillir sur le forum et de lire ton histoire.
Je n'ai pas vécu de grossesse gémellaire non plus mais mon fils était aussi t21. Le jour où j'ai appris cette terrible nouvelle est le pire jour que j'ai vécu. Au moment précis où ma gyné m'a donné les résultats et que je savais quelle serait l'issue de ma grossesse, je voulais que l'img ait lieu le plus rapidement possible. Mais il a fallut vérifier les résultats avec une amniocentèse et seulement quand ils ont été confirmés, mon dossier à pu passer au comité d'éthique. Entre temps, j'avais décidé de profiter un maximum du peu de temps qu'il me restait avec mon fils. J'ai lu beaucoup de témoignage sur les img et j'ai petit à petit préparé ma rencontre avec mon bébé. Le comité d'éthique nous a imposé un délai de réflexion de plusieurs jours. Ce temps a été bénéfique pour moi et pour mon compagnon. Nous avons pu nous préparer de la manière qui nous semblait la meilleure pour nous à cet img et à la suite. Nos réflexions sont reprises ici, je ne sais pas si ça pourra t'aider: http://www.petiteemilie.org/forum/viewt ... f=11&t=702
Le jour de la naissance de la rencontre avec mon fils fut finalement un très beau jour. Je l'ai vu apaisé et beau, très beau. J'ai pu le serrer dans mes bras, lui parler, l'embrasser, etc et finalement lui dire au revoir. J'en garde un beau souvenir.
Les deux premiers jours après, j'ai ressenti les effets du babyblues. Je ne voulais pas me trouver dans une pièce autre que celle où se trouvait mon compagnon. Mais j'étais sereine par rapport aux choix que nous avions faits et soulagée d'avoir épargné une vie difficile à mon fils. Quelques jours après j'ai commencé à me sentir mieux. Au début, je me culpabilisais de ne plus être mal à tous moments. Mais heureusement j'ai su me raisonner et admettre que j'avais bien droit au bonheur. Le jour des obsèques en sortant du cimetière, j'ai croisé sur mon chemin un superbe perce-neige, seul près de mes pieds. J'ai trouvé ça joli et j'ai décidé à cet instant précis de dédier tous les beaux petits moments de ma vie à mon fils. Depuis, je profite encore un peu plus de chaque beau moment. J'éprouve évidemment encore un amour énorme pour lui et il est une richesse dans ma vie, même si j'aurais préféré pourvoir le serrer dans mes bras. Il aurait du être près de nous depuis une ou deux semaines mais il est bien là, au fond de mon coeur.
Cela fait 5 mois que j'ai vécu mon img et je dirais que ça fait 4 mois 1/2 que je vais très bien. Comme quoi, l'après peut être beau malgré tout. J'ai retenu le positif de cette courte aventure avec mon fiston.
J'espère que tu trouveras ce qui te permettra d'avancer et que tu trouveras un peu de réconfort parmi nous.
Je n'ai pas vécu de grossesse gémellaire non plus mais mon fils était aussi t21. Le jour où j'ai appris cette terrible nouvelle est le pire jour que j'ai vécu. Au moment précis où ma gyné m'a donné les résultats et que je savais quelle serait l'issue de ma grossesse, je voulais que l'img ait lieu le plus rapidement possible. Mais il a fallut vérifier les résultats avec une amniocentèse et seulement quand ils ont été confirmés, mon dossier à pu passer au comité d'éthique. Entre temps, j'avais décidé de profiter un maximum du peu de temps qu'il me restait avec mon fils. J'ai lu beaucoup de témoignage sur les img et j'ai petit à petit préparé ma rencontre avec mon bébé. Le comité d'éthique nous a imposé un délai de réflexion de plusieurs jours. Ce temps a été bénéfique pour moi et pour mon compagnon. Nous avons pu nous préparer de la manière qui nous semblait la meilleure pour nous à cet img et à la suite. Nos réflexions sont reprises ici, je ne sais pas si ça pourra t'aider: http://www.petiteemilie.org/forum/viewt ... f=11&t=702
Le jour de la naissance de la rencontre avec mon fils fut finalement un très beau jour. Je l'ai vu apaisé et beau, très beau. J'ai pu le serrer dans mes bras, lui parler, l'embrasser, etc et finalement lui dire au revoir. J'en garde un beau souvenir.
Les deux premiers jours après, j'ai ressenti les effets du babyblues. Je ne voulais pas me trouver dans une pièce autre que celle où se trouvait mon compagnon. Mais j'étais sereine par rapport aux choix que nous avions faits et soulagée d'avoir épargné une vie difficile à mon fils. Quelques jours après j'ai commencé à me sentir mieux. Au début, je me culpabilisais de ne plus être mal à tous moments. Mais heureusement j'ai su me raisonner et admettre que j'avais bien droit au bonheur. Le jour des obsèques en sortant du cimetière, j'ai croisé sur mon chemin un superbe perce-neige, seul près de mes pieds. J'ai trouvé ça joli et j'ai décidé à cet instant précis de dédier tous les beaux petits moments de ma vie à mon fils. Depuis, je profite encore un peu plus de chaque beau moment. J'éprouve évidemment encore un amour énorme pour lui et il est une richesse dans ma vie, même si j'aurais préféré pourvoir le serrer dans mes bras. Il aurait du être près de nous depuis une ou deux semaines mais il est bien là, au fond de mon coeur.
Cela fait 5 mois que j'ai vécu mon img et je dirais que ça fait 4 mois 1/2 que je vais très bien. Comme quoi, l'après peut être beau malgré tout. J'ai retenu le positif de cette courte aventure avec mon fiston.
J'espère que tu trouveras ce qui te permettra d'avancer et que tu trouveras un peu de réconfort parmi nous.
Re: Grossesse gémellaire ISG T21
Merci à toutes pour vos partages, aussi douloureux soient ils.
Re: Grossesse gémellaire ISG T21
Bonjour Lilisael,
Mon expérience est différente, il ne s'agissait pas d'une grossesse gémellaire.
J'imagine la difficulté supplémentaire que doit représenter une ISG, il est normal que vous soyez effondrés, rien de tout cela n'est "normal", dans l'ordre des choses.
Je voudrais simplement te dire, même si cela paraît insurmontable et insupportable, tu dois te faire confiance, tu n'as malheureusement pas le choix, tu dois passer cette épreuve et tu le feras, avec beaucoup d'amour pour tes deux enfants j'imagine, peut-être même avec l'impression d'être dépassée parfois ou pas à la hauteur mais le plus important c'est que tu retiennes bien que tu es une bonne maman qui, dans une situation extrêmement compliquée et douloureuse, va essayer de gérer comme elle peut tout ce qui lui arrive et qu'elle n'a pas choisi.
Il n'y a pas de réaction parfaite à ce type de situation je pense, tous les sentiments se mélangent (douleur, tristesse, colère, angoisse mais aussi amour et joie d'avoir également une autre petite vie en toi) et il n'y a pas grand chose de rationnel là dedans, alors laisse sortir tes émotions et surtout parle, ne reste pas avec tout ça en toi, n'hésite pas à aller voir également un professionnel (psy) ou rencontrer d'autres mamans confrontées à cette épreuve.
Je pense bien à toi et t'envoie de belles pensées
Marie
Mon expérience est différente, il ne s'agissait pas d'une grossesse gémellaire.
J'imagine la difficulté supplémentaire que doit représenter une ISG, il est normal que vous soyez effondrés, rien de tout cela n'est "normal", dans l'ordre des choses.
Je voudrais simplement te dire, même si cela paraît insurmontable et insupportable, tu dois te faire confiance, tu n'as malheureusement pas le choix, tu dois passer cette épreuve et tu le feras, avec beaucoup d'amour pour tes deux enfants j'imagine, peut-être même avec l'impression d'être dépassée parfois ou pas à la hauteur mais le plus important c'est que tu retiennes bien que tu es une bonne maman qui, dans une situation extrêmement compliquée et douloureuse, va essayer de gérer comme elle peut tout ce qui lui arrive et qu'elle n'a pas choisi.
Il n'y a pas de réaction parfaite à ce type de situation je pense, tous les sentiments se mélangent (douleur, tristesse, colère, angoisse mais aussi amour et joie d'avoir également une autre petite vie en toi) et il n'y a pas grand chose de rationnel là dedans, alors laisse sortir tes émotions et surtout parle, ne reste pas avec tout ça en toi, n'hésite pas à aller voir également un professionnel (psy) ou rencontrer d'autres mamans confrontées à cette épreuve.
Je pense bien à toi et t'envoie de belles pensées
Marie
Re: Grossesse gémellaire ISG T21
Merci Marie,
Nous sommes accompagnés par la psychologue de la maternité, qui nous soutenait d'ailleurs déjà lorsque nous étions en Pma. Je pleure beaucoup quand je suis dans son cabinet et je dis tout ce que j'ai sur le cœur, ce qui n'est pas le cas au quotidien, parce que je cherche aussi à protéger mes deux grands (12 et 8 ans) et mon mari, pour qui c'est une entrée dans la paternité vraiment douloureuse.
Merci encore.
Nous sommes accompagnés par la psychologue de la maternité, qui nous soutenait d'ailleurs déjà lorsque nous étions en Pma. Je pleure beaucoup quand je suis dans son cabinet et je dis tout ce que j'ai sur le cœur, ce qui n'est pas le cas au quotidien, parce que je cherche aussi à protéger mes deux grands (12 et 8 ans) et mon mari, pour qui c'est une entrée dans la paternité vraiment douloureuse.
Merci encore.