Anaïs, ma fée des étoiles

[Hannaya]

Voilà ma fée, tu es née le Mars sans vie, 3 mois à peine après que tu te sois nichée dans mon ventre. Tu est déjà tellement jolie. C'est une décision qui a été très difficile à prendre, mais je ne voulais pas jouer avec ta vie, alors avec papa on décidé de t'épargner la souffrance qu'apporte la neurofibromatose. Aujourd'hui je suis rentrée à la maison, vide, sans toi, et ça fait tellement mal... je t'aime tant ma fée. J'ai gardé des photos de toi avec ton joli doudou, elles seront dans une boîte où il n'y aura que des souvenirs de toi! Comme ça je pourrais la rouvrir de temps en temps. Tu me manques horriblement ma fée, je t'aime pour l'éternité, et au delà des étoiles

[Hannaya]

Ma fée, voilà 3 jours que tu es partie... jamais je n'oublierai cette rencontre, où je t'ai déjà trouvée si jolie... tu avais déjà le nez de papa! J'aurais aimé te donner plus sache le, mais il nous fallait te protéger de cette maladie... je ne cesse de penser à toi, tu es à tout jamais mon 2e bébé. Ta grande soeur connaîtra ton existence, elle ressent notre tristesse, et a l'air maussade aussi, elle avait compris que tu était en route. Je crois qu'elle a compris que tu n'étais plus dans le ventre de maman. Elle aussi t'aime sans doute déjà. Aujourd'hui il faut réapprendre à vivre, réapprendre à sourire... c'est mon coeur de maman qui saigne...
Je t'aime ma fée, pour l'éternité et au-delà des étoiles.

[Hannaya]

Ma petite fée, déjà 2 semaines que tu t'es envolée.. 2 semaines de vide.. Ce matin j'ai ressenti le besoin d'ouvrir ton enveloppe dans laquelle sont tes photos... Je les ai tenues près de mon cœur. Tu me manques tant ma fée. Aujourd'hui il fait beau, comme ce 2 Mars où tu t'es envolée. Les journées restent difficiles, les nuits surtout. J'ai toujours ce vide en moi, ce manque, le manque de toi, le manque des sensations de grossesse... Parfois je regrette de ne pas t'avoir laissé une chance, mais quel en aurait été le prix ? Quelle vie aurais tu eue ? Des opérations ? Un dégoût profond de ton propre corps comme moi ? Mais peut être aussi que tu aurais très bien vécu.. Impossible de savoir.. Papa et moi ne voulions pas prendre de risques, je regrette parfois oui mais j'aurais été égoïste... Je t'aime ma fée, au delà des étoiles, et pour l'éternité

[Hannaya]

Ma fée, ces quelques mots pour te dire à quel point tu me manques... À quel point je t'aime.
Je regrette de ne pas t'avoir pris dans mes bras plus longtemps et d'avoir été paralysée au point de ne pas t'avoir plus parler lorsque je t'avais dans mes bras. Je continue tout de même à te parler tous les jours, je suis sûre que tu m'entends de là où tu es. Je pense à toi à chaque instants. Je t'aime ma fée, pour l'éternité et au-delà des étoiles

[Hannaya]

Bonjour ma fée, aujourd'hui c'était le jour de ta crémation, et demain tu seras dans le vent... Encore une étape. J'ai une bougie qui brûle pour toi. Tu ne quittes jamais mes pensées, ma fée. J'espère que tu nous vois de là où tu es tu me manques tant.

[Hannaya]

Ma petite fée, ces quelques mots pour te dire à quel point tu me manques, à quel point je t'aime.
Le printemps semble s'installe, les oiseaux chantent, les arbres sont en bouton. La nature renaît.
Aujourd'hui la colère revient... La colère après la vie qui m'a déjà tant pris et qui nous prive de toi... J'ai encore du mal à croire que ça nous soit arrivé.
Je tâche d'être forte pour ta sœur, mais c'est tellement dur..
Je t'aime ma fée, pour l'éternité et au-delà des étoiles

[fan]

bonjour,
je viens de lire tes msg....j'ai des larmes dans les yeux
je te souhaite du courage pour surmonter cette épreuve

[ELA]

Bonjour,
Je me permets de vous répondre car je cherchais un endroit où pouvoir déverser mon trop-plein de chagrin, parler et échanger avec d'autres personnes qui auraient pu vivre des choses similaires aux miennes quand je suis tombée sur ce site. Puis de fil en aiguille selon les thèmes, de clic en clic je suis arrivée à vos messages....qui m'ont immédiatement fait écho.
J'aurais dû accoucher de ma petite Anaïs ces dernières semaines. Elle était prévue initialement pour le 21 mars mais ayant eu déjà deux grossesses (deux filles de 4 ans et demi et 2 ans en pleine forme) qui n'étaient pas allées jusqu'au terme, je m'étais préparée à ce qu'elle naisse au début du mois ou à des dates que je trouvais sympathiques (3.3.17 ou 7.03.17 ou 10.03.17 ou le 14 - mon propre anniversaire - ou 21.03.17 ou......), j'aime bien jouer avec les chiffres, on fait beaucoup de projets quand on est enceinte et qu'on attend un bébé..... mais finalement Anaïs est née à 24 semaines le 4 novembre 2016, après 15 jours d'hospitalisation, mon rêve, mon projet, ma petite fille, ma petite étoile (comme je la surnomme) s'en est allée. Saignements, infection et rupture de la poche des eaux. Elles prenait déjà du retard dans son développement, nous avons donc décidé de pratiquer une IMG pour éviter une vie de handicap et de souffrance à ma toute petite.
Quand j'ai vu que votre étoile à vous s'appelait du même nom que la mienne, les larmes ont coulé et j'ai décidé de vous écrire. Je ne sais pas ce que j'attends de ce forum, de ce message, de ma vie en général, mais j'ai beaucoup d'espoir que cela m'aide un peu à aller mieux. Je ne sais pas à qui parler, mon entourage ne sait pas quoi faire ni quoi dire pour m'aider et je ne sais pas non plus ce que je suis prête à entendre. Des forums dans mon département, je n'en ai pas trouvé et tout ce que l'on me propose c'est un rendez-vous avec une assistante sociale.....mais je veux que ce soit quelqu'un qui puisse me comprendre. Voilà, c'est tombé sur vous.
Je suis malheureuse, anéantie et je n'arrive pas à accepter cette perte. Je pensais avoir pris la bonne décision (c'est le cas) mais l'avoir acceptée. Durant les deux mois qui ont suivi, je suis allée de l'avant, j'ai fait tout un tas de choses pour reprendre ma vie en main : j'ai repris le travail, me suis mise à la musique, je chante aussi énormément... Sauf qu'en cette période de l'année où nous aurions dû commencer notre vie à 5, je me rends compte que mon état est catastrophique. Je suis en pleine dépression et je n'arrive pas à me sortir la tête de l'eau malgré toutes mes tentatives.
J'ai envie de hurler ma douleur, ma détresse et surtout cette injustice que ce soit mon bébé à moi à qui il est arrivé tout ceci. Cette saleté d'infection m'a arraché ma petite fille, j'en veux à la terre entière et ne trouve nulle part où déverser ma colère. Je suis encore en colère, je n'accepte pas, je ne veux pas croire ce qui m'est arrivé. Cela fait pourtant déjà presque 5 mois que mon étoile est partie, mais je ne le veux pas.... Elle me manque terriblement.................
Voila un bout de mon histoire, merci d'avoir pris le temps de ma lire.

[Hannaya]

Bonjour Eva. Oui c'est une douleur tellement forte...
Votre histoire est tellement triste aussi... Pourquoi les choses se passent t elles ainsi ??? Porter un petit être que l'on aime, que l'on veut voir grandir, faire ses premiers pas, entendre rire, et que finalement, non, tout ces rêves se retrouvent envolés...
Nos étoiles portent le même prénom, c'est vrai cela m'a sauté aux yeux. J'aime tellement ce prénom. Notre vie elle aurait dû être à 4 en Septembre. J'en veux également à la terre entière, à moi même. Je suis encore à terre, j'ai pensé aller un peu mieux, suite au départ dans le vent de ma fée des étoiles, je pensais que ce serait une nouvelle étape, mais non en fait je crois que je reste au même point... Je n'ai toujours pas appelé la psy, et je ne sais pas si je dois le faire ou non. C'est difficile d'en parler, de trouver à qui en parler aussi, car parfois, les gens ont des paroles maladroites. Ce forum, j'y passe beaucoup de temps, ici on se comprend, on pleure en lisant les histoires, on a aussi de l'espoir dans la rubrique des bébés de l'espoir, et ça fait du bien ! Aujourd'hui ma vie est comme arrêtée, je ne sais pas quoi faire. Je dois changer quelque chose dans ma vie et ce sera le travail, je dois changer de travail et peut être mettre au sport, mais pour l'instant je suis comme paralysée, comme si j'attendais de me réveiller d'un cauchemar. Les caps de dates clé me semblent bien difficiles..
Ça va déjà faire 1 mois... J'aurais dû être à 4 mois pile demain...

[ELA]

Merci Hannaya pour votre réponse.
J'ai reçu et lu ce soir le petit fascicule de cette association "Petite Emilie" et même si ma lecture était difficile et entrecoupée de larmes par moment, le fait que certaines choses que je ressens soient écrites noir sur blanc m'a fait me sentir moins seule. Une statistique m'a frappée et me reste gravée en mémoire : sur 1000 grossesses, 7 à 8 n'aboutissent pas pour différentes raisons. Ce nombre me parait tellement infime... 0,7 à 0.8 %... pourquoi est-ce tombé sur nous ??? Pourquoi nos bébés ?? Et d'un autre côté, je me dis qu'aussi infime il puisse paraître, cela représente déjà beaucoup trop de souffrance. Et le chapitre destiné à l'entourage avec les phrases qui n'aident pas et à ne pas prononcer, je les ai toutes entendues!! Je le voulais tant ce bébé, ma toute petite étoile...même si maintenant avec le recul je regrette de ne pas avoir passé plus de temps pour elle. Entre mes deux grandes et mon boulot, ma pauvre pépette durant ses 5 mois de vie, n'avait pas beaucoup de place... Et maintenant elle laisse un vide immense.
J'ai aussi parcouru ce soir le forum et lu beaucoup de témoignages dans diverses rubriques. J'aurais pu écrire moi-même la plupart des choses tellement ce qui était décrit ressemblait à mes propres sentiments ou mon propre vécu.
Je me sens vide, détruite, triste, en colère, terriblement en colère... et aussi tellement impuissante. Comment accepter la perte de mon bébé ?

J'ai beaucoup analysé ma situation, il faut dire que j'ai eu le temps de voir venir les choses pendant mon hospitalisation (à chaque jour de mon séjour à l'hôpital une nouvelle information : des saignements, des douleurs, des contractions, une infection qui augmente, que l'on soigne, qui stagne, puis les risques de perdre mon bébé, les échographies, toujours des saignements et des contractions, un nouvel antibiotique qui fait baisser l'infection, l'espoir qui renaît puis le choc de la fissure de la poche amniotique, le décèlement du retard de croissance, la décision d'IMG... l'accouchement...), je pensais qu'ayant subit tout ce chemin, j'avais accepté. Ou du moins que l'acceptation serait plus facile car comprise et maintes fois analysée. Mais non, j'ai moi aussi la sensation d'en être toujours au même point, comme si je m'enlisais dans mon état douloureux. Je savais que la date anniversaire (tout ce mois de mars en réalité) allait être difficile à vivre, mais je ne pensais pas qu'il allait raviver autant ma peine, ma douleur.

Pourtant je pense avoir mis toutes les chances de mon côté pour aller mieux : je suis de nature très expressive donc je parle beaucoup de ce qui m'est arrivé (en même temps j'étais tellement grosse enceinte que personne ne pouvait l'ignorer et étant prof sur plusieurs écoles, j'en voyais du monde...), j'étais déjà suivie par une psychologue auparavant avec qui j'ai repris rendez-vous et que je vois régulièrement, une sage-femme m'a proposé de faire des séances d'hypnose pour m'aider à "ranger" tout ce qu'il y a dans ma tête... Ça en fait des choses. Mais malgré tout ça, je sens ma douleur monter de jours en jours et je me sens aussi m'enfoncer encore un peu plus. Mes amis ne savent pas vraiment quoi faire, mon mari encore moins, il est complètement largué par mon état. Il faut dire qu'il n'a pas du tout vécu cette perte de la même façon que moi : lui n'a pas porté cette petite, n'a pas vécu l'accouchement, ne l'a pas vue, ne s'en est pas occupée comme moi... (l'accouchement s'est déroulé si vite que je n'ai pas pu l'appeler, ce qui est mieux pour lui finalement) sauf que maintenant j'ai la sensation d'être seule à porter tout ça. Pour ma part, je vis ma situation comme une noyade ; parce que ce n'est pas que je n'avance pas ou que je ne fais rien... c'est comme si j'essayais de nager mais que je n'y arrivais pas, je me débats, je me débats et l'eau me submerge, puis je me noie...

Ces dernières semaines je me suis accrochée à des tas de projets parce qu'il fallait que j'aille de l'avant. Déjà, j'ai trié toute la maison. Les affaires de bébé sont rangées, empaquetées, données pour certaines ou ponctuellement prêtées. J'avais la chance de vivre ma grossesse en même temps que 4 personnes (2 amies, une cousine et une connaissance assez proche), chance qui finalement s'avère être un calvaire maintenant. Deux bébés sont nés déjà, le second aujourd'hui même. J'ai beau vouloir me réjouir, je n'y arrive pas, cela me fait mal.... Du coup j'ai tout viré les affaires hors de ma vue (j'ai même filé mon lit à barreaux à ma voisine ! ) et ai réaménagé ma maison. Maison qui me sortait par les yeux les semaines passées alors je faisais des plans de construction car j'avais en tête de déménager pour faire bâtir. Puis je me suis mise à chercher des terrains à bâtir... je prenais la voiture et allais voir des terrains, je me baladais en quête d'un futur chez moi... Et là je regarde pour faire un agrandissement de la maison actuelle. Je ne sais pas où je vais ni comment (et il y a fort peu de chance que quelque chose se fasse réellement), mais je me fixe des objectifs pour passer/penser à autre chose. Bon, pour le moment ça n'est pas très concluant il faut dire... Pour votre part, il s'agira peut être de changer de travail. Je pense qu'on a besoin de tourner une page de quelque chose pour avancer, du moins je le ressens ainsi.

Côté sport, depuis deux semaines je me suis mise à courir. Ça en revanche, ça me fait énormément de bien car je vide ma colère, toute cette énergie nauséabonde dans la course. Moi qui déteste ça, j'ai couru avec mon chien et de la musique plein les oreilles quasi 10 km il y a deux jours, je n'avais jamais fait ça et pour le coup suis fière de moi. Les dates clés sont difficiles à passer, celle où ma petite fille aurait dû naître fut la plus terrible pour moi (pour le moment). Je vous souhaite beaucoup de courage car malheureusement vous n'êtes pas au bout de votre chagrin. C'est une phrase que l'on me répète assez souvent et que je ne sais jamais comment prendre mais "Il faut laisser le temps faire son oeuvre...". Par rapport à vous (Anaïs est née il y a déjà presque 5 mois), je me sens presque "ancienne" dans ma douleur et malheureusement elle est toujours aussi vive. Il faut maintenant apprendre à vivre avec, vaste programme...
Je ne suis pas encore allée lire les "bébés de l'espoir", je vais m'en garder un peu pour une prochaine fois.