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Le récit de mon histoire...

Posté : 18 août 2017, 12:06
par julie2017
Bonjour,

Je me permets de venir raconter mon parcours semé d'embûches à seulement 25 ans.
Tout a commencé en janvier 2015 lorsqu'avec mon chéri je décide d'arrêter la pilule. Quelques cycles difficiles au début puis une agréable surprise en mai 2015 : sa y est un tout petit bébé est venu se nicher au creux de mon ventre. Directement un sentiment de joie qui se dissipe assez vite à cause de pertes marrons présentes tous les jours. Tout mon entourage me dit de ne pas m'inquiéter, que sa arrive souvent sans forcément de conséquences. RDV gynécos posés, prise de sang effectuée : mon taux est bas, ne double pas tous les 48h mais je garde espoir... Jusqu'à ce jeudi 4 juin, 7h du matin : hémorragie en urinant, direction les urgences et tout arrive très vite : seulement une poche et un très gros hématome, pas de bébé, le verdict : oeuf clair (c'est pas grave sa arrive souvent mais le monde s'écroule quand même). Mon gynéco me dit que je suis en train de faire une fausse couche, que sa va se faire tout seul chez moi tranquillement. On suit l'évolution grâce aux prises de sang mais grande surprise et incompréhension : mon taux continue d'augmenter au lieu de diminuer. Nouvelle écho le lundi suivant suivi par de très grosses contractions au ventre et donc hospitalisation pendant une semaine (biopsie de l'endomètre, prise de sang, interrogation puis finalement *****et curetage, je n'ai compris malheureusement qu'aujourd'hui que j'avais "évacué" cet oeuf dans le WC la veille du curetage...)

L'année 2015 a été difficile car les cycles ne revenaient pas, on me parle finalement de synéchies en décembre 2015, opération en janvier 2016 puis en juin 2016 pour en venir à bout. Toujours pas de bébé sur les 6 derniers mois fin 2016 mis à part que mon nouveau gynéco (celui qui m'a fait le curetage et opéré des synéchies) me parle d'ovaires polykystiques. Mon chéri fait un spermogramme, tout à l'air d'aller bien.

Décembre 2016, je décide de pratiquer un sport qui finalement devient très vite une passion mais également début du traitement de stimulation d'ovulation ainsi que ostéopathie, échec en janvier puis février 2017. Le mois de mars est le mois de repos sans traitement. L'espoir est parti, on se concentre sur nos boulots et sur le sport. Fin mars, pas de règles test de grossesse négatif. On recommence le ****pour faire venir les règles et on reprendra le ****.
Seulement des saignements lors des rapports, mon gynéco pense à des règles, mon ostéopathe me dit que le col est un peu tendu, on travaille sur sa.

Le 14 avril 2017 : échographie de comptage des follicules et là on m'annonce que je suis enceinte de 7sa. Le petit bébé est bien là, son coeur bat parfaitement. Je ne réalise pas, je pleure de joie mais également de peur de revivre une fausse couche. Mon chéri est aux anges tout en ayant les mêmes peurs que moi. Mon gynécologue nous informe que les saignements étaient dûs à mon col un peu sensible et donc qu'à chaque rapport je saignerais. Nous décidons alors avec mon chéri d'éviter les rapports avec pénétration.
Lorsque les 8 sa (date de la fausse couche 2015) passent, un soulagement enfin ! Petite frayeur de maman début mai (ma soeur a perdu son bébé 2 jours après la naissance suite à un problème cardiaque dû à une maladie auto-immune qu'à ma soeur), contrôle échographique et tout va bien.

Echographie 1er trimestre : le 22 mai, tout va bien, bébé est parfait, on nous annonce même que c'est un petit garçon à 70%. Nous sommes enfin rassuré et pouvons nous projeter.
Les semaines passent, mon ventre s'est très vite bien arrondi, notre entourage ainsi que nos employeurs respectifs sont au courant. Nous sommes sur un petit nuage tout en ayant continuellement cette pensée : c'est trop beau pour être vrai, tout est exactement comme on voulait que sa se passe. Nous gardons espoir pour la suite.
Petite chute de tension à cause de la canicule en juin, arrêt d'une semaine puis reprise du travail et tout va bien. Nous commençons même à sentir ses petits coups mi juin.

Echographie 2ème trimestre à 22 sa : ce mercredi 26 juillet où tout s'effondre, la gynécologue faisant l'échographie s'attarde beaucoup sur la tête de notre bébé qui gigote énormément. Le verdict tombe, notre bébé va bien mais elle a un doute sur le cerveau et plus exactement sur le corps calleux. Elle nous confirme que c'est bien un petit garçon.
Le lendemain, rdv dans un centre d'écho plus spécialisé, et le verdict est sans appel : notre bébé a des gros kystes dans le cerveau qui ont empêché le développement du cerveau droit et il manque également 2/3 du corps calleux. La gynécologue formidable nous dit que c'est très grave même si tous le reste va bien (pas de malformations, pas d'autres problèmes), que notre dossier va passer en commission au CPDPN le mardi d'après. Nous sommes d'emblée demandeur de l'interruption de grossesse en apprenant que les médecins seraient dans l'incapacité de nous dire les séquelles psychologiques mais motrices que provoquerait cette maladie, juste que c'est très grave et très rare.

La suite dans le post suivant

Re: Le récit de mon histoire... suite

Posté : 18 août 2017, 12:18
par julie2017
Même après l'entretien avec le sage femme homme, nous ne réalisons pas ce qu'il nous arrive tout en sachant quand même que notre bébé est gravement malade, que la grossesse n'aurait pas forcément été jusqu'à terme si nous n'avions pas pris cette décision, et que ce petit être qui continue à gigoter activement dans mon ventre va mourrir.
L'interruption de grossesse est alors programmée le mardi 8 août. Mon chéri m'accompagne jusqu'au bout, toujours présent à mes côtés à chaque seconde.
Préparation du col le dimanche au soir, hospitalisation le lundi 7 août avec pose des laminaires.
Entrée au bloc le mardi à 8h30, sortie du bloc à 20h30 sans notre bébé...
Pose de la péridurale à 9H, amniocentèse et arrêt du coeur de notre bébé par l'interne en échographie à 12h30. Prise de sang pour le papa et pour moi afin de vérifier les plaquettes.
Quelques malaises et frayeurs durant la matinée.
Mise en place des comprimés de **** dans le vagin, rupture poche des eaux, début des contractions jusqu'à 16h. La sage femme qui nous accompagne ce jour là remet 2 autres comprimés de **** dans le vagin étant dilatée qu'à 2.
A 16h15, première frayeur : je sens quelque chose qui descend dans le vagin, l'aide soignante vient vérifier et me dit qu'il n'y a rien, pas de quoi s'inquiéter.
16h47 : je sens que notre bébé sort, nous sommes seuls avec mon chéri. Le bébé sort, nous crions de peur. Mon chéri va appeler la sage femme, je continue de crier tellement je suis effrayée et triste en même temps. La sage femme nous rassure, une gynécologue vient pour le placenta. Tout s'enchaine si vite, le placenta a du mal à être évacué, mon utérus ne veut pas arrêter de saigner, on m'appuie très fort sur le ventre pour vraiment tout bien nettoyé, la gynécologue évite le curetage (à cause de mon antécédent de synéchie) et vérifie par échographie, tout va bien.

Une fois fini, la sage femme nous demande si nous voulons voir notre bébé.

Elle revient avec notre fils, nous avons choisi de l'appeler Christian et lui avions choisi un body (petit cours avec un nuage et des étoiles au dessus de la tête). Nous le trouvons tout simplement magnifique, blotti dans ce lange douillet avec son body qui lui va certes trop grand mais qui lui correspond tellement. Je décide de le prendre dans mes bras, de voir ses petites mains et ses petits pieds. Tout est si petit mais si mignon. JE le comtemple afin de vraiment gravé son image dans mon cerveau pour ne jamais l'oublier. Mon chéri décide également de le porter et nous lui disons un dernier au revoir....

Nous sommes tellement triste mais également tellement soulagé de ne pas lui infliger les conséquences de sa maladie. Notre fils n'a pas demandé à être malade, n'a pas demandé à subir tous sa et nous ne sentons pas d'avoir le droit de lui imposer une vie telle qu'on nous l'avait présenté.
Nous préférons souffrir tous les 2 au lieu de le faire souffrir. Nous entrons dans la vie de parents en nous prenant la porte en pleine face... Nous devenons pap'ange et mam'ange...

JE sors 2 jours après avec des papiers administratifs mais également une photo de lui, son bracelet de naissance et ses empreintes. Le retour a la maison est très difficile. Certes nous n'avions rien acheté encore ni préparé sa chambre mais les espoirs qu'on avait avec ce petit bout de chou sont bien présents, On s'imaginait depuis 6 mois des scènes au quotidien que nous passerions à 3... Le plus dur à ce jour c'est de savoir que nous les vivrons pas avec notre Christian.

Aujourd'hui je ne sais pas comment je vais réussir à vivre avec ce manque. J'ai envi de le sentir à nouveau près de moi, le regarder, le sentir bouger.
Mon ventre est encore un peu gonflé, le dos me tire encore un peu de la péridurale, nous avons le regard triste avec mon chéri même si nous essayons d'avancer main dans la main pour surmonter cette épreuve.

J'ai tellement pleurer que je n'ai presque plus de larmes. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi sa nous arrive encore à nous. CE bébé était plus que désiré, pourquoi on nous l'a enlevé...

Nous attendons impatiemment les résultats de l'amniocentèse, des prises de sang, de l'IRM foetal, de la radio de notre bébé ainsi que de son autopsie.

Nous pensons tous les jours à lui. je n'ai pas encore repris le travail depuis ce 26 juillet, mon chéri a repris que depuis mercredi 16 mais c'est tellement dur pour lui aussi.

voila c'est notre histoire, désolé d'avoir été aussi longue...

Re: Le récit de mon histoire...

Posté : 18 août 2017, 14:04
par Natange
Bonjour julie2017,

je suis triste de t'accueillir ici et de lire ton histoire. J'espère que tu trouveras un peu de réconfort sur le forum.

Re: Le récit de mon histoire...

Posté : 18 août 2017, 14:46
par Anne-Sibylle
Bonjour Julie2017,
C'est avec tristesse que je lis ton histoire à l'instant. J'espère que tu trouveras du réconfort et de l'apaisement en parcourant ce forum bienveillant. Cela m'a beaucoup aidée après mon IMG en février dernier, le vide que tu ressens est très normal...entourez-vous de personnes bienveillantes et attentionnées ces prochains jours afin d'arriver à trouver un peu la paix dans vos coeurs. L'entourage peut être un véritable levier , mais il ne faut pas hésiter non plus à ne pas trop s'exposer aux autres lorsque la tristesse est trop intense...ne culpabilisez pas. Vous ferez au mieux j'en suis sûre, prenez soin de vous , et avancez à votre rythme...
Douces pensées à ton petit Christian.

Re: Le récit de mon histoire...

Posté : 18 août 2017, 15:10
par Elomamange
Bonjour Julie, je suis triste de t'accueillir sur ce forum...mon petit garcon s'est envolé le 5aout dernier à 17sa suite à une img , il était porteur de trisomie 21 et nous avons décidé de lui éviter une vie de souffrance nous aussi... c'est très difficile de se remettre d'une telle épreuve, je vais de mieux en mieux mais comme toi j'ai tellement pleuré que je n'ai plus de larmes.
J'ai décidée moi aussi de renconté mon fils a sa naissance et je le regrette pas, je l'ai tenu dans les bras, j'ai pu lui parler et ca m'a beaucoup aidée, il était si petit, si adorable, j'ai moi aussi des photos de lui et je les regarde souvent, je n'oublierai jamais ces instants terrible que nous avons vécu mais j'essaye d'avancer et de ne garder que ce moment si doux ou je l'ai rencontré pour la première et la dernière fois.
J'espère que tu trouvera l'aide et le soutien nécessaire ici et auprès de tes proches, je te souhaite beaucoup de courage et également que le bonheur revienne vite dans ta vie...
Tendres pensées à nos petits anges ❤️

Re: Le récit de mon histoire...

Posté : 18 août 2017, 18:16
par julie2017
Merci les filles pour vos messages qui apportent un peu Dr réconfort dans cette journée.

On essaie d'avancer petit à petit, jour par jour en se disant qu'aujourd'hui est mieux qu'hier et moins pire que demain...