IMG à 31 SA
Posté : 13 août 2017, 19:17
Je viens de perdre mon petit Mathis cette nuit terrible du 10 août...
Le cauchemar avait commencé le 16 juin, lors de la 2eme écho. Nous y allions plus que sereins, ça nous semblait juste être une formalité, d'autant plus que mon gynéco nous avait déjà donné le sexe quelques semaines auparavant... nous allions avoir un petit garçon, l'idéal vu que nous sommes déjà les heureux parents d'une magnifique princesse de 3 ans et demi !
Tout se passait bien, j'étais tombée enceinte tout de suite, et je n'avais quasiment pas de désagréments liés à la grossesse, tout comme pour ma fille d'ailleurs.
Le choc a été d'autant plus violent quand le gynéco s'est attardé sur le visage de notre bébé en disant "il y'a une fente labiale". Devant mes larmes immédiates, il a d'abord cherché à nous rassurer en expliquant que ça s'operait très bien aujourd'hui, puis il a continué l'échographie et constaté que ce n'était pas une simple fente, mais une fente labio-palatine bilatérale, donc bien plus grave et avec un risque de malformations associées. Il a ensuite vu quelque chose d'"inhabituel" au niveau du coeur, puis s'est arrêté là et nous a envoyés au plus vite vers le CPDPN le plus proche.
S'en sont suivis presque 2 mois d'enfer, entre diverses échographies morpho et cardiaques, l'amniocentese et tests génétiques, l'IRM cerebral, les decouvertes de malformation aux yeux et la confirmation de malformations graves au visage et au coeur, l'excès de liquide amniotique, les attentes interminables... Devant le diagnostic terrible des lésions et du devenir de notre enfant, nous avons très vite demandé une IMG. Nous avons changé de CPDPN, car le premier, suite aux résultats "normaux" de l'amniocentese, a complètement changé de discours et nous demandait d'attendre les 32 semaines pour vraiment pouvoir prendre une décision, car pas assez d'éléments totalement fiables selon eux... une fois pris en charge dans le second CPDPN, tout est allé très vite. Une équipe formidable, et un constat sans appel : syndrome polymalformatif, donc une vie de souffrances physiques et mentales pour notre pauvre petit bonhomme, ce qui était trop difficile à concevoir pour nous. J'ai toujours su que je préférais souffrir que de voir souffrir mon enfant.
L'IMG a donc eu lieu quelques jours après.
Le lundi c'était le "geste", comme ils appellent ça, l'injection dans le cordon du bébé pour l'"endormir". L'horreur, et à la fois la jeune femme médecin qui l'a réalisé a été incroyable de douceur et d'humanité, ce qui m'a tellement soulagée pour le départ de mon ange...
Puis le mardi c'était le déclenchement. Tout en douceur, donc j'ai attendu le mercredi midi pour demander la péridurale et la salle de naissance.
L'équipe médicale à été incroyable du début à la fin, et heureusement, car ça a duré des heures, avec des chutes de tension, des échecs de péridurale (qu'on m'a reposée 2 fois, mais le cathéter a fini par se boucher a chaque fois !), et des douleurs abominables ...
Tout ça pour un bébé mort au bout, c'est juste inhumain... mon homme s'est effondré devant ma douleur, le pauvre, c'est si dur pour eux aussi de se sentir impuissants..
Nous avons vu notre petit ange juste après, dans le joli petit pyjama que nous lui avions acheté. Nous l'avons câliné, nous lui avons beaucoup parlé, c'était indispensable pour nous, tant pour le bonheur de le rencontrer, que pour la confirmation que nous avions pris la bonne décision.. un acte d'amour.
Depuis que nous l'avons laissé repartir dans son petit berceau vers d'autres contrées, le vide qu'il laisse est indescriptible et tellement douloureux... je pensais être quelque part un peu soulagée après toutes ces semaines de cauchemar, mais alors pas du tout, au contraire ! C'est comme si j'avais abandonné une partie de moi a l'hôpital... et finalement, tant qu'il était dans mon ventre, je le sentais vivre, exister, et moi aussi !
Je ne serai plus jamais la même, mais je crois que mon fils m'aura fait grandir et évoluer différemment, mais je le remercie quand même d'être venu dans ma vie.
Sophie
Le cauchemar avait commencé le 16 juin, lors de la 2eme écho. Nous y allions plus que sereins, ça nous semblait juste être une formalité, d'autant plus que mon gynéco nous avait déjà donné le sexe quelques semaines auparavant... nous allions avoir un petit garçon, l'idéal vu que nous sommes déjà les heureux parents d'une magnifique princesse de 3 ans et demi !
Tout se passait bien, j'étais tombée enceinte tout de suite, et je n'avais quasiment pas de désagréments liés à la grossesse, tout comme pour ma fille d'ailleurs.
Le choc a été d'autant plus violent quand le gynéco s'est attardé sur le visage de notre bébé en disant "il y'a une fente labiale". Devant mes larmes immédiates, il a d'abord cherché à nous rassurer en expliquant que ça s'operait très bien aujourd'hui, puis il a continué l'échographie et constaté que ce n'était pas une simple fente, mais une fente labio-palatine bilatérale, donc bien plus grave et avec un risque de malformations associées. Il a ensuite vu quelque chose d'"inhabituel" au niveau du coeur, puis s'est arrêté là et nous a envoyés au plus vite vers le CPDPN le plus proche.
S'en sont suivis presque 2 mois d'enfer, entre diverses échographies morpho et cardiaques, l'amniocentese et tests génétiques, l'IRM cerebral, les decouvertes de malformation aux yeux et la confirmation de malformations graves au visage et au coeur, l'excès de liquide amniotique, les attentes interminables... Devant le diagnostic terrible des lésions et du devenir de notre enfant, nous avons très vite demandé une IMG. Nous avons changé de CPDPN, car le premier, suite aux résultats "normaux" de l'amniocentese, a complètement changé de discours et nous demandait d'attendre les 32 semaines pour vraiment pouvoir prendre une décision, car pas assez d'éléments totalement fiables selon eux... une fois pris en charge dans le second CPDPN, tout est allé très vite. Une équipe formidable, et un constat sans appel : syndrome polymalformatif, donc une vie de souffrances physiques et mentales pour notre pauvre petit bonhomme, ce qui était trop difficile à concevoir pour nous. J'ai toujours su que je préférais souffrir que de voir souffrir mon enfant.
L'IMG a donc eu lieu quelques jours après.
Le lundi c'était le "geste", comme ils appellent ça, l'injection dans le cordon du bébé pour l'"endormir". L'horreur, et à la fois la jeune femme médecin qui l'a réalisé a été incroyable de douceur et d'humanité, ce qui m'a tellement soulagée pour le départ de mon ange...
Puis le mardi c'était le déclenchement. Tout en douceur, donc j'ai attendu le mercredi midi pour demander la péridurale et la salle de naissance.
L'équipe médicale à été incroyable du début à la fin, et heureusement, car ça a duré des heures, avec des chutes de tension, des échecs de péridurale (qu'on m'a reposée 2 fois, mais le cathéter a fini par se boucher a chaque fois !), et des douleurs abominables ...
Tout ça pour un bébé mort au bout, c'est juste inhumain... mon homme s'est effondré devant ma douleur, le pauvre, c'est si dur pour eux aussi de se sentir impuissants..
Nous avons vu notre petit ange juste après, dans le joli petit pyjama que nous lui avions acheté. Nous l'avons câliné, nous lui avons beaucoup parlé, c'était indispensable pour nous, tant pour le bonheur de le rencontrer, que pour la confirmation que nous avions pris la bonne décision.. un acte d'amour.
Depuis que nous l'avons laissé repartir dans son petit berceau vers d'autres contrées, le vide qu'il laisse est indescriptible et tellement douloureux... je pensais être quelque part un peu soulagée après toutes ces semaines de cauchemar, mais alors pas du tout, au contraire ! C'est comme si j'avais abandonné une partie de moi a l'hôpital... et finalement, tant qu'il était dans mon ventre, je le sentais vivre, exister, et moi aussi !
Je ne serai plus jamais la même, mais je crois que mon fils m'aura fait grandir et évoluer différemment, mais je le remercie quand même d'être venu dans ma vie.
Sophie