27 juin, au revoir mon petit Ange
Posté : 11 juillet 2017, 14:33
Bonjour à toutes et à tous
je suis nouvelle maman ange depuis le 27 juin 2017 d'un petit Anton parti trop tôt, à 25 SA. Le 16 juin, l'écho pédiatre nous a parlé pendant plus de 1h30 en nous expliquant qu'Anton avait une cardiopathie incurable. Depuis ce jour, je pleure toutes les larmes de mon corps. Mon mari est bien plus fort mais je sais qu'il enterre sa peine. Mon petit garçon de 5 ans a eu un véritable choc d'apprendre qu'il ne verrait jamais son petit frère. Le 21 juin, rendez-vous avec la gynécologue et je rentre le 25 juin au soir à l'hôpital... À partir de ce moment là, mon corps ne m'appartient plus, mon bébé non plus et mon cerveau est parti à des milliers de kilomètres de moi. Je subis, je survis pour que mon bébé parte en paix et n'ait pas une vie de souffrance, alors que la mienne en prenait le chemin.
Le 25 juin, je dois prendre ces fameux cachets devant une infirmière témoin, visite de l'anesthésiste. Lundi 26 juin est une longue journée d'attente en voyant les infirmières, la sage femme qui vient me parler pendant plus d'une heure mais dont les paroles ne m'atteignent même pas. Je sens mon petit Anton taper en moi comme si il me disait 'je suis là, et je vais bien' mais ce n'était pas le cas. Lundi 26 au soir, je suis en position gynécologique et la gynécologue m'introduit des bâtonnets pour assouplir le col qui m'auront donnés des contractions ma dernière nuit avec toi.
Mardi 27 juin démarre une journée que je compare à une course à pied (avec une fin beaucoup moins heureuse mais cela m'a aidé). Je me suis concentrée avec mon mari à mes côtés. L'équipe du CHU est fantastique et un grand merci particulier à ****, ma sage femme et ma gynécologue. On me pose cette satanée péridurale, ce sera les derniers coups que je sens de toi mon petitou... Je me rappelle ce champ bleu où je ne vois plus mon ventre, je sens l'amniocenthèse m'aspirer comme si on vidait de l'intérieur, et la piqure du gynécologue qui te cherche... Ton petit coeur s'est vite endormi m'a t'elle dit. Tu n'es plus là et je dois continuer ma course. Retrait des bâtonnets, rupture de la poche des eaux et mises en place des suppositoires qui vont créer les contractions à 12h30. J'ai fait ma course à pied de 3h en souffrance, mais je tiens, je respire, je ne pleure pas... Et à 15h39 tu es né, sans cri. Je t'ai senti arriver en 2 contractions, ma seule poussée pour le placenta. Et là, j'ai pleuré, j'ai compris que c'était fini. 6 mois de ma vie partis et toi avec, et moi avec...
À 16h on t'emmène à nous. Tu es si petit : 32 cm et 650g mais tout mignon. Je n'oublierai jamais tes petites mains que j'ai serrés, et tes petits ongles. Je t'ai entouré d'un paréo de ton grand frère, je t'ai écrit et nous t'avons mis des photos de notre famille qui ne toubliera jamais pour t'accompagner au ciel.
La nuit qui a suivi, j'étais complètement ailleurs, trop faible pour pleurer. Et je suis sortie le lendemain. Le retour à la maison a été horrible. Le ventre et les bras vides...
Aujourd'hui, mardi 11 juillet à 14h30 je revis, après 15 jours, cette journée comme si j'y étais. Comme un hommage à toi, ton père et ton grand frère, l'équipe du CHU et toutes les personnes qui m'ont témoigné leur soutien.
Je t'aime mon fils, mon petit Ange, accompagne nous et si ce témoignage d'IMG peut vous aider futures maman anges alors je peux vous dire que malgré ce traumatisme, je me souviendrai à jamais du bel accompagnement que nous avons eu.
À toutes et à tous, courage, il faut continuer à vivre et prendre de la force dans nos anges qui veillent sur nous, je vous embrasse
Jennifer, maman ange d'Anton, 27 juin 2017
je suis nouvelle maman ange depuis le 27 juin 2017 d'un petit Anton parti trop tôt, à 25 SA. Le 16 juin, l'écho pédiatre nous a parlé pendant plus de 1h30 en nous expliquant qu'Anton avait une cardiopathie incurable. Depuis ce jour, je pleure toutes les larmes de mon corps. Mon mari est bien plus fort mais je sais qu'il enterre sa peine. Mon petit garçon de 5 ans a eu un véritable choc d'apprendre qu'il ne verrait jamais son petit frère. Le 21 juin, rendez-vous avec la gynécologue et je rentre le 25 juin au soir à l'hôpital... À partir de ce moment là, mon corps ne m'appartient plus, mon bébé non plus et mon cerveau est parti à des milliers de kilomètres de moi. Je subis, je survis pour que mon bébé parte en paix et n'ait pas une vie de souffrance, alors que la mienne en prenait le chemin.
Le 25 juin, je dois prendre ces fameux cachets devant une infirmière témoin, visite de l'anesthésiste. Lundi 26 juin est une longue journée d'attente en voyant les infirmières, la sage femme qui vient me parler pendant plus d'une heure mais dont les paroles ne m'atteignent même pas. Je sens mon petit Anton taper en moi comme si il me disait 'je suis là, et je vais bien' mais ce n'était pas le cas. Lundi 26 au soir, je suis en position gynécologique et la gynécologue m'introduit des bâtonnets pour assouplir le col qui m'auront donnés des contractions ma dernière nuit avec toi.
Mardi 27 juin démarre une journée que je compare à une course à pied (avec une fin beaucoup moins heureuse mais cela m'a aidé). Je me suis concentrée avec mon mari à mes côtés. L'équipe du CHU est fantastique et un grand merci particulier à ****, ma sage femme et ma gynécologue. On me pose cette satanée péridurale, ce sera les derniers coups que je sens de toi mon petitou... Je me rappelle ce champ bleu où je ne vois plus mon ventre, je sens l'amniocenthèse m'aspirer comme si on vidait de l'intérieur, et la piqure du gynécologue qui te cherche... Ton petit coeur s'est vite endormi m'a t'elle dit. Tu n'es plus là et je dois continuer ma course. Retrait des bâtonnets, rupture de la poche des eaux et mises en place des suppositoires qui vont créer les contractions à 12h30. J'ai fait ma course à pied de 3h en souffrance, mais je tiens, je respire, je ne pleure pas... Et à 15h39 tu es né, sans cri. Je t'ai senti arriver en 2 contractions, ma seule poussée pour le placenta. Et là, j'ai pleuré, j'ai compris que c'était fini. 6 mois de ma vie partis et toi avec, et moi avec...
À 16h on t'emmène à nous. Tu es si petit : 32 cm et 650g mais tout mignon. Je n'oublierai jamais tes petites mains que j'ai serrés, et tes petits ongles. Je t'ai entouré d'un paréo de ton grand frère, je t'ai écrit et nous t'avons mis des photos de notre famille qui ne toubliera jamais pour t'accompagner au ciel.
La nuit qui a suivi, j'étais complètement ailleurs, trop faible pour pleurer. Et je suis sortie le lendemain. Le retour à la maison a été horrible. Le ventre et les bras vides...
Aujourd'hui, mardi 11 juillet à 14h30 je revis, après 15 jours, cette journée comme si j'y étais. Comme un hommage à toi, ton père et ton grand frère, l'équipe du CHU et toutes les personnes qui m'ont témoigné leur soutien.
Je t'aime mon fils, mon petit Ange, accompagne nous et si ce témoignage d'IMG peut vous aider futures maman anges alors je peux vous dire que malgré ce traumatisme, je me souviendrai à jamais du bel accompagnement que nous avons eu.
À toutes et à tous, courage, il faut continuer à vivre et prendre de la force dans nos anges qui veillent sur nous, je vous embrasse
Jennifer, maman ange d'Anton, 27 juin 2017