Au revoir Théophile
Posté : 24 avril 2017, 16:33
Bonjour à toutes,
Je me retrouve ici car je suis la maman de Théophile, né prématuré le 26 février 2017 à 27sa tout pile. Il s'est beaucoup battu en réanimation néonatale mais il nous a quitté deux jours après.
Mon histoire commence comme toutes les belles grossesses, un + en septembre, premier mois d'essai bébé, première grossesse, premier enfant dans ma famille, le début d'une belle histoire. A l'écho morphologique tout va bien mais Théophile est petit et ma tension un peu haute, les semaines passent, je fais des échos plus fréquentes, on me parle d'un début de pré éclampsie. Je ne panique pas parce que je n'envisage pas une seconde que la fin de mon histoire ne sera pas heureuse. Après 48h d'hospitalisation pour voir comment cette maudite pré éclampsie évolue, on me laisse sortir. J'approche des 27sa, on me dit que Théophile arrivera plus tôt que prévu, mais qu'il approche de la limite de viabilité, que c'est jouable, que j'ai encore du temps où il peut rester au chaud. Vaines phrases, la pré éclampsie est une maladie traitre, elle peut évoluer très vite.
On est dimanche, deux jours après ma sortie de l’hôpital, avec mon mari on se balade à Anvers mais je sens que quelque chose ne va pas : Théophile ne bouge plus depuis hier, et j'ai mal partout comme si j'avais la grippe. Je décide de faire un saut à la maternité histoire de se rassurer un peu. On ne ressortira plus de l’hôpital avec Théophile. La pré éclampsie a gagné, il doit sortir, je suis transférée au bloc pour une césarienne d'urgence. Il faut sauver le bébé, il ne va pas bien dans mon ventre, il doit sortir. Théophile nait sans un cri à 21h56. Je ne vois que les regards des soignants entre eux quand je suis sur la table d'opération, et je comprends que ça ne va pas bien du tout. Dans la salle à côté ils sont tous penchés sur mon bébé, mon mari les a rejoins. Plus tard, j'apprendrai que Théophile était en arrêt, qu'il l'ont réanimé, il est revenu à la vie quand mon mari lui a pris la main pour lui dire au revoir. Il est revenu pour que je puisse moi aussi le voir. On l'a mis dans son incubateur. Il pèse 690g et mesure 31cm. Tout ce que je retiens comme info, c'est qu'il est stable, qu'il a déjà des cheveux, qu'il a ouvert ses petits yeux.
Nous avons passé deux jours avec Théophile, deux jours magnifiques où il bougeait ses petites jambes, agrippait sa petite pieuvre en crochet, regardait son papa, reconnaissait sa maman. Je ne suis pas une mamange, je suis une maman. J'ai appris à tirer mon lait, alors que j'envisageais à peine l’allaitement. Puis il y a eu ce matin où l'équipe pédiatrique est venue dans ma chambre. Il fallait opérer Théophile car il avait une nécrose de l'intestin. Nous étions confiants, nous avons attendu la fin de l'opération, ça a pris des heures, et plus les heures passaient, plus nos regards devenaient fuyants, hésitants. Après tout ça, la mort ne pouvait quand même pas gagner... et pourtant. Le pédiatre est arrivé tout seul. Mon mari a compris que c'était fini, mais je ne voulais rien savoir. Et pourtant, il fallait lui dire au revoir.
Théophile est parti le 28 février au soir, contre sa maman.
Ça fait maintenant presque deux mois, et je ne reprends pas du tout ma vie.. j'ai pris mon congé maternité, j'ai des examens à faire pour comprendre l'origine de la pré éclampsie. Je sais déjà qu'il risque bien d'avoir une récidive, mais j'ai bien l'intention de changer la fin de l'histoire cette fois-ci.
Je me retrouve ici car je suis la maman de Théophile, né prématuré le 26 février 2017 à 27sa tout pile. Il s'est beaucoup battu en réanimation néonatale mais il nous a quitté deux jours après.
Mon histoire commence comme toutes les belles grossesses, un + en septembre, premier mois d'essai bébé, première grossesse, premier enfant dans ma famille, le début d'une belle histoire. A l'écho morphologique tout va bien mais Théophile est petit et ma tension un peu haute, les semaines passent, je fais des échos plus fréquentes, on me parle d'un début de pré éclampsie. Je ne panique pas parce que je n'envisage pas une seconde que la fin de mon histoire ne sera pas heureuse. Après 48h d'hospitalisation pour voir comment cette maudite pré éclampsie évolue, on me laisse sortir. J'approche des 27sa, on me dit que Théophile arrivera plus tôt que prévu, mais qu'il approche de la limite de viabilité, que c'est jouable, que j'ai encore du temps où il peut rester au chaud. Vaines phrases, la pré éclampsie est une maladie traitre, elle peut évoluer très vite.
On est dimanche, deux jours après ma sortie de l’hôpital, avec mon mari on se balade à Anvers mais je sens que quelque chose ne va pas : Théophile ne bouge plus depuis hier, et j'ai mal partout comme si j'avais la grippe. Je décide de faire un saut à la maternité histoire de se rassurer un peu. On ne ressortira plus de l’hôpital avec Théophile. La pré éclampsie a gagné, il doit sortir, je suis transférée au bloc pour une césarienne d'urgence. Il faut sauver le bébé, il ne va pas bien dans mon ventre, il doit sortir. Théophile nait sans un cri à 21h56. Je ne vois que les regards des soignants entre eux quand je suis sur la table d'opération, et je comprends que ça ne va pas bien du tout. Dans la salle à côté ils sont tous penchés sur mon bébé, mon mari les a rejoins. Plus tard, j'apprendrai que Théophile était en arrêt, qu'il l'ont réanimé, il est revenu à la vie quand mon mari lui a pris la main pour lui dire au revoir. Il est revenu pour que je puisse moi aussi le voir. On l'a mis dans son incubateur. Il pèse 690g et mesure 31cm. Tout ce que je retiens comme info, c'est qu'il est stable, qu'il a déjà des cheveux, qu'il a ouvert ses petits yeux.
Nous avons passé deux jours avec Théophile, deux jours magnifiques où il bougeait ses petites jambes, agrippait sa petite pieuvre en crochet, regardait son papa, reconnaissait sa maman. Je ne suis pas une mamange, je suis une maman. J'ai appris à tirer mon lait, alors que j'envisageais à peine l’allaitement. Puis il y a eu ce matin où l'équipe pédiatrique est venue dans ma chambre. Il fallait opérer Théophile car il avait une nécrose de l'intestin. Nous étions confiants, nous avons attendu la fin de l'opération, ça a pris des heures, et plus les heures passaient, plus nos regards devenaient fuyants, hésitants. Après tout ça, la mort ne pouvait quand même pas gagner... et pourtant. Le pédiatre est arrivé tout seul. Mon mari a compris que c'était fini, mais je ne voulais rien savoir. Et pourtant, il fallait lui dire au revoir.
Théophile est parti le 28 février au soir, contre sa maman.
Ça fait maintenant presque deux mois, et je ne reprends pas du tout ma vie.. j'ai pris mon congé maternité, j'ai des examens à faire pour comprendre l'origine de la pré éclampsie. Je sais déjà qu'il risque bien d'avoir une récidive, mais j'ai bien l'intention de changer la fin de l'histoire cette fois-ci.