Nos 2 anges...
Posté : 31 mars 2017, 21:38
Bonjour à tous et à toutes,
Voici notre histoire…
Je suis tombée enceinte grâce à une Fiv en octobre dernier. C'était la 3ème tentative pour avoir notre 1er enfant. Et surprise, 1 embryon et 2 bébés ! C'était une immense joie malgré un peu d'inquiétude (on ne voulait pas que ce soit compliqué).
Tout se passe bien jusqu'à l'écho des 12 SA. Là, on voit une différence de clarté nucale entre nos 2 petites filles et une grosse différence de taille : bizarre pour des vraies jumelles...
On m'envoie vers le CHU de Poitiers dans un service spécialisé. Verdict : syndrome transfuseur transfusé avec RCIU sévère pour la plus petite de nos bébés. Je suis envoyée d'urgence dès le lendemain à ***** à Paris. On nous dit que notre "petit chat" a déjà pris beaucoup de retard, trop, elle est en souffrance et menace de s’éteindre d’une minute à l’autre... seule solution, procéder à une interruption sélective pour sauver notre autre bébé qui va très bien pour le moment. "On vous laisse réfléchir 10 minutes et on revient pour connaître votre décision" ! Je n'ai pas pu décrocher un mot même si j'étais consciente que nous n'avions pas le choix. Je remercie mon conjoint d'avoir eu les mots et d'avoir été fort pour nous 2. Nous avons donc accepté pour sauver une de nos filles.
Donc à 18SA, l'interruption a eu lieu, le 14 février, le jour de la st Valentin, le jour de l’amour... Nous avions ce sentiment horrible de sacrifier notre petit chat pour sauver sa sœur. Et puis aussi l’horreur de porter mon bébé ange dans mon ventre jusqu’à la fin de ma grossesse. Cette culpabilité qui reste en moi…
J'ai finalement réussi à reprendre le dessus, les problèmes étaient terminés... jusqu'à 21 SA... J'ai alors commencé à avoir de petites pertes liquides. Verdict : fissure de la poche des eaux, et 2 jours plus tard, rupture complète. Nouveau coup de massue !!! On me laisse quand même de l'espoir, le liquide se renouvelle un peu et ça peut suffire pour que notre belette évolue bien. Les échos confirment qu’elle continue sa croissance et a assez de liquide pour bouger. Nous sommes sur un fil, les jours et même les heures sont longs mais on y croit un peu… il le faut ! Il faut tenir au moins jusqu’à 25 SA pour envisager la viabilité de la belette. Les pédiatres ne feront rien avant.
Mais comme rien ne va… j’ai un placenta recouvrant et à 24SA pile, je perds beaucoup de sang. Je suis hospitalisée puis ça s’arrête. Mon Dieu, il faut tenir !!! Encore au moins une ou deux semaines, si possible un peu plus… j’en viens à compter les minutes dans une angoisse interminable.
Et puis à 24 SA+5, les pertes de sang deviennent hémorragiques, j’ai des contractions… le docteur m’ausculte, ne me dit rien et dit à ses collègues : trop de sang, on la descend en salle de naissance ! Sur le moment, je ne veux pas comprendre ce que ça signifie et personne ne me dit les choses clairement. Finalement, un professeur vient me voir et me dit : vous savez ce qui va se passer ? Moi : non… Lui : Vous allez surement rentrer en travail !
Et c’est le cas, les contractions sont très douloureuses, on me pose une péridurale. Mon col est alors à 8cm. Ça a pris 4h. Pour les 2cm restants, il faudra attendre 16h… et une perfusion pour forcer à relancer les contractions. Puis on me dit d’essayer de pousser : « ok on s’installe, le pied est dehors ».
Effectivement, je sens son petit pied bouger entre mes jambes. Mais il faut encore attendre le docteur qui veut être présent avec la Sage-femme. Il mettra 20minutes à arriver… je ne sens plus son pieds bouger… Je veux pousser, en terminer ! Lorsqu’il arrive enfin, je pousse de toutes mes forces, 3 fois et notre petite fille nait. Elle est emmenée par les pédiatres mais on nous annonce rapidement que tout est fini. Son cœur bat mais pas de mouvements respiratoires.
On me l’emmène et je la garde tout contre moi, son petit cœur s’est arrêté. Elle est toute chaude, ma petite belette.
Elle est partie sans douleur, rejoindre sa petite sœur. C’était mardi 28 mars, à 16h.
Hier, nous sommes rentrés à la maison, tous les 2 comme avant, mais avec un chagrin immense en plus… sans nos petits anges Camille et Valentine…
Voici notre histoire…
Je suis tombée enceinte grâce à une Fiv en octobre dernier. C'était la 3ème tentative pour avoir notre 1er enfant. Et surprise, 1 embryon et 2 bébés ! C'était une immense joie malgré un peu d'inquiétude (on ne voulait pas que ce soit compliqué).
Tout se passe bien jusqu'à l'écho des 12 SA. Là, on voit une différence de clarté nucale entre nos 2 petites filles et une grosse différence de taille : bizarre pour des vraies jumelles...
On m'envoie vers le CHU de Poitiers dans un service spécialisé. Verdict : syndrome transfuseur transfusé avec RCIU sévère pour la plus petite de nos bébés. Je suis envoyée d'urgence dès le lendemain à ***** à Paris. On nous dit que notre "petit chat" a déjà pris beaucoup de retard, trop, elle est en souffrance et menace de s’éteindre d’une minute à l’autre... seule solution, procéder à une interruption sélective pour sauver notre autre bébé qui va très bien pour le moment. "On vous laisse réfléchir 10 minutes et on revient pour connaître votre décision" ! Je n'ai pas pu décrocher un mot même si j'étais consciente que nous n'avions pas le choix. Je remercie mon conjoint d'avoir eu les mots et d'avoir été fort pour nous 2. Nous avons donc accepté pour sauver une de nos filles.
Donc à 18SA, l'interruption a eu lieu, le 14 février, le jour de la st Valentin, le jour de l’amour... Nous avions ce sentiment horrible de sacrifier notre petit chat pour sauver sa sœur. Et puis aussi l’horreur de porter mon bébé ange dans mon ventre jusqu’à la fin de ma grossesse. Cette culpabilité qui reste en moi…
J'ai finalement réussi à reprendre le dessus, les problèmes étaient terminés... jusqu'à 21 SA... J'ai alors commencé à avoir de petites pertes liquides. Verdict : fissure de la poche des eaux, et 2 jours plus tard, rupture complète. Nouveau coup de massue !!! On me laisse quand même de l'espoir, le liquide se renouvelle un peu et ça peut suffire pour que notre belette évolue bien. Les échos confirment qu’elle continue sa croissance et a assez de liquide pour bouger. Nous sommes sur un fil, les jours et même les heures sont longs mais on y croit un peu… il le faut ! Il faut tenir au moins jusqu’à 25 SA pour envisager la viabilité de la belette. Les pédiatres ne feront rien avant.
Mais comme rien ne va… j’ai un placenta recouvrant et à 24SA pile, je perds beaucoup de sang. Je suis hospitalisée puis ça s’arrête. Mon Dieu, il faut tenir !!! Encore au moins une ou deux semaines, si possible un peu plus… j’en viens à compter les minutes dans une angoisse interminable.
Et puis à 24 SA+5, les pertes de sang deviennent hémorragiques, j’ai des contractions… le docteur m’ausculte, ne me dit rien et dit à ses collègues : trop de sang, on la descend en salle de naissance ! Sur le moment, je ne veux pas comprendre ce que ça signifie et personne ne me dit les choses clairement. Finalement, un professeur vient me voir et me dit : vous savez ce qui va se passer ? Moi : non… Lui : Vous allez surement rentrer en travail !
Et c’est le cas, les contractions sont très douloureuses, on me pose une péridurale. Mon col est alors à 8cm. Ça a pris 4h. Pour les 2cm restants, il faudra attendre 16h… et une perfusion pour forcer à relancer les contractions. Puis on me dit d’essayer de pousser : « ok on s’installe, le pied est dehors ».
Effectivement, je sens son petit pied bouger entre mes jambes. Mais il faut encore attendre le docteur qui veut être présent avec la Sage-femme. Il mettra 20minutes à arriver… je ne sens plus son pieds bouger… Je veux pousser, en terminer ! Lorsqu’il arrive enfin, je pousse de toutes mes forces, 3 fois et notre petite fille nait. Elle est emmenée par les pédiatres mais on nous annonce rapidement que tout est fini. Son cœur bat mais pas de mouvements respiratoires.
On me l’emmène et je la garde tout contre moi, son petit cœur s’est arrêté. Elle est toute chaude, ma petite belette.
Elle est partie sans douleur, rejoindre sa petite sœur. C’était mardi 28 mars, à 16h.
Hier, nous sommes rentrés à la maison, tous les 2 comme avant, mais avec un chagrin immense en plus… sans nos petits anges Camille et Valentine…