première grossesse et IMG
Posté : 06 mars 2017, 19:41
Bonjour à tous et à toutes,
Après avoir passé beaucoup de temps à vous lire, je me décide à échanger avec vous tous et toutes, tous si présents les uns pour les autres malgré vos deuils.
J'ai perdu mon petit bout à 15 semaines et 6 jours. A l'occasion de la première échographie, le gynécologue, après nous avoir montré le cœur, et sa petite main qu'il agitait comme pour nous faire signe, nous a précisé qu'il y avait un soucis avec son cerveau, que celui ci était rempli de liquide qui comprimait son développement.
Je me souviens nettement de l'avant - ce moment ou je suis encore dans la salle d'attente. Je n'ai aucune appréhension, sauf peut être de me mettre toute nue devant un nouveau médecin, que je ne connais pas. Peut être étais-je naïve, il était simplement impossible de recevoir une mauvaise nouvelle. J'étais là pour rencontrer mon bébé, j'avais hâte de le voir et peut - être même de connaître son sexe? Savoir si j'avais raison d'avoir eu le sentiment si fort qu'il s'agissait d'un petit garçon... Mais une fois que le médecin a commencé à nous expliquer le problème, j'étais comme en état de choc, je ne me souvient que de quelques phrases, surtout d'avoir mis au moins 10 minutes à comprendre de quoi il parlait, ce que cela impliquait. Et une phrase qui sonne comme un couperet : "vous êtes jeunes, vous aurez d'autres enfants".
Nous avons tout de suite été adressé à un centre de diagnostic anténatal, ou tous le monde, médecin, infirmières et sage-femmes ont été adorables avec nous. Il n’empêche qu'un peu plus de 20 jours après ce premier choc, j'ai du mettre au monde ce tout petit, et rentrer seule chez moi. C'est un peu injuste de dire cela, car mon mari a été avec moi tout le long, il s'est fait beaucoup de soucis je crois, et a souffert aussi. Mais j'ai bien ressenti que pour lui, ce n'était pas la même chose. Aujourd'hui, même si il a de la peine, j'ai l'impression que son premier soucis c'est moi.
Quant à moi, je tente de comprendre quelque chose à ce que je vis. Jamais je n'aurais imaginé ressentir autant de chagrin, me sentir si déchirée, si vidée par la disparition d'un être avec qui j'ai eu si peu de temps. J'ai l'impression d'être une personne différente, une maman. Ce petit ange a fait de moi une maman et je dois le laisser partir. Comment ne pas se sentir si déchirée ?
Je me dis qu'il est en paix, comment pourrait il en être autrement? Je me dis qu'il est dans le vent, dans les primevères sauvages de mon jardin, qui cette année fleurissent avec deux mois d'avance, rien que pour lui, dans le soleil d'hiver et la beauté de ce monde, même sous la pluie. C'est la seule consolation que je trouve. Quant à moi je me sens changée, je ne suis plus capable de m’intéresser à rien. Mon mari donne ce qu'il peut, il fait le pitre, pour me faire rire, me changer les idées. Brièvement cela fonctionne, et puis, sans savoir pourquoi, le vent tourne et je pense à mon garçon.
Avant cette grossesse, je me suis posée beaucoup de question. Pendant longtemps, j'ai eu peur de tomber enceinte, les études, le début du boulot, le premier appart, ce n'était jamais le moment, et pour dire la vérité, j'avais peur. J'ai beaucoup travaillé sur moi, il était très difficile pour moi d'accepter de prendre la responsabilité d'un être dont j'aurais été la maman, la référence. J'avais si peur d'être une maman.
Et en fait, la réalité est à la fois pire et bien plus belle que ce que je craignait. Je me sens dévastée, perdue sans mon bébé. Et en même temps, comment regretter ces trois mois ou tu as été avec moi, mon tout petit, mon ange, et ou j'ai ressenti tout cet amour et cette tendresse ?
Je ne regrette absolument pas, même si aujourd'hui est un désert. Aucun regret d'avoir été, si brièvement et pour l'éternité, ta maman, mon tout petit.
Après avoir passé beaucoup de temps à vous lire, je me décide à échanger avec vous tous et toutes, tous si présents les uns pour les autres malgré vos deuils.
J'ai perdu mon petit bout à 15 semaines et 6 jours. A l'occasion de la première échographie, le gynécologue, après nous avoir montré le cœur, et sa petite main qu'il agitait comme pour nous faire signe, nous a précisé qu'il y avait un soucis avec son cerveau, que celui ci était rempli de liquide qui comprimait son développement.
Je me souviens nettement de l'avant - ce moment ou je suis encore dans la salle d'attente. Je n'ai aucune appréhension, sauf peut être de me mettre toute nue devant un nouveau médecin, que je ne connais pas. Peut être étais-je naïve, il était simplement impossible de recevoir une mauvaise nouvelle. J'étais là pour rencontrer mon bébé, j'avais hâte de le voir et peut - être même de connaître son sexe? Savoir si j'avais raison d'avoir eu le sentiment si fort qu'il s'agissait d'un petit garçon... Mais une fois que le médecin a commencé à nous expliquer le problème, j'étais comme en état de choc, je ne me souvient que de quelques phrases, surtout d'avoir mis au moins 10 minutes à comprendre de quoi il parlait, ce que cela impliquait. Et une phrase qui sonne comme un couperet : "vous êtes jeunes, vous aurez d'autres enfants".
Nous avons tout de suite été adressé à un centre de diagnostic anténatal, ou tous le monde, médecin, infirmières et sage-femmes ont été adorables avec nous. Il n’empêche qu'un peu plus de 20 jours après ce premier choc, j'ai du mettre au monde ce tout petit, et rentrer seule chez moi. C'est un peu injuste de dire cela, car mon mari a été avec moi tout le long, il s'est fait beaucoup de soucis je crois, et a souffert aussi. Mais j'ai bien ressenti que pour lui, ce n'était pas la même chose. Aujourd'hui, même si il a de la peine, j'ai l'impression que son premier soucis c'est moi.
Quant à moi, je tente de comprendre quelque chose à ce que je vis. Jamais je n'aurais imaginé ressentir autant de chagrin, me sentir si déchirée, si vidée par la disparition d'un être avec qui j'ai eu si peu de temps. J'ai l'impression d'être une personne différente, une maman. Ce petit ange a fait de moi une maman et je dois le laisser partir. Comment ne pas se sentir si déchirée ?
Je me dis qu'il est en paix, comment pourrait il en être autrement? Je me dis qu'il est dans le vent, dans les primevères sauvages de mon jardin, qui cette année fleurissent avec deux mois d'avance, rien que pour lui, dans le soleil d'hiver et la beauté de ce monde, même sous la pluie. C'est la seule consolation que je trouve. Quant à moi je me sens changée, je ne suis plus capable de m’intéresser à rien. Mon mari donne ce qu'il peut, il fait le pitre, pour me faire rire, me changer les idées. Brièvement cela fonctionne, et puis, sans savoir pourquoi, le vent tourne et je pense à mon garçon.
Avant cette grossesse, je me suis posée beaucoup de question. Pendant longtemps, j'ai eu peur de tomber enceinte, les études, le début du boulot, le premier appart, ce n'était jamais le moment, et pour dire la vérité, j'avais peur. J'ai beaucoup travaillé sur moi, il était très difficile pour moi d'accepter de prendre la responsabilité d'un être dont j'aurais été la maman, la référence. J'avais si peur d'être une maman.
Et en fait, la réalité est à la fois pire et bien plus belle que ce que je craignait. Je me sens dévastée, perdue sans mon bébé. Et en même temps, comment regretter ces trois mois ou tu as été avec moi, mon tout petit, mon ange, et ou j'ai ressenti tout cet amour et cette tendresse ?
Je ne regrette absolument pas, même si aujourd'hui est un désert. Aucun regret d'avoir été, si brièvement et pour l'éternité, ta maman, mon tout petit.