Amaël
Posté : 01 février 2017, 23:39
Bonsoir à toutes,
Ce soir, je pense à mon bébé perdu, mon Amaël, je cherche des témoignages et je tombe sur votre forum...
Je pense fort à vous toutes qui savez ce que j'ai traversé.
Rapidement, mon Amaël était mon troisième enfant. Grossesse physiquement très éprouvante, mais ma foi, c'était mon troisième, alors bon... Et puis les échos me prédisaient un bébé sur le même modèle que ses grands frères (Arthur, mon aîné, est né à J-4 à 3kg600 en septembre 2009 et Axel est né le jour J à 4kg160 en décembre 2011).
Bref, grossesse physiquement douloureuse, psychologiquement difficile. D'ailleurs, le 1er juillet dernier au soir je poste sur une page facebook mon désespoir, mon ras le bol de cette affreuse grossesse si perturbante par son contraste avec les deux précédentes, si épuisante...
Le 2, je me réveille avec un curieux sentiment d'inquiétude. Je ne sens plus mon bébé bouger. Je suis à 9 jours de mon terme.
J'angoisse toute la journée, ma sf (je devais accoucher à domicile comme pour mon 2nd) me conseille de me reposer et d'aller faire un contrôle à la maternité dans l'après midi.
À 15h, montée de panique et de désespoir. Je file à la maternité, mon mari s'occupe des grands et les prépare pour la kermesse de l'école.
Là bas, monitoring plat. Je sais. Les sf sont génées, me disent qu'on ne sait pas. Écho aussi plate. Sf décomposées, appellent le gynéco de garde, me disent de garder espoir.
Le gynéco arrive. Pose la sonde sans un mot. Mesure le périmètre crânien. Je craque, je veux en finir, entendre ce que je sais déjà.
Mon Amaël est mort. Au creux de moi. Pendant la nuit, seul. Je n'ai rien senti.
La terre s'ouvre sous mes pieds. J'appelle mon mari, lui lâche entre deux sanglots qu'il faut qu'il vienne car on a perdu notre bébé.
J'appelle une amie qui vient prendre en charge les grands.
Cauchemar.
Amaël est mort.
Nous sommes rentrés ce soir là chez nous.
Nous n'avons pas dormi.
Le lendemain matin nous sommes retournés à la maternité pour le déclenchement de l'accouchement. Je suis si effrayée... Je vais donner naissance à un bébé mort. Je me dégoute, je suis un cercueil humain...
J'ai peur, j'ai mal dans mon âme. Je panique à l'idée de devoir faire mal à mes grands en leur annonçant la nouvelle.
Vers 10h on me pose un tampon de prostaglandines.
On attend toute la journée dans cette chambre de maternité, parmi ces femmes insouciantes et heureuses, ces bébés qui inaugurent bruyamment leurs poumons tous neufs.
Avec notre douleur.
Ma mère arrive vers 18h. Le travail se lance brutalement vers 19h. À 21h05, c'est fini. Amaël est né mais ne pleurera jamais. Je ne suis plus un cercueil humain, je ne suis plus qu'une mère amputée. Cette"naissance" est intense et les sf sont parfaites.
Nous décidons de faire connaissance avec Amaël pour la première et la dernière fois nous prenons notre fils dans nos bras.
Ma maman et ma tante le rencontrent, elles aussi. Dans les larmes. Il est beau, mon fils. Il ressemble à ses frères et il est encore tout chaud de mon corps. Mais il ne fait que 2kg4, mon bébé plume, mon bébé papillon...
Il s'est envolé, avec toute sa légèreté.
Mon bébé papillon qui nous a fait si mal, à nous 4.
Il aurait dû être mon dernier bébé. Nous aurions dû avoir trois enfants...
Aujourd'hui, il semblerait que nous en ayons 4. Je suis au milieu de ma 10e SA. J'ai peur et je n'arrive pas à me projeter. Les résultats d'analyses en tous genre n'ont pas permis d'identifier une cause à la mort d'Amaël... Aussi, nous ne savons pas quoi surveiller pour ce bébé. J'ai peur de ne pas savoir le protéger, lui non plus.
Ce quatrième bébé s'est installé pile 5 mois après l'envol de son grand frère.
L'apprendre a été une bouffée d'oxygène. Et de stress. Et de joie, et de terreur, et de larmes. Tellement d'émotions contradictoires !
Je suis suivie par une psy spécialisée.
J'ai peur pour ce bébé d'après.
Et Amaël me manque. Ça va faire 7 longs mois demain.
Nous l'avons inscrit sur notre livret de famille, et il a été incinéré.
J'aimerais trouver l'équilibre... La paix. La résilience... Ne plus ressentir colère ou injustice ou désespoir lorsque je vois des enfants qui ont l'âge qu'il aurait dû avoir...
C'est difficile, ce soir...
Ce soir, je pense à mon bébé perdu, mon Amaël, je cherche des témoignages et je tombe sur votre forum...
Je pense fort à vous toutes qui savez ce que j'ai traversé.
Rapidement, mon Amaël était mon troisième enfant. Grossesse physiquement très éprouvante, mais ma foi, c'était mon troisième, alors bon... Et puis les échos me prédisaient un bébé sur le même modèle que ses grands frères (Arthur, mon aîné, est né à J-4 à 3kg600 en septembre 2009 et Axel est né le jour J à 4kg160 en décembre 2011).
Bref, grossesse physiquement douloureuse, psychologiquement difficile. D'ailleurs, le 1er juillet dernier au soir je poste sur une page facebook mon désespoir, mon ras le bol de cette affreuse grossesse si perturbante par son contraste avec les deux précédentes, si épuisante...
Le 2, je me réveille avec un curieux sentiment d'inquiétude. Je ne sens plus mon bébé bouger. Je suis à 9 jours de mon terme.
J'angoisse toute la journée, ma sf (je devais accoucher à domicile comme pour mon 2nd) me conseille de me reposer et d'aller faire un contrôle à la maternité dans l'après midi.
À 15h, montée de panique et de désespoir. Je file à la maternité, mon mari s'occupe des grands et les prépare pour la kermesse de l'école.
Là bas, monitoring plat. Je sais. Les sf sont génées, me disent qu'on ne sait pas. Écho aussi plate. Sf décomposées, appellent le gynéco de garde, me disent de garder espoir.
Le gynéco arrive. Pose la sonde sans un mot. Mesure le périmètre crânien. Je craque, je veux en finir, entendre ce que je sais déjà.
Mon Amaël est mort. Au creux de moi. Pendant la nuit, seul. Je n'ai rien senti.
La terre s'ouvre sous mes pieds. J'appelle mon mari, lui lâche entre deux sanglots qu'il faut qu'il vienne car on a perdu notre bébé.
J'appelle une amie qui vient prendre en charge les grands.
Cauchemar.
Amaël est mort.
Nous sommes rentrés ce soir là chez nous.
Nous n'avons pas dormi.
Le lendemain matin nous sommes retournés à la maternité pour le déclenchement de l'accouchement. Je suis si effrayée... Je vais donner naissance à un bébé mort. Je me dégoute, je suis un cercueil humain...
J'ai peur, j'ai mal dans mon âme. Je panique à l'idée de devoir faire mal à mes grands en leur annonçant la nouvelle.
Vers 10h on me pose un tampon de prostaglandines.
On attend toute la journée dans cette chambre de maternité, parmi ces femmes insouciantes et heureuses, ces bébés qui inaugurent bruyamment leurs poumons tous neufs.
Avec notre douleur.
Ma mère arrive vers 18h. Le travail se lance brutalement vers 19h. À 21h05, c'est fini. Amaël est né mais ne pleurera jamais. Je ne suis plus un cercueil humain, je ne suis plus qu'une mère amputée. Cette"naissance" est intense et les sf sont parfaites.
Nous décidons de faire connaissance avec Amaël pour la première et la dernière fois nous prenons notre fils dans nos bras.
Ma maman et ma tante le rencontrent, elles aussi. Dans les larmes. Il est beau, mon fils. Il ressemble à ses frères et il est encore tout chaud de mon corps. Mais il ne fait que 2kg4, mon bébé plume, mon bébé papillon...
Il s'est envolé, avec toute sa légèreté.
Mon bébé papillon qui nous a fait si mal, à nous 4.
Il aurait dû être mon dernier bébé. Nous aurions dû avoir trois enfants...
Aujourd'hui, il semblerait que nous en ayons 4. Je suis au milieu de ma 10e SA. J'ai peur et je n'arrive pas à me projeter. Les résultats d'analyses en tous genre n'ont pas permis d'identifier une cause à la mort d'Amaël... Aussi, nous ne savons pas quoi surveiller pour ce bébé. J'ai peur de ne pas savoir le protéger, lui non plus.
Ce quatrième bébé s'est installé pile 5 mois après l'envol de son grand frère.
L'apprendre a été une bouffée d'oxygène. Et de stress. Et de joie, et de terreur, et de larmes. Tellement d'émotions contradictoires !
Je suis suivie par une psy spécialisée.
J'ai peur pour ce bébé d'après.
Et Amaël me manque. Ça va faire 7 longs mois demain.
Nous l'avons inscrit sur notre livret de famille, et il a été incinéré.
J'aimerais trouver l'équilibre... La paix. La résilience... Ne plus ressentir colère ou injustice ou désespoir lorsque je vois des enfants qui ont l'âge qu'il aurait dû avoir...
C'est difficile, ce soir...