En quête de réconfort. Besoin de me sentir entendu, comprise...
Posté : 21 décembre 2016, 18:18
Bonjour a toutes,
je m'appelle Pauline, j'ai 25 ans, je suis infirmière en secteur psychiatrique.
Aujourd'hui je me joins a vous car cela fait 2 mois que j'ai subi une Interruption Médicale de Grossesse,
Voila un bref résumé de notre périple:
Le 14 aout dernier mon compagnon et moi même avons eu la chance d'apprendre que nous attendions notre premier enfant. Qu'elle joie!
Pour moi cette émotion se mêla à de l'inquiétude, une petite voie intérieure me disait " on ne sait jamais, attendons les résultats de la première échographie..." une intuition prémonitoire ?
Mais face à l'engouement de mon compagnon, nos familles, nos amis, je me laissai emporter dans les projections de "femme enceinte" "future mère".
Le 4 Octobre 2016, lors de la première échographie, le rêve tourna au cauchemar. " Je n'ai jamais vu un profil pareil" nous a t'il dit. Le monde s'effondrait sous mes pieds, pour moi les choses étaient claires: l'aventure se stoppait la. Pour mon compagnon, il en était autrement: remplie d'espoir, il y croyait.
Nous étions aussitôt orienté vers le Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal de notre région, pour des examens complémentaires avec un médecin référent.
7 long jours s"écoula, 7 interminables jours, l'attente était insupportable...
"encéphalocèle fronto-parietale avec défaut de fermeture et extériorisation encéphalique partielle, anomalie sévère de division de la face avec fente labio-palatine médiane, possible clinodactylie unilatérale... votre enfant n'est pas viable!" La sentence était irrévocable, il fallait mettre un terme à la grossesse.
POURQUOI nous?
"il faut penser au futur... est ce le fruit du hasard? une anomalie chromosomique?, une anomalie génétique?"
Amniocentèse faite, nous re voila plongé dans l'attente.
7 jours plus tard, le téléphone sonnait: "l’analyse du trophoblaste n'a rien montré, hormis qu'il s'agit d'une petite fille ... La commission a étudié votre dossier, nous vous attendons demain pour l'hospitalisation en vu de l'IMG."
Un accouchement par voie basse nous fut conseillé pour que notre petite fée soit préservé afin d'effectuer les examens génétiques.
Fort et soutenant depuis le début, je sentait progressivement chuter mon compagnon, ma maman pris le relais.
Rien ne se passa comme prévu: les médicaments administrés n'ont eu l'effet escompté, les Laminaires ont été impossible à placer... Une lutte interminable..., aprés 72h de préparation et 11H d'attente en salle d'accouchement tu me quittais à tout jamais...
Te voir ne nous a pas été conseillé, l'anomalie été très prononcée.
A ce jour, nous sommes dans l'attente des résultats génétiques, un délai de 4 à 6 mois nous a été donné.
Par se présent message je tiens à remercier l'ensemble des professionnels que nous avons croisé durant ce périple. Merci pour votre professionnalisme, votre écoute, votre soutien.
Aujourd'hui je ne vie plus je survie.
Mon sourire a laissé place aux cernes et au teint blême, mon cœur halète, mon cerveau est en pilotage automatique.
je n'arrive plus à faire semblant, je ne supporte plus les gens.
"Dans ton malheur tu a eu de la chance ..." " regarde, certain font des fausses couches en tout début de grossesse, ... d'autres le perde à la naissance ... La médecine t'a permis de voir précocement ses anomalies et faire en sorte que ta vie ne tourne pas au cauchemar "
Cela est censé me réconforter!
Autour de moi il n'y a que des femmes enceintes qui ont ou vont accoucher ... Heureuse pour elle je le suis, mais je ne peux plus.
je m'isole chaque jour un peu plus.
une seule question tourne en boucle dans ma tête: Pourquoi moi ?
Je pense que vous vous êtes toutes posés la même question.
Qu'ai je fais au bon Dieu pour mériter ça?
Avec mon compagnon la situation est complexe: j'ai l'impression qu'il ne souffre pas comme moi je souffre. Moi j'ai besoin d'en parler , lui veut oublier, avancer.
Oublier? je ne pourrai jamais oublier...
Je ne sais plus trop ou j'en suis, je pense que c'est utopique de croire qu'un jour cela pourra aller mieux.
Quoi qu'il en soit cela devient complexe à supporter: dois je me faire aider par un psychologue, prendre un traitement?
Cela n'est pas évident à envisager: en tant qu’infirmière, prendre conscience que l'on doit se faire aider est difficile à intégrer...
J'ai repris le travail après 6 semaines d'arrêt. Encore une épreuve difficile à affronter: Certain m'ont demandé comment j'allais, d'autre évitent de se retrouver en tête à tête avec moi, d'autre (ne sachant pas) m'ont félicité pour ma grossesse.
Je n'arrive pas à me concentrer dans ce que je fais, j'ai du mal à supporter les malades qui nous demandent beaucoup d'écoute, de patience et de soins.
j’attends avec impatience les résultats génétiques... j’espère qu'ils me permettront d'apaiser une partie de mes souffrances.
Voila un écrit brouillon, mais qui représente bien l'état émotionnel dans lequel je suis actuellement.
j’espère trouver dans ce forum une aide afin de me permettre de relever la tête.
En attendant je me raccroche au peu qu'il me reste :
la cicatrice de l'amniocentése au niveau de mon bas ventre
une étoile scintillante dans l'obscurité de la nuit ...
je m'appelle Pauline, j'ai 25 ans, je suis infirmière en secteur psychiatrique.
Aujourd'hui je me joins a vous car cela fait 2 mois que j'ai subi une Interruption Médicale de Grossesse,
Voila un bref résumé de notre périple:
Le 14 aout dernier mon compagnon et moi même avons eu la chance d'apprendre que nous attendions notre premier enfant. Qu'elle joie!
Pour moi cette émotion se mêla à de l'inquiétude, une petite voie intérieure me disait " on ne sait jamais, attendons les résultats de la première échographie..." une intuition prémonitoire ?
Mais face à l'engouement de mon compagnon, nos familles, nos amis, je me laissai emporter dans les projections de "femme enceinte" "future mère".
Le 4 Octobre 2016, lors de la première échographie, le rêve tourna au cauchemar. " Je n'ai jamais vu un profil pareil" nous a t'il dit. Le monde s'effondrait sous mes pieds, pour moi les choses étaient claires: l'aventure se stoppait la. Pour mon compagnon, il en était autrement: remplie d'espoir, il y croyait.
Nous étions aussitôt orienté vers le Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal de notre région, pour des examens complémentaires avec un médecin référent.
7 long jours s"écoula, 7 interminables jours, l'attente était insupportable...
"encéphalocèle fronto-parietale avec défaut de fermeture et extériorisation encéphalique partielle, anomalie sévère de division de la face avec fente labio-palatine médiane, possible clinodactylie unilatérale... votre enfant n'est pas viable!" La sentence était irrévocable, il fallait mettre un terme à la grossesse.
POURQUOI nous?
"il faut penser au futur... est ce le fruit du hasard? une anomalie chromosomique?, une anomalie génétique?"
Amniocentèse faite, nous re voila plongé dans l'attente.
7 jours plus tard, le téléphone sonnait: "l’analyse du trophoblaste n'a rien montré, hormis qu'il s'agit d'une petite fille ... La commission a étudié votre dossier, nous vous attendons demain pour l'hospitalisation en vu de l'IMG."
Un accouchement par voie basse nous fut conseillé pour que notre petite fée soit préservé afin d'effectuer les examens génétiques.
Fort et soutenant depuis le début, je sentait progressivement chuter mon compagnon, ma maman pris le relais.
Rien ne se passa comme prévu: les médicaments administrés n'ont eu l'effet escompté, les Laminaires ont été impossible à placer... Une lutte interminable..., aprés 72h de préparation et 11H d'attente en salle d'accouchement tu me quittais à tout jamais...
Te voir ne nous a pas été conseillé, l'anomalie été très prononcée.
A ce jour, nous sommes dans l'attente des résultats génétiques, un délai de 4 à 6 mois nous a été donné.
Par se présent message je tiens à remercier l'ensemble des professionnels que nous avons croisé durant ce périple. Merci pour votre professionnalisme, votre écoute, votre soutien.
Aujourd'hui je ne vie plus je survie.
Mon sourire a laissé place aux cernes et au teint blême, mon cœur halète, mon cerveau est en pilotage automatique.
je n'arrive plus à faire semblant, je ne supporte plus les gens.
"Dans ton malheur tu a eu de la chance ..." " regarde, certain font des fausses couches en tout début de grossesse, ... d'autres le perde à la naissance ... La médecine t'a permis de voir précocement ses anomalies et faire en sorte que ta vie ne tourne pas au cauchemar "
Cela est censé me réconforter!
Autour de moi il n'y a que des femmes enceintes qui ont ou vont accoucher ... Heureuse pour elle je le suis, mais je ne peux plus.
je m'isole chaque jour un peu plus.
une seule question tourne en boucle dans ma tête: Pourquoi moi ?
Je pense que vous vous êtes toutes posés la même question.
Qu'ai je fais au bon Dieu pour mériter ça?
Avec mon compagnon la situation est complexe: j'ai l'impression qu'il ne souffre pas comme moi je souffre. Moi j'ai besoin d'en parler , lui veut oublier, avancer.
Oublier? je ne pourrai jamais oublier...
Je ne sais plus trop ou j'en suis, je pense que c'est utopique de croire qu'un jour cela pourra aller mieux.
Quoi qu'il en soit cela devient complexe à supporter: dois je me faire aider par un psychologue, prendre un traitement?
Cela n'est pas évident à envisager: en tant qu’infirmière, prendre conscience que l'on doit se faire aider est difficile à intégrer...
J'ai repris le travail après 6 semaines d'arrêt. Encore une épreuve difficile à affronter: Certain m'ont demandé comment j'allais, d'autre évitent de se retrouver en tête à tête avec moi, d'autre (ne sachant pas) m'ont félicité pour ma grossesse.
Je n'arrive pas à me concentrer dans ce que je fais, j'ai du mal à supporter les malades qui nous demandent beaucoup d'écoute, de patience et de soins.
j’attends avec impatience les résultats génétiques... j’espère qu'ils me permettront d'apaiser une partie de mes souffrances.
Voila un écrit brouillon, mais qui représente bien l'état émotionnel dans lequel je suis actuellement.
j’espère trouver dans ce forum une aide afin de me permettre de relever la tête.
En attendant je me raccroche au peu qu'il me reste :
la cicatrice de l'amniocentése au niveau de mon bas ventre
une étoile scintillante dans l'obscurité de la nuit ...