tout se mélange dans ma tête...

[ben]

Bonsoir,
Après plusieurs semaines passées à consulter ce forum, je me décide enfin à laisser un message. Je ne me sentais jusqu’à présent pas prête à coucher sur papier notre histoire et à en parler ouvertement. Je ne savais pas non plus si nous étions vraiment concernés car notre fille est arrivée un peu plus tôt que la plupart de vos anges et surtout son cœur s’est arrêté de sorte que nous n’avons pas eu à prendre la décision de l'IMG. Mais la lecture des diférents messages que vous avez laissés m’a fait du bien et je me suis souvent retrouvée dans vos propos donc je me lance…
Quelques mots sur notre histoire. Ensemble depuis 10 ans, nous décidons d’agrandir la famille il y a un peu plus de 5 ans. Bébé se fait attendre et au bout de 15 mois (!) je tombe enfin enceinte. Nous venons alors juste de commencer un suivi PMA. Joie, soulagement aussi (je « fonctionne » correctement). Malheureusement, lors de l’écho de datation, j’apprends (je car j’y suis allée seule…) que la grossesse est arrêtée depuis environ 2 semaines. J’ai au final du prendre du *****, très mal supporté, puis j’ai eu droit à un curetage dont je garde un très mauvais mais alors très mauvais souvenir.
Un peu moins de deux mois plus tard, fin janvier 2013, je tombe finalement enceinte de ma fille Camille. Grossesse idyllique, sans réel souci et notre petite puce arrive début octobre, deux jours après l’anniversaire de son papa. On se dit alors que tout est « oublié » ou en tous cas que nous sommes passés à autre chose et que la vie nous sourit.
Et puis, cette année, après 10 ans de galère, mon conjoint obtient le poste fixe tant convoité. Nous nous disons donc qu’il est temps pour un petit frère ou une petite sœur. Et là, surprise, je tombe enceinte toute de suite. Bon, la fin de l’été n’est pas terrible car j’ai de petits saignements qui nous inquiètent un peu, mais nous sommes si heureux ! L’écho de datation est ok, bébé grandit, son cœur bat. A la première écho lors des saignements, on me dit qu’il y a un petit décalage dans les dates, que la date de début de grossesse est un peu plus tardive que calculé précédemment, mais « pas d’inquiétude, cela arrive souvent car plus on va vers les 3 mois plus les calculs sont précis ». Au final, et après 3 écho, nous arrivons à celle des 12 SA confiants. Nous y allons ensemble (hors de question pour moi de refaire une écho toute seule après ma première expérience) mais bébé fait des siennes. Impossible de prendre une bonne mesure car il est tout recroquevillé en position fœtale. On rigole en se disant qu’il/elle aura du caractère comme sa grande sœur. Et finalement, l’échographiste nous demande de revenir 4 jours plus tard afin de retenter le coup. En y repensant, je me dis qu’elle avait déjà eu des doutes mais ne nous avait rien dit. Car hormis une petite tâche anormale dans l’abdomen, qu’elle pense au final avoir confondu avec la vessie ou l’estomac, elle ne mentionne rien.
Donc, je reviens 4 jours plus tard. Et oui, je reviens seule car mon homme n’a pas pu poser de nouveaux congés. Et puis nous nous sommes dit que ce n’était pas grave que c’était juste une histoire de mesure. Et puis il faut récupérer la petite à l’école. Et puis c’est mon anniversaire et comme ça ils pourront préparer la soirée… Quelle erreur ! Quelle claque !! Le rêve qui vire au cauchemar… Très vite, la nouvelle échographiste me dit qu’il y a plusieurs anomalies qui prises séparément ne posent pas souci mais qui toutes ensemble ne sont pas bon signe du tout. Qu’il faut envisager une choriocentèse. Et penser aussi à ce qu’on voudrait faire en cas de « problème ». J’ai l’impression de sortir de mon propre corps et de flotter. Je ne suis pas sûre de bien comprendre ce qu’elle me dit. Et pourtant il faut que je me concentre pour pouvoir redire tout ça à mon homme ensuite… Et comment on fait pour annoncer ça au futur papa ? Comment faire face alors que ma fille m’accueille d’un « Maman, maman on a des cadeaux pour toi ». Bref tout se mélange un peu… Mais je sens bien que c’est grave. Je le vois bien sur les images. Et je revois la gyneco me dire 3 semaines avant « je ne suis pas inquiète pour la suite »…
Bref, soirée pourrie, semaine pourrie, peu de sommeil, beaucoup de cogitations, on essaie de gérer nos angoisses au mieux pour la petite, la famille ne comprend pas trop ce qu’on leur raconte et surtout ne sait pas quoi dire de peur d’influencer une décision que finalement on a déjà prise, et on revient 7 jours plus tard. Et là, second choc, on apprend que notre petite étoile était trop faible et que son cœur s’est arrêté… L’impression de sombrer dans un gouffre, la culpabilité de ne pas avoir été là pour elle et de me dire qu’elle est partie sans que je m’en rende compte, sans qu’on lui dise au revoir, le sentiment qu’elle ne saura jamais à quel point on l’a aimé, que ces angoisses ont tout parasité… Et surtout la spirale infernale de la choriocentèse, de l’attente des premiers résultats, de la décision à prendre sur ce qui est le mieux car à ce moment-là un accouchement me parait juste insurmontable (même si maintenant je le regrette car je me dis qu’elle n’est même pas vraiment née). Les questions qui moi me paraissent importantes sur le prénom à lui donner, sur le fait de l’inscrire ou non sur notre livret de famille… mais auxquelles mon homme est hermétique. Pour finalement, que tout se termine de nouveau par un curetage le 5 octobre dernier, deux jours avant l’anniversaire de son papa.
Et là, 2 semaines plus tard, je me sens juste vide. J’ai l’impression d’un mauvais rêve, qu’Iris n’a jamais existé que dans mon souvenir. Je n’ai que les échos d’elle. Peut-être que ce message est aussi un moyen pour moi de lui donner « vie ». Et je vadrouille sur ce forum. Me retrouve dans les posts sur la douleur, ceux sur l’incompréhension de l’entourage, ceux qui demandent comment on peut se remettre de ça... Ceux qui disent que la vie est parfois bien dure avec nous. Je me dis aussi que notre puce nous a fait un beau cadeau en nous évitant de prendre une décision. Moi si rationnelle je finis par me demander si ce n’est pas moi qui ait pu lui donner cette foutue triploïdie (oui, je sais c’est juste impossible, mais bon, le cœur et la raison ne font pas bon ménage en ce moment). Et on attend les résultats du caryotype. Et il reste ces rdv médicaux, ces prises de sang, ces saignements aussi… qui me ramènent en permanence à ce qu’il s’est passé. Et il y a aussi cette copine avec qui je déjeunais tous les midis avant mais qui attend un bébé pour le mois de février et que je ne peux même plus croiser sans fondre en larmes (un des rares moments où je n’arrive pas à me contrôler au boulot). La difficulté à communiquer avec mon homme quand chacun vit les choses si différemment. La difficulté à retourner à une vie normale parce j'ai l’impression d’oublier ma fille… déjà ! La peur aussi de mettre en route un autre bébé et que tout recommence, même si l’horloge biologique fait tic-tac et que j’en ai viscéralement envie. Et tous ces souvenirs de la première fausse-couche qui me reviennent en boomerang… Bref, que des choses que vous connaissez malheureusement toutes/tous trop bien et qui donnent parfois l’impression de m’envahir au détriment de la vie, et surtout de ma grande.
Voilà, je suis désolée pour ce message décidément bien trop long. Merci à celles et ceux qui ont eu le courage de le lire jusqu’au bout. Quoi qu’il devienne, cela m’aura fait du bien de l’écrire.
Bisous volants à nos anges.

[Cri2710]

Bonjour Ben,

Navrée de t'accueillir ici. La vie t'a imposé une nouvelle épreuve bien difficile. Tout ceci est très récent et forcément, mille et une questions se présentent à toi mais ne t'en fais pas, quoique tu fasses, quoique tu décides pour l'avenir, tu n'oublieras pas ta fille. Elle sera toujours là, dans ton cœur, dans tes pensées. Tu ne la trahiras pas en essayant de lui donner un petit frère ou une petite sœur. L'amour que l'on peut avoir pour un autre enfant n'empiète en aucun cas sur celui que l'on a pour nos anges...

Je suis désolée que tu aies dû vivre ceci dans ces conditions là, c'est très difficile de ne pas avoir d'autres souvenirs auxquels se rattacher. Quand j'ai appris pour mon fils (diagnostic de T21 à 14 SA) il était encore temps pour un curetage, l'équipe médicale l'avait d'ailleurs déjà planifié. Et une semaine avant lorsqu'on avait eu les 1ers doutes, j'espérais vraiment que le diagnostic soit suffisamment rapide pour que je n'ai pas à accoucher. Puis finalement, le jour J quand on m'a tendu les médicaments, j'ai tout fait annulé c'était au dessus de mes forces. J'imagine comme ça a du être difficile pour toi. Tu n'as pas eu d'autre choix, c'est tellement difficile.

Je te souhaite beaucoup de courage et pense bien à toi et à ton ange.

Christelle

[Keana]

Bonjour et désolé de t'accueillir ici.

Tout d'abord peu importe à quel terme tubetais. Tu as perdu ta fille et je comprends parfaitement ta peine. C'est encore récent donc tes émotions sont encore très vive et comme tu le dis, ca ravive de mauvais souvenirs.
Il va te falloir quelque temps pour aller mieux, si tu en ressent le besoin n'hésite pas à aller un psychologue ou tout simplement venir ici dire tout ce que tu as sur le coeur.

Pour ton amie qui est enceinte, ta réaction est parfaitement normale,moi non plus je n'arrive pas avoir mes amies et ma cousine qui sont enceinte.

Ne te sent pas coupable d'avoir envie de lui donner un petit frère ou une petite soeur, tu n'oubliera jamais ta fille, elle fait partie de toi maintenant. La vie continue malgré tout.

La seule chose que je peux te dire c'est que la douleur s'apaise petit à petit, mon ange s'est envolé le 12 août dernier et aujourdhui je vais mieux j'ai réussi à avancer. Nous parlons même de faire un deuxième, même si on attend les résultats des examens (le 30novembre) et le feu vert des médecins.

En tout cas je te souhaite du courage pour la suite et surtout n'hésite pas à venir ici

[ben]

Bonjour à toutes les deux,

Merci beaucoup pour vos réponses. Je suis moi aussi désolée d'apprendre que vous avez du traverser une épreuve similaire.

Vos mots me soulagent. Notamment de savoir qu'on n'oublie pas nos anges même si on a très peu de choses auxquelles s'accrocher. Mais aussi que vous avancez.
Keana, cela me soulage également de savoir que je ne suis pas la seule à mal réagir devant une femme enceinte Je culpabilisais beaucoup. Dans les moments où je suis moins "émotive", je me dis qu'il est impossible de connaitre le passé des gens et que peut-être une femme enceinte que je croise dans la rue a elle aussi traversé un malheur. Et que si ce n'est pas le cas, elle a de la chance tout simplement d'avoir pu garder son innocence. Mais là c'est très différent car je la connais... Et même si son histoire est un peu compliquée, je sais ce par quoi elle est passée...

Christelle, j'admire et comprends tellement ton choix de ne pas prendre les médicaments. Quel courage tu as eu ! J'avoue que sur le coup le curetage m'a paru être la meilleure solution mais qu'avec du recul je regrette un peu. L'impression de ne pas être allée au bout de notre histoire ensemble peut-être...

Keana, si je peux poser la question, quels résultats attendez-vous ?

Merci encore d'avoir pris le temps de me répondre. Des pensées pour vos anges.

Ben

[Keana]

Nous attendons les résultats d'autopsie et des tests génétiques. Loris était atteint de deux graves mal et nous ne savons pas à quoi cela est dû. Donc pour savoir ce qui a touché notre petit ange et pour l'avenir nous avons tous demandé mais cela prend du temps.

Pour ton curetage je comprend que tu "regrette" un peu, j'espère que cela va passer et que tu sera en "paix" avec ton choix.
Pendant longtemps j'ai culpabilisé de ne pas avoir tenu Loris dans mes bras, j'aurais pu, mais je n'en avait pas le courage, ce moment était trop irréel pour moi.
J'ai travaillé avec une psychologue et ça m'a beaucoup aidé.

[Cri2710]

Oh tu sais Ben,

Il n'a pas été question de courage, le petit cœur de mon bébé battait encore, on m'a laissé le choix à ce moment-là, entre curetage et accouchement. J'avais eu la chance de connaître ce forum avant le jour de l'IMG et j'avais beaucoup lu que les souvenirs étaient importants pour la suite. Quand on m'a tendu les médicaments, j'ai réalisé qu'il y en aurait très peu ainsi, cela ne me permettrai pas de déclarer mon petit à l'état civil, etc...Le fait est que mon homme n'a pas souhaité, jusqu'à présent, aller plus loin et l'inscrire dans notre livret de famille ni même lui donner un prénom, ce qui me fait encore beaucoup de peine mais disons que nous pouvons encore le faire même si le temps est compté (après l'arrivée de son petit frère,ce ne sera plus possible).

Et oui, malgré la tristesse, la douleur, on continue à avancer, ça prend du temps mais la vie reprends le dessus...On finit par avoir de nouveau confiance en l'avenir. Nous avons décidé rapidement d'avoir un autre enfant, surtout parce que nous avons réalisé que tout ça n'était pas si facile, et que je ne suis pas toute jeune (36 ans), sans autre enfant. Nous avons la chance d'attendre un petit garçon, qui selon les différents examens que j'ai déjà passé, va bien. Mais même enceinte tu vois, les "grossesses des autres" me font de la peine, je continue à éviter les amies enceintes de mon compagnon. Je ne sais pas trop pourquoi, à chaque fois qu'on me parle d'une grossesse la fameuse question "pourquoi tout ceci nous est arrivé à nous?" me revient comme un boomerang. Je voudrais me réjouir pour les autres mais je n'y arrive pas.Et je crois que c'est un point commun à de nombreuses mamanges.

Je te souhaite beaucoup de courage pour les jours, semaines qui viennent et te souhaite de pouvoir réaliser ton souhait d’agrandir ta famille et de donner un petit frère ou une petite sœur à tes 2 filles.

Bien à toi,

Christelle

[charlotte 85]

Bonjour ben,
Je suis navrée de t accueillir ici... ton histoire est bien triste , comme toutes celles sur le forum....
Je sais que tu peux en douter, c est normal mais crois moi, le temps sera ton allié....
Je ne peux te souhaiter que beaucoup de courage pr surmonter cette épreuve...
N hésite surtout pas à déballer ton sac ici...

[Soline]

Bonjour à toutes,

C'est vrai que ça fait du bien de vous lire car on se sent moins dans la fatalité du 'pourquoi ça nous arrive a nous?'. Pour ma part j'ai du accouché a 19SA d'une toute petite fille atteinte de Trisomie 18. je pense que le pire moment que j'ai vécu n'a pas été l'accouchement car finalement assez douloureux physiquement mais aussi entouré et serein. Lors de la 'préparation' pour l'img on m'a fait visité les chambres des grossesses à risques et les salles de naissance. complètement sadique et irréel quand tu sais que tu vas accoucher dans ce même endroit 4 jours plus tard, mais que tu donnes en même temps la mort à ton enfant. Du fait du stade de a grossesse je n'ai heureusement pas eu 'besoin' de prendre de médoc pour faire arrêter le coeur du bébé en vue de l'accouchement. L'avant img a donc été très dur.Heureusement qu'il y avait des professionnels, sages femmes très compétentes et très dignes et posées. Par contre j'ai eu droit a des réflexions de la part d'un vieil anésthésite, très diplomate: 'oh bas, plus tot vous aurez l'img plus tot vous serez débarrassée et tranquille'. Tranquille!!!!!?????Làs tu te dis qu'il y a des cons vraiment partout même dans le corps médical.L'après img on l'a plutot bien vécu avec le travail avec une psy génial qui nous a fait décupabiliser a fond. On a donné un prénom et inscrit notre fille sur le livret même si nous n'étions pas obligé à ce stade de grossesse. et je m'en félicite car fait toute la différence aujourd'hui.
Ce que je peux vous dire, c'est que pour le prochaine grossesse il faut essayer d'etre le plus serein possible et croisé très fort les doigts

Amitiés à vous toutes

Amandine

[ben]

Bonsoir,

Keana, j'espère que les résultats vous apporteront des réponses, et du réconfort. Je comprends ta culpabilité, j'ai la même. Mais au final, je me dis que nous avons fait comme nous le pouvions plus que comme nous le voulions au moment de prendre des décisions très douloureuses et dans lesquelles il nous était impossible de nous projeter.
C'est pour cette raison que je parlais de courage Christelle, car j'aurais moi été incapable de sortir de ce chemin qui était tracé devant moi.

Christelle, quelle bonne nouvelle que tu sois enceinte. Cela nous donne à toutes une lueur d'espoir. Et pour le coup, je parviens à me réjouir sincèrement pour toi Je comprends tellement tellement ta réaction face aux femmes enceintes. Ah, cette fameuse question sans réponse !! Moi cela me fait surtout mal quand elles sont "innocentes" (par ex. qu'elles achètent très vite des choses pour le bébé ou se projettent) car je me dis que j'ai définitivement perdu cela... comme toutes les mamanges effectivement.
Tu sais que c'est la première fois que quelqu'un me parle de mes "deux filles". Cela m'a fait tout bizarre de le lire et me touche beaucoup. Merci !
Pour ce qui est de ton homme, nous avons eu les mêmes soucis ici. Je me permets du coup de te faire part de mon expérience. Peut-être que cela t'aidera...
Pour le livret de famille, cela s'est "réglé" automatiquement car le coeur d'Iris s'est arrêté 2 jours trop tôt... Mais nous avons eu ensuite beaucoup de discussions sur le prénom, qui à chaque fois se terminaient mal car nous n'étions pas du tout sur la même longueur d'ondes. Du coup, j'ai essayé de tenir compte de ses arguments (il ne souhaitait notamment pas lui donner un prénom que nous aurions pu donner à un enfant vivant pour distinguer notre Camille qui est avec nous du côté de la vie et ce bébé qui ne l'est pas), de les entendre, et au final, je lui ai envoyé un mail pour reprendre le dialogue sur ce sujet. Nous avons échangé ainsi jusqu'à ce que je lui propose Iris et qu'il accepte. Je lui ai aussi expliqué les raisons de mon choix (elle est né le jour où sont fêtées les fleurs et il s'agit d'une fleur que j'ai toujours trouvé belle avec ses pétales douces comme du velours, mais surtout cela signifie "arc en ciel" et j'aimais cette idée de penser à elle chaque fois que nous en verrions un car j'ai depuis toute petite l'impression qu'ils sont un peu magiques ). Le mail nous a je pense permis de bien réfléchir avant de "dire" les choses et au final cela a désamorcé le caractère un peu passionné de nos discussions et assaini en quelque sorte le débat....

Marie-Charlotte, merci pour ton message. J'espère sincèrement que tu as raison... Je voudrais parfois me projeter dans un an pour savoir ce que l'avenir nous réserve

Amandine, ton histoire est bien triste également. Je suis désolée pour toi.
Ils avaient évoqué aussi à la trisomie 18 dans notre cas avant que les premiers résultats du caryotype ne montrent une triploïdie.
Nous avons eu la chance d'être pris en charge par des médecins hyper à l'écoute et compréhensifs mais je suis d'accord avec toi sur le fait que certains aspects de l'organisation de l'hôpital ne sont pas bien pensés. Ta visite des salles a du être terrible. Dans mon cas, je suis arrivée le jour J dans une chambre du service maternité dans laquelle se trouvaient un coupe-cordon, des vitamines pour bébé, les affiches t'expliquant comment bien t'occuper d'un nouveau-né et... un berceau ! Je leur ai dès que j'ai pu demandé de l'enlever... mais j'ai failli repartir en sens inverse en le voyant...
Pour mon premier curetage, j'avais du attendre dans le couloir car ils avaient une césarienne à faire en urgence. Je me suis donc retrouvée à attendre 1h devant les salles d'accouchement à entendre les premiers cris des bébés, à les voir sortir dans les bras des sages-femmes et être accueillis par leur famille, etc. Un souvenir très douloureux qui m'a beaucoup marqué...
Les remarques maladroites sont cette fois plutôt venues des collègues et de certains amis...

Quant au fait d'être serein pour une prochaine grossesse... ouf !! je suis à peu près certaine que ce ne sera pas mon cas si par bonheur nous avons un autre bébé lol

Sur ce, je vous souhaite à toutes beaucoup de courage, une douce nuit, et envoie des bisous volants à nos anges

Bénédicte

[charlotte 85]

Deja rien que dans quelques mois, tu verras la différence... tu souffriras toujours , c est à vie je pense.... mais tu te rendras compte que tu auras parcouru du chemin... tu peux vite revenir en arrière, et c est normal.... mais crois moi, on avance... je me permets de te dire tout cela parce que j ai vécu une img à 34sa il y a un peu plus de 4 ans, une seconde il y a 7 mois 1/2....on apprend à vivre avec... je suis actuellement enceinte , au meme stade que Christelle et malgré les circonstances, il faut essayer d y croire ce qui n est pas vraiment facile.... gerer les angoisses de la grossesse, le deuil de mes bebes....

Tout ca pr te dire qu il te faudra du temps malgre tout...