Forum de l'association Petite Émilie

Bonjour,

Je cherche un peu de soutien apres ce long et douloureux périple.

En 2022, apres des essais naturels infructueux avec mon conjoint, nous nous entamons un parcours pma. Au 1er essai, aucun embryon, au deuxième essai, je réagis tres mal aux traitement, au 3 ème essai, hyperstimulation, les médecins préfèrent arrêter le protocole, au 4 ème essai en 2024 : Miracle! 3 embryons et un joli transfert qui abouti a une grossesse le 1 er avril 2024.

Je suis emplie de joie, je ne réalise pas trop!
Nous entamons les écho, ce ptit cœur qui bat me remplit de joie et je réalise enfin: NOUS ALLONS DEVENIR PARENTS!

S'en suivent des mois de nausées et de grandes fatigués, je commence à préparer " la vie avec bébé ". Je réalise progressivement. Je me mets à douter, à avoir des angoisses plus que terribles qui viennent au reveil:

- comment allons- nous faire avec le travail?
- je n arrive pas a trouver de mode de garde
- vais- je reussir a trouver un équilibre et etre une mere équilibrée? Mon couple ne va-t -il pas pâtir de ce bouleversement?

- ai je fait le bon choix?

- si toute la fatigue prenait le dessus?!

Je suis en proie à des dépressions terribles depuis mon adolescence ( j en ai 35).

J ai fini par aller aux urgences psy de ma ville, et je me suis faite suivre pendant 6 mois par une équipe spécialisée périnatalité + traitement.

J ai fini hospitalisée. A la sortie, j 'étais reboostée, j'avais commandé les vêtements, le matériel pour accueillir au mieux mon petit garçon.
2 jours apres la sortie, je suis prête a revoir mon petit bout à l échographie T2, toute excitée avec son papa!! Je me revois toute heureuse à attendre dans les couloirs de la maternité

Malheureusement, le ciel nous est tombé sur la tete.
L examen a dû être interrompu à l'annonce : spina bifida couplé syndrome chiari.

J'ai attendu 2 semaines infernales avant d' accoucher.
Je n ai que tres peu dormi, écroulée et enfermée dans le chagrin.

1 an s est écoulé aujourd'hui. Un très long travail psy a été fait pour faire mon deuil. J ai fait de l emdr pour évacuer le traumatisme de mon accouchement. A présent, cela reste un beau souvenir et je trouve mon bebe très beau et il est mon enfant , mon tout petit . Je suis très émue quand je le regarde. 1 an après, je me suis enfin décidée a rentrer dans la chambre de mon enfant MAËL. Je pensais être prête a nouveau pour repartir dans la maternité. Jai tout nettoyé et fait du tri.

J'ai 35 ans et mon conjoint 37 ans.

On s etait donne 1 an pour relancer la machine. Chose faite.
Je ne sais plus où j en suis, si je suis prête à me relancer dans le chemin de ma maternité. Cette ambivalence maternelle, la pma, l img, la perte ( traumatisante) de mon bébé, la dépression perinatale qui a été vraiment explosive, la pression du temps qui passe me hantent en permanence.

Et si je passais a côté de ma vie? Si je venais àregretter?

Bonjour MAMANGEDEMAEL,

Je suis navrée de t’accueillir ici,

La PMA vient avec son lot d’angoisse de peur mais aussi d’espoir. Je suis également en parcours PMA (ponction prévue en novembre) après la perte de mon tour petit le 28/8/25 (déjà en parcours PMA Avant)

Il te reste des embryons congelés pour ta reprise de parcours? Tu as repris contact avec ton centre ?

C’est bien que tu te sois reconstruis après ce drame. Tu as fait ce qu’il fallait pour avoir les ressources pour te relancer dans le parcours de la maternite. Tu es toujours suivie psychologiquement pour cette reprise de la PMA? Je pense que ça aiderait.

Je ne suis pas en proie à des dépressions mais malgré tout je sais que la reprise de la PMA va être assez difficile pour moi, comment vais je accueillir un résultat négatif ? Suis je assez forte… alors je comprends la peur de se relancer, la peur de refaire fasse à une perte, à un échec, et la peur de ne pas remonter la pente si c’est le cas…


Tiphanie

Re,

Je suis désolée également qu' on puisse se connaître à travers ce parcours de vie dechirant et injuste,et je t envoie toutes les ressources nécessaires que j'aies encore,pour toi. .

Il nous reste 2 embryons congelés. Les examens génétiques sont revenus rassurants. Je n' ai à l'heure actuelle toujours pas réceptionné l'autopsie de son cerveau. Je ne le souhaite pas. Je ne souhaite pas être encore plus remuée. Je suis en arrêt pour dépression.

Vu mon état avant et pendant la grossesse et cette ambivalence insoutenable ( surtout du fait du parcours pma qui a mis 4ans bientôt. Mais avec des pauses. Certes.). Personne de mon entourage n a compris!!!!! Je culpabilise encore plus

Tout remonte maintenant et en tellement plus gros.
je ne sais meme plus si je suis sûre de vouloir des enfants.

Je ne me sens pas prête à repartir au combat, je n' en ai plus la force. Mes amies me disent que cela devrait etre viscérale, mais ca ne l' est pas, ca ne l' est plus. Cette période de ma vie m' a changée véritablement.

Comment être sûre apres un tel drame? Je suis sûre que le malheur ne viendra pas sonner deux fois, mais cest comme si j étais " bloquée" à présent . Je vois le temps qui passe et qui joue contre moi et mon conjoint que j embarque.

J ai tenu et accompagné mon enfant jusqu au bout, je l' ai bercé et puis je l' ai tellement pleuré. J ai ressenti toute l'émotion de l avoir contre moi, de lui dire combien nous l' aimions et a quel point je regrettais les émotions ambivalentes que mon petit Maël a pu ressentir dans mon ventre. Je culpabilise tellement.

J essaie de me rappeler qu'à travers la tristesse, il y a eu du beau aussi. J ai adoré le sentir bouger, voir sa frimousse , lui preparer une jolie chambre pour qu'il soit bien avec nous. Ca me rassurait aussi.

Je suis si désespérée d avoir subi " tout ca" pour au final perdre mon enfant. Devoir tout recommencer, m epuise moralement physiquement... ca ne nous le ramènera pas. Mon conjoint aussi a beaucoup de mal et me dit souvent que notre MAËL ne sera jamais avec nous physiquement.

Je voudrais réapprendre à ne pas projeter des angoisses , à être positive, croire en l avenir, me faire confiance, à être prête à être maman pour la seconde fois. Je n y arrive plus, et j en suis tres angoissée pour le devenir de ma vie et de mon conjoint qui a été exceptionnel.

Je me sens prise au piège.

Je comprends.
Il n’y a que toi pour savoir si tu te vois vieillir sans enfant sans que ça t’attriste trop à un moment donné. Ou bien si au contraire tu ne t’imagines pas sans. C’est ok de ne plus vouloir d’enfant, et de se dire que tu seras moins malheureuse sans qu’à retenter le tout et à revivre l’expérience qui pour toi a vraiment été compliqué.

Si malgré tout tu te sens de retenter l’expérience, cette fois ci tu seras enrichie de la dernière grossesse et tu seras t’entourer comme il faut, te faire hospitaliser quand il faut aussi. Il y a un certain nombre de femme qui font des dépressions pendant la grossesse. Tu n’es pas seule.

Ce qu’on a vécu nous change pour toujours.

C’est déjà très bien si tu arrives à sortir du positif de toute cette tragédie que tu as vécu. C’est vrai que ce petit bébé t’a apporté de la joie aussi. L’issus n’est pas celle espérée c’est sur…

Il te reste 2 embryons, c’est toujours ça de pris avant de repasser par une ponction. Si tu veux un nouvel enfant tu peux aussi te fixer des limites. Sur le nombre de transfert, de ponction que tu es prête à endurer. A quel point, à quel prix souhaites tu un enfant.

Je pense que pour commencer il faut vraiment que tu saches si tu veux un enfant ou pas. Arriver à savoir si c’est la peur de revivre l’expérience qui te fais dire que non ou que vraiment c’est non.

J’aimerai t’aider plus sur ce côté là mais seule toi possède ces réponses la.

En tout cas je suis la pour te lire. Et te donner du courage si jamais tu retentes l’expérience. Et aussi si tu ne veux plus mais que tu veux juste discuter.

Courage

Merci 1000 x pour tes mots!

A l heure actuelle, je ne sais plus, et je suis en arrêt pour dépression. Je suis en arret vraiment que tres tres rarement, car j aime mon metier.

Je pense que ce n'est vraiment pas le moment de repartir sur une nouvelle stimulation. Cela risque d'être catastrophique car je vais aussi avoir peur de tout.... et si je venais a retomber enceinte, je veux que mon bébé ressente des émotions positives.

J ai décidé de retourner voir l'équipe de périnatalité qui me suivait ( au vu du parcours, ils se souviennent bien de moi, car ils ont tous été très choqués de la nouvelle).

J étais persuadée que laisser passer un an nous ferait du bien. D' avoir fait ENFIN fait le ménage dans la chambre aussi était vraiment un nouveau vers l'espoir d' un mieux-être ( c'etait symbolique quelque part, et puis un an sans ouvrir cette chambre...je te laisse deviner l état de la pièce ....). Et puis vraiment, j étais optimiste, je voulais absolument laisser passer la date de mon accouchement pour ne pas être remuée. J appréhendais fortement le 2 septembre.

Malheureusement, je suis déçue de ce revirement.

Je n arrive plus à me projeter, ni a voir le demain.

Je me dis " mince" , jai eu du mal a connecter au début avec mon ptit bout , je n avais pas ce " truc" que toutes mes amies me parlaient,cest vrai, et puis quand on a su la finalité.... Mon dieu, la déflagration, les larmes ,le chagrin. J'aurai donné tout ce que j' ai pour l'avoir dans mes bras en bonne santé.
Au final, je l'aimais très fort, j avais juste peur. Le parcours a été très dur, les montagnes russes ( je pense que tu sais de quoi je parle..), et je ne me sens plus assez combative pour repartir, ca va faire 4 ans, et j ai encore plus peur de l après.

Je pense que tu as raison, je dois savoir jusqu où je suis prête à aller. Il en reste 2, donc deux chances. Je ne pense pas repasser par d autres ponctions apres cela.
Mon corps et mon esprit sont fatigués. J' en ai marre de ces variations d humeur depuis ma grossesse qui sont extrêmement fortes.

J ai aussi peur de revivre les échographies. Vraiment, je me revois aller aux échos "la fleur au fusil" juste pour revoir sa trombine ( pour moi tout allait bien, il bougeait dans tous les sens...). Le sf a interrompu l l'examen à l'annonce car je perdais mes moyens, mon conjoint n'arrivait pas à me calmer. Le sage homme nous a juste dit " je suis l' oiseau de mauvais augure et j en suis désolé, mais la malformation est très grave". C'etait un jeudi,on a du attendre mardi pour aller faire les examens complémentaires. C'était long et insoutenable.

Maintenant cette ambivalence renaissante risque de fortement de me coûter mon union. Mon conjoint, lui ne fait toujours pas le deuil de notre petit Maël, et il ne supporte plus de me voir dans cet état auprès tout ce qu' on a traversé. Sa maman est malade en plus.

Je te souhaite de tout cœur une jolie ponction et un futur bébé arc-en-ciel! Tu es très courageuse et je suis pleine d admiration devant ça et devant toute ta bienveillance

Bonjour MamangedeMael,

Toutes mes condoléances pour la perte de ton petit Maël. Je suis tellement désolée pour ce parcours si difficile, la vie est si injuste...

Je suis actuellement suivie par une équipe transversale d'un CHU, composée de sf, psychologue, et psychiatre, qui travaille avec l'ensemble des services de la PMA à la maternité, en passant par le DAN, le suivi de grossesse, la génétique. Je trouve dans cet accompagnement un soutien essentiel, par des professionnels qui ont malheureusement l'habitude des parcours difficiles, et qui savent trouver les mots pour soulager nos maux... Je vois que tu as également une équipe similaire à proximité, n'hésites pas à retourner vers eux.

Je ne crois pas au besoin absolument "viscéral" d'avoir un autre enfant, ni à l'attachement 'magique et immédiat" dont semble te parler tes copines. Après mes interruptions de grossesse, après mon IMG, je voulais de tout mon cœur accueillir un nouvel enfant, un enfant en bonne santé, mais la peur que tout recommence, que l'enfer nous retombe sur la tête ne m'a jamais quittée et mes amies ne pouvaient pas comprendre ces angoisses qui malgré toute l'envie du monde de fonder une famille, de l'agrandir, nous encourage à la prudence, à la réflexion, et à avancer un pas après l'autre... Ce n'est pas parce qu'on ne se projette pas immédiatement, qu'on utilise beaucoup le conditionnel pour parler de l'arrivée d'un nouveau bébé, qu'on ne l'aime pas. C'est simplement notre histoire qui nous a amené là...

Pour nos conjoints il est difficile d'encaisser le deuil de leur enfant et de nous voir plonger, sans avoir les clefs pour nous aider. Je te trouve très courageuse, ainsi que ton conjoint, de prendre ce temps pour vous, pour réfléchir à la vie dans laquelle vous vous projeter ensemble. Que ce soit avec ou sans enfant, votre amour vous portera, communiquez autant que possible, acceptez le rythme de chacun. Et malgré "la pression de l'âge", parfois pour construire la famille de nos rêves, quelques mois pour respirer nous aident à avancer plus sûres/sûrs de nous. Finalement n'est ce pas essentiel pour la suite ?

Je te souhaite beaucoup de courage ,
Douces pensées à nos enfants

Bonsoir mamangede Mael,

Tu as tout à fait le droit de t’arrêter, si tu ne prends pas le temps de prendre soin de toi personne ne le fera à ta place. Puis il paraît que les dates anniversaires sont compliqués (moi ça fait 4 semaines aujourd’hui… c’est pas évident) je pense que ça ne t’aide pas non plus.

Je suis d’accord avec melcaran, tu peux aussi te donner du temps, prendre le temps de réfléchir.
Déjà tu sais que tu ne veux pas le faire tout de suite et c’est ok, prends le temps de remonter un peu la pente. Et tu sais déjà que si jamais tu veux retenter tu n’as pas trop envie de faire d’autre ponction. Déjà tu as quelque idée de ce que tu veux et ne veux pas.
Prends du temps pour prendre soin de toi, essaie de trouver des activités qui te plaisent.

Et je ne suis pas d’accord avec les discours de tes amies non plus. Personnellement ma fille, vivante, je ne l’ai pas aimé instantanément, à sa naissance c’était plutôt animal, l’amour est venu petit a petit. Et maintenant je sais que si j’ai la force d’avancer c’est grâce à elle. Je n’ose imaginer ta douleur de perdre ton premier enfant. Je sais pas comment j’aurais réagis à ta place… alors je ne sais pas si j’ai du courage, je pense surtout que je mesure la chance d’avoir un premier enfant, vivant, à aimer. Je trouve que tu es très courageuse de continuer à avancer.

Je comprends cette insouciance à aller aux échos. Mais en même temps normalement tout est censé bien se passer. On est pas censé mourir avant de naître. On est pas censé faire le deuil de nos enfants c’est pas la « suite logique »,Et le deuil périnatal est encore un peu tabou on en parle pas assez.

Je n’ai pas fait mais je vais, et je lis que plein de femme on fait et son plutôt ravie, as tu fait de l’Emdr ?

Et melcaran j’ai lu ton histoire, tu es très courageuse aussi. J’espère que ton accouchement se passera au mieux. Et que tu pourras si tu le souhaites ou si c’est possible rencontrer tes 2 merveilles. Et encore félicitations.

Bonjour les filles,

Merci pour votre retour .

Je reviens de la psy, je pense sérieusement ne pas être prête pour l'instant, je ne sais plus si je le serai un jour?! Une chose est sûre, pas maintenant!

Si je dois revivre une grossesse, je veux être détendue et pas passer 9 mois à me poser des questions .. les 24 s.a de l an dernier ont été très dures et j'ai beaucoup culpabilisé du " après "et de ce que mon enfant a pu ressentir. C'est toujours le cas aujourdhui,mais j avance!!!

Je trouve que tout ça est très tabou.. mais cest vrai que le sujet est particulier.

J ai effectivement fait beaucoup de séances emdr pour appaiser tout ce vecu, le choc de l annonce, l accouchement et le deuil tout simplement.Ca m'a fait du bien!

Il reste deux embryons, nous verrons bien.. dur dur de ne pas y penser, mais il faut que je relâche...


Je vous souhaite un futur serein et le plus doux possibles

Des pensées pour nos étoiles

Bonjour,

Je te sens plus apaisée. La séance avec le psy a l’air de t’avoir aidé. Et tu as l’air d’avoir tranché ce qui aide à avancer. Le pas maintenant c’est bien. Prends soin de toi d’abord et après tu te reposeras la question en temps et en heures.

Pour si tu dois revivre une grossesse, je sais pas si tu pourras être complètement détendue, je sais pas si on peut l’être avec une IMG. En tout cas on peut essayer de l’être au maximum. Je sais de mon côté que ce sera tout sauf serein.

Cool pour l’EMDR, je devrais en faire des la semaine pro. On verra.

Et tes petits embryons ils sont gardés 5 ans en tout, ça te laisse le temps de réfléchir à la question quand tu en auras envie.

Prends soin de toi.

Tiphanie

Coucou,
Oui la seance avec la psy m a fait du bien. Je ne dois rien lâcher... j ai peur chaque seconde de flancher, mais on va avancer....
5 ans oui, ça laisse le temps de voir venir, de réfléchir.
Cest certain qu avec l'img, il est difficile d etre sans crainte pour l'après.
Merci pour ton retour