Forum de l'association Petite Émilie

Bonjour,
Je suis nouvelle ici et je me lance pour écrire mon histoire et peut-être y trouver un peu de réconfort.
J'ai accouché de ma petite Lise ce dimanche 27 juillet 2025.
Pour essayer de raconter, tout à commencé après un parcours PMA de 6 ans avec de nombreuses fausses couches sur des grossesses spontanées. Je ne parvenais pas à garder mes bébés plus que quelques petites semaines. Nous avons tenté une fiv en France avec mes ovocytes puis des inséminations puis une FIV en Belgique avec un médecin d'une grande inhumanité.
Nous nous sommes tournés vers une fiv en Espagne. Au deuxième transfert d'un embryon issu d'un don d' ovocytes, j'ai eu mon petit plus le 8 mars.
Très anxieuse à l'idée de perdre cette petite vie en moi comme toutes les autres précédemment, j'ai avancé dans ma grossesse.
J'ai d'abord été confronté au décollement pendant 1mois et demi puis celui ci semblait maîtrisé à l echographie du premier trimestre. J'ai commencé à me détendre au début du quatrième mois. J'ai senti des petits coups assez vite (16 semaines d aménorrhée).
J'ai exposé fièrement mon ventre rond pendant quelques mois. Je restais malgré tout prudente et à l'affût du moindre signe inquiétant.
A l'échographie du deuxième trimestre, les courbes de croissance précédemment si hautes semblaient avoir chuté mais ma gynecologue était très rassurante et m'a dit que je minquietais beaucoup trop et que tout allait bien. Je n'avais plus qu'une artère au cordon alors qu'il semblait en avoir 3 au mois de juin. Là encore ma gynecologue ne semblait pas inquiète. Et puis j'ai eu son autorisation pour faire 1h30 de voiture pour partir en vacances.
Je me suis reposée sauf ce dernier jour où j'ai un peu marché. Le soir ma fille bougeait beaucoup puis en me couchant je ne sentais plus rien. Le lendemain toujours rien. Et c'est aux urgences que le médecin nous a annoncé que son petit coeur s'était arrêté.
Je ne crois pas avoir déjà ressenti une pareille détresse. Ensuite tout s'enchaîne. Il faut faire des analyses et surtout "expulser" mon plus grand bonheur...
L'accouchement fût une torture tout comme ces seins énormes et douloureux malgré les médicaments pour stopper la montée de lait.
Mon coeur à moi s'est aussi arrêté ce 25 juillet aux urgences.
Je ne vois pas comment faire pour continuer.
J'ai presque 41 ans et peu d'espoir d'être un jour maman d'un petit être vivant.
J'attends des réponses mais je ne suis pas sûre d'en avoir.
J'ai blessé ma gynecologue qui est depuis en arrêt. J'avais tellement insisté pour avoir des examens complémentaires. Je sentais qu'il y avait un probleme. Et elle ne cessait de me dire qu'à mon stade de grossesse les fausses couches étaient quand même rares. Il y avait 0,6 pour cent de risques...
Je me sens coupable. Je refais la liste sans cesse de ce que j'aurais pu faire ou manger qui aurait pu tuer mon petit bébé...je l'aimais tellement déjà.
Merci de m'avoir lue.
Lucie

Bonsoir Lucie,
Je t'adresse tout mon soutien pour cette épreuve et plein de douces pensées pour ta petite Lise.
J'ai aussi appris que le cœur de ma fille s'était arrêté aux urgences après ne plus l'avoir senti bouger pendant plusieurs heures. Tout comme toi la nouvelle tellement choquante m'a plongé dans une profonde détresse et j'ai accouché dans les 48h qui ont suivi dans un état de sidération. Une fois le choc passé je me suis aussi fait le film de tout ce que j'avais fait et mangé les jours précédents pour chercher ce que j'avais pu faire mal pour conduire à son décès. Ce qui est sur c'est que tu n'es responsable de rien. La vie est totalement injuste et j'espère que tu pourras avoir des explications sur ce qui est arrivé à ta petite Lise car je pense qu'avoir une cause, quelle qu'elle soit, aide pour la suite.
Aujourd'hui cela te semble insurmontable mais au fil des semaines tu vas réussir à traverser cette épreuve. Les hauts et les bas sont fréquents mais le choc et la peine s'adoucisse.
Prends soin de toi pendant cette période difficile, fais ce qui te fait du bien ou ne fait rien si c'est ce que tu as besoin
Courage à toi.

Bonjour Lucie,

Je suis désolée de ce qui t'arrive. Les fausses couches, la PMA et maintenant la mort de la petite Lise... Ce sont des choses difficiles et c'est normal d'être triste ou révoltée.

De ce que je lis, tu n'as absolument rien à te reprocher. Tu as fait tout ce que tu as pu pour la petite Lise. Malheureusement, on ne contrôle pas tout... Et j'imagine à quel point le choc a du être brutal pour toi.

Je suis désolée que tu aies vécu ton accouchement comme une torture... Est ce que par la suite tu as pu bénéficier d'un accompagnement avec un psychologue ?

En tout cas, je te souhaite beaucoup de courage pour surmonter cette épreuve. Tu n'es pas seule.

Prenez soin de toi,