Difficultés à concevoir, déni de grossesse et IMG
Posté : 07 juin 2025, 09:28
Bonjour,
Merci pour tous vos témoignages qui m'aident beaucoup dans cette situation difficile.
Je me lance à mon tour en espérant que cela m'aide un petit peu à avancer.
J'ai 33 ans, autour de moi, toutes mes amies sont tombées enceinte, ont eu des enfants, sans aucun problème.
De mon côté, cela prend du temps. Je consulte un premier gynéco qui me dit d'être patiente... puis au bout d'un an, un autre spécialisé dans les problèmes d'infertilité qui me diagnostique en novembre un syndrome des ovaires polykistiques ainsi qu'une cloison dans l'utérus. Mon mari fait un spermogramme qui nous a beaucoup inquiété (99% de formes irrégulières), mais pour le gynéco cela n'est pas problématique car le volume est important.
Je fais des analyses complémentaires (radio, IRM) et le gynéco me propose d'opérer la cloison en avril. Finalement avril arrive et je n'ai toujours pas de date. Il finit par me dire qu'il ne pourra pas m'opérer lui et m'oriente vers un confrère. Nous bloquons un premier RDV en mai avec le gynéco et l'anesthésiste. RDV qui sera annulé par SMS sans aucune explication quelques jours avant... J'ai essayé d'appeler, mais entre les ponts du mois de mai tout le monde était en vacances.
J'ai fini par prendre RDV avec un 3e gynéco pour parler de ma situation et envisager enfin cette opération.
Entretemps, ma belle-soeur m'apprend qu'elle est enceinte (du premier coup... alors qu'ils commençaient à peine à essayer). Cela m'a beaucoup énervée mais mon compagnon m'a fait la réflexion que ça faisait longtemps que je n'avais pas eu mes règles (avec le SOPK, elles sont tellement aléatoires que pour moi c'est normal) et sans y croire (moi j'y croyais à 0%, mon mari à 20%), nous faisons un test qui s'avère positif ! Le lendemain idem. La prise de sang indique que je suis à peu près à 6 semaines de grossesse. On est heureux de cette bonne surprise, on commence à se projeter. En plus, grossesse en même temps que ma belle soeur, les cousins auront le même âge, c'est parfait !
Très heureuse, je réponds à un mail de mon oncle pour une cousinade en aout, je me dis qu'on l'annoncera à toute la famille à ce moment là. Mon oncle m'appelle et me dit qu'il ne sait pas si la cousinade aura lieu, que le timing n'est pas bon (j'avais reçu le mail en mars et j'avais fait trainer la réponse jusqu'à mai). Son fils d'une trentaine d'années est en phase terminale et devrait mourir dans les jours qui suivent. Je mets mon bonheur entre parenthèse.
Deux jours après, je vois le 3e gynéco qui confirme la grossesse mais m'annonce que j'en suis à 3 mois. Le ciel me tombe sur la tête (je n'ai eu aucun symptômes !) mais je suis contente. Avec la cloison, les risques de fausses couches sont plus élevées et si je n'en ai pas fait jusque là, c'est que le bébé est bien accroché.
J'ai quand même deux inquiétudes : la trisomie (j'attends les résultats) et des complications liées à la prise d'un médicament anti paludisme lors d'un voyage au 2e mois de grossesse. Mon compagnon est rassurant. A notre âge, la trisomie c'est 1 cas sur 700 et, suite à nos recherches, rien n'indique que le médicament que nous avons pris pose problème.
Le lendemain de cette premier échographie, j'apprends la mort de mon cousin. Je mets à nouveau ma grossesse entre parenthèse mais j'ai un pressentiment, pour moi les destins de mon cousin et de mon bébé sont liés et j'espère que rien ne va arriver.
On passe quand même un très bon moment lors de la fête des mères. On l'annonce à nos familles, on fait des photos avec un petit coeur sur mon ventre. On est heureux, insouciants.
Enfin, presque car je pensais toujours à la trisomie ou à un éventuel arrêt cardiaque... mais pas à ce que nous appris le sage-femme (le jour de l'anniversaire de mon mari...!)
Tout commence bien, il nous montre le nez, les yeux... Il est un peu agacé car il y a peu de liquide amniotique, il me dit de boire davantage. Puis, il voit le coeur, passe beaucoup de temps dessus et nous annonce qu'il y a une malformation "et... ce n'est pas tout". Il évoque un rein unique, polykistique, des pieds bots, une artère unique... Il nous fait comprendre que c'est assez grave et qu'en général, cela ne se reproduit pas sur les prochaines grossesses. Moi, je suis en état de choc, je veux me débarasser au plus vite de cette créature, de ce cancer qui grandit en moi.
Il nous dit qu'il va faire en sorte qu'on soit reçus rapidement par le centre de diagnostic prénatal. Nous n'avons rien à faire à part attendre qu'on nous recontacte. J'attends toute la journée, et le lendemain aussi toute la journée, rien... à part le 3e gyneco qui m'envoie les résultats de la trisomie (aucun problème de ce côté), sans un commentaire sur les malformations. Suite à mes questions, il confirme qu'il est au courant de la situation, me dit qu'on va être reçus par le centre de diagnostic prénatal avant de bloquer la conversation sur Doctolib. Je me sens tellement seule et démunie face à ce grand malheur. J'aurais aimé un peu de compassion, d'humanité mais non, il faut se débattre.
En plus, je suis quasiement sûre d'avoir des pertes de liquide amniotique depuis au moins le 2e mois de grossesse. Je pensais à des fuites urinaires et, quand j'ai appris pour la grosssesse, je me suis dit "c'est normal, le bébé appuie sur ma vessie". J'avais voulu en parler au 3e gynéco, mais j'étais tellement surprise de l'annonce des 3 mois que je n'ai pas eu le temps d'en parler, la consultation a été un peu expéditive. Après coup, quand le sage femme m'a dit de boire plus, j'ai fait le lien et je me suis promis d'en parler lors du RDV au centre de diagnostic prénatal.
Mais ce n'est pas pour tout de suite, car, bien sûr on tombe encore sur un pont en mai... Jour férié, je sais qu'on ne va pas m'appeler et je suis très stressée car je dois prévenir mon travail de mon absence... Finalement, n'en pouvant plus, j'appelle les urgences de l'hopital qui confirment le RDV. Cela me soulage d'avoir enfin une date et de me projeter un petit peu.
Entre temps, je repense à une ancienne collègue qui nous avait raconté qu'elle avait perdu son bébé et avait dû accoucher. Je l'appelle et notre échange m'aide beaucoup. Elle a perdu son bébé au même stade que moi, elle me parle du médecin (le même que celui va me recevoir), de l'accouchement (moi je pensais naïvement m'en sortir avec une aspiration, être absente 2 jours et revenir comme si de rien n'était), de la psychologue du service, du fait qu'on peut choisir de donner un nom, d'inscrire l'enfant sur le livret de famille, organiser des obsèques.
Je réalise enfin la situation, nous en parlons avec mon compagnon, nous trouvons des prénoms. Cela m'apaise. On est quasiment sûr qu'il faudra faire une IMG. De mon côté, j'ai envie que ça aille vite mais j'ai peur de devoir attendre des résultats complémentaires, que les médecins ne soient pas d'accord, s'acharnent...
Finalement, après une semaine de pleurs, de questionnements, d'inquiètude où tout me parait vain et dérisoire, le RDV au centre de diagnostic arrive et il n'y a aucun doute, tout ce qu'a vu le sage-femme est confirmé et cela n'a rien à voir avec le médicament anti paludisme (ouf, au moins je ne suis pas coupable, ni négligente !)
Le médecin nous explique que, conformément au protocole, il faut que le comité de médecin se réunisse pour confirmer la demande d'IMG mais que dans notre cas, il n'y aura pas de problème, elle sera acceptée. Je peux déjà plannifier la date de l'accouchement (à pile 4 mois de grossesse) et je rencontre l'anesthésiste et le généticien dans la foulée. Par contre, on ne fait pas de test pour les fuites urinaires / de liquide amniotique. A ce stade, ça ne change rien, mais j'aurais aimé savoir pour une future grossesse...
Et, en plus, pas de chance, la psychologue du service est partie à la retraite et sa remplaçante n'arrive quand dans plusieurs mois... De mon côté, je prends RDV avec une psychologue. Cela ne sera pas pris en charge... mais bon, tant pis, le matériel, dans ces cas là, ça passe après... J'ai déjà fait deux dépressions et il est hors de question que j'en fasse une troisième.
Je passe encore quelques jours à pleurer mais je profite aussi de ces jours avant l'accouchement pour profiter des derniers moments avec mon bébé, à qui je n'ai pas pu accorder beaucoup d'importance jusque là (entre le déni de grossesse, le deuil de mon cousin, l'annonce des malformations...).
Je commence à en parler autour de moi, j'essaie de m'occuper, de me reposer, d'organiser des petits moments en famille mais c'est difficile.
J'ai du mal à comprendre mon mari qui ne parait pas si triste. Je sais qu'il veut me protéger mais j'ai l'impression qu'il me rejette. Il avance les travaux, n'a pas besoin de mon aide (alors que moi je ne demande qu'à m'occuper pour penser à autre chose !)... Il n'a jamais beaucoup parlé de ces sentiments, j'ai du mal à savoir s'il va vraiment bien. Il devait appeler les pompes funèbres mais ne le fait pas. Je pense que c'est par flemme mais, en fait, il a envoyé des mails et je comprends qu'il n'a pas envie d'appeler et d'expliquer notre situation de vive voix. Moi j'aimerais qu'il fasse quelque chose pour ce bébé., j'ai besoin de sentir que je ne suis pas seule dans cette histoire. On en a parlé, j'espère que ça va aller, qu'on va rester soudés et qu'on va arriver à surmonter ça.
Je suis aussi très triste car j'avais espoir de m'en tirer rapidement, de pouvoir reprendre ma vie normale, c'est à dire reprendre le travail et faire du sport intensif 4 fois par semaine (surtout en ce moment pour me défouler, j'en aurais bien besoin !) mais j'ai bien compris qu'il fallait du temps pour que le corps se remette et que, malheureusement, ce ne sera pas pour tout de suite...
J'ai vu beaucoup de témoignages de femmes ayant déjà un enfant dire qu'elles tenaient bon grâce à leur fils ou à leur fille.
Qu'en est-il des femmes qui n'ont pas encore d'enfant ? Comment avez-vous fait pour combler ce vide ?
Pour celles qui ont eu des difficultés à tomber enceinte la première fois, avez-vous réussi à tomber enceinte rapidement après l'IMG ?
Concernant le papa, avez-vous des conseils pour aider à fluidifier le dialogue ?
Enfin, pour celles dont le travail n'était pas encore au courant de la grossesse, en avez-vous parlé ? Si oui, quelles ont été les réactions ?
Merci de m'avoir lue, c'était un peu long mais ça m'a fait du bien de poser des mots sur tout ce que je vis.
Merci pour tous vos témoignages qui m'aident beaucoup dans cette situation difficile.
Je me lance à mon tour en espérant que cela m'aide un petit peu à avancer.
J'ai 33 ans, autour de moi, toutes mes amies sont tombées enceinte, ont eu des enfants, sans aucun problème.
De mon côté, cela prend du temps. Je consulte un premier gynéco qui me dit d'être patiente... puis au bout d'un an, un autre spécialisé dans les problèmes d'infertilité qui me diagnostique en novembre un syndrome des ovaires polykistiques ainsi qu'une cloison dans l'utérus. Mon mari fait un spermogramme qui nous a beaucoup inquiété (99% de formes irrégulières), mais pour le gynéco cela n'est pas problématique car le volume est important.
Je fais des analyses complémentaires (radio, IRM) et le gynéco me propose d'opérer la cloison en avril. Finalement avril arrive et je n'ai toujours pas de date. Il finit par me dire qu'il ne pourra pas m'opérer lui et m'oriente vers un confrère. Nous bloquons un premier RDV en mai avec le gynéco et l'anesthésiste. RDV qui sera annulé par SMS sans aucune explication quelques jours avant... J'ai essayé d'appeler, mais entre les ponts du mois de mai tout le monde était en vacances.
J'ai fini par prendre RDV avec un 3e gynéco pour parler de ma situation et envisager enfin cette opération.
Entretemps, ma belle-soeur m'apprend qu'elle est enceinte (du premier coup... alors qu'ils commençaient à peine à essayer). Cela m'a beaucoup énervée mais mon compagnon m'a fait la réflexion que ça faisait longtemps que je n'avais pas eu mes règles (avec le SOPK, elles sont tellement aléatoires que pour moi c'est normal) et sans y croire (moi j'y croyais à 0%, mon mari à 20%), nous faisons un test qui s'avère positif ! Le lendemain idem. La prise de sang indique que je suis à peu près à 6 semaines de grossesse. On est heureux de cette bonne surprise, on commence à se projeter. En plus, grossesse en même temps que ma belle soeur, les cousins auront le même âge, c'est parfait !
Très heureuse, je réponds à un mail de mon oncle pour une cousinade en aout, je me dis qu'on l'annoncera à toute la famille à ce moment là. Mon oncle m'appelle et me dit qu'il ne sait pas si la cousinade aura lieu, que le timing n'est pas bon (j'avais reçu le mail en mars et j'avais fait trainer la réponse jusqu'à mai). Son fils d'une trentaine d'années est en phase terminale et devrait mourir dans les jours qui suivent. Je mets mon bonheur entre parenthèse.
Deux jours après, je vois le 3e gynéco qui confirme la grossesse mais m'annonce que j'en suis à 3 mois. Le ciel me tombe sur la tête (je n'ai eu aucun symptômes !) mais je suis contente. Avec la cloison, les risques de fausses couches sont plus élevées et si je n'en ai pas fait jusque là, c'est que le bébé est bien accroché.
J'ai quand même deux inquiétudes : la trisomie (j'attends les résultats) et des complications liées à la prise d'un médicament anti paludisme lors d'un voyage au 2e mois de grossesse. Mon compagnon est rassurant. A notre âge, la trisomie c'est 1 cas sur 700 et, suite à nos recherches, rien n'indique que le médicament que nous avons pris pose problème.
Le lendemain de cette premier échographie, j'apprends la mort de mon cousin. Je mets à nouveau ma grossesse entre parenthèse mais j'ai un pressentiment, pour moi les destins de mon cousin et de mon bébé sont liés et j'espère que rien ne va arriver.
On passe quand même un très bon moment lors de la fête des mères. On l'annonce à nos familles, on fait des photos avec un petit coeur sur mon ventre. On est heureux, insouciants.
Enfin, presque car je pensais toujours à la trisomie ou à un éventuel arrêt cardiaque... mais pas à ce que nous appris le sage-femme (le jour de l'anniversaire de mon mari...!)
Tout commence bien, il nous montre le nez, les yeux... Il est un peu agacé car il y a peu de liquide amniotique, il me dit de boire davantage. Puis, il voit le coeur, passe beaucoup de temps dessus et nous annonce qu'il y a une malformation "et... ce n'est pas tout". Il évoque un rein unique, polykistique, des pieds bots, une artère unique... Il nous fait comprendre que c'est assez grave et qu'en général, cela ne se reproduit pas sur les prochaines grossesses. Moi, je suis en état de choc, je veux me débarasser au plus vite de cette créature, de ce cancer qui grandit en moi.
Il nous dit qu'il va faire en sorte qu'on soit reçus rapidement par le centre de diagnostic prénatal. Nous n'avons rien à faire à part attendre qu'on nous recontacte. J'attends toute la journée, et le lendemain aussi toute la journée, rien... à part le 3e gyneco qui m'envoie les résultats de la trisomie (aucun problème de ce côté), sans un commentaire sur les malformations. Suite à mes questions, il confirme qu'il est au courant de la situation, me dit qu'on va être reçus par le centre de diagnostic prénatal avant de bloquer la conversation sur Doctolib. Je me sens tellement seule et démunie face à ce grand malheur. J'aurais aimé un peu de compassion, d'humanité mais non, il faut se débattre.
En plus, je suis quasiement sûre d'avoir des pertes de liquide amniotique depuis au moins le 2e mois de grossesse. Je pensais à des fuites urinaires et, quand j'ai appris pour la grosssesse, je me suis dit "c'est normal, le bébé appuie sur ma vessie". J'avais voulu en parler au 3e gynéco, mais j'étais tellement surprise de l'annonce des 3 mois que je n'ai pas eu le temps d'en parler, la consultation a été un peu expéditive. Après coup, quand le sage femme m'a dit de boire plus, j'ai fait le lien et je me suis promis d'en parler lors du RDV au centre de diagnostic prénatal.
Mais ce n'est pas pour tout de suite, car, bien sûr on tombe encore sur un pont en mai... Jour férié, je sais qu'on ne va pas m'appeler et je suis très stressée car je dois prévenir mon travail de mon absence... Finalement, n'en pouvant plus, j'appelle les urgences de l'hopital qui confirment le RDV. Cela me soulage d'avoir enfin une date et de me projeter un petit peu.
Entre temps, je repense à une ancienne collègue qui nous avait raconté qu'elle avait perdu son bébé et avait dû accoucher. Je l'appelle et notre échange m'aide beaucoup. Elle a perdu son bébé au même stade que moi, elle me parle du médecin (le même que celui va me recevoir), de l'accouchement (moi je pensais naïvement m'en sortir avec une aspiration, être absente 2 jours et revenir comme si de rien n'était), de la psychologue du service, du fait qu'on peut choisir de donner un nom, d'inscrire l'enfant sur le livret de famille, organiser des obsèques.
Je réalise enfin la situation, nous en parlons avec mon compagnon, nous trouvons des prénoms. Cela m'apaise. On est quasiment sûr qu'il faudra faire une IMG. De mon côté, j'ai envie que ça aille vite mais j'ai peur de devoir attendre des résultats complémentaires, que les médecins ne soient pas d'accord, s'acharnent...
Finalement, après une semaine de pleurs, de questionnements, d'inquiètude où tout me parait vain et dérisoire, le RDV au centre de diagnostic arrive et il n'y a aucun doute, tout ce qu'a vu le sage-femme est confirmé et cela n'a rien à voir avec le médicament anti paludisme (ouf, au moins je ne suis pas coupable, ni négligente !)
Le médecin nous explique que, conformément au protocole, il faut que le comité de médecin se réunisse pour confirmer la demande d'IMG mais que dans notre cas, il n'y aura pas de problème, elle sera acceptée. Je peux déjà plannifier la date de l'accouchement (à pile 4 mois de grossesse) et je rencontre l'anesthésiste et le généticien dans la foulée. Par contre, on ne fait pas de test pour les fuites urinaires / de liquide amniotique. A ce stade, ça ne change rien, mais j'aurais aimé savoir pour une future grossesse...
Et, en plus, pas de chance, la psychologue du service est partie à la retraite et sa remplaçante n'arrive quand dans plusieurs mois... De mon côté, je prends RDV avec une psychologue. Cela ne sera pas pris en charge... mais bon, tant pis, le matériel, dans ces cas là, ça passe après... J'ai déjà fait deux dépressions et il est hors de question que j'en fasse une troisième.
Je passe encore quelques jours à pleurer mais je profite aussi de ces jours avant l'accouchement pour profiter des derniers moments avec mon bébé, à qui je n'ai pas pu accorder beaucoup d'importance jusque là (entre le déni de grossesse, le deuil de mon cousin, l'annonce des malformations...).
Je commence à en parler autour de moi, j'essaie de m'occuper, de me reposer, d'organiser des petits moments en famille mais c'est difficile.
J'ai du mal à comprendre mon mari qui ne parait pas si triste. Je sais qu'il veut me protéger mais j'ai l'impression qu'il me rejette. Il avance les travaux, n'a pas besoin de mon aide (alors que moi je ne demande qu'à m'occuper pour penser à autre chose !)... Il n'a jamais beaucoup parlé de ces sentiments, j'ai du mal à savoir s'il va vraiment bien. Il devait appeler les pompes funèbres mais ne le fait pas. Je pense que c'est par flemme mais, en fait, il a envoyé des mails et je comprends qu'il n'a pas envie d'appeler et d'expliquer notre situation de vive voix. Moi j'aimerais qu'il fasse quelque chose pour ce bébé., j'ai besoin de sentir que je ne suis pas seule dans cette histoire. On en a parlé, j'espère que ça va aller, qu'on va rester soudés et qu'on va arriver à surmonter ça.
Je suis aussi très triste car j'avais espoir de m'en tirer rapidement, de pouvoir reprendre ma vie normale, c'est à dire reprendre le travail et faire du sport intensif 4 fois par semaine (surtout en ce moment pour me défouler, j'en aurais bien besoin !) mais j'ai bien compris qu'il fallait du temps pour que le corps se remette et que, malheureusement, ce ne sera pas pour tout de suite...
J'ai vu beaucoup de témoignages de femmes ayant déjà un enfant dire qu'elles tenaient bon grâce à leur fils ou à leur fille.
Qu'en est-il des femmes qui n'ont pas encore d'enfant ? Comment avez-vous fait pour combler ce vide ?
Pour celles qui ont eu des difficultés à tomber enceinte la première fois, avez-vous réussi à tomber enceinte rapidement après l'IMG ?
Concernant le papa, avez-vous des conseils pour aider à fluidifier le dialogue ?
Enfin, pour celles dont le travail n'était pas encore au courant de la grossesse, en avez-vous parlé ? Si oui, quelles ont été les réactions ?
Merci de m'avoir lue, c'était un peu long mais ça m'a fait du bien de poser des mots sur tout ce que je vis.