IMG à 28 SA
Posté : 07 décembre 2024, 16:31
Bonjour à tous
J’ai vécu une IMG et j’ai donné naissance à notre fille le 05/12/2024.
Pour cause : translocation déséquilibrée (manque un bout du chromosome 3 et un bout en trop du chromosome 15)
Le papa est porteur sain de cette translocation, mais nous avons tout découvert petit à petit après la T2.
Tout était parfait lors de celle ci sauf sur un petit point que l’échographiste a voulu faire vérifier au CDPDN.
On m’appelle dans l’après midi même pour me fixer un RDV.
L’échographiste spécialisé a des doutes sur plusieurs choses et me fait faire une amiocentese : elle se fait 2 jours après l’échographie.
Tout s’enchaîne : le stress, la peur, l’espoir profond qu’on nous dise que tout va bien.
Premier appel : votre fille n’est pas porteuse des trisomies 13,18 et 21.
On se sent rassurés, mais le stress reprend vite le dessus.
Puis, 1 semaine plus tard, un autre appel mais cette fois ci pour me donner un rendez vous : on va faire la « synthèse des résultats »
Pour moi, un rendez vous pour me communiquer des résultats signifiait le pire.
Effectivement, elle nous donne donc le résultat : ça vient des chromosomes 3 et 15 ils sont déséquilibrés, et Monsieur, ça vient de vous. Ça entraînera un gros retard physique ainsi que mental.
Mon monde s’écroule : déjà, je sais que je vais perdre mon bébé car il est hors de question pour moi que je la vois souffrir toute sa vie, juste pour penser à nous et à notre bonheur de l’avoir à nos côtés.
Mais en plus je ne sais pas si je pourrais un jour avoir des enfants maintenant qu’on sait que ça vient de nous ?
On planifie la date pour l’IMG.
Je rentre à l’hôpital et on me donne des cachets.
Le lendemain pose de laminaire. Je souffre énormément alors que c’est censé être une gêne. Je pense que c’est psychologique : je souffre parce que je sais que bientôt, ma fille ne sera plus dans mon ventre, que bientôt, j’ai pris la décision de mettre fin à ses jours.
Je pleure.
Le lendemain 8h salle d’accouchement. Prise de sang, pose de la péridurale horrible : l’anesthésiste a dû s’y reprendre plusieurs fois et je pense aussi que c’était psychologique, le moment fatidique arrive à grand pas : je n’avais pas hâte d’y être.
Ensuite, la gynécologue arrive prépare son matériel et pose le champs. Elle m’explique qu’elle va d’abord endormir mon bébé, puis arrêter son petit cœur.
Je sens et je souffre quand elle me plante la première aiguille. Ils rappellent l’anesthésiste en urgence qui me met une autre dose.
Une tellement forte que je ne sens plus rien : je fais un malaise.
Je reprend mes esprits. Elles sont encore en train de planter les aiguilles.
Je souffre intérieurement car je me dis que si c’est si long, c’est que ma fille doit se débattre elle ne doit pas vouloir partir et doit avoir tellement peur. J’ai tellement mal au cœur à ce moment là.
Et puis, elle vient me voir et me dit : Madame, c’est fini. Je pleure encore.
Le sage femme me donne le cachets pour me déclencher et me dit que ça devrai mettre un petit moment. Souvent pour des premiers bébés, il me dit que ça arrive dans la nuit (le cachet a été pris à 13h)
L’attente est longue.
Je commence à sentir les contractions mais je ne dis rien car je ne sais pas ce que c’est, puis la douleur commence à être de plus en plus forte je ne comprend pas. Mon mari appelle les infirmières qui font revenir l’anesthésiste : il me remet des doses toujours plus forte, je m’endors à chaque fois mais je lutte car je veux accompagner mon bébé jusqu’au bout.
19h, le sage femme qui s’est occupé de nous toute la journée part et est remplacé par une autre sage femme : elle m’osculte, me donne un second cachet pour déclencher des contractions et me dit qu’elle reviendra dans 30 minutes pour commencer.
Elle arrive et me prépare, je recommence à sentir légèrement les contractions et elle me dit quand pousser, sauf que je ne sais pas comment faire.
Finalement, la petite arrive en 20 minutes de poussées.
Elle l’emmène et la prépare, me réexamine : la sage femme me fait des points de suture, puis nous emmène notre bébé.
Je la vois et je regrette instantanément d’avoir fait tout ça : c’était un bébé tout ce qu’il y a de plus normal : elle était tellement belle et mignonne dans ses petits vêtements (un peu trop grand certes) choisi par nos soins.
Nous sommes restés 2 heures avec elle. C’était horrible de la rendre, la culpabilité de la laisser seule est vraiment horrible.
Nous l’avons revu le lendemain pour lui faire de vrais au revoir, elle était encore plus jolie que la veille, je me suis effondrée car la sage femme a dit « c’est votre portrait craché ».
Puis nous sommes rentrés chez nous.
Maintenant j’ai énormément de mal à m’en remettre, physiquement comme mentalement.
Je ne fait que pleurer et je me sens tellement coupable c’est horrible.
J’aimerai remontrer le temps et ne jamais être tombé enceinte car je ne sais pas si j’arriverai un jour à être de nouveau heureuse.
Tout allait bien puis, du jour au lendemain tout a basculé. Je ne sais pas comment faire pour remonter la pente.
Je me vide, sentir ses coups me manque et l’avoir vu si belle me met une boule au ventre.
Merci de m’avoir lu et courage à toutes et à tous pour vos expériences similaires.
Pour ma petite Rose-Marie, née le 05/12/2024, je ne t’oublierai jamais et tu me manques tous les jours depuis ton départ.
J’ai vécu une IMG et j’ai donné naissance à notre fille le 05/12/2024.
Pour cause : translocation déséquilibrée (manque un bout du chromosome 3 et un bout en trop du chromosome 15)
Le papa est porteur sain de cette translocation, mais nous avons tout découvert petit à petit après la T2.
Tout était parfait lors de celle ci sauf sur un petit point que l’échographiste a voulu faire vérifier au CDPDN.
On m’appelle dans l’après midi même pour me fixer un RDV.
L’échographiste spécialisé a des doutes sur plusieurs choses et me fait faire une amiocentese : elle se fait 2 jours après l’échographie.
Tout s’enchaîne : le stress, la peur, l’espoir profond qu’on nous dise que tout va bien.
Premier appel : votre fille n’est pas porteuse des trisomies 13,18 et 21.
On se sent rassurés, mais le stress reprend vite le dessus.
Puis, 1 semaine plus tard, un autre appel mais cette fois ci pour me donner un rendez vous : on va faire la « synthèse des résultats »
Pour moi, un rendez vous pour me communiquer des résultats signifiait le pire.
Effectivement, elle nous donne donc le résultat : ça vient des chromosomes 3 et 15 ils sont déséquilibrés, et Monsieur, ça vient de vous. Ça entraînera un gros retard physique ainsi que mental.
Mon monde s’écroule : déjà, je sais que je vais perdre mon bébé car il est hors de question pour moi que je la vois souffrir toute sa vie, juste pour penser à nous et à notre bonheur de l’avoir à nos côtés.
Mais en plus je ne sais pas si je pourrais un jour avoir des enfants maintenant qu’on sait que ça vient de nous ?
On planifie la date pour l’IMG.
Je rentre à l’hôpital et on me donne des cachets.
Le lendemain pose de laminaire. Je souffre énormément alors que c’est censé être une gêne. Je pense que c’est psychologique : je souffre parce que je sais que bientôt, ma fille ne sera plus dans mon ventre, que bientôt, j’ai pris la décision de mettre fin à ses jours.
Je pleure.
Le lendemain 8h salle d’accouchement. Prise de sang, pose de la péridurale horrible : l’anesthésiste a dû s’y reprendre plusieurs fois et je pense aussi que c’était psychologique, le moment fatidique arrive à grand pas : je n’avais pas hâte d’y être.
Ensuite, la gynécologue arrive prépare son matériel et pose le champs. Elle m’explique qu’elle va d’abord endormir mon bébé, puis arrêter son petit cœur.
Je sens et je souffre quand elle me plante la première aiguille. Ils rappellent l’anesthésiste en urgence qui me met une autre dose.
Une tellement forte que je ne sens plus rien : je fais un malaise.
Je reprend mes esprits. Elles sont encore en train de planter les aiguilles.
Je souffre intérieurement car je me dis que si c’est si long, c’est que ma fille doit se débattre elle ne doit pas vouloir partir et doit avoir tellement peur. J’ai tellement mal au cœur à ce moment là.
Et puis, elle vient me voir et me dit : Madame, c’est fini. Je pleure encore.
Le sage femme me donne le cachets pour me déclencher et me dit que ça devrai mettre un petit moment. Souvent pour des premiers bébés, il me dit que ça arrive dans la nuit (le cachet a été pris à 13h)
L’attente est longue.
Je commence à sentir les contractions mais je ne dis rien car je ne sais pas ce que c’est, puis la douleur commence à être de plus en plus forte je ne comprend pas. Mon mari appelle les infirmières qui font revenir l’anesthésiste : il me remet des doses toujours plus forte, je m’endors à chaque fois mais je lutte car je veux accompagner mon bébé jusqu’au bout.
19h, le sage femme qui s’est occupé de nous toute la journée part et est remplacé par une autre sage femme : elle m’osculte, me donne un second cachet pour déclencher des contractions et me dit qu’elle reviendra dans 30 minutes pour commencer.
Elle arrive et me prépare, je recommence à sentir légèrement les contractions et elle me dit quand pousser, sauf que je ne sais pas comment faire.
Finalement, la petite arrive en 20 minutes de poussées.
Elle l’emmène et la prépare, me réexamine : la sage femme me fait des points de suture, puis nous emmène notre bébé.
Je la vois et je regrette instantanément d’avoir fait tout ça : c’était un bébé tout ce qu’il y a de plus normal : elle était tellement belle et mignonne dans ses petits vêtements (un peu trop grand certes) choisi par nos soins.
Nous sommes restés 2 heures avec elle. C’était horrible de la rendre, la culpabilité de la laisser seule est vraiment horrible.
Nous l’avons revu le lendemain pour lui faire de vrais au revoir, elle était encore plus jolie que la veille, je me suis effondrée car la sage femme a dit « c’est votre portrait craché ».
Puis nous sommes rentrés chez nous.
Maintenant j’ai énormément de mal à m’en remettre, physiquement comme mentalement.
Je ne fait que pleurer et je me sens tellement coupable c’est horrible.
J’aimerai remontrer le temps et ne jamais être tombé enceinte car je ne sais pas si j’arriverai un jour à être de nouveau heureuse.
Tout allait bien puis, du jour au lendemain tout a basculé. Je ne sais pas comment faire pour remonter la pente.
Je me vide, sentir ses coups me manque et l’avoir vu si belle me met une boule au ventre.
Merci de m’avoir lu et courage à toutes et à tous pour vos expériences similaires.
Pour ma petite Rose-Marie, née le 05/12/2024, je ne t’oublierai jamais et tu me manques tous les jours depuis ton départ.