IMG à 20 SA (RPM sans explication)
Posté : 24 juin 2024, 11:58
Bonjour à toutes (et tous),
Je me lance aujourd’hui pour raconter mon histoire. J’ai vu sur ce forum que cela fait du bien à beaucoup de mamans (et papas), alors je me lance aussi :
Avec mon mari, nous essayons d’avoir un bébé depuis 3 ans et nous sommes dans un parcours de PMA (pour OATS sans explication chez mon mari). Cette première grossesse est le résultat d’une deuxième FIV ICSI positive. Nous nous considérons comme très chanceux après ce début de PMA.
Le premier trimestre défile, les examens aussi, mais je ne suis pas tellement concentrée sur la grossesse car nous organisons notre mariage pour mai 2024. Le lien avec bébé est là, mais je me dis que je prendrai plus de temps pour nous après le mariage. La plus belle journée de notre vie ! Nous en avons même profité pour faire la grande annonce de ma grossesse pendant le mariage. Une immense joie s’installe en plus de l’émotion de la journée. En bref, la journée parfaite ! Nous avions fait beaucoup d’aller-retour pour l’organisation, alors pendant le mariage j’ai profité, mais avec retenue quand même.
Et puis, quelques jours après le mariage, j’éternue et je sens quelques fuites couler. Mais je me dis simplement que c’est ce qui arrive dans le second trimestre, les fameuses fuites urinaires ! Sur le coup, j’ai quand même un sentiment d’inquiétude mais je passe outre. Et passent deux jours où les fuites s’accentuent et l’inquiétude grandit. Je décide de me rendre à la maternité la plus proche en Bretagne (lieu de notre mariage).
C’est l’effondrement, la sage-femme me fait un test : c’est du liquide amniotique, je suis à 18 SA + 4. Appel au gynécologue de garde de l’hôpital pour une échographie urgente : anamniose confirmée, rupture de la poche des eaux (et après d’autres examens : sans explications car je vais bien, le col est parfait, bébé est en pleine forme). Aucune raison ou explication à cette rupture. J’ai l’impression de vivre un cauchemar. Je ne comprends pas tout et surtout ce qu’il s’est passé, comment cela a pu arriver. Me voilà hospitalisée en grossesse pathologique. Après 3 jours d’alitement, une nouvelle échographie est programmée pour voir s’il y a un changement. Anamniose confirmée sans évolution. La gynécologue nous explique ce qu’il va se passer : si j’arrive à plus de 23 SA mais ce n’est pas certain, si j’accouche seule maintenant, et surtout l’incidence de tout cela sur notre bébé. Elle finit par nous parler d’IMG. Mot que même en tant qu’infirmière, je n’avais jamais entendu. Elle nous explique qu’il faut attendre de toute façon, une dernière échographie de contrôle dans 7 jours pour le dossier d’IMG. Mais dans ma tête il n’y a qu’une chose : nous allons perdre notre bébé.
Nous ne voulions pas imposer tout cela à notre bébé, surtout de la souffrance dans mon ventre, et encore une vie compliquée (si par chance on arrivait plus loin dans la grossesse). Alors avec mon mari, nous prenons LA décision : s’il n’y a pas de liquide amniotique à la prochaine échographie, nous mettrons un terme à la grossesse. L’échographie arrive et cela confirme nos intuitions : pas de liquide amniotique et bébé est dans une position qui me fait penser qu’il est en souffrance. Et cela est insupportable pour moi. Nous n’irons pas plus loin dans cette grossesse. L’IMG est programmée quelques jours après. J’accouche de mon bébé, je suis à 20 SA + 1. Tout s’est bien passé, mais le moment est terrible.
Nous avions une seule demande : connaître le sexe. Et notre petit garçon tant attendu n’est plus là. N’étant pas encore avancés dans les préparatifs de la grossesse, nous n’avons pas choisi de prénom, même si nous nous étions arrêtés sur un prénom de fille et un prénom de garçon. Nous n’avons pas donné de prénom à notre petite étoile. Nous avons seulement récupéré le bracelet de naissance. Nous n’avons pas souhaité le voir, ni voir de photos, ni prendre les empreintes faites par l’hôpital. Nous pensions que cela serait plus dur et traumatisant pour nous. Nous sommes déjà sous le choc, nous ne voulions pas l’intensifier encore plus.
Nous sommes rentrés en Normandie à deux. Nous sommes suivis à distance par la psychologue de Bretagne, mais le vide, la douleur et la tristesse restent bien présents. Il y a des jours meilleurs et des jours sans. Nous reprenons notre quotidien tranquillement. Mais aujourd’hui, j’ai beaucoup de doutes :
* Avons-nous eu raison de ne pas donner de prénom ? Je commence peut-être à regretter.
* Avons-nous eu raison de ne pas le voir, le toucher ?
* Comment le considérer ? Comme premier enfant ? Comme un premier bébé mais sans plus. Je ne sais pas trop comment le « nommer » lorsqu’on m’en parle. Étant à 20 SA, médicalement, ce bébé n’était pas reconnu comme enfant selon la gynéco. Cela me reste en tête.
Mon bébé me manque. Mon mari est d’un soutien et d’un réconfort immenses malgré sa peine. Cette épreuve nous renforce encore plus après toutes celles que nous avons déjà traversées ensemble.
Merci d’avoir été au bout de ce long récit. Cela fait effectivement du bien d’écrire.
Je me lance aujourd’hui pour raconter mon histoire. J’ai vu sur ce forum que cela fait du bien à beaucoup de mamans (et papas), alors je me lance aussi :
Avec mon mari, nous essayons d’avoir un bébé depuis 3 ans et nous sommes dans un parcours de PMA (pour OATS sans explication chez mon mari). Cette première grossesse est le résultat d’une deuxième FIV ICSI positive. Nous nous considérons comme très chanceux après ce début de PMA.
Le premier trimestre défile, les examens aussi, mais je ne suis pas tellement concentrée sur la grossesse car nous organisons notre mariage pour mai 2024. Le lien avec bébé est là, mais je me dis que je prendrai plus de temps pour nous après le mariage. La plus belle journée de notre vie ! Nous en avons même profité pour faire la grande annonce de ma grossesse pendant le mariage. Une immense joie s’installe en plus de l’émotion de la journée. En bref, la journée parfaite ! Nous avions fait beaucoup d’aller-retour pour l’organisation, alors pendant le mariage j’ai profité, mais avec retenue quand même.
Et puis, quelques jours après le mariage, j’éternue et je sens quelques fuites couler. Mais je me dis simplement que c’est ce qui arrive dans le second trimestre, les fameuses fuites urinaires ! Sur le coup, j’ai quand même un sentiment d’inquiétude mais je passe outre. Et passent deux jours où les fuites s’accentuent et l’inquiétude grandit. Je décide de me rendre à la maternité la plus proche en Bretagne (lieu de notre mariage).
C’est l’effondrement, la sage-femme me fait un test : c’est du liquide amniotique, je suis à 18 SA + 4. Appel au gynécologue de garde de l’hôpital pour une échographie urgente : anamniose confirmée, rupture de la poche des eaux (et après d’autres examens : sans explications car je vais bien, le col est parfait, bébé est en pleine forme). Aucune raison ou explication à cette rupture. J’ai l’impression de vivre un cauchemar. Je ne comprends pas tout et surtout ce qu’il s’est passé, comment cela a pu arriver. Me voilà hospitalisée en grossesse pathologique. Après 3 jours d’alitement, une nouvelle échographie est programmée pour voir s’il y a un changement. Anamniose confirmée sans évolution. La gynécologue nous explique ce qu’il va se passer : si j’arrive à plus de 23 SA mais ce n’est pas certain, si j’accouche seule maintenant, et surtout l’incidence de tout cela sur notre bébé. Elle finit par nous parler d’IMG. Mot que même en tant qu’infirmière, je n’avais jamais entendu. Elle nous explique qu’il faut attendre de toute façon, une dernière échographie de contrôle dans 7 jours pour le dossier d’IMG. Mais dans ma tête il n’y a qu’une chose : nous allons perdre notre bébé.
Nous ne voulions pas imposer tout cela à notre bébé, surtout de la souffrance dans mon ventre, et encore une vie compliquée (si par chance on arrivait plus loin dans la grossesse). Alors avec mon mari, nous prenons LA décision : s’il n’y a pas de liquide amniotique à la prochaine échographie, nous mettrons un terme à la grossesse. L’échographie arrive et cela confirme nos intuitions : pas de liquide amniotique et bébé est dans une position qui me fait penser qu’il est en souffrance. Et cela est insupportable pour moi. Nous n’irons pas plus loin dans cette grossesse. L’IMG est programmée quelques jours après. J’accouche de mon bébé, je suis à 20 SA + 1. Tout s’est bien passé, mais le moment est terrible.
Nous avions une seule demande : connaître le sexe. Et notre petit garçon tant attendu n’est plus là. N’étant pas encore avancés dans les préparatifs de la grossesse, nous n’avons pas choisi de prénom, même si nous nous étions arrêtés sur un prénom de fille et un prénom de garçon. Nous n’avons pas donné de prénom à notre petite étoile. Nous avons seulement récupéré le bracelet de naissance. Nous n’avons pas souhaité le voir, ni voir de photos, ni prendre les empreintes faites par l’hôpital. Nous pensions que cela serait plus dur et traumatisant pour nous. Nous sommes déjà sous le choc, nous ne voulions pas l’intensifier encore plus.
Nous sommes rentrés en Normandie à deux. Nous sommes suivis à distance par la psychologue de Bretagne, mais le vide, la douleur et la tristesse restent bien présents. Il y a des jours meilleurs et des jours sans. Nous reprenons notre quotidien tranquillement. Mais aujourd’hui, j’ai beaucoup de doutes :
* Avons-nous eu raison de ne pas donner de prénom ? Je commence peut-être à regretter.
* Avons-nous eu raison de ne pas le voir, le toucher ?
* Comment le considérer ? Comme premier enfant ? Comme un premier bébé mais sans plus. Je ne sais pas trop comment le « nommer » lorsqu’on m’en parle. Étant à 20 SA, médicalement, ce bébé n’était pas reconnu comme enfant selon la gynéco. Cela me reste en tête.
Mon bébé me manque. Mon mari est d’un soutien et d’un réconfort immenses malgré sa peine. Cette épreuve nous renforce encore plus après toutes celles que nous avons déjà traversées ensemble.
Merci d’avoir été au bout de ce long récit. Cela fait effectivement du bien d’écrire.