C’est le 9 janvier que tout a basculé, avec mon compagnon, on apprend que notre petit bébé ne pourra pas vivre, il est âgé de 25sa + 6, les mots de notre gynécologue raisonnent encore en moi, « il y a quelque chose qui ne me plait pas », on ne réalise pas immédiatement la gravité de la situation.. on vivait pleinement l’instant, celui de retrouver notre tout petit lors de cette écho de contrôle.., c’est dès lors l’incompréhension totale, la peur s’invite et une douleur écrasante prend place.., après une seconde consultation le jour même avec une autre gynécologue, l’importance de l’hydrocéphalie se confirme, on nous parle d’IMG, j’ai très peur, tout se chamboule dans ma tête, j’ai l’impression qu’on se joue de nous, je n’arrive plus à réfléchir, tout devient flou, c’est un véritable cauchemar.. tout se passe très vite, on décide du jour de l’interruption de grossesse ça se passera le 16 janvier, ce sentiment horrible de ne plus vouloir mon bébé en moi, de le sentir malgré tout bouger amplifie la douleur, le jour de l’accouchement, je n’arrive pas à lâcher prise, 49h après l’arrêt de son petit coeur, nous faisons la plus belle rencontre de notre vie, notre bébé est là, malgré la maladie, il est si beau.
Aujourd’hui, jour présumé de son arrivée, je n’arrive pas à être forte, pas suffisamment, et pourtant j’aimerais tellement être ancrée dans le présent, du moins pour mon compagnon, lui qui arrive à m’insuffler de belles énergies, il me pousse à aller de l’avant, à imaginer un futur heureux.
Je souhaite me sentir vivante, mais la douleur est là, dans tout mon être, je revis les moments difficiles constamment.
Ces dernières semaines, je me suis forcée à sourire à être comme tout le monde et à ne pas faire étalage de mon chagrin. Il n’y a pas un seul jour ou je ne culpabilise pas, je m’en veux tellement, j’ai l’impression de ne pas avoir su protéger notre fils de ce drame, il comptait sur moi, sur nous, il ne méritait pas cette destinée, aucun bébé d’ailleurs ne mérite ça.., je me sens tellement vide et à la fois en colère c’est si difficile encore.., pendant combien de temps cette souffrance va t-elle durer.. ?
j’aimerais m’arracher à ce chagrin, pouvoir marcher la tête haute, sans craindre les regards, et ne plus subir les semaines qui passent.. j’imagine que tomber enceinte m’aidera sûrement..j’en rêve tous les jours!!!
Je voulais aussi dire que je n’oublierais jamais notre premier enfant, notre petit Mattia, il est irremplaçable.. je l’aimerais toujours de toutes mes forces, il est dans notre cœur de parents à jamais
Courage aux mamans et papas qui traversent cette période si difficile, de tout mon cœur avec vous
Un doux premier mai à toutes et tous
Lili