J'aurais aimé lire que voir son bébé n'est pas forcément que douceur
Posté : 08 octobre 2023, 22:41
Bonjour,
Mon IMG à 25SA a eu lieu il y a maintenant 9 mois
Le deuil est compliqué à cause de la culpabilité
ATTENTION J'AI CONSCIENCE QUE MES PROPOS POURRAIENT CHOQUER CERTAINES PERSONNES
MON BUT EST JUSTE D'ECRIRE CE QUE J'AURAIS AIMÉ LIRE CAR NON, ON NE TROUVE PAS FORCEMENT SON BEBE "BEAU"
ET QUE SI L'ON DÉSIRE REVOIR SON BEBE LE LENDEMAIN (OU LES JOURS SUIVANTS) IL FAUT S'Y PRÉPARER
J'ai eu le choix de voir mon bébé, les médecins me l'avaient conseillé. Les malformations étaient internes, et donc on m'avait dit que ce serait comme un bébé "normal" mais en miniature. Alors j'ai cherché sur internet à quoi pouvait ressembler un bébé à 25SA afin de me préparer. Et j'ai accepté de le voir.
Je crois que c'était un bon choix, incroyablement dur mais nécessaire. Car il m'évite d'imaginer le "pire". Et aussi dur soit-il, ça m'aide à avancer dans mon deuil, car j'ai vu mon bébé, je l'ai touché, et j'aurais regretté de ne pas l'avoir fait.
Il a été préparé par les sages-femmes, et elles me l'ont posé sur moi lorsque j'étais encore sur la table d'accouchement. Il était enmailloté dans un petit lange, on ne voyait que son visage. J'avais imaginé un joli moment, m'extasier devant ce petit être malgré la douleur de la situation. Parce que c'est ce que j'avais lu, que voir son bébé était pour beaucoup un moment de douceur et d'apaisement.
Mais lorsque j'ai levé la tête pour le voir, je n'ai pu le regarder qu'à peine quelques secondes. Parce que j'ai été choquée. Parce que je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si petit, que la peau soit si fine et transparente, et que son visage soit crispé. Et je ne l'ai pas trouvé beau. Et ça a été si dur à vivre. Je me suis sentie incroyablement seule à cet instant. Parce que je me suis dit que ça faisait de moi une "mauvaise maman". Et je n'ai même pas osé en parler au papa. Parce que lui l'a trouvé magnifique. Je n'ai pas voulu gâcher son moment, et je me suis sentie tellement honteuse.
J'ai vraiment été en état de choc, alors je me suis murée dans le silence, hors du temps, ignorant tout autour, me sentant tellement coupable, les yeux dans le vague, rivés sur les lumières du plafond. J'avais envie de le toucher mais je n'ai pas osé le regarder à nouveau, de peur de décupler cet état de choc et de ne plus jamais m'en remettre.
Évidemment sur le moment j'ai fait comme j'ai pu, mais dès le lendemain j'ai regretté.
J'ai regretté car le lendemain matin, avant de partir de l'hôpital, j'ai voulu revoir mon bébé, lui dire au revoir une dernière fois et le toucher car c'était maintenant ou jamais.
Après la nuit passée, la cadre de santé nous a donc ramené notre bébé avant que nous partions (oui, vous avez la possibilité de le revoir, même plusieurs jours après suivant les maternités). Le choc de la veille s'était un peu dissipé et j'étais heureuse de le revoir une dernière fois. Mon si petit bébé. Évidemment il avait toujours le visage crispé mais j'ai imprimé son visage dans ma tête, dans mon cœur et ça m'a fait du bien.
Puis est venu le moment de lui dire au revoir à tout jamais. J'ai voulu le toucher, car je ne pouvais pas concevoir de l'avoir porté en moi, de l'avoir vu, sans jamais avoir posé ma main sur son petit corps, je l'aurais regretté toute ma vie je crois.
MAIS il y a un MAIS.
Je n'ai pensé à aucun moment qu'il avait passé la nuit au frigo. C'était pourtant évident. La vérité m'a sauté à la figure lorsque mon doigt a touché sa si petite main si froide, et ça a été tellement dur à encaisser. Après coup, j'aurais aimé avoir eu la force de le toucher la veille, à sa naissance. On ne peut pas remonter le temps, c'est comme ça, je me répète (comme ma psy me le répète) : j'ai fait comme j'ai pu.
Voilà c'est mon histoire, mon vécu.
Parce que je n'ai lu ça nulle part, et que j'aurais aimé le savoir.
Parce que le découvrir sans y être préparée m'a traumatisée.
Mon IMG à 25SA a eu lieu il y a maintenant 9 mois
Le deuil est compliqué à cause de la culpabilité
ATTENTION J'AI CONSCIENCE QUE MES PROPOS POURRAIENT CHOQUER CERTAINES PERSONNES
MON BUT EST JUSTE D'ECRIRE CE QUE J'AURAIS AIMÉ LIRE CAR NON, ON NE TROUVE PAS FORCEMENT SON BEBE "BEAU"
ET QUE SI L'ON DÉSIRE REVOIR SON BEBE LE LENDEMAIN (OU LES JOURS SUIVANTS) IL FAUT S'Y PRÉPARER
J'ai eu le choix de voir mon bébé, les médecins me l'avaient conseillé. Les malformations étaient internes, et donc on m'avait dit que ce serait comme un bébé "normal" mais en miniature. Alors j'ai cherché sur internet à quoi pouvait ressembler un bébé à 25SA afin de me préparer. Et j'ai accepté de le voir.
Je crois que c'était un bon choix, incroyablement dur mais nécessaire. Car il m'évite d'imaginer le "pire". Et aussi dur soit-il, ça m'aide à avancer dans mon deuil, car j'ai vu mon bébé, je l'ai touché, et j'aurais regretté de ne pas l'avoir fait.
Il a été préparé par les sages-femmes, et elles me l'ont posé sur moi lorsque j'étais encore sur la table d'accouchement. Il était enmailloté dans un petit lange, on ne voyait que son visage. J'avais imaginé un joli moment, m'extasier devant ce petit être malgré la douleur de la situation. Parce que c'est ce que j'avais lu, que voir son bébé était pour beaucoup un moment de douceur et d'apaisement.
Mais lorsque j'ai levé la tête pour le voir, je n'ai pu le regarder qu'à peine quelques secondes. Parce que j'ai été choquée. Parce que je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si petit, que la peau soit si fine et transparente, et que son visage soit crispé. Et je ne l'ai pas trouvé beau. Et ça a été si dur à vivre. Je me suis sentie incroyablement seule à cet instant. Parce que je me suis dit que ça faisait de moi une "mauvaise maman". Et je n'ai même pas osé en parler au papa. Parce que lui l'a trouvé magnifique. Je n'ai pas voulu gâcher son moment, et je me suis sentie tellement honteuse.
J'ai vraiment été en état de choc, alors je me suis murée dans le silence, hors du temps, ignorant tout autour, me sentant tellement coupable, les yeux dans le vague, rivés sur les lumières du plafond. J'avais envie de le toucher mais je n'ai pas osé le regarder à nouveau, de peur de décupler cet état de choc et de ne plus jamais m'en remettre.
Évidemment sur le moment j'ai fait comme j'ai pu, mais dès le lendemain j'ai regretté.
J'ai regretté car le lendemain matin, avant de partir de l'hôpital, j'ai voulu revoir mon bébé, lui dire au revoir une dernière fois et le toucher car c'était maintenant ou jamais.
Après la nuit passée, la cadre de santé nous a donc ramené notre bébé avant que nous partions (oui, vous avez la possibilité de le revoir, même plusieurs jours après suivant les maternités). Le choc de la veille s'était un peu dissipé et j'étais heureuse de le revoir une dernière fois. Mon si petit bébé. Évidemment il avait toujours le visage crispé mais j'ai imprimé son visage dans ma tête, dans mon cœur et ça m'a fait du bien.
Puis est venu le moment de lui dire au revoir à tout jamais. J'ai voulu le toucher, car je ne pouvais pas concevoir de l'avoir porté en moi, de l'avoir vu, sans jamais avoir posé ma main sur son petit corps, je l'aurais regretté toute ma vie je crois.
MAIS il y a un MAIS.
Je n'ai pensé à aucun moment qu'il avait passé la nuit au frigo. C'était pourtant évident. La vérité m'a sauté à la figure lorsque mon doigt a touché sa si petite main si froide, et ça a été tellement dur à encaisser. Après coup, j'aurais aimé avoir eu la force de le toucher la veille, à sa naissance. On ne peut pas remonter le temps, c'est comme ça, je me répète (comme ma psy me le répète) : j'ai fait comme j'ai pu.
Voilà c'est mon histoire, mon vécu.
Parce que je n'ai lu ça nulle part, et que j'aurais aimé le savoir.
Parce que le découvrir sans y être préparée m'a traumatisée.