Mort foetale in utero 38 sa +1 jours
Posté : 05 octobre 2023, 12:19
Madeleine, mon ange, ma fille.
C'est la première fois que je poste un message sur un forum mais vous lire m'en donne le courage.
Une terrible épreuve qui touche ma famille, mon couple, mon enfant. C'est très difficile de verbaliser quand les mots ne suffisent pas à décrire ce traumatisme, cette violence inouïe et les émotions qui en découlent. Je ressens le besoin d'écrire même si je sais que rien ne peut soulager cette peine, ce vide, ce manque.
J'ai accouché le 11 septembre 2023 (date marquante...)de ma petite Madeleine née sans vie à 38 sa +1 jour. Un magnifique bébé de 3,450 kilos que nous attendions dans l'amour et dans l'excitation. Le 09 septembre, tout comme toi, je ne la sentait plus bouger la nuit et le couperet est tombé lors de cette journée qui restera à jamais graver dans ma mémoire, où tout à basculer si violemment. Son cœur ne battait plus. L'impensable, l'indicible, le cauchemar. Nous voilà alors plongés avec mon conjoint dans le monde des morts avec un vocabulaire au antipode de la vie que nous attendions (arrêt du coeur, mort in utero, MFIU, déclenchement, souffrance, silence, pompes funèbres, funérailles, crémation deuil...). Nous avons traversés toutes les étapes médicales jusqu'au rite funéraire en essayant de faire étapes par étapes, au jour le jour avec son lot de souffrance horrible. Puis, vint le vertige de l'après, une fois que toutes ces étapes imposées sont franchies et nous tiennent finalement. Nous avions choisi d'avoir cet enfant et nous avons au moins pu choisir de comment elle doit reposer. Perte de maîtrise totale sur tous le reste.
Un flux de questionnements sans réponses. Pourquoi? Pourquoi nous? Pourquoi les moments qui devaient être si heureux se transforment en moments de souffrance extrême? Pourquoi ma Madeleine alors que tout allait bien ? Comment reprendre une vie "normale" après ça? Elle ne sera jamais plus comme avant, je ne serai jamais plus la même maman, la même femme, je n'ai pas envie d'être forte ni d'être là sans elle. Je ne supporte pas de voir les femmes enceintes et même ma propre sœur jumelle enceinte d'une fille et les larmes montent à la vue d'un autre bébé.
Le silence (lors du monitoring, à l'accouchement et lors du retour sans vie à la maison).
De la culpabilité, beaucoup de colère et un sentiment d'injustice. Je ne verrai jamais ses yeux et ne la verrai pas grandir.
Le retour à la maison sans bébé, un siège auto vide, un ventre vide, un post-partum avec un corps qui ne comprend pas et traumatisé, devoir gérer son aîné de deux ans sans le pouvoir, être là sans être là, la sidération post agression, les douleurs physiques, entre idées suicidaires et appels encore plus intenses de la vie, être emprisonnée dans un corps qui nous rappel sans cesse l'absence de cet enfant. Les angoisses de perdre les autres membres de sa famille, une aigreur contre la vie, un sentiment que tout le monde continue à s'agiter autour de nous mais que nous sommes restés sur le bas côté. Le temps s'est arrêté pour nous. Une partie de moi est partie avec Madeleine. Le temps s'est arrêté pour nous. Une partie de moi est partie avec Madeleine. Je ne la sens plus dans mon ventre mais elle est montée plus haut, dans mon cœur. Le médaillon que je porte au poignet avec les prénoms de mes deux filles, un petit apaisement. Un carnet rose donnée par la maternité, une boîte à souvenirs (grossesse et rencontre trop courte certes, photos de notre ange qui dormira à jamais et empreinte de ses pieds que j'aime toucher).
Un papa qui souffre mais tellement courageux face à cette épreuve. Il m'impressionne et je l'aime avec encore plus d'ardeur. Je veux profiter encore plus intensément des moments de bonheur partagés avec mon aînée Elisabeth, notre rayon de soleil.
A nous de tirer les conséquences de cette épreuve que nous subissons et qui de toute façon s'est imposée à nous avec une brutalité innommable. Nous sommes les parents de deux filles même si notre Madeleine ne sera jamais physiquement auprès de nous. Elle est dans nos cœurs et fait partie intégrante de notre histoire familiale.
L'espoir.
Emilie, maman de Elisabeth, née le 27 novembre 2021 et de Madeleine née sans vie le 11 septembre 2023.
C'est la première fois que je poste un message sur un forum mais vous lire m'en donne le courage.
Une terrible épreuve qui touche ma famille, mon couple, mon enfant. C'est très difficile de verbaliser quand les mots ne suffisent pas à décrire ce traumatisme, cette violence inouïe et les émotions qui en découlent. Je ressens le besoin d'écrire même si je sais que rien ne peut soulager cette peine, ce vide, ce manque.
J'ai accouché le 11 septembre 2023 (date marquante...)de ma petite Madeleine née sans vie à 38 sa +1 jour. Un magnifique bébé de 3,450 kilos que nous attendions dans l'amour et dans l'excitation. Le 09 septembre, tout comme toi, je ne la sentait plus bouger la nuit et le couperet est tombé lors de cette journée qui restera à jamais graver dans ma mémoire, où tout à basculer si violemment. Son cœur ne battait plus. L'impensable, l'indicible, le cauchemar. Nous voilà alors plongés avec mon conjoint dans le monde des morts avec un vocabulaire au antipode de la vie que nous attendions (arrêt du coeur, mort in utero, MFIU, déclenchement, souffrance, silence, pompes funèbres, funérailles, crémation deuil...). Nous avons traversés toutes les étapes médicales jusqu'au rite funéraire en essayant de faire étapes par étapes, au jour le jour avec son lot de souffrance horrible. Puis, vint le vertige de l'après, une fois que toutes ces étapes imposées sont franchies et nous tiennent finalement. Nous avions choisi d'avoir cet enfant et nous avons au moins pu choisir de comment elle doit reposer. Perte de maîtrise totale sur tous le reste.
Un flux de questionnements sans réponses. Pourquoi? Pourquoi nous? Pourquoi les moments qui devaient être si heureux se transforment en moments de souffrance extrême? Pourquoi ma Madeleine alors que tout allait bien ? Comment reprendre une vie "normale" après ça? Elle ne sera jamais plus comme avant, je ne serai jamais plus la même maman, la même femme, je n'ai pas envie d'être forte ni d'être là sans elle. Je ne supporte pas de voir les femmes enceintes et même ma propre sœur jumelle enceinte d'une fille et les larmes montent à la vue d'un autre bébé.
Le silence (lors du monitoring, à l'accouchement et lors du retour sans vie à la maison).
De la culpabilité, beaucoup de colère et un sentiment d'injustice. Je ne verrai jamais ses yeux et ne la verrai pas grandir.
Le retour à la maison sans bébé, un siège auto vide, un ventre vide, un post-partum avec un corps qui ne comprend pas et traumatisé, devoir gérer son aîné de deux ans sans le pouvoir, être là sans être là, la sidération post agression, les douleurs physiques, entre idées suicidaires et appels encore plus intenses de la vie, être emprisonnée dans un corps qui nous rappel sans cesse l'absence de cet enfant. Les angoisses de perdre les autres membres de sa famille, une aigreur contre la vie, un sentiment que tout le monde continue à s'agiter autour de nous mais que nous sommes restés sur le bas côté. Le temps s'est arrêté pour nous. Une partie de moi est partie avec Madeleine. Le temps s'est arrêté pour nous. Une partie de moi est partie avec Madeleine. Je ne la sens plus dans mon ventre mais elle est montée plus haut, dans mon cœur. Le médaillon que je porte au poignet avec les prénoms de mes deux filles, un petit apaisement. Un carnet rose donnée par la maternité, une boîte à souvenirs (grossesse et rencontre trop courte certes, photos de notre ange qui dormira à jamais et empreinte de ses pieds que j'aime toucher).
Un papa qui souffre mais tellement courageux face à cette épreuve. Il m'impressionne et je l'aime avec encore plus d'ardeur. Je veux profiter encore plus intensément des moments de bonheur partagés avec mon aînée Elisabeth, notre rayon de soleil.
A nous de tirer les conséquences de cette épreuve que nous subissons et qui de toute façon s'est imposée à nous avec une brutalité innommable. Nous sommes les parents de deux filles même si notre Madeleine ne sera jamais physiquement auprès de nous. Elle est dans nos cœurs et fait partie intégrante de notre histoire familiale.
L'espoir.
Emilie, maman de Elisabeth, née le 27 novembre 2021 et de Madeleine née sans vie le 11 septembre 2023.